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La gestion des déchets ménagers en milieu urbain A) Saint-Denis

Les déchets ménagers à La Réunion en tonnes (1997 et 2003)

I. La gestion des déchets ménagers en milieu urbain A) Saint-Denis

Saint-Denis (Figure 23) doit son nom à la Compagnie des Indes qui en 1667 accoste l’île. Le commandant Etienne Régnault arrive à l’île Bourbon en 1665; future Ile de La Réunion. Il s’établit d’abord à Saint-Paul puis s’installe à Saint-Denis en 1669, date à laquelle la ville a été créée. Celle-ci remplace en 1738 Saint-Paul comme capitale.

La capitale connaît une prospérité grâce à la canne à sucre qui se densifie progressivement ce qui permet l’essor du commerce. La volonté d’embellissement est telle que la capitale est dotée de nombreuses constructions.

Depuis la départementalisation en 1946, la population a rapidement augmenté. Peuplée de 32 500 habitants en 1946, Saint-Denis, qui occupe une superficie de 14 729 h, compte aujourd’hui 135 547 habitants (Figure 24).

La ville s’est étendue en surface. Le centre ville s’inscrit dans un plan en damier dû à la période coloniale. Autour du centre ville, les anciens quartiers populaires ont été transformés. A partir de 1950, on a construit de nouveaux quartiers avec des immeubles d’habitation ou des lotissements ou des quartiers industriels. L’extension de la ville a aussi englobé certains villages comme Sainte-Clotilde (Figure 25).

Figure 23 : VUE AERIENNE DE SAINT-DENIS

Source : Wilfrid BERTILE ; Marie-Andrée DIEUDONNE « La Réunion, découvrons notre île ».

Réalisation : Florence CAMPAN Source : INSEE

Capitale administrative, financière et économique, intellectuelle, elle étend son influence sur l’ensemble de l’île, concentrant hommes et activités. Saint-Denis regroupe les 1/3 des entreprises de commerces, de services et d’industries de l’île (Figure 26). Toutefois le chômage demeure élevé (Figure 27).

Figure 26 :

Figure 24 : EVOLUTION DE LA POPULATION DIONYSIENNE DE 1690 A

1999

77 7 000 16 000

132 000

0 20000 40000 60000 80000 100000 120000 140000

1690 1800 1900 1999

Secteur d’activité Saint-Denis La Réunion Industrielle 491 1 300 Commerciale 2 382 7 000

Services 3 425 1 250

Artisanale 2 400 9 000

Source : INSEE (2002)

Figure 27 :

Saint-Denis La Réunion Superficie 14 279 ha 2 512 Km 2 Population 135 547 785 200 hab

Dont –20 ans 33,4 % 36 %

Dont +60 ans 10,2 % 10 %

Population active 58 858 (59,2 %) 298 847 Taux de chômage 18 076 (30,7 %) 41,6 %

Source : INSEE (2002)

Saint-Denis fait partie de la Communauté des Communes du Nord (CI.NO.R) qui regroupe trois communes : Saint-Denis, Sainte-Marie et Sainte-Suzanne, soit 190 485 habitants, constituant ainsi la plus grande communauté d’Agglomération de la Réunion.

L’ensemble de la CINOR produit annuellement par ses administrés plus de 121 824,37 tonnes de déchets par an dont :

 59 163,49 tonnes d’ordures ménagères ;

 52 167,34 tonnes d’encombrants ;

 11 000 tonnes de déchets verts ;

 600 tonnes de déchets hospitaliers. En l’absence d’incinérateur à la Réunion, le seul site d’unité de décontamination de l’île habilitée à traiter ces déchets se situe à la Jamaïque (Saint-Denis). C’est la société Nicollin qui a décroché ce

marché auprès des hôpitaux. Mais depuis la fin de mai 2004, les deux machines à broyer spéciales appartenant à la société Nicollin sont en panne.

Ainsi, ce sont environ 35 tonnes de déchets médicaux qui sont entassés sur place, dans des conteneurs à ciel ouvert ou à même le sol (Annexe).

 5 846,96 T de déchets recyclables secs ;

 2 657,10 T de déchets valorisables tels que métaux ;

 23,18 T de déchets spéciaux.

1. Traitement

Que fait-on de ces déchets ? Comment sont organisés leur collecte et leur traitement ? Quelles en sont les filières d’élimination ?

Diverses prérogatives incombent à la commune de Saint-Denis :

- collecte régulière des OM en porte à porte;

- collecte directe ou aide à l’enlèvement par des points de regroupement prévus à cet effet pur les déchets : « monstres » ou encombrants, gênants (déblais, les gravats), dangereux ;

- collecte des déchets « économiques » (des services publics et privés) ;

- collecte et traitement des déchets communaux collectifs : déchets verts, boue d’épuration des stations d’épuration des eaux usées ;

- enlèvement des déchets abandonnés de façon sauvage par des anonymes (épaves de voitures, déchets encombrants, etc …). Néanmoins, les effets pervers des comportements négligents des habitants annihilent ces efforts (Figure 28) ;

- traitement final plus élaboré que la simple mise en décharge et d’une valorisation différenciée par des collectes sélectives dans le cadre du PDEDMA et d’un calendrier opérationnel impératif (fermeture progressive des décharges avant 2002) ;

Source : Le Quotidien de la Réunion (2004).

Figure 28 : Rue Lorraine : décharge sauvage en plein centre-ville de Saint-Denis.

Depuis huit ans, des carcasses de voitures s’entassent au milieu d’un tas d’immondices dans la ru Lorraine du chef-lieu.

- incitation au recyclage et à la valorisation des matériaux contenus dans les ordures ;

- financement des projets : la mise en œuvre de la collecte sélective, avec le processus du tri à domicile, la réalisation su station d’épuration intercommunale des eaux usées, la réalisation d’un Centre de Valorisation Energétique des Déchets (CVED), indispensable dans le cadre du plan départemental, nécessitent aujourd’hui et sur plusieurs années des moyens humains et financiers très importants. A titre d’exemple, une cinquième déchetterie baptisée « déchetterie de la cité Hyacinthe » a été ouverte en 2004 à Sainte-Clotilde (Saint-Denis) ; coût total de l’opération : 270 000 Euros, financé à 60 % par des fonds Européens, 10 % pour l’ADEME.

Aussi, douze déchetteries sont prévues à l’horizon 2010. Le problème principal est de trouver du foncier, un endroit approprié à savoir à proximité des habitants et sur un axe passant. La problématique est générale à la Réunion : sur les 58 sites prévus par le PDEDMA pour 2010, seuls quinze sont existants.

2. La collecte des déchets à domicile

La diversité de l’habitat rencontré au sein d’une même ville exige des modalités de collectes différentes, comme par exemple :

 Zone pavillonnaire collectée en bacs individuels ou collectifs ;

 Habitat vertical en bacs collectifs (avec aménagement des locaux propreté) ;

 Habitations isolées en bacs collectifs ….

En 2005, pour une population de 148 374, ce sont 45 843, 63 T des O.M. et 34 723,64 T d’encombrants (Figure 29) qui sont collectés sur Saint-Denis. Les déchets que produisent les familles sont déversés dans des bacs roulants dans le cadre de trois contrats de prestation ; une collecte des déchets encombrants et gros végétaux s’effectue également en porte à porte.

Cette collecte est faite en partie par le personnel et les moyens de la CINOR avec des camions loués et pour partie par des bennes-tasseuses d’ordures ménagères de 16 m3 qui ont l’avantage d’avoir un rendement au moins trois fois supérieurs aux autres mais elles coûtent cher. Ensuite, les déchets sont déposés au centre de transit de la Jamaïque, puis repris et transférés au centre de stockage de déchets de Sainte-Suzanne exploitée par la SAR : 98 232 tonnes de déchets provenant de tout le territoire de la CINOR sont enfouies pour un coût de 30 510 395, 97 francs TTC.

10 000 20 000 30 000 40 000 50 000

Figure 29 : Evolution du tonnage des déchets depuis 2002 (Saint-Denis)

O.M.

Les encombrants

Réalisation : Florence CAMPAN Source : CINOR

En 2003, afin de mieux gérer la gestion des déchets à Saint-Denis, la dotation des ménages est passée de deux bacs poubelles, l’un pour les recyclables (505,51 T soit 27,05 kg/hab/an) et l’autre pour les déchets produits par les ménages.

3. Le compostage des déchets fermentescibles au jardin

Ce mode de gestion des déchets consiste à extraire les déchets fermentescibles (végétaux des jardins et déchets de cuisine) de la production des déchets des ménages en dotant ces-derniers de bio-composteur.

Celui-ci est opérationnel depuis 1999. Au 31 décembre 2000, 670 bio-composteurs de 350 litres de capacité ainsi que 1 930 bio-bio-composteurs de 750 litres de capacité sont en service90 sur le territoire de la CINOR dont respectivement 534 et 1 395 sur le territoire de la commune de Saint-Denis. Au total, 2 600 ménages et établissements sont concernés. Depuis la distribution de ces bio-composteurs, les végétaux, acheminés vers la déchetterie de Sainte-Clotilde, sont passés 2 085 m3 en 1999 à 1 623 m3

Mais, cette opération menée depuis 1999 s’essouffle (Figure 30) dans la mesure où le personnel embauché afin de promouvoir cet équipement n’est pas formé. En outre, la population n’adhère plus à cette pratique. Pour réussir le compost, la population doit scrupuleusement respecter le processus de fermentation de ses déchets, ce qui n’est pas acquis même si celle-ci a été suffisamment sensibilisée et cette démarche demande notamment un suivi pour le moins régulier afin d’éviter d’éventuelles odeurs nauséabondes.

en 2000, ils permettent ainsi aux usagers de fabriquer leur propre terreau nécessaire à l’embellissement de leur jardin.

90 Chiffres extraits du Rapport annuel 2000 sur le service des déchets ménagers de la CINOR.

Réalisation : Florence CAMPAN Source : CINOR (2005)

4. Les bornes d’apport volontaire et les déchetteries

Avec la collecte sélective en « apport volontaire » (déchetterie, conteneur sur la voie publique, sur les parkings …), la collectivité met à la disposition de l’habitant un réseau accessible de contenants. A la source l’usager fait au préalable le tri parmi ses déchets et il va déposer les matériaux qu’il a triés sur un site aménagé selon le cheminement suivant :

Collecte sélective : mise Apport volontaire : réseau de déchetteries à la disposition d’une et de bornes d’apport volontaire :

deuxième poubelle : 1570,68 T soit 8,46 Kg/hab/an 23 kg/hab/an 950,26 pour Saint-Denis

Plate-forme de compostage Centre de tri 717,94 T

Réalisation : Florence CAMPAN Sources : ODR ; CINOR

CONSOMMATION

TRAITEMENT

VALORISATION

Valorisation des déchets à domicile : mise à disposition d’un bac à compost.

21,15 % des foyers ayant un jardin en sont dotés.

PRODUITS RECYCLES