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Les déchets ménagers à La Réunion en tonnes (1997 et 2003)

LES ENJEUX DU TRI POUR LA CINOR

.

Plastique : 126,49 T triés par AREA Recyclage

Piles : 1 674 Kilogrammes

Batteries usagées : 14,5 T

Huiles de vidange : 9 600 litres

Exportés vers la papeterie du Swaziland pour les3/4 et celle de Johannesburg pour ¼. Tonnage 2002 a été multiplié par 9,6.

Export en Inde et granulation sur place.

Le tonnage 2002 a été multiplié par 2.

Admis à la plate-forme de compostage du Port. En 2003, 717,94 tonnes de déchets ont été transformés en compost, soit 3,5 fois plus qu’en 2002.

Repris par SNRCI (Société Nouvelle Réunion Compactage Industrie)

Ramenées en déchetteries sont reprises par l’ATBR (Association pour le Traitement des Batteries de la Réunion) qui les fait retraiter par la société VERDI.

Récupérées dans les déchetteries et enlevées gratuitement par la Sovidenge Repris par GREENBIRD (Entreprise chargée de la logistique des déchets verts, plastique, papier et carton. Elle est implantée dans la zone industrielle de Sainte-Clotilde).

Mais de par la structure même d’un immeuble, la diversité des comportements et des habitudes des habitants , la collecte sélective nécessite une préparation et une mise en place rigoureuses, soutenues par une communication de proximité.

Il est certes possible de sensibiliser les Réunionnais, de leur apprendre le geste du tri et de le leur rendre moins contraignant. Mais, les données changent selon qu’ils habitent en habitat individuel ou collectif, et en matière de collecte sélective, l’habitat collectif présente des contraintes. Aussi l’enquête menée auprès de 100 usagers dionysiens sur le tri sélectif à la source en habitat vertical, permet de tester quelques opinions en matière de comportement de tri (ANNEXE II).

Il s’ensuit qu’à l’instar des autres communes de l’île, la mise en place de la collecte sélective des papiers-cartons en porte à porte s’est réalisée tardivement sur la commune de Saint-Denis. Aussi, la communication auprès des habitants constitue un maillon fondamental dans la mise en œuvre du tri sélectif et elle se fait essentiellement à travers les médias et en porte à porte auprès des usagers : intervention des ambassadeurs du tri, lettres de sensibilisation, guides pratiques du tri. . Mais ce programme de communication qui vise avant tout à convaincre les habitants de l’utilité du geste du tri, à leur expliquer les consignes et à les motiver dans la durée, s’est effectué timidement sur le territoire dionysien.

Effectivement, aucune campagne de communication « musclée » n’a été lancée, notamment auprès de la population illettrée. Elle s’est essentiellement faite à partir des médias (Figure 40) et d’une simple feuille en noir et blanc glissée dans les boîtes aux lettres des habitants, et sur laquelle on explique les matériaux « qu’il faut jeter et qu’il ne faut pas jeter ». D’ailleurs ce support ressemble à un prospectus publicitaire et comme un simple prospectus, il risque de finir à la poubelle sans avoir été lu. Par conséquent, il fallait, comme dans la plupart des autres communes, engager des « ambassadeurs du tri » ou « médiateurs », pour expliquer de vive voix le déroulement de la collecte sélective.

Aussi, Le Président de la CINOR, René Paul VICTORIA96

96 Député Maire de la commune de Saint-Denis. Il a présidé la CINOR de mars 2002 à juillet 2004.

soulignait que

« L’enjeu pour 2004 doit être celui de l’augmentation des performances par des

actions soutenues de sensibilisation, de rappel des consignes, d’enquête de satisfaction. Une campagne d’affichage et de distribution de sacs de pré-collecte en habitat verticale est à étendre et à reconduire. Des contrôles plus réguliers seront mis en place par des surveillants de qualité pour s’assurer de l’efficacité du travail de nos prestataires des collectes et du tri »97.

Figure : Comment avez-vous été informés sur le tri des déchets ?

Dans le cadre de cette présente enquête, l’information donnée aux Dyonisiens s’est avérée satisfaisante (Figure 41). Ils ne sont que quelques rares à ne pas être satisfaits de l’information reçue : 15 % des réponses.

Source : Florence CAMPAN

97 Rapport annuel de la CINOR (2003). Op.cit., p. 110.

Figure 41 : Sur les pratiques du tri, avez-vous le sentiment d'être :

Toutefois, ce travail d’information doit être complété au vu des souhaits exprimés au travers de cette enquête notamment sur (Figure 42) :

:

- le devenir des déchets : 61 % des réponses ne savent pas la destination de la matière recyclée ;

- l’utilité du tri : 35 % ne savent toujours pas quel est l’intérêt du tri ;

- autre correspond à ceux qui veulent des informations supplémentaires sur l’utilité d’une déchetterie : 4 %.

Source : Florence CAMPAN

Cette démarche suffira-t-elle au citoyen pour que les gestes du tri deviennent un automatisme et non une contrainte ? Rien n’est moins sûr car si nous en jugeons d’après les réflexions de certains individus en habitat vertical.

Selon notre enquête 68 %98 des Dionysiens déclarent trier leurs déchets contre 32 % qui sont récalcitrants (Figure 43), soit par manque de motivations, soit qu’un certain nombre de facteurs limitent objectivement cette pratique.

98 En tout état de cause, ce chiffre est à manipuler avec prudence en raison de l’écart entre ce qui est dit et les pratiques réelles du tri.

Figure 42 : Souhaiteriez-vous un complément d'information sur ? :

61%

35%

4% Le devenir des

déchets L'utilité du tri Autre

Source : Florence CAMPAN

En effet, la tri à domicile dans les appartements collectifs signifie que les locataires doivent trier au préalable une partie de leurs déchets et qu’ils doivent les déposer soit devant leur immeuble ou soit dans des locaux spécifiques (Figures 44 et 45). Par conséquent, on peut intégrer la notion de distance dans la mesure où il y a une distance qui interfère entre l’individu et le lieu de dépôt du déchet. Face à la présence du vide-ordure qui est pratique, l’habitant ne se heurte pas au problème de distance mais dans le cadre du tri à la source, celui-ci doit faire un effort supplémentaire (Figure 46)99.

Le changement « encouragé » peut-être aussi perçu comme une contrainte, et les arguments et les prétextes sont nombreux pour ne pas vouloir changer. Aussi, dans quelques immeubles du Moufia et du Chaudron100, le tri n’est plus d’actualité dans la mesure où certains citoyens n’hésitent pas à jeter des restes d’aliments dans le bac des « déchets propres et secs ». Face à ces récalcitrants du tri, les ripeurs ne souhaitent plus ramasser les bacs101.

99 En ce sens, Sylvie BRETEL-DELEUZE, in « De la décharge au tri à la source : évolution de la gestion des déchets municipaux », affirme que « ces contraintes spatiales existent également et probablement de façon plus significative en habitat vertical. (…) les espaces de stockage sont généralement plus réduits. Puis après le pré-tri des déchets, il faut descendre aux conteneurs généralement situés en bas du bâtiment. Ce sont des efforts supplémentaires ».

100 Ce constat est apparu lors de notre enquête menée notamment dans ces deux lieux.

101 « Le taux de refus au centre de tri est élevé (30 %) ». CINOR.

Figure 43 : Prenez-vous part au tri de vos déchets dans votre foyer ?

68%

32%

Oui Non

Figure 44 Figure 45

Source : Florence CAMPAN

Figures 44 et 45 : Locaux extérieurs dans le quartier des Camélias à Saint-Denis.

En habitat vertical, des abris extérieurs carrelés et munis d’un point d’eau accueillent les déchets ménagers et ce local pourra, lorsque la collecte sélective aura démarré, rendre possible le stockage des déchets triés. Cependant, ici cette structure, qui est un élément du mobilier urbain, enlaidit le paysage ; en aucun cas, la « pollution visuelle » ne doit rebuter l’usager. En effet, chaque détail compte pour le succès de l’opération.

Réalisation : Florence CAMPAN

Figure 46 : LES CONTRAINTES DE CE PROCEDE EN HABITAT VERTICAL

(1) Souvent compte tenu de l’exiguïté des locaux, l’éventail des possibilités en matière de contenants (bacs de plus grande capacité) est donc relativement

limité ; en outre, ces locaux sont souvent insalubres et voire souvent mal éclairés (l’insécurité guette

l’usager).

(2) La distance à parcourir s’allonge.