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PANOPLIE DE METHODES POUR QUANTIFIER L’ACCESSIBILITE LE CHOIX D’INDICATEUR DEPEND DE L’OBJECTIF ASSIGNE

IV. LES MODELES DE MESURES D’ACCESSIBILITE ET LEURS INDICATEURS

IV.1.2. a. La géographie des espaces -temps et ses mesures

Pour mettre en œuvre les mesures individuelles, HAGERSTRAND (1970) a conçu la géographie de l’espace-temps expliquant les dimensions spatiale et temporelle de la participation à une activité. L’espace réel d’activités devrait refléter les niveaux d’accessibilité régionale à la disposition des individus, ainsi que les contraintes individuelles spatio-temporelles.

Le système de transport de par les vitesses de déplacement, et les contraintes du réseau influe sur le déroulement des activités, de plus HAGERSTRAND (1970) a cerné trois types de contraintes à la participation aux activités dans le temps et l’espace :

-les contraintes de capacité : qui sont les limites personnelles empêchant un individu de rejoindre une destination (par exemple, ne pas posséder de voiture).

-les contraintes de couplage : qui déterminent la durée pendant laquelle un individu doit être présent à un endroit pour des activités partagées (comme les contraintes dues aux horaires de travail).

-et les contraintes d’autorité : qui représentent des règlements imposés sur l’espace privé (comme les heures d’ouverture des magasins). (CERDA.A. 2010).

HAGERSTRANDA note que les activités à horaire fixe (par exemple le travail), représentent le pivot de l’espace-temps journalier, dont les autres activités (flexible) gravitent autour, d’où il a tiré le cadre conceptuel du prisme spatio-temporel, qui est le périmètre temporel et spatial maximum dans lequel un individu ou un groupe d’individus ont accès à des opportunités bien déterminées.

La représentation géographique du prisme spatio-temporel sur un espace bidimensionnel crée une zone de parcours potentiel (potentiel path area (PPA)). (KWAN, et al 2003). De ce fait, le prisme spatio-temporel peut être considéré comme une mesure d’accessibilité.

132 La mesure de l’accessibilité individuelle est exigeante en matière de données, elle se sert généralement des données récoltées via des enquêtes lentes et coûteuses (Kwan, 1998, 1999).

Pour cela, les chercheurs font appel aux nouvelles technologies telles que le LAT (Location Aware Technologies), que malgré son efficacité en matière de minimiser l’erreur humaine et en réduire le temps de calcul, la question de la confidentialité et la protection des renseignements personnels reste posée.

La majorité des mesures de l’espace-temps provient du principe du prisme spatio-temporel ou de zone de parcours potentiel commençant par un procédé de calcul géométrique ou mathématique jusqu'à arriver à intégrer la technique SIG pour mesurer la distribution spatiale des opportunités, les vitesses de déplacement variables, la géométrie du système de transport et les distances à l’intérieur du réseau (KWAN, et al 2003)

Avantages et inconvénients de la mesure :

Malgré que le cadre conceptuel de l’espace-temps qui offre une approche exhaustive pour mesurer l’accessibilité, les mesures restent difficiles à opérationnaliser, elles sont encore en phase de développement, et ce par rapport au caractère désagrégé et personnel des données portant sur des individus d’où la difficulté de les obtenir. Pour remédier à cela, beaucoup d’études s'intéressant à ce type de mesure ont appliqué les recherches sur une population désagrégée en nombre restreint d’individus.

Au final on peut dire que les mesures espace-temps, sont toujours plus perceptibles aux différences de niveau d’accessibilité non détectable par la méthode conventionnelle basée sur la localisation. (KWAN, 1998).

133 Fig.42 : Mesures d’accessibilité ;la géographie des espace-temps.

Source : CURTIS 2007

IV -1.3. Mesure basée sur le maximum d’utilité.

La mesure fondée sur le maximum d’utilité est une approche complexe et la plus exigeante en matière de données. Elle fournit un socle théorique solide au concept de l’accessibilité (BEN-AKIVA and LERMAN, 1979). Son principe se base sur la théorie microéconomique et aux théories du comportement de déplacement.

Selon cette théorie, la probabilité de faire un choix spécifique est reliée automatiquement à l’utilité (observée ou non observé) de tous les choix existant. Cela signifie que l'individu donne à chaque destination une valeur d'utilité, et que la probabilité d'un individu de choisir une destination en particulier, dépend de l'utilité de ce choix par rapport à l'utilité de tous les choix. La combinaison des préférences et des contraintes liée aux individus détermine les choix de destination.

L’accessibilité basée sur le maximum d’utilité peut nous définir les avantages liés aux choix de transport. Elle se calcule de par la formule suivante :

composante spatio-temporelle observée de l’utilité indirecte du choix c pour la personne n, et Cn la série de choix de la personne n.

Le prisme de l’espace-temps.

La portée géographique pour accéder à des activités additionnelles, dans un voyage entre l’origine (points rouges) et la

destination (le point noir) avec un temps de parcours variable de 30,60et 90 minutes, le temps d’accès des parcours est indiqué dans les carré coloré.

134 La fonction d'utilité contient des variables représentant les attributs de chacun des choix, ce qui reflète l'attractivité de la destination, l'impédance du déplacement, et les caractéristiques socio-économiques de l'individu ou le ménage. Ces mesures ressemblent parfois aux mesures basées sur la gravité, mais avec des avantages théoriques et empiriques. la différence c’est que le modèle gravitaire estime que les mêmes individus de la zone i ont le même niveau d’accessibilité quant à L’accessibilité basée sur le maximum d’utilité considère les préférences de déplacement relatif aux individus, elle est fondé sur deux hypothèses MAKRI .M.C et al (2003) :

- la destination qui procure le maximum d’utilité est la plus convoitée par les individus.

- Réunir et évaluer tous les facteurs qui définissent l’utilité d’une destination semble utopique.

« Une nette similarité se trouve entre l’utilité maximale relative à une situation, où on effectue un choix, et le concept de surplus du consommateur dans la théorie microéconomique » (BEN-AKIVA .1979).

Le surplus du consommateur, est l’équivalent à la différence entre le montant que le consommateur est prêt à payer pour un bien et le prix réel de ce bien, en autre terme, le profit net qu’un individu retire d’une transaction au prix du marché.

On peut percevoir la fonction d’utilité, comme une courbe de demande pour une destination spécifique, à l’intérieur de laquelle un changement d’attributs peut provoquer un changement en matière de surplus du consommateur. (CERDA.A. et al.2010.) Par exemple, un changement de la fréquence du service d’un type de transport pourrait augmenter l’accessibilité à une zone i, et accroître le surplus du consommateur des individus qui prennent ce type de transport pour se rendre à cette zone. Cette situation peut être convertie sous forme monétarisée.

Avantages et inconvénients de la mesure :

Le point fort de cette mesure est son fondement théorique solide, s’inspirant directement des théories microéconomiques. Elle prend en compte le pouvoir attractif de chaque destination sous la forme de l’utilité qu’elle offre au consommateur c’est à dire les avantages économiques que les individus tirent, en ayant accès à certaines activités en

135 accédant à des zones. Aussi elle porte un grand intérêt à la dimension individuelle dans la mesure de l’accessibilité, contrairement à celle basée sur la localisation qui ne démontre que l’accessibilité d’un endroit, ou d’un emplacement. Parmi les avantages de l'utilité des mesures, est qu’elle permette de tester des formulations alternatives de la fonction d'utilité dans la recherche d’un meilleur comportement pour une meilleure accessibilité MAKRI .M.C et al, (2003).

Un autre avantage mérite d’être cité c’est que ces résultats peuvent être convertis en valeur monétaire, ce qui va faciliter la comparaison entre différents scénarios et régions. Bien qu’il faut être prudent, dans l’interprétation des données selon cette méthode, dite de surplus économique parce que les valeurs monétaires ne démontrent pas nécessairement ce que les consommateurs sont prêts à payer pour cette accessibilité (MILLER, 1999).

Le fait que ce modèle repose sur des théories complexes, cela rend l’interprétation de données et sa vulgarisation difficile. Cette approche exige beaucoup de données et des calculs complexes, ce qui pourrait expliquer la raison de sa faible utilisation dans la pratique.