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Un désenclavement récent et progressif pour un Sahara de plus en plus ouvert. plus ouvert

LE RESEAU OASIEN : UN CIMENT UNIFICATEUR ET UN ELEMENT REVELATEUR DES INTERDEPENDANCES DES VILLES SAHARIENNES

VI. LE RESEAU SAHARIEN UN CIMENT UNIFICATEUR

VI.3. Un désenclavement récent et progressif pour un Sahara de plus en plus ouvert. plus ouvert

Le désenclavement réel du Sahara a été entrepris récemment. Après la seconde guerre mondiale, un effort remarquable a été fait pour créer un réseau de routes modernes traversant les immenses étendues du Sahara, une mission de désenclavement a bien commencé.

- En 1956, seuls deux tronçons d’une longueur seulement de 400 km étaient goudronnés : Biskra/Touggourt (RN 3) et Laghouat/Ghardaïa (RN 1).

111 - En 1960, Bechar était desservie depuis Ain-Sefra, El-Menia depuis Ghardaïa, El-Oued était jointe à partir de la route de Touggourt; mais le plus important était la double liaison vers Ouargla à partir de Ghardaïa à l’Ouest et de Touggourt au Nord, prolongée vers Hassi Messaoud. En quatre ans, plus de 1100 km de routes bitumées avaient été réalisées. Les découvertes du pétrole à Edjeleh et Hassi Messaoud ont impulsé grandement l’opération (Figure n° 38)

- La première décennie de l’indépendance fut marquée par l'équipement de la zone pétrolière. Pendant cette période, les oasis de l’Ouest (Saoura, Touat, Gourara), ont bénéficié d’une route méridienne Bechar/Adrar et de la transversale El-Menia/Timimoun/Adrar, également au Bas Sahara. La desserte a été améliorée par la mise en service de la route Tébessa/El-Oued/Touggourt et de plusieurs petites antennes dans les régions de Biskra, Ghardaïa, Laghouat…. Ainsi, en 1971, l’essentiel du Sahara utile (zones pétrolières, grandes régions d’oasis) était désenclavé. Seuls le Tidikelt et le grand Sud (Tamanrasset, Janet) restaient à l’écart du bitume.

- Les années 1970 sont l’époque des grandes œuvres sahariennes (réalisation de la transsaharienne, ou route de l’Unité africaine). Elle devait joindre la Méditerranée à l’Afrique noire, réactivant ainsi un vieil axe méridien qui avait fortement décliné pendant la colonisation. Ce projet, considérable, relia dans un premier temps El-Menia à In-Salah (400 km) puis ultérieurement à Tamanrasset (650 km). Ce second tronçon, inauguré en 1978, connut des difficultés de réalisation à cause de l’hostilité du milieu, de la rareté des points d’eau et de l’absence d’oasis entre In-Salah et la capitale du Hoggar.

- Les années 1980 n’ont pas vu d’opération de grande envergure. Seulement l’ouverture d’une route El-Abiod-Sidi-Cheikh/Aghit/Igli, parallèle à la nationale 6, Ain-Sefra/

Bechar/Saoura, et le désenclavement du Sud du Touat (Reggane) et de l’Ouest du Tidikelt (Aoulef).

- telle que la précédente, La période des années 1990 n’a vu qu’une réalisation importante. Il s’agit de la liaison Illizi/Janet à travers le Tassili n’Ajjer. On peut aussi noter la construction d’une seconde liaison Timimoun/Adrar desservant les oasis de l’Aougrout ainsi que la mise en service complète de la route Aoulef/In-Salah à travers le Tidikelt. Elle raccorde par un second itinéraire l’axe occidental (Saoura/Touat/Tanezrouft) à l’axe

112 central (Mzab/Hoggar) Ainsi, alors qu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale il n’y avait que des pistes.

- Aujourd’hui le Sahara algérien est parcouru par plus de 8000 km de routes revêtues, dont plus de 6500 ont été construits après l’indépendance. (FONTAINE.J.2005)

Fig.38: Évolution du réseau routier du Sahara algérien Source : Cartes Michelin 2003.

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VI.4. le réseau dessert les villes du Sahara et les chapelets d’oasis.

L’effort fourni par les autorités algériennes afin d’intégrer le Sahara au territoire national a donné ces résultats. Via un réseau infrastructurel déployé, les différentes régions du Sahara se trouvent connectées à l’Algérie du Nord et relativement entre elles.

Selon l’organisation spatiale du Sahara et la desserte du réseau, on peut distinguer trois régions:

- Le réseau du Sahara du Nord, assez important, il couvre la partie Nord par des routes radiales et transversales se complétant pour permettre une bonne accessibilité aux nombreuses oasis. Celles du Bas Sahara (Ziban, Souf, Oued-Righ, Ouargla, Hassi Messaoud), les plus importantes du point de vue économique et les plus peuplées, sont les mieux reliées à l’Algérie du Nord (cinq routes différentes joignent les Ziban aux Hautes Plaines et au Tell).

Un véritable maillage met en connexion les diverses régions oasiennes et, à l’intérieur de chaque région, les différentes oasis ; les plus isolées sont desservies en antenne. Le piémont central de l’Atlas Saharien (Laghouat, Mzab) bénéficie lui aussi, d’une bonne couverture grâce à la route nationale n° 1, à ses liaisons vers le Sud et l’Est et à de multiples antennes. Quant au centre Nord du Sahara, la desserte y est nettement moins fine, à l’exception de la région de Bechar. Le Grand Erg occidental n’est pas traversé mais contourné par les nationales, 1 et 6, reliées par une transversale.

- Le réseau du Sahara central, contient quatre pénétrantes Nord-Sud, généralement isolées les unes des autres. À l’exception du Touat et du Tidikelt, il n’y a pas ici de grandes régions d’oasis, mais seulement des villes relais ayant une fonction d’étape vers le Sud. Il n’y a plus ici de réseau maillé, mais seulement une desserte minimale complétée par des pistes. D’Ouest en Est, ces quatre pénétrantes donnent accès à quatre destinations : Tindouf, les camps des réfugiés sahraouis et la Mauritanie ; le Touat puis, par une longue piste, Bordj-Mokhtar et le Mali; Tamanrasset et le Hoggar, via In-Salah; Janet et le Tassili n’Ajjer, via Illizi. À l’exception des axes centraux reliés par la route (récemment terminée) Reggane/In-Salah, ces pénétrantes n’ont pas le lien entre elles. À l’Ouest, un immense vide, occupé par les ergs Iguidi et Chech, sépare les deux axes.

114 - Le réseau du Sahara méridional, un réseau modeste, le goudron dépassant à peine Tamanrasset. Cependant plusieurs pistes convergent vers cette ville qui est le premier centre saharien d’immigrants originaires de l’étranger. Cette immigration actuelle, essentiellement d’origine sahélienne, est la suite logique des mouvements migratoires liés aux sécheresses des années 1980 et aux guerres des années 1990. Ils ont entraîné la création de foyers de peuplement à la frontière algérienne (Bordj-Mokhtar, Timiaouine, Tin-Zaoutène, In-Guezzam), tous plus ou moins bien reliés par piste à Tamanrasset.

(FONTAINE.J.2005)