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LE TRAMWAY DE ROUEN

1. Contexte institutionnel et politique transports La Communauté de l'agglomération rouennaise compte trente-quatre communes ; elle

4.2 Différents impacts du métro sur le commerce

4.2.1 Fréquentation supplémentaire grâce au métro

4.2.1.1

Centre-ville de Rouen

Sur la rive droite, où se situe l'hypercentre commerçant de la ville, les commerces ont profité pleinement de la réalisation du métro, particulièrement ceux de la rue piétonne du Gros Horloge, et ceux de la rue Jeanne d'Arc où le métro circule pourtant en sous-sol. 213 Op.Cit. 214 Op.Cit.

Déplacements et commerces

Impacts du tramway sur le commerce dans les différentes agglomérations françaises

4.2.1.2

Évolution de l'appareil commercial

L'évolution constatée suggère que l'ouverture de la première station, Théâtre des Arts, rue Jeanne d'Arc, a d'abord bénéficié à la rue piétonne du Gros Horloge, perpendiculaire à celle-ci ; d'ailleurs la toute première rue française à être rendue piétonne !

Source : ville de Rouen

Sur la photo ci-contre on voit la partie réaménagée de la rue Jeanne d'Arc (18 m entre façades), où bus et voitures continuent de transiter (tramway en tunnel).

C'est l'ouverture de la station Palais de Justice, plus au nord dans la rue Jeanne d'Arc, qui a permis de multiplier la fréquentation de la rue elle-même et a incité les investisseurs à parier sur l'amélioration de la commercialité de la rue et de l'hypercentre en général : « Le bilan du métro est entièrement positif pour le dynamisme marchand de l'hypercentre de Rouen. La demande a dépassé l'offre, si bien que les négociations sont devenues tendues. Les enseignes nationales ont littéralement envahi les linéaires, une trentaine de nouvelles enseignes nationales se sont implantées en 1999, dont la Fnac, Du pareil au même, WMK, Zara (...). Tous ces concepts récents demandent des locaux de grande taille qui n'existent pas dans le centre ancien. Ainsi la rue Jeanne d'Arc, grâce à la présence de la station Palais de Justice a littéralement décollé ».

Dans l'ensemble, l'offre commerciale s'est renouvelée dans l'hypercentre et une communication forte a contribué à attirer la clientèle.

Fréquentation : des comptages piétons, réalisés en mars et octobre 1999 dans ce secteur, montrent une hausse de fréquentation d'environ 13 % (de 145 000 à 164 000 personnes) en sept mois. L'étude215 l’explique notamment par l'implantation de nombreuses enseignes nationales et par le transfert de la Fnac dans l'Espace du Palais, dans une position plus centrale que rue Écuyère où elle était installée auparavant. Il ne faut pas oublier non plus que de nombreux clients continuent de venir en automobile parce qu'ils savent pouvoir se garer dans les parkings – au nombre d'une bonne dizaine – dans et à proximité immédiate de l'hypercentre.

4.2.1.3

Centre commercial Saint-Sever

Dans la partie sud du centre-ville, rive gauche, les commerçants ont également bénéficié de l'arrivée du métro. L'ouverture de la station Saint-Sever – devenue la plus fréquentée du réseau – a dynamisé le pôle Saint-Sever. Le pourcentage de visiteurs venant de la rive droite y est passé de 15 % à 22 %. La clientèle est constituée de classes moyennes et populaires et de familles. Entre 1994 et 1996, la fréquentation du centre commercial est passée de 22 000 à 25 000 personnes/jour. Un comptage effectué en 2000 a fait état de 32 000 visiteurs/jour. De plus, les usagers du métro traversent maintenant facilement la galerie marchande pour rejoindre la rue Saint- Sever, elle aussi très commerçante, piétonne et parallèle à l'avenue de Bretagne où passe le tramway.

215

Op.Cit.

Monographie de Rouen

Selon l’étude Bérénice216, « ce centre commercial a connu de nombreuses difficultés par le passé. Grâce au métro, à sa recommercialisation et aux efforts réalisés, il commence aujourd'hui à trouver son équilibre. Avec le nouveau multiplexe, il a pu retrouver une dimension de centre-ville. En conséquence, les commerces environnants bénéficient de la proximité des locomotives alimentaires, de la station Saint-Sever et d'un grand parking. Ils ont mieux résisté que d'autres à la crise des années 1994 à 1997. Pour certains types d'achats quotidiens, alimentaires, services, le métro favorise la venue des clients. Pour d'autres types d'achats hebdomadaires ou mensuels, il encourage le déplacement vers le centre commercial Saint-Sever et la rue Saint-Sever (pour l'hypermarché ou pour des boutiques anomales) ».

Adaptation des comportements : les consommateurs ont tendance à diversifier leurs achats217 à l'hypermarché de Saint-Sever pour certains produits, légers à transporter, quitte à utiliser la voiture pour les grosses courses dans les hypers de périphérie. Le métro joue donc aussi un rôle de reconcentration des achats dans les pôles marchands urbains, par opposition aux achats effectués dans les centres commerciaux de périphérie.218

4.2.1.4

Deux pôles de proximité

Dans deux pôles de proximité, situés l'un dans la commune du Petit Quevilly et l'autre dans celle de Sotteville, la fréquentation déclinait avant l'arrivée du tramway du fait d'une offre insuffisante.

Aujourd'hui, en revanche, dans le premier, la présence d'une station, une bonne visibilité, l'amélioration de l'offre pour les courses de proximité et son adaptation à une nouvelle clientèle de passage, explique que ce centre a de meilleurs résultats « après métro » qu'auparavant.

Dans le second, qui a bénéficié d'une extension avec de nouveaux commerces « dont l'offre est bien positionnée par rapport aux concurrents et où les commerçants se félicitent de la présence du métro, les commerçants de la partie ancienne se plaignent d'une baisse de leur chiffre d'affaires en expliquant que le métro permet à leurs anciens clients de « s'évader ». En effet, les clients en profitent pour « aller voir ailleurs » et trouver de meilleurs produits moins chers219.

On peut penser que, à terme, ces commerçants, pour récupérer des clients, auront à s'adapter eux aussi à la nouvelle clientèle et à renouveler leur offre.