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Plusieurs fonderies existaient dans la capitale pour fournir aux donateurs des services de fabrication d’objets en métal. L’une d’entre elles, probablement l’atelier officiel, se situait au sud-est de la Porte Desheng et à l’ouest de la Tour de la Cloche. Elle fut dénommée la Fonderie de cloches (Zhuzhongchang ). Même si elle n’existe plus aujourd’hui, son nom a été réservé pour nommer une des ruelles (Zhuzhong hutong 伊 ) dans le quartier. Cette appellation apparaît d’abord dans les sources écrites des Ming, et on la voit encore dans une stèle de l’ère Shunzhi32. Mais à partir de l’ère Qianlong, cette fonderie gagne un nouveau nom

dans la littérature locale. Apparemment, les éditeurs du Rixia jiuwen kao sont les premiers qui l’appelèrent « la Fonderie de cloches d’Âvatamsaka » (Huayan zhongchang )33. Les

livres postérieurs qui s’inspirent de cette « encyclopédie de Pékin » reprennent tous la même dénomination34. Son souvenir s’est conservé chez les résidents de la capitale au début du XXe

siècle sous forme de chants populaires, l’un d’eux est intitulé « la Fonderie d’Âvatamsaka réduit au silence »35.

L’origine de ce nom réside probablement dans le fait que les compilateurs du Rixia

jiuwen kao considéraient la fonderie des Ming comme lieu de fabrication de la grande cloche

bouddhique Yongle, elle-même citée dans quelques œuvres de la fin des Ming et du début des Qing comme « la cloche d’Âvatamsaka », ainsi que l’a montré le premier chapitre. Les éditeurs ont de plus suggéré que la fonderie avait fondu plusieurs grosses cloches couvertes de textes bouddhiques, mais qu’il n’en existait plus qu’une, à savoir, celle qui avait été installée dans le Wanshousi et qui fut alors transportée au Jueshengsi36. Les restes de la fonderie n’existant plus,

il est difficile de vérifier la crédibilité des affirmations proposées par le Rixia jiuwen kao à travers les sources matérielles existantes, mais il n’est pas irraisonnable de supposer, en s’appuyant sur quelques preuves écrites qui nous sont parvenues, que les fondeurs semblaient avoir connu un certain nombre d’échecs avant le coulage réussi de la cloche Yongle, comme

32 « Niangniangmiao bei 乙 », BJTB, vol 61, p. 45. 33 RJK, p. 883-884.

34 Wu Changyuan , Chenyuan shilüe 並 (plus loin CS), 1788, rééd. Pékin, Beijing guji chubanshe, 1983, p. 157,

et passim.

35 Fan Bin , Yandu zayong , 1907, rééd. in Zhongguo fengtu zhi congkan , vol. 14, Yangzhou,

Guangling shushe, 2003, p. 468.

en témoigne plus d’une dizaine de cloches inscrites de sûtras, gisantes dans l’enceinte de la fonderie, vues par Sun Chengze (1592-1676) au début des Qing37.

Sous les Ming, la fonderie fut attachée à des directions du palais confiées à des eunuques et subordonnée au Département des serviteurs du Palais (Neiguanjian 、 ) qui avait en charge la fabrication du mobilier palatial38. Elle devait fabriquer les cloches commanditées par

la Cour impériale39. Le système d’artisanat du milieu des Ming prévoyait l’emploi de « fondeurs

officiels » (guanjiang 、 ), dont certains étaient artisans résidents (zhuzuojiang ), qui servaient à l’atelier officiel un certain nombre de jours par mois et travaillaient librement le reste du temps ; d’autre étaient des artisans à tour de rôle (lunbanjiang 修 ), envoyés à la capitale par chaque province selon un rythme prescrit en fonction du type de travail40.

En cas de nécessité urgente pour la réalisation des travaux importants, la cour pouvait ordonner aux Maréchaussées (Bingmasi ), postes de polices installés dans les arrondissements de la capitale, de recruter des fondeurs, qui entraient au service dans la fonderie de cloches et étaient rationnés en nourriture au même titre que les artisans officiels. La fonte d’une cloche pour la cour impériale en 1557 fut ainsi achevée grâce aux efforts conjoints des artisans officiels et de fondeurs privés temporairement recrutés41. En outre, afin d’assurer le bon

déroulement du projet, la cour impériale a envoyé un eunuque du Neiguanjian, ainsi qu’un haut fonctionnaire du Ministère des travaux publics (Gongbu ) pour superviser les travaux42.

Comme les autres ateliers sous le contrôle des eunuques, la fonderie de cloches possédait elle-même un temple, fondé probablement à l’ère Yongle et dédié à Zhenwu, divinité la plus vénérée dans les départements de l’administration des eunuques pendant la dynastie des Ming43. Le culte du Véritable Guerrier demeurait vif au début de la dynastie mandchoue, comme

37 Sun Chengze , Chunming mengyu lu (plus loin CML), probablement 1761, rééd. Pékin, Beijing guji

chubanshe, 1992, p. 1278.

38 Marianne Bujard, « Le Miaoyuan guan , temple des Affinités merveilleuses, une fondation taoïste des Ming à Pékin »,

Cahiers d'Extrême-Asie, vol. 25, “Vies taoïstes, communautés et lieux / Daoist Lives, Community and Place”, 2016, p. 131-

150.

39 Da Ming huidian , préface de 1587, juan 194.

40 Zhang Yongjun 五 , Beijing shougongye shi , in coll. Beijing zhuanshi jicheng , Pékin,

Renmin chubanshe, 2011, p. 238-241.

41 Da Ming huidian, juan 194. 42 Ibid.

43 Tao Jin , « Mingchao Neifu niansi yamen yu Huangcheng nei de Zhenwumiao

», Zhongguo daojiao , no 2, 2007, p. 37-39 ; Zheng Yonghua , « Mingdai Zhenwu xinyang zai Beijing de

en témoigne la stèle de 1651 rédigée par un certain Liu Fangyuan (fl. 1651)44. En outre,

la même stèle atteste que Zhenwu n’était pas le seul dieu auquel on rendait un culte : la salle arrière du temple était consacrée au culte de la Sainte Mère du fourneau d’or. Comme nous pouvons l’imaginer d’après son titre saint, cette divinité féminine recevait des offrandes de la part des fondeurs afin que la fabrication des cloches se déroule sans heurts. Il y a des raisons de croire que cette divinité a été vénérée dans le Zhenwumiao de la fonderie au moins depuis la fin des Ming. Comme système d’artisanat des Ming empêchait que les fondeurs, officiels ou privés, travaillent sans interruption dans le Zhuzhongchang, on peut supposer que les artisans n’ont probablement pas pu former un groupe pour faire des donations régulièrement à la Sainte Mère, et que celle-ci ne faisait l’objet d’un culte qu’avant le commencement d’une coulée ou qu’après que les travaux aient été finalisés.

Sous le règne de Qianlong, cette sainte-patronne des fondeurs, dont le titre était Wang Yuanjun , ravit à Zhenwu la première place et devint la divinité principale du temple45,

et cela possiblement en raison de la perte de la puissance des eunuques. Pendant la seconde moitié des Qing, certains habitants du même quartier s’étaient placés sous la protection de cette déesse nommée couramment la Bonne mère de la fonderie de cloches (Zhuzhong niangniang ) et lui donnaient des offrandes pour exprimer leur gratitude. Un certain Peng Lishou (fl. 1827-1828), en charge des écuries impériales, lui offrit même une cloche en fer, portant le titre honorifique de la Sainte Mère, à côté de ceux de l’Empereur des cieux sombres (Xuantian shangdi , à savoir, le Zhenwu) , de l’Empereur Guan et du Maréchal de l’autel sombre (Xuantan )46.

Si l’on retrace l’évolution du nombre de cloches fabriquées par la fonderie, de la divinité majeure vénérée dans le temple de l’atelier et de l’identité de ses donateurs, on constatera un certain parallélisme entre eux. Selon mon corpus, le Zhuzhongchang a pu produire, entre 1420 et 1600, au moins vingt cloches rituelles employées lors de diverses cérémonies d’État ; mais une seule datée de la fin des Qing. Sous la direction de l’un des départements de l’administration des eunuques, la fonderie des Ming, en pleine activité de fabrication, vénérait Zhenwu, alors que celui-ci céda sa place dominante dans le temple à la Sainte Mère vers la fin de l’ère

44 « Niangniangmiao bei 乙 », BJTB, vol. 61, p. 45 ; Marianne Bujard sous la dir., Beijing neicheng, op. cit., vol II, p.

590-592.

45 « Niangniang dadian bei 乙 », Marianne Bujard sous la dir., Beijing neicheng, op. cit., vol II, p. 593-594. 46 « Niangniangmiao Jinlu shengmu dadian bei », BJTB, vol. 79, p. 124 ; Marianne Bujard sous la dir., Beijing neicheng, op.

Qianlong, qui devint la divinité principale vers la fin de la dynastie mandchoue. L’identité de ceux qui ont rendu un culte à cette déesse sous les Ming reste inconnue mais probablement les artisans au service de la fonderie à longue échéance ou temporairement, cependant, au début des Qing, les donateurs qui commanditaient la restauration du temple n’étaient plus les fidèles de Zhenwu mais les habitants du quartier voués à la Zhuzhong niangniang. Il semble que la protection de la Bonne-mère ne se limitait plus aux fondeurs de cloches à partir du milieu des Qing, mais s’étendait jusqu’aux croyants pieux qui avaient besoin de sa bénédiction. Conscient que cette description parallèle est basée sur les données matérielles et épigraphiques à ma disposition, encore en nombre restreint, et que de futures découvertes de sources primaires pourraient remettre en cause cette constatation, je me contente d’une présentation sommaire, dans l’espoir de susciter l’intérêt des spécialistes sur l’essor et le déclin du Zhuzhongchang des Ming aux Qing.

Avant de passer à la discussion sur les fonderies privées de cloches, une mention doit être réservée à un autre bureau dirigé par les eunuques des Ming : l’Arsenal du palais (Bingzhangju ). Celui-ci était chargé de la fabrication des armements tels que des couteaux, pistolets, épées, hallebardes, mais aussi du mobilier utilisé à des fins rituelles dans le palais, entre autres, des cloches et des tambours47. Ces ustensiles liturgiques étaient différents

des cloches et tambours suspendus dans les temples : les premiers, généralement petits et faciles à poser sur une table ou à tenir dans les mains, pouvaient être fabriqués par le Bingzhangju, tandis que les derniers, gros et souvent ouvragés, ne pouvaient être réalisés que par l’atelier officiel.

Les fondeurs privés

La fonderie au nord-ouest de la ville intérieure était largement réservée aux commanditaires impériaux, nobles ou puissants, les donateurs ordinaires, eux, avaient accès aux services fournis par des fondeurs privés. Souvent organisés sous forme de communautés artisanales familiales, ce qui n’était pas inhabituelle dans cette partie de la China sous les Ming et les Qing48, ces fondeurs transmettaient le savoir-faire de génération en génération au sein

d’une même famille, même s’ils pouvaient parfois employer des artisans portant un autre nom.

47 Liu Ruoyu , Zhuozhong zhi (plus loin ZHZ), fin des Ming, rééd. Pékin, Beijing guji chubanshe, 1994, p.110-

111.

48 Pendant son inventaire des fondations religieuses au nord de la Chine en 1948, Willen A. Grootaers a pu aussi identifier

quelques familles de fondeurs qui ont été actives dans la préfecture Xuanhua (act. Heibei) sous les Ming et les Qing. Voir son

The Sanctuaries in a North-China City: A Complete Survey of the Cultic Buildings in the City of Hsüan-hua (Chahar), Bruxelles,

Leurs œuvres distribuées dans l’ensemble de la région pékinoise, en ville comme dans les sites de pèlerinage éloignés du centre-ville, n’ont laissé que très peu de traces dans les données matérielles et textuelles. Mon corpus permet de compter 18 ateliers privés entre 1430 et 1880, dont 8 sont connus comme créateurs de plus d’un objet en métal.

Le fondeur privé le plus ancien que l’on peut identifier est un certain Zhou Fuqing (fl. 1434-1435) de Pékin. Pendant le règne de Xuande, il a fondu au moins une cloche en fer d’une hauteur de presque 180 cm, dédiée au Doushuaisi au Mont Shangfang49, ainsi qu’un

bol sonore en 1434, autrefois installé au Baiyunguan. Ce dernier était encore visible dans les années 194050. Aucune information supplémentaire sur Zhou ou sur son atelier n’est connue

ailleurs.

Pendant la première moitié du XVIe siècle se développa un autre atelier dirigé par la

famille Lan originaire du quartier Jintai (littéralement terrasse d’or, nomenclature des Ming, quartier au nord de la ville, entre la Porte Anding et la Porte Desheng). Celui-ci ne signa ses œuvres que sous un nom collectif (Jintai lanshi ), aucun fondeur de l’atelier n’a laissé son nom personnel. Ses clients sous l’ère Jiajing comprenaient les régisseurs de temples connus, mais aussi des eunuques puissants de l’époque51. Il reste à vérifier si le responsable

(bazong ) Lan Sheng , qui a dirigé les travaux de la fabrication de la cloche en fer du Zhihuasi en 146652, était ou non l’ancêtre de cette famille de fondeurs active des années 1530

aux années 1560.

Différente des deux premiers groupes de fondeurs originaires de la ville, la famille d’artisans Jiang , apparue pendant les années 1570s, provenait du district de Fangshan. Leur zone d’activité couvrait non seulement leur district d’origine mais aussi la large région de la capitale53. De plus, cette famille put établir des liens avec certains donateurs impériaux : la

grande cloche du Baomingsi de 1572, commanditée par l’impératrice douairière Li, fut l’une de ses œuvres54.

49 BJGZ, vol. I, p. 234-235.

50 Yoshioka Yoshitoyo , Hakuunkan no Dōkyō 7 , Pékin, Xinmin yinshu guan, 1945, p. 220. 51 BJGZ, vol. II, p. 129-133, p. 286-287.

52 BJGZ, vol. II, p. 284-285.

53 BJGZ, vol. I, p. 239-242, p. 276-279. 54 BJGZ, vol. II, p. 134-148.

On peut remarquer une nouvelle famille au début du XVIIe siècle, dont la clientèle était

à la fois urbaine et rurale, depuis les couches inférieures de la société jusqu’aux hommes d’influence. Dans cette famille Wang issue du Haut Village Qingshui (Shang Qingshuicun) du district de Wanping à quelque distance à l’ouest de la capitale, habile à la réalisation des objets en fer, quatre générations de fondeurs ont été employées pour fabriquer de grosses cloches (quatre sont encore visibles, mesurant environ de 150 cm de haut) sur commande de plusieurs centaines d’hommes et femmes de son village d’origine, mais aussi d’eunuques et de fonctionnaires qui voulaient les offrir en donation à des temples de la capitale55. L’un de leurs

clients les plus connus et puissants fut Wei Zhongxian. Celui-ci a choisi en 1625 Wang Zhi (fl. 1605-1625) et ses deux fils comme fondeurs d’une cloche en fer dédiée à un certain Temple de Mañjuśrī (Wenshu’an ) dans la ville extérieure56. Jusqu’en 1683, cette famille

fabriquait encore des cloches pour des eunuques des Qing et pour les villageois dans les collines à l’ouest de Pékin.

Lors de la première moitié de la dynastie mandchoue, les acteurs principaux sur la scène des fondeurs de Pékin portaient le nom de famille Li. Cependant, les sources à ma disposition ne sont pas encore suffisantes pour savoir s’ils provenaient d’une même famille. En 1660, la cloche dédiée par un groupe de fonctionnaires militaires, dont Shang Zhixin, a été fondue par deux frères Li Wende (fl. 1660) et Li Wenming (fl. 1660)57. Trente ans plus

tard, un artisan nommé Li Fu (fl. 1690), employé par un atelier d’instruments (Tiaoyin zhai , littéralement, Maison d’accordeurs), a fabriqué une cloche en fer pour un certain Temple de l’immense compassion (Dabeisi )58. En 1707, les réalisateurs de cloche du

Bailinsi n’ont laissé que leur nom de famille, Li59.

Jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, les Li ne s’étaient pas encore retirés du métier. En 1794,

un certain Li Changfa (fl. 1794) débutait sa carrière en tant que fondeur de cloche à Beiguanyuan 、 à l’extérieur de la Porte Chongwen60. Vingt ans plus tard, ses descendants

ont pu fonder, sur le même site, une fabrique de cloche nommée l’Atelier du Nord des cloches des Li (Zhong Li beichang ). Son nom s’est probablement changé en Vieille boutique

55 BJGZ, vol. I, p. 216-219 ; vol. II, p. 168-171, p. 178-182. 56 BJGZ, vol. II, p. 288-289

57 BJGZ, vol. I, p. 129-134. 58 BJGZ, vol. I, p. 185-186. 59 BJGZ, vol. II, p. 193-212. 60 BJGZ, vol. II, p. 279-280.

des cloches des Li (Zhong Li laodian ) vers le milieu du XIXe siècle pour souligner

une histoire de presque cinquante ans. La famille des fondeurs Li excellait dans la fabrication des cloches de taille moyenne (60-80 cm), majoritairement en fer mais occasionnellement en bronze. Ils ont fondu au moins cinq cloches, distribuées dans des temples prestigieux en ville, comme le Temple de la conversion universelle (Guanghuasi ), mais aussi dans des sites religieux sur les collines entourant la capitale, comme le Mont Miaofeng61. En outre, l’atelier

était également en mesure de fondre des vases tripodes (ding ) et des fourneaux (lu ) : l’un d’entre eux fut dédié au Temple de Maitreya (Mileyuan ) à Xihuating 使 62.

Pendant la seconde moitié du XIXe siècle apparut un autre atelier privé, nommé

Xiangsheng (Félicité et prospérité) et situé également à l’extérieur de la Porte Chongwen. On ne connaît pas sa localisation précise, ni le nom de famille de son propriétaire. Son point fort était la fabrication des objets en fer, que ce soit des cloches ou des tripodes. L’autre particularité de cet atelier était sa relation étroite avec les donateurs de la sous-préfecture de Tongzhou à l’est de Pékin : au moins deux cloches en fer ont été fondues et dédiées aux temples de différents districts de cette sous-préfecture63. Mais ses clients ne se limitaient pas

aux donateurs de Tongzhou : au moins un tripode en fer a été dédié au Guandimiao à Kuanjie (selon la nomenclature républicaine des rues et des ruelles de Pékin), un des temples dépendant du Baiyunguan64.

Une autre fonderie dans le quartier à l’extérieur de la Porte Xuanwu, actif vers la fin du XIXe siècle, était l’Atelier du fer pacificateur de l’Est (Zhendong tiechang ). On ne

peut saisir ces quelques informations qu’à travers l’inscription sur une cloche de 1888, objet disparu mais dont l’estampage est conservé à la Bibliothèque nationale de Chine65. Outre les

ateliers privés qui s’assemblaient au nord-est de la ville extérieure, à l’extérieur de la Porte Xuanwu existait au moins une fonderie, l’Atelier de l’union de dix-mille êtres (Wanhe tiechang ), qui a fabriqué au moins une cloche en fer en 187866.

61 BJGZ, vol. I, p. 89-90, p. 230-232 ; vol. II, p. 240-241, p. 252-253 ; Estampage no 713 conservé à la Bibliothèque de la

capitale. 62 BYBSD, vol. I, p. 110-111. 63 BJGZ, vol. I, p. 308-309, p. 310-311. 64 BYBSD, vol. 3, p. 383. 65 BJGZ, vol. II, p. 273. 66 BJGZ, vol. II, p. 254-255.

Mis à part les fondeurs et ateliers privés dont on vient de parler ci-dessus, il en existait encore huit autres qui ont contribué à la réalisation des cloches de Pékin, mais qui n’ont pas laissé suffisamment d’informations permettant de retracer leur histoire67. En réalité, ceux dont

le nom est connu ne constituaient qu’une partie modeste de l’ensemble des acteurs de la profession. Qu’ils soient reconnus ou tombés dans l’oubli, ces fondeurs ont tous déployé des efforts immenses.

La tension entre les commanditaires et les fondeurs