èå
åæoé9$
åæ
å
f
f
g
h h
o`u èå5é est la fonction du cas particulier. Supposons que les sommes partielles de la s´erie de Fourier associ´ee `a la fonctione èå5é convergent uniform´ement vers cette fonction dans un voisinage deåæ . Nous avons donc que, proche deåæ , les fonctions ïð»è3å5é associ´ees `aç-è3å5é satisfont
ïðñèå5é
î e èå5é*-dï·ú òi* XZ å *>C¶è3ò
1 : é[
Ceci explique l’erreur proche de la discontinuit´e dans leê i`eme et leë i`eme dessin de la figure IV.3.
IV.6 Fonctions continues, Th´eor`eme de Fej´er
“Fej´er avait l’habitude de travailler couch´e sur le dos par terre, et en regardant le plafond. Sa femme de m´enage s’en est ´etonn´ee, et pensait d’abord qu’il ´etait malade. Lorsque Fej´er l’a rassur´e qu’il ´etait en bonne sant´e, elle a explos´e : Monsieur le Professeur ! Vous allez donner quelques heures `a l’universit´e, puis vous rentrez et vous vous couchez par terre. Mais enfin, quand travaillez-vous ?”
(Sain M´arton, A matematikat¨ort´eneti ABC, trad. et comm. par E. Bayer) Un des grands myst`eres du 19e si`ecle a ´et´e de savoir si, pour chaque fonction continue, la s´erie de Fourier converge versç . Malgr´e les d´efauts de la preuve de Cauchy (1826) pour ce r´esultat, il a ´et´e g´en´eralement accept´e (par Dirichlet et Riemann). Un contre-exemple de du Bois-Reymond (1873) a mis fin `a cet espoir et, vers la fin du 19e si`ecle, le seul r´esultat rigoureusement ´etabli concernant la convergence des ces s´eries a ´et´e la preuve de Dirichlet de 1829, suivie de quelques variantes (Dini, Jordan).
Dans cette situation morose, une sensation ´eclate: un jeune Hongrois de 20 ans publie dans les Comptes Rendus de 1900 (p. 984) sur 4 pages la preuve que, pour chaque fonction continue p´eriodique, les sommes de Ces`aro convergent uniform´ement vers ç . Fej´er est un des principaux architectes d’une ´ecole math´ematique hongroise de tout premier ordre (Lanczos, Erd¨os, Erd´elyi, F. et M. Riesz, Tur´an, P´olya, Szeg¨o, J. von Neumann, Kalm´ar, K`arm`an, Halmos, Haar, Wigner).
Sommes de Ces`aro. Dans les ann´ees 1890, de nombreux chercheurs (Stieltjes, Ces`aro, Poincar´e et E. Borel) ont tent´e de “dompter” des s´eries irr´eguli`eres en th´eorie des nombres ou des s´eries divergentes par des processus de “lissage” ou “sommation”. La m´ethode la plus simple est celle de Ces`aro (voir aussi Cauchy 1821, p. 59): on remplace une suite,\æ2$j,
:
$k,
<
$j,ml$jjj par
ð î
,\æ&*-,
:
*>,
<
*>jjn*>,7ð
1 :
ò (6.1)
Un exercice “must” pour tout cours de premi`ere ann´ee (voir [HW, p. 187]) : si la suite des ,7ð converge, alors la suite des ð converge aussi et vers la mˆeme limite. Mais cette derni`ere peut converger, mˆeme si la premi`ere ne converge pas. Par exemple, o,7ðp î o
$`$
$k($
$k$kjjqp .
Si l’on applique cette id´ee `a la suite de sommes partielles ïð»è3å5é de (3.1), on aura la formule
ðñèå5é
î
ò ð 1 : r[s
æ ï r èå5é
î
ò ð 1 : rQs
æ tut#v r ?
uxwmy
u ü î tut{z
DE|}D
ò ?
uxwmy
u ü (6.2)
84 S´eries de Fourier
En exprimant les sommes partielles ïð»è3å5é `a l’aide du noyeau de Dirichlet /Æð»èO,oé de (4.2), on obtient pour la somme partielle de Ces`aro
o`u le noyeau de Fej´er»ðñè0,oé est donn´e par
ñð»èO,é
La d´efinition (6.4) ensemble avec la formule (4.2) pour/ r è0,oé donnent (6.5).
Lemme 6.2 (Suite de Dirac) Les noyaux de Fej´er forment une suite de Dirac, c.-`a-d., ils satisfont
»ð»è0,oé&$
D´emonstration. L’affirmation (6.6) est une cons´equence imm´ediate de (6.5), de (6.4) et du fait que )
1() / r
è0,oé
, î
. Pour d´emontrer (6.7), fixonsN etû B arbitraire. On peut donc trouver un tel que pouròJ et pour =DE,D= û l’estimation »ðñè0,oé = :
< ) ð vraie. Ceci d´emontre (6.7). Notons qu’on a aussi
S´eries de Fourier 85 Th´eor`eme 6.3 (Fej´er 1900) a) Pour chaque fonctionê û -p´eriodique et continue sur§¨ , les sommes de Ces`aro de la s´erie de Fourier convergent uniform´ement vers çèå5é .
b) Au cas o`u ç-è3å5é est continue par morceaux1, la convergence vers çèå5é est uniforme dans chaque intervalle ferm´e sans point de discontinuit´e, et on a que
© en chaque pointåæ de discontinuit´e.
D´emonstration. a) La preuve est similaire `a la preuve de Landau du “Th´eor`eme d’Approximation de Weierstrass” ([HW, p. 265]). Nous d´ecomposons la diff´erence entre ðñèå5é et ç-è3å5é en trois parties (d’abord on restreint l’int´egrale sur èå ¯$nå°*>é , puis on remplaceç-è é parçèå5é ):
D’apr`es des th´eor`emes d’Analyse I ([HW], p. 207 et 219), ç-è é est born´ee et uniform´ement con-tinue sur l’intervalle compact !#$ê û '.
Nous commenc¸ons par choisir un´^ arbitraire. Puis, nous avons un +^ pour satisfaire
D9çè
é
ç-è3å5é2Dxµ uniform´ement enå si D± åFD¶ . Ensuite, nous prenonsò suffisamment grand
pour satisfaire (6.7) et donc aussi (6.8). Ainsi nous avons
Dèè
éQ¹ pour toutå"!#$ê û ' et la convergence uniforme est ´etablie.
b) Supposons que ç-èå5é est seulement continue par morceaux. Comme dans la d´emonstration du Lemme 4.1, formule (4.3), nous avons
La d´emonstration est maintenant similaire `a celle du Th´eor`eme 4.2, mais beaucoup plus simple.
Nous consid´erons
born´ee et le noyau de Fej´er satisfait (6.7).
1Une fonction ¿ÀÂÁ{ÃjÄÅOÆÈÇÉEÊ est continue par morceaux s’il existe un partage Ã˾Ì(Í®ÎiÌÐÏ&ÎJÑÒÑÑÎi̶ÓËÅ
tel que¿ÕÔqÌ9Ö est continue sur chaque intervalle ouvert Ôq̶×QÄØ̶×ÙÈÏQÖ et `a chaque point de discontinuit´e la limite `a droite
¿ÕÔq̶×mÚÖ et la limite `a gauche¿ÕÔÛÌ×QÜ&Ö existent.
86 S´eries de Fourier
Contre-Exemple de Fej´er
(fonction continue avec s´erie de Fourier divergente)Neuf ans apr`es son premier coup d’´eclat, Fej´er trouve une deuxi`eme “trivialit´as´av´a” pour faire un pied de nez aux grands maˆıtres du 19e si`ecle : son exemple d’une fonction continue pour laquelle la s´erie de Fourier diverge en un point (Crelle J. 137, 1909, p. 1–5; Ges. Arbeiten I, p. 538). Au-paravant, un premier exemple, tr`es compliqu´e, est dˆu `a P. du Bois-Reymond (1873), un deuxi`eme, d´ej`a plus simple, `a H.A. Schwarz, un troisi`eme `a Lebesgue (Lec¸ons, p. 84–88). Mais seulement Fej´er apporte une simplicit´e qui le rend appropri´e, comme il dit, “f¨ur Vorlesungszwecke”.
−1 0 1 2 3 4
Motivation. Consid´erons la fonctione èå5é î ýþÿ å sur !#$ û ' et prolongeons la en une fonction paire. Sa s´erie de Fourier va ˆetre une “s´erie cosinus” (voir Fig. IV.11) avec coefficients (utiliser la formule ê ýþÿ® k ý( î ýþÿ è * é* ýþÿ è é )
On voit que lesd u non-nuls sont positifs pour |+N et n´egatifs pour|+N . La somme partielle
ïðñèOEé
î ðu s æ d u est alors maximale pourò î (une sorte de r´esonance), ensuite elle d´ecroˆıt de mani`ere monotone vers z´ero, comme il se doit care èOgé î . On aïð»è¸EéFÞ pour toutò et on peut minorer la valeur maximaleïÐßZèOgé `a l’aide de l’aire d’une hyperbole :
ïÐß èOgé
Le contre-exemple. On consid`ere donc (Fig. IV.12) la fonction paire qui sur !#$ û ' est donn´ee par
ç-è3å5é Le d´enominateuræ
<
assure la convergence uniforme, et donc la continuit´e de ç-èå5é . Les sommes partiellesïðñèOEé de cette fonction ont une “r´esonance” versò î ê å
¥ $ æ î
$ê$jkj, dont la hauteur
d´epassera
FIG. IV.12: Exemple de Fej´er
S´eries de Fourier 87 Remarques. Une fois un exempleçèå5é trouv´e, pour lequel la s´erie de Fourier diverge en un point, on peut, `a l’aide de translations et superpositions, fabriquer un exemple pour lequel la s´erie diverge en un nombre d´enombrable de points.
La fonction (6.13) de la Fig. IV.12 n’est certainement pas `a variation born´ee. Cela peut aider
`a comprendre pourquoi le concept de variation born´ee a tellement facilit´e les preuves des para-graphes pr´ec´edents.
La th´eorie de convergence des s´eries de Fourier pour fonctions continues a trouv´e dans les ann´ees 60 une certaine maturit´e, grˆace `a un th´eor`eme de Kahane et Katznelson (pour chaque en-sembleé de mesure nulle il existe une fonction continue tel queïð diverge suré ), et un th´eor`eme r´eciproque de Carleson (pour chaque fonction continue p´eriodique lesïð convergent vers ç sauf sur un ´eventuel ensemble de mesure nulle).
Exemple 6.4 Pour quatre fonctions de l’Exemple 1.2 nous montrons dans la Fig. IV.13 (`a com-parer avec la Fig. IV.3) quelques approximations par des sommes partielles de Ces`aro ðÈêìë}í . Nous observons que les oscillations proches des discontinuit´es (phenom`ene de Gibbs) ont disparu.
0 1 2 3 4 5 6 7
−1 1 2
n = 24 n = 24
−2 0 2 4
−1 1
n = 12 n = 12 ππ
0 2 4
−1 1
n = 12 n = 12
0 1 2 3
1
n = 12 n = 12
FIG. IV.13: Approximation par des sommes de Ces`aro