ú°û^Qý2 ^.
'
B :
ú°û^oý2 ^`
(4.5) o`u les sont les cercles qui contournent les points singuliers dans le sens positif. On obtient la formule (4.4) en remplac¸ant les derni`eres int´egrales par (4.1).
Si une fonction ú_ûUüý est holomorphe dans un domainez et siü*"z est un point fix´e, alors la fonction
3
û^oý
ú°û^Qý
^6.ü
(4.6) poss`ede ü comme seul point singulier avec Resû3 S üý0 ú°ûPüý (voir (4.2)). Dans ce cas, le Th´eor`eme 4.2 des r´esidus devient la formule int´egrale de Cauchy (II.5.1).
III.5 Calcul d’int´egrales par la m´ethode des r´esidus
“La th´eorie des r´esidus se prˆete avec une merveilleuse simplicit´e `a la recherche des int´egrales d´efinies, et voici comment:” (H. Laurent, Th´eorie des R´esidus, 1865) Nous sommes maintenant de retour `a la toute premi`ere motivation de Cauchy pour entreprendre ses recherches en analyse complexe, `a savoir la justification et la g´en´eralisation des calculs d’int´egrales entrepris par Euler et Laplace.
“L’art” de trouver des int´egrales d´efinies a ´et´e cultiv´e tout au long des 18`eme et 19`eme si`ecle, Dirichlet et Kronecker ont donn´e des cours (jusqu’`a 6 heures hebdomadaires) sur le sujet. Au-jourd’hui, il existe de longues tables (par ex. celles de Gr¨obner–Hofreiter ou Gradstein–Ryshik qui t´emoignent d’un travail incroyable) et des programmes informatiques (par ex. Maple ou Mathe-matica), qui “crachent” ces int´egrales en quelques millisecondes. Mais, pour un esprit scientifique, il est, encore et toujours, int´eressant de voir comment ces tr´esors du savoir ont ´et´e trouv´es.
L’id´ee est tr`es simple: on choisit une fonction ú°ûPüý , on choisit un chemin b et on ´evalue l’int´egrale (4.4) en calculant les r´esidus; ensuite on la partage en parties r´eelle et imaginaire, et on trouve deux formules d’int´egrales (dont une est souvent triviale). Discutons quelques situations typiques qui conduisent `a des int´egrales int´eressantes.
1) Int´egrales impropres.
Considerons des int´egrales
@
ú°ûGý|O
þ B þ H
þ
b
.
o`u la fonction ú°ûUüý n’a qu’un nombre fini de singularit´es (aucune sur l’axe r´eel) et satisfait ( ü6oú°ûPüý
.
Comme chemin d’int´egration on prend l’intervalle r´eel . S <, suivi d’un grand demi-cercle
?
fg, cQ (voir la petite figure). Sous la condition ümoú°ûPüý
, l’int´egrale sur le demi-cercle tend vers pour et on trouve
@
ú°ûdGý|O :Q[
Im¡'¢R£
ResûUú S þ&6ý S (5.1)
o`u la somme est sur toutes les singularit´esþ deú_ûUüý dans le demi-plan sup´erieur.
Singularit´es et fonctions m´eromorphes 57 Exemple. De cette mani`ere on obtient
sans avoir besoin de calculer une primitive de la fonction ú°ûGý¥ %=9Sûd K 5k%Æý. En effet, les singularit´es concern´ees sont þ B ?§¦©¨ª , þ
H
«[ et þ ?C¬E¦©¨ª . Les r´esidus correspondants sont
þ
2) Int´egrales trigonom´etriques.
Pour une int´egrale de la formeH²±
£ ³
û´:µ8¶8c
S
¶&·cý|Oc
on consid`ere le cercle unit´eb ûcý ? fg avec 0ce¤=Q et on observe que
H²± Il suffit alors de calculer les singularit´es et leurs r´esidus pour la fonction de la deuxi`eme int´egrale dans (5.2). Si
³
ûd¸
S¹
ý est une fonction rationnelle, l’int´egrant de (5.2) est aussi rationnel.
Exemple. On obtient les formules (pourº»"¥¼ )
H²±
ºTH.u% `a l’int´erieur du cercle unit´eb de
r´esidu ResûUú S þ B ýG%=9Sû
n´ecessite le calcul du r´esidu d’un pˆole double. Pour ´eviter cela, on peut d´eriver l’int´egrale (5.4) par rapport au param`etreº .
3) Transformation de Fourier.
Il s’agit des int´egrales impropres de la forme
o`u la fonction3 ûUüåý n’a qu’un nombre fini de singularit´es (au-cune sur l’axe r´eel) et satisfait : 3 ûUüý .
Comme chemin nous consid´erons le bord du carr´e (voir la petite figure) o`u) et È ) sont suffisamment grands pour que toutes les singularit´es soient dans l’int´erieur du carr´e. Notant
É
ûd"ý4!ÊV:ËÌ ÌÎÍ -3
ûUüåý
-qui converge vers z´ero pour , l’int´egrale sur b
H
et l’int´egrale surb_Qûdcý peut ˆetre major´ee de la mˆeme mani`ere. Ainsi nous obtenons
58 Singularit´es et fonctions m´eromorphes
Exemple. On obtient alors sans calculs compliqu´es que, pour #) et pourÓp"}
Une addition resp. soustraction de ces deux int´egrales donne le formules de Laplace (1810)
4) Transformation de Mellin.
Consid´erons avec #"Õ et ( Re % l’int´egrale impropre
o`u la fonction3 ûUüý n’a qu’un nombre fini de singularit´es (au-cune sur l’axe r´eel) et satisfait £ 3 ûUüýü Å ainsi que
3
ûPüý ü Å
.
Rappelons que la puissance ü Å est en g´en´eral multivalu´ee et donn´ee par ü Å ×Ö²Ë¯Ø û µ8X±üý . Pour obtenir une fonction holomorphe il faut fixer une branche du logarithme. Nous consid´erons
µ8X üa!µ8X
-ü
-5Ù[|V8W'X±ü o`u l’argument est choisi pour que !V2W'X ü :Q . Par le Th´eor`eme I.8.2
la fonction µ8X±ü et alors aussi ü Å sont holomorphes dans le plan complexe priv´e de l’axe r´eel positif. Pour un r´eell) et pourü , la limite d’en haut et celle d’en bas sont diff´erentes; on a respectivement Å et? H²± fhÅ Å .
Pour d´efinir le chemin d’int´egration, nous prenons un È ) tr`es petit et unÚ) tr`es grand, et nous consid´erons les deux cercles de rayons È et reli´es par des segments horizontaux proches de l’axe r´eel positif (voir la petite figure). Avec É ûÔýp4ÊV:Ë Ì Ì -3
ûUüåý ü Å
-, les int´egrales sur les cercles peuvent ˆetre major´ees par
]ZÛ
Singularit´es et fonctions m´eromorphes 59
5) Une formule d’Euler.
Pour d´emontrer
nous posons ú°ûPüý ? f 9ü et nous considerons le chemin de la figure avecÈ petit et grand.
Le petit demi-cercle est n´ecessaire pour ´eviter le pˆole `a l’origine. L’int´egrale sur le grand demi-cercle b ûcý ? fhg ,ce"áTS Q
peut ˆetre estim´ee `a l’aide de ¶&·c
1
Elle converge vers z´ero si . Comme la fonction ? f 9ü est holomorphe dans l’int´erieur du chemin ferm´e, une int´egration sur ce chemin donne pour
@ Ð
L’int´egrale au milieu converge versQ siÈ . En ´echangeant par.Á dans la premi`ere int´egrale et en utilisant ?ZfÆ . ? @ fÆ ç=[|¶'· nous obtenons la formule cherch´ee.
6) Encore des int´egrales impropres.
Cherchons `a calculer
£
ú°ûdGý|Ç
o`u la fonction ú°ûPüý n’a qu’un nombre fini de singularit´es (aucune sur l’axe r´eel positif, l’origine incluse) et satisfait ( ü6ú°ûUüýè8µ8X±ü(
.
L’id´ee est de consid´erer la fonction 3 ûPüý¾4 ú°ûPüýmµ2X ü et le mˆeme chemin que pour la transformation de Mellin. Comme dans (5.7) on d´emontre que l’int´egrale de 3 ûUüý sur le grand cercle disparaˆıt si . Celle sur le petit cercle avec rayon È , peut ˆetre estim´ee comme suit:
] Ü 3
Elle converge aussi vers z´ero pour È , car ú_ûUüý n’a pas de singularit´e `a l’origine. Pour l’int´egrale sur le chemin entier il reste alors (pour etÈ )
et le th´eor`eme des r´esidus donne
Exemple. Comme application concr`ete, calculons l’int´egrale suivante:
sont respectivement .Á[rQû'%m5[
Â
ý'9C%:ì , [Q92 et .aí=[Q²û'%m.0[
Â
ý'9C%:ì . La formule (5.9) donne la
valeur affirm´ee de l’int´egrale.
60 Singularit´es et fonctions m´eromorphes