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109 Figure 20 poids démographique d’Alger, de son aire métropolitaine et de la région Nord centre Source :

5-3 Le contexte socio-urbain

109 Figure 20 poids démographique d’Alger, de son aire métropolitaine et de la région Nord centre Source :

Chadli M., Ziane M. et Djellali D. (2012)

Figure -21- Les mouvements de populations dans la région Nord-centre Source : Ouadah Rebrab S. (2007) d’après F. Troin (établie selon sources AADL 2002)

Cependant si le secteur Est de la wilaya de Tipasa constitue une extension de la wilaya d’Alger, la densité de la population de cette wilaya (qui représente avec ses 616 648 habitants environs 12% de la population de l’aire métropolitaine algéroise) avec 352,94 habitants/km² est beaucoup plus faible que celle d’Alger, avec ses 3642 hab./km².

La commune de Tipasa, quant à elle, chef-lieu de wilaya, mais aussi de daira, avec une superficie de 74 km², une façade maritime de 34 km (figure -22-) et une population de 25 225

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habitants, dont plus de la moitié est urbaine85 possède une densité de 335 habitants au km². Elle vient en 4ème position en terme de nombre d’habitants à l’échelle de la wilaya (graphique -2-) car d’autres villes, plus proches d’Alger, sont beaucoup plus peuplées telles que par exemple Koléa qui compte plus de 50 000 habitants, ou encore Fouka, qui possède une densité de 2787 hab./km². Cependant, le dernier recensement de 2008 révèle une augmentation de 2.96% de la population urbaine, entre 1998 et 2008, dans la commune de Tipasa, alors que la population rurale y est en recul, avec -0.47%, tandis que son taux d’urbanisation est passé de 51.98% en 1998 à 60.18% en 2008.

Le rapport de l’O.N.S. (Office National des Statistiques, 2011) indique que le Nord-centre du pays est deux fois plus dense que le Nord-est et le Nord-ouest.

Le parc logement de la wilaya de Tipasa a doublé entre 1998 et 2007 (de 36 370 logements à 89 147 logements), alors que le taux d'occupation par logement s’est plus ou moins stabilisé durant cette période (de 6,77 à 6,9 personnes par logement), ce qui montre l’attractivité de ces communes.

Graphique -2- Evolution de la population des communes littorales de la wilaya (1987-2003) source Grime S. (2011)

Ce phénomène d’augmentation de la population des communes côtières, dû à l’action conjuguée de l’accroissement naturel et des mouvements migratoires, a entraîné une consommation grandissante d’espaces, avec une prolifération des constructions anarchiques à la périphérie des centres urbains du littoral de la wilaya de Tipasa. .

La littoralisation a entraîné la réduction des superficies agricoles, la surexploitation des ressources en eau et la dégradation des potentialités touristiques, notamment des plages et du couvert végétal. Ceci est dû à la pollution urbaine : évacuation des eaux usées non traitées, déchets solides, propagation des décharges non contrôlées. La situation est cependant meilleure dans la partie Ouest (au-delà du mont Chenoua) par rapport à la partie Est de la wilaya. Le recul du rivage et la dégradation des ensembles dunaires, sont aggravés par les actions anthropiques, en particulier l’urbanisation et l’extraction de sable pour la construction,

85 Le reste de la population est partagée dans les quatre agglomérations secondaires que compte la commune et dans les nombreux petits hameaux et domaines agricoles qui occupent les collines du Sahel.

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surtout au niveau du littoral centre avec de graves conséquences sur la diversité biologique et la stabilisation des sols, sur les terres agricoles et les nappes phréatiques ; d’autant plus que le courant qui longe les côtes provoque une intense érosion de la ligne de rivage, des affaissements et la disparition de plages. En outre, dans certaines zones les dunes bordières ont totalement disparu (baie d’Alger, baie de Bou Smail…) (Rapport final intégré, PAC « Zone côtière algéroise » ,2006).

Ainsi, l’extension longitudinale de plusieurs communes de la wilaya de Tipasa n’est pas conforme avec l’article 12 al.1 de la loi relative au littoral qui stipule: "L’extension

longitudinale du périmètre urbanisé des agglomérations situées sur le littoral et interdite au- delà de 3 Km". En effet, d’après le Rapport final intégré, PAC « Zone côtière algéroise », le

linéaire sur le littoral de la commune de Tipasa est de 8.48 km, soit presque le triple de ce que préconise la loi. De même, la loi stipule que la distance entre les agglomérations adjacentes du littoral ne doit pas dépasser les 5 km.

Figure -22- Les limites administratives de la commune de Tipasa et sa façade maritime

Tableau -5- Données sur l’urbanisation de l’Aire Metropolitaine d’Alger Source : Grimes S. (2009)

C’est pourquoi, dans le cadre du Cadastre du Littoral, l’opération de bornage du littoral, lancée en 2007, par le Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement (MATE) a eu pour objectif de matérialiser les limites du littoral et celles des agglomérations concernées par l’interdiction sus-citée, dont celle de Tipasa fait partie (l’opération concerne 14 wilayas côtières pour freiner 95 agglomérations et 81 communes). Il est ainsi préconisé d’orienter l’extension des centres urbains existants vers des zones éloignées du littoral (vers les piémonts), et encourager l’urbanisation en profondeur, en préservant les sols littoraux et les milieux nécessaires au maintien des équilibres naturels.

Pourtant, S. Grimes relève, dans le rapport qu’il a établit en Juin 2011 que la tendance actuelle est au maintient d’une utilisation irrationnelle de la ressource spatiale, portant en

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particulier sur : (i) l’extraction abusive du sable de plage ; (ii) l’exploitation continue et intensive du sable d’oueds côtiers ; (iii) le développement des ouvrages de protection en mer ; (iv) les constructions dans la zone littorale à la limite de la bande d’équilibre sédimentaire. Cette tendance hypothéquerait toutes les chances de préserver les cordons dunaires encore disponibles dans la wilaya de Tipasa (Zeralda Ouest, Chenoua, Larhat,…). Si ce rythme est maintenu, on assistera, à l’horizon 2025, à la disparition des derniers cordons dunaires de la zone.

Il estime également que l’impact de l’activité touristique et la surfréquentation estivale des plages et du littoral en général se fait ressentir par la destruction des cordons dunaires (stationnement des véhicules sur le haut des plages et piétinement des plaisanciers) et l’amplification de l’érosion côtière. Cependant, il ajoute qu’en termes de politiques publiques, les programmes et les actions entreprises dans la zone côtière révèlent des améliorations en matière de qualité environnementale, grâce notamment aux actions de préservation des espaces et sites sensibles, menées par le CNL (Commissariat National du Littoral), en particulier ceux de l’Anse de Kouali et de Chenoua à Tipasa.

Figure -23- Schéma des liens de causes à effets liés au développement de l’urbanisation de la zone côtière algéroise Source : Rapport final intégré, PAC « Zone côtière algéroise » ,2006

Il n’en demeure pas moins que l’accroissement démographique et le développement de l’urbanisation littorale ont entraîné une consommation grandissante d’espaces côtiers avec des conséquences néfastes (figure -23-) sur les ressources naturelles remarquables de la région,

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qui subit les effets induits par la pression démographique sur la capitale Alger, et ceux de la fréquentation touristique.

5-3-2 La gestion des infrastructures et services collectifs

• Traitement des eaux usées, gestion des déchets et pollution

Les villes côtières algériennes sont des sources potentielles de pollution pour le milieu naturel, principalement liées (par ordre de priorité) : aux rejets directs d’eaux usées au milieu naturel (rejets en mer ou dans un cours d’eau débouchant dans la mer, Beghoura A.(2009) dénombre 607 rejets déversés vers la mer), aux débordements du réseau d’assainissement par temps de pluie et aux rejets directs d’eaux pluviales dus à une imperméabilisation croissante des zones côtières.

Dans la wilaya de Tipasa, en 2008, 102 rejets pour un volume global de rejet de 74 266 m3/jour ont été identifiés et recensés dans tout le territoire de la wilaya dont 60 rejets sont localisés sur le littoral et rejettent directement en mer sans aucun traitement préalable. Les eaux usées ne sont pas séparées des eaux pluviales (réseau d’évacuation unitaire VS séparatif), une seule station d'épuration est opérationnelle dans la wilaya de Tipasa : la station de Koléa, avec une capacité de 30 000 équivalents habitants. Une deuxième station d'épuration de 70 000 équivalents habitants est en cours de réalisation à Bou Ismail.

Les rejets localisés sur le littoral rejettent un volume d’eaux usées de 42 672 m3/jour, soit 57 % du volume total des eaux usées de la wilaya. La pollution des eaux est notamment due à l’évacuation des eaux usées urbaines, le taux de raccordement de la population au réseau d’assainissement est de l’ordre de 95%, avec des conséquences directes sur les eaux superficielles et souterraines ainsi que sur les eaux marines. Une partie de ces eaux est chargée des engrais azotés et phosphatés utilisés par les agriculteurs ; ceci est un facteur de dégradation de la qualité des eaux qui présente aussi un risque pour la santé publique (S. Grimes 2009). Plus de 75 % des eaux usées pour un volume global approximatif de 50 000 m3/jour aboutissent soit directement en mer ou en mer via des oueds côtiers, tandis que cinq stations de traitement des eaux usées sont programmées dans la wilaya.

Cependant, S. Grimes (2011) note que si la pollution industrielle est actuellement limitée du fait du faible tissu industriel, celui-ci est néanmoins en cours de densification et ses rejets en augmentation. Il relève également que le tourisme a eu un rôle favorable sur le suivi de la qualité générale des eaux de baignade (malgré l’insuffisance de traitement des eaux usées, les eaux de baignade présentent une qualité microbiologique acceptable) et des eaux marines côtières, dans le sens où les communes et les autorités locales en général sont dans l’obligation d’assurer un suivi sanitaire. Plus la fréquentation d’un site est importante, plus le suivi est rigoureux et sérieux, même si quelques installations touristiques continuent à rejeter leurs eaux usées directement en mer sans aucun traitement préalable. De même, la pollution sonore reste limitée à celle générée par l’activité touristique, qui est essentiellement associée aux bruits des véhicules en saison estivale.

Le renforcement des capacités de traitement des eaux usées pour la restauration de la qualité des eaux côtières est un enjeu de poids, en matière de sécurité sanitaire, de développement économique (tourisme) et de protection des milieux naturels.

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La gestion des déchets solides pose problème dans la wilaya de Tipasa, comme dans la plupart des villes algériennes, puisque l’on recensait en 2009, une quinzaine de décharges sauvages (sans compter les autres lieux de dépôt de déchets) ne répondant pas aux normes des décharges contrôlées (tandis que 73 sont recensées au niveau du littoral algérien, A. Beghoura, 2009). La destruction des déchets solides brûlés dans les décharges représente un danger d’autant plus que les déchets ne sont pas seulement constitués de déchets domestiques mais aussi de déchets industriels qui peuvent être toxiques ; ce qui provoque des odeurs nauséabondes et des fumées incommodant les populations avoisinantes, puisque la majorité est à proximité des villes (S. Grimes, 2011). Toutefois, dans le cadre de la politique nationale de gestion des déchets solides, la direction de l’environnement de la wilaya de Tipasa a lancé l’étude de la réhabilitation et de la décontamination de ces décharges et procéder à la réalisation de quatre CET (Centre d’Enfouissement Techniques) intercommunaux, dont celui de Sidi Rached d’une capacité totale de 670 000 m3; devant recueillir entre autres les déchets de la commune de Tipasa. L’objectif étant de réduire les déchets déposés de manière sauvage sur la zone littorale, en particulier ceux générés par l’activité touristique estivale, qui représentent une charge excédentaire, très mal prise en charge, et spécifiquement dans la commune de Tipasa qui reçoit plus de 75% % des déchets liés à l’activité hôtelière86 de la zone côtière de la wilaya.

• Infrastructures de base et taux de raccordement aux réseaux

D’après la monographie de Tipasa (2009), le réseau routier de la wilaya de Tipasa est long de 1 292,4 km dont 19,1 % de routes nationales, 20,5 % de chemins de wilaya et 60,4 % de chemins communaux. Ce réseau est constitué de 246,4 km de routes nationales toutes revêtues, de 265,1 km de chemins de wilaya dont 24,7 km non revêtus et de 780,941 km de chemins communaux dont 550,2 km non revêtus. La wilaya comporte 81 ouvrages d'art dont 42 en bon état, 34 dans un état moyen et 5 en mauvais état.

Depuis 2012, une bonne partie de la voie « expresse » permettant de relier Alger à Cherchell, dans la partie Ouest de la wilaya de Tipasa et de contourner les centres-villes des localités côtières de Douada à Ain Taghourait a été mise en service, tandis que le tronçon d’un linéaire de 10 km, reliant l’entrée Est à l’entrée Ouest de la ville de Tipasa, était achevé en 2013 (photo -8- et -8’-). Cette voie ambitionne de décongestionner les centres-villes en permettant de se rendre vers l’Ouest de la wilaya depuis le littoral sans être obligé d’emprunter la route nationale RN11, qui est la rue principale traversant le Centre-ville de Tipasa et des autres communes du littoral.

86 La wilaya de Tipaza disposait en 2009, d’une capacité hôtelière de 2654 lits répartis entre deux communes littorales : Tipaza (2496 lits) et Douaouda (158 lits). Ces infrastructures se répartissent entre propriété public (trois hôtels situés dans la commune de Tipasa au niveau des complexes de Matarès et Tipasa Village) et privée (cinq hôtels), ceci sans compter la formule « chez l’habitant » qui représente une part importante (bien que non quantifiée) de l’offre d’hébergement touristique estival, aussi bien à Tipasa que dans les autres zones côtières algériennes.

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Photos -8- et -8’- La nouvelle voie « expresse » (à gauche) reliant Alger à Cherchell, consomme encore plus d’espaces naturels, même si elle permet de décongestionner la RN 11 (à droite), artère principale du centre-ville de Tipasa. Photos Bachar k .2013

Il existe six gares routières au niveau des dairas les plus importantes, le secteur des transports, dont la demande est supérieure à l’offre, est dominé par des opérateurs privés (mini-bus et taxis collectifs) qui semblent mal organisés (non respect des horaires, des arrêts, problèmes de tarification etc...). Etant donné le manque de transport collectif, avec l’allongement des distances de déplacement dû à la création des quartiers périphériques, et une plus grande facilité pour l’acquisition de voitures particulières, on constate une dynamique de motorisation des ménages et un développement des infrastructures routières notables, même si la marche à pieds reste un moyen de déplacement très utilisé. Cependant aujourd’hui avec la délocalisation de plusieurs administrations et services en périphérie, l’importance des flux quotidiens est appelée à s’accentuer avec cet éclatement des centralités. A défaut d’une offre de transports publics performants, la pollution et les inégalités d’accès aux différentes parties de la ville entre les catégories possédant une voiture et les autres risquent de se renforcer. La wilaya de Tipasa dispose de cinq ports, (deux relativement importants à Cherchell et Bouharoun qui concentrent l’essentiel de l’activité halieutique de la wilaya et emploient 80% de la population des gens de la mer, deux de moindre envergure à Khemisti et Tipasa, et un abri de pêche à Gouraya).

Le taux d’électrification au niveau de la wilaya de Tipasa est l’un des plus élevés du pays puisqu’il est de l’ordre de 97,2%, avec plus de 98,5% pour les communes littorales.

En même temps, un terrain de 40 ha a été dégagé dans la petite commune de Bourkika, pour la construction d’une tour solaire hybride destinée à la production d’énergie solaire et pourrait fournir à l’avenir une puissance électrique importante. Ce projet renforcera le centre de recherche UDES (Unité de Développement des Energies Solaires) situé dans la commune de Bou Ismaïl.

Le raccordement au réseau AEP est satisfaisant puisqu’il atteint 90%, avec une consommation journalière de 104 021 m3/jour, néanmoins des problèmes de gestion et de distribution existent et les coupures d’alimentation en eau sont fréquentes. D’après le SNAT, la priorité est donnée à la satisfaction des besoins en AEP avec le développement de l’approvisionnement en eau dessalée (quinze grandes unités de dessalement pouvant produire

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938 millions de m3/an seront réalisées87) pour 14 wilayas côtières ainsi que la poursuite de la mobilisation des eaux souterraines et des eaux de barrages. Concernant la ville de Tipasa, en prévision de l’alimentation des nouveaux pôles urbains, une conduite d’adduction de l’eau potable du barrage de Boukerdane est sensée prendre en charge toutes les extensions à l’Est, à l’Ouest et au Centre jusqu’à l’horizon 2025, soit une population estimée à 250 000 habitants.

Le raccordement au réseau d’assainissement est de l’ordre de 95% ; cependant le raccordement au réseau de gaz de ville est faible par rapport aux capacités nationales puisqu’il n’est que de 45%, en moyenne.

• Le potentiel touristique

Comme déjà expliqué, la wilaya de Tipasa dispose d'un potentiel naturel et d'un patrimoine historique important. La côte s'étend sur près de 123 km avec l'existence de 51 plages dont 39 sont ouvertes à la baignade en plus de nombreuses criques, baies, et autres falaises offrant d'indéniables possibilités touristiques. Ce secteur constitue un atout appréciable pour le développement socio-économoque de la wilaya car une affluence considérable est enregistrée chaque année : elle a dépassé les 30 millions de visiteurs (en majorité des nationaux ou des nationaux établis à l’étranger, mais très peu de touristes étrangers) durant la saison estivale 2004.

Cependant le niveau des infrastructures et installations touristiques est faible et les établissements existants ne répondent pas aux normes internationales. La wilaya de Tipasa disposait en 2009, d’une capacité hôtelière de 2654 lits répartis entre deux communes littorales : Tipasa (2496 lits) et Douaouda (158 lits). Ces infrastructures se répartissent entre propriété public (03 hôtels situés dans la commune de Tipasa au niveau des complexes de Matarès et Tipasa Village, construits au début des années 1970) et privée (05 hôtels). Il existe également plusieurs camping et centre de vacances (camps de toiles) mais c’est la formule « chez l’habitant » ou « location d’appartement de particuliers » qui représente une part importante (bien que non quantifiée) de l’offre d’hébergement touristique estival, aussi bien à Tipasa que dans les autres zones côtières algériennes.

L’essentiel des infrastructures hôtelières de la wilaya de Tipasa, est la propriété de l’Etat. L’investissement étranger dans le domaine du tourisme est pour l’instant inexistant même si le littoral de Tipasa semble intéresser les investisseurs étrangers pour le développement du tourisme international à l’image du groupe émiratie EEMAR, qui propose un hôtel d’une capacité de 1 240 lits (le projet n'étant pas finalisé, les informations restent peu vérifiables) sur la plage Colonel Abbès, dans la commune de Tipasa.

87 Ces installations posent cependant la question de l’analyse de leur coût énergétique et environnemental (en particulier concernant le problème des rejets de quantité importantes de saumure), ainsi, un rapport du Plan Bleu (2008) ayant pour thème « eau, énergie, dessalement et changement climatique en Méditerranée » relève que si les techniques de dessalement sont aujourd’hui bien maîtrisées, leur mise en œuvre requiert de grandes quantités d’énergie, sous forme de chaleur ou d’électricité, coûteuses et sources potentielles d’émissions de gaz à effet de serre. Le rapport ajoute que le dessalement n’est pas en soi une option compatible avec des objectifs de développement durable ; c’est une alternative d’adaptation à la raréfaction des ressources en eau, exacerbée par le changement climatique, dans le cas où toutes les autres possibilités « durables » ont déjà été exploitées.

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En effet, en plus de son potentiel naturel, archéologique et culturel, la proximité de la wilaya de Tipasa avec Alger et les principales infrastructures du centre du pays ; la rend également pratique et attractive pour les courts séjours d’affaires et/ou touristiques.

Néanmoins, pour l’instant et malgré les potentialités naturelles de la wilaya, l’impact économique et social du tourisme reste limité à la saison estivale (juillet et août, en particulier). En effet, étant donné le déficit en termes de structure d’accueil, et le caractère saisonnier et instable de l’emploi touristique, la main d’œuvre s’oriente plus vers les secteurs du BTP, de l’agriculture ou de la pêche qui sont les premiers pourvoyeurs d’emplois.

La zone côtière de Tipasa est cependant de plus en plus convoitée et appelée à connaître un développement dans un avenir proche, puisque en plus de la création de nouvelles ZET (Zones d’expansion touristique), la construction de nouveaux établissements hôteliers est prévue au niveau des sites d’extension urbaine pour combler le déficit en matière