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89 Figure 9 Un espace de contrastes Source : V° Recensement Général de la Population et de l’Habitat,

Introduction de la partie 2-

89 Figure 9 Un espace de contrastes Source : V° Recensement Général de la Population et de l’Habitat,

Choix des villes

Les trois chapitres constituant cette deuxième partie, seront consacrés à l’étude empirique de trois villes qui, en plus d’être des villes « ordinaires », pas forcément mis en avant dans les études urbaines, répondent à différents critères :

- Des villes, aux conditions environnementales différentes, représentatives de

chacun des espaces géographiques du pays

En fait, les neuf EPT peuvent être assimilés à des «régions », trois (Est, Centre et Ouest) pour chaque grand ensemble physique : le Nord ou le Tell, les Hauts-Plateaux, et le Sud ou le domaine saharien, le choix s’est donc porté sur trois villes représentatives des parties centrales (situées sur un même axe Nord-Sud) de chacun de ces trois ensembles (figure -10-) caractérisé, chacun, par des conditions géographiques et un écosystème naturel spécifiques. Chacune des trois villes est représentative d’un milieu physique aux enjeux environnementaux propres:

• Tipasa, située sur le littoral, dans la région ou EPT Nord-centre (le Tell), ville côtière du bassin méditerranéen, au climat clément et aux espaces naturels riches aussi bien dans le milieu marin que terrestre, mais dont les ressources sont de plus en plus menacées par l’artificialisation des sols et les activités anthropiques.

• Djelfa, située dans la région ou EPT Hauts- Plateaux centre, ville au cœur d’une région steppique au climat rigoureux, et aux conditions naturelles rudes caractérisées, entre autres, par le manque de ressources hydriques et la menace de la désertification.

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• Ghardaia, située au Sud, dans la région ou EPT Sud-Est, ville saharienne, ancestralement adaptée aux conditions environnementales extrêmes du désert hyper-aride, mais aujourd’hui dépassée par les conséquences et l’ampleur du phénomène urbain.

Tipasa, ville côtière Djelfa, ville steppique Ghardaia,ville saharienne

Figure -10- Repérage des villes étudiées Source : SNAT 2030

- Des villes aux trajectoires socio-urbaines différentes

En plus d’incarner les spécificités environnementales des trois ensembles géographiques du territoire, les trois villes retenues représentent également trois trajectoires urbaines et sociales différentes, qui révèlent des problématiques et des enjeux socio-urbains spécifiques :

• Tipasa, petit village colonial est en train de se transformer, en particulier depuis la dernière décennie, sous l’impulsion d’un urbanisme volontariste, qui veut faire d’elle un chef-lieu administratif « à part entière » et une « vitrine » touristique de l’Algérie ;

• Djelfa, ville-carrefour par excellence, avec son urbanisation galopante et son poids démographique n’arrive pas à assurer un cadre de vie de qualité à une population en augmentation continue, devenant l’une des villes les plus peuplée du pays, alors que le manque de cohésion urbaine et les difficultés de gestion des services collectifs ne cessent de s’accentuer ;

Introduction de la partie -2-

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• tandis que la ville de Ghardaia, semble chercher un difficile compromis entre des traditions locales, sociales, architecturales et urbanistiques ancestrales mais toujours présentes et des mutations socio-urbaines semblables à celles des autres villes du pays, aujourd’hui confirmées et qui semblent inévitables.

- Des villes possédant le même statut administratif

Bien que les trois villes soient différentes aussi du point vue de leurs conditions géographiques et environnementales que de celui de leurs trajectoires socio-urbaines, elles sont en revanche, similaires du point de vue de leur statut administratif puisqu’elles sont toutes trois chef-lieu de wilaya, statut obtenu en 1974 pour Djelfa ; en 1984 pour Tipasa et Ghardaia. Partant du principe qu’on ne peut « comparer que ce qui est comparable », cette similitude du point de vue du statut administratif permet d’avoir une certaine cohérence, en particulier, dans la troisième partie, lors de l’analyse transversale des trois villes dans le but d’effectuer une comparaison des conséquences des actions d’aménagement.

Les données monographiques, en particulier celles concernant les aspects géographiques, climatiques, démographiques etc… sont compilées sur la base des études et/ou rapports établis par différents organismes publics ou privés; et les références bibliographiques, concernant les processus et les formes d’urbanisation, la gestion des infrastructures et services collectifs, l’application des instruments d’urbanisme etc… sont relevées dans des ouvrages, articles, thèses ou autres travaux scientifiques. Ces données et ces références sont analysées et sont confrontées aux observations de terrain, effectuées sur plusieurs périodes et aux ressources rassemblées (relevés effectués sur site, photographies, photographies aériennes, documents et données communiqués par des bureaux d’études publics ou privés et des services techniques ou administratifs locaux).

L’analyse du paysage urbain tente d’interroger les caractéristiques physiques- architecturales, urbanistiques et paysagères- des espaces urbains, pour recueillir les connaissances contenues dans l’héritage d’un site, en revenant sur des réalités urbaines plus anciennes afin de mieux comprendre celles d’aujourd’hui. En effet, les sociétés, s’approprient leur espace, support de leurs activités, en le structurant et l’aménageant selon leurs besoins. Il devient alors le reflet de leur organisation sociale (Belguidoum S., 2002). L’analyse des processus d’urbanisation, par exemple, permet de mettre en lumière les corrélations existantes entre les formes d’organisation urbaines et le contexte socio-environnemental, en démontrant l’impact des changements politiques, économiques, démographiques, sociaux, sur l’organisation spatiale et sur les formes urbaines, et leurs conséquences sociales et environnementales, mais également en essayant de vérifier si les caractéristiques écologiques et socio-historiques locales ont pu impacter (et comment) sur les formes urbaines et les mutations spatiales, dans un contexte où les politiques publiques urbaines semblent plutôt entrainer une homogénéisation des formes d’urbanisation et des standards de vie. C’est pourquoi, de même que le choix s’est porté sur des villes aux conditions géographiques diversifiées correspondant au contraste des régions algériennes, le repérage et l’observation des sites dans les villes, se sont portés volontairement sur des espaces urbains variés ( au niveau des quartiers centraux, des grands boulevards ou encore des nouvelles périphéries en cours d’urbanisation) et sur des échelles différentes (aussi bien urbaine qu’architecturale) afin de tenter de rendre, par la description des éléments

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observés, le relevé et/ou la photographie, une image de la réalité concernant divers espaces répartis sur l’ensemble de la ville.

Cette partie empirique, basée sur l’observation de chacun des territoires étudiés tentera d’apporter un éclairage, à travers un prisme de lecture urbain, non exhaustif, sur les caractéristiques physiques : topographie, climat, couvert végétal, ressources en eau, risques naturels etc... et sur celles du milieu urbain, en mettant l’accent sur la compréhension de la relation entre le développement urbain et son milieu. L’étude s’intéresse donc particulièrement au rapport existant entre les données relatives au contexte socio- environnemental et les formes d’organisation spatiales et les pratiques urbaines, propres à chacune des trois villes.

Chapitre -5- Une petite ville touristique du littoral devenue chef-lieu de wilaya : Tipasa

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Chapitre 5 / Une petite ville touristique du

littoral devenue chef-lieu de wilaya : Tipasa