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Des femmes à l’affut des risques du système de soins médicaux courant

CHAPITRE 6 : Accoucher avec une sage-femme pour réparer déceptions, blessures ou traumatismes

7.3 Le rapport au risque au cœur de la réflexion

7.3.3 Des femmes à l’affut des risques du système de soins médicaux courant

Les femmes de ce profil sont particulièrement critiques du système de soins de santé en place, probablement dû au fait qu’elles se sont beaucoup informées lors de leur réflexion pour leur propre suivi de grossesse. Elles connaissent plusieurs enjeux de la périnatalité au Québec et savent proposer des idées alternatives, les rendant spécialement reconnaissantes d’avoir eu accès à un suivi auprès d’une sage-femme. Cela les différencie des autres groupes de mères qui rapportent davantage leurs critiques à l’échelle de leur propre expérience plutôt que d’un point de vue global. Les répondantes du présent groupe n’hésitent pas à partager leur avis que l’accouchement à l’hôpital peut lui aussi être risqué, entre autres à cause de la multiplication des d’interventions plus ou moins lourdes ayant un impact sur la dyade mère-enfant et la moindre possibilité de faire valoir ses choix. En parlant du milieu hospitalier, Rosemarie dit : « [Un milieu] étranger [qu’]eux [le personnel médical] contrôlent, qu’ils [nous] disent : “O.K. madame, il faut faire tel test. Ici, c’est obligatoire, ce n’est pas une option. C’est ça, faut faire tel, tel test. Regarder les petites bactéries, donc faut faire ce prélèvement-là, vous n’avez pas le choix.” Tu te sens vraiment impuissante face à ça. » (Rosemarie) Les propos de Simonds

et al. viennent corroborer les dires de Rosemarie en suggérant que l’institutionnalisation des soins

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répondant à des exigences du système : « Institutionalization – any institutionalization – disempowers, drains power from the birthing woman and gives it to the institution itself, as it homogenizes the experience » (Simonds et al. 2007 : 71). La femme et ses spécificités sont donc mises de côté au profit de l’institution, ce qui rebute les mères du présent groupe.

L’accouchement à l’hôpital est vu comme peu chaleureux par les participantes, elles considèrent qu’une maison de naissance (ou le domicile) est certainement un milieu plus accueillant pour naître en plus de ne pas être un lieu où la maladie est omniprésente : « […] je trouve que c’est beaucoup mieux que ce soit des sages-femmes que des médecins. L’hôpital ce n’est pas une place pour accoucher. C’est quand tu es malade que tu vas à l’hôpital. […] [L]a maison des naissances, c’est une belle place pour accueillir un enfant, pas en dessous des gros néons blancs. […] C’est là-dedans que je veux entraîner tous ceux qui sont autour de moi […] » (Marie-Soleil). Pour Lucie, les femmes du Québec choisissent de façon majoritaire le suivi médical courant, car elles y sont dirigées depuis plusieurs années et que le fait d’envisager une option différente est difficile pour plusieurs. Le manque d’informations serait à la base de cette majorité de femmes qui accouchent à l’hôpital. Selon Lucie, si toutes les futures mères obtenaient la même information juste et objective sur le suivi périnatal, l’intérêt de l’accouchement physiologique et les aspects bénéfiques et problématiques des interventions proposées, davantage de femmes feraient des choix différents et moins de mères vivraient des interventions risquées inutilement. À tout cela s’ajoute un bémol, cependant. Lucie considère la société québécoise actuelle – et donc son système de santé – très contrôlante et rationnelle, selon ses propos. Ainsi, les protocoles périnataux laissent peu de place à l’instinct ou au savoir expérientiel, mais prendra davantage une posture scientifique où les tests multiples et les appareils électroniques remplaceront le jugement :

[…] c’est difficile de déconnecter l’aspect rationnel dans le milieu hospitalier. Des fois, l’ambiance n’est pas propice nécessairement à te mettre hyper à l’aise. […] [Q]uand tu veux un accouchement vraiment naturel, tu te dis : « […] je me fis juste à mon instinct! […] [L]à tu te dis : “ça fait bizarre… […] Ah moi je ne ferais jamais ça! Je ne ferais pas des sons comme ça! Ou je ne me mettrai pas à quatre pattes!” Je ne suis pas sûre que j’aurais… que j’aurais été hyper à l’aise [à l’hôpital]. [Il y a] plein de monde qui vient, qui te regarde. J’aurais comme été moins en confiance. Peut-être que c’est pour ça que c’est plus dur de se faire sa bulle. Dans le contexte de la maison de naissance, c’est plus facile […] de ne plus penser à rien, de vraiment te laisser aller. […] [V]raiment, de laisser tout ton corps décider qu’est-ce que tu fais, peu importe. (Lucie)

À son avis, les médecins pourraient avoir une approche plus similaire à celle des sages- femmes, en créant des liens de proximité plus grands avec les clientes et en apprenant à les connaître, elles, mais aussi leurs valeurs. Ce changement d’attitude des médecins serait en quelque sorte un facteur de protection pour les mères, car un professionnel de la santé qui assure une meilleure

115 continuité de service et une relation de confiance accrue serait plus à même de détecter des variations dans l’état de santé de la mère. Selon Simone, sage-femme, le lien de confiance est d’ailleurs prioritaire dans le choix des femmes d’un suivi en maison de naissance :

Je pense que la première cause, c’est pour le lien de confiance justement. C’est une étape de la vie qu’on ne fait pas souvent. On a un, deux, des fois trois enfants dans une vie. Ce n’est pas beaucoup […] Ça implique plein de changements dans ta vie, que ce soit ton premier ou ton cinquième, tu as toujours une adaptation à faire, ton rôle va changer aussi, tu vas devenir parent pour la deuxième fois. Je pense qu’elles ont beaucoup, beaucoup de questions. Elles souhaitent avoir quelqu’un à qui elles vont pouvoir poser ces questions-là, quelqu’un devant qui elles vont pouvoir se mettre à nue dans les deux sens du terme. (Simone)

Ce besoin de pouvoir se confier et d’être pleinement à l’aise qui se développe dans la relation de continuité serait une porte d’entrée vers le désir d’un suivi sage-femme pour les mères en général, mais prenant une importance particulière pour les femmes de ce groupe.

Laure aussi tente de répandre un message autour d’elle, de façon imagée, même aux femmes qui accouchent en milieu hospitalier : « Fais ce que tu veux faire. Ils [les soignants] ne peuvent pas te forcer. Si tu ne veux pas mettre l’onguent dans les yeux pour la gonorrhée [onguent antibiotique ophtalmique], parce que tu sais que tu ne l’as pas et que tu sais que ton chum est fidèle et bien ils ne la donneront pas. » (Laure) Elle est donc une grande partisane de la liberté de choix pour les femmes, s’efforçant d’éduquer autour d’elle afin que les mères ne se sentent pas obligées d’abdiquer devant les professionnels de la santé, mais qu'elles soient plutôt stimulées à remettre en question ce qui ressemble souvent à des faits établis sans en être pour autant. Les sages-femmes sont justement pour elle un choix légitime qui devrait être davantage soutenu et dont la communauté médiatique devrait faire plus grand cas en ce qui a trait aux diverses revendications comme l’ouverture de maison de naissance ou la rémunération adéquate pour les heures de garde.

Les mères de ce groupe démontrent un étonnant paradoxe. Alors qu’elles ne possèdent pas autant que les autres mères une confiance innée en leur corps et un désir aussi fort de vivre l’accouchement avec la douleur qu’il implique, elles sont tout de même très informées des bienfaits de l’accouchement physiologique et de la limitation des interventions médicales lors d’une naissance. Ces mères apprennent donc à développer leur confiance au fil des semaines auprès des sages-femmes qui soutiennent leurs efforts. Leurs connaissances pratiques de l’univers périnatal qui confirme leur idée d’accoucher « naturellement » couplée au soutien qu’elles ont obtenu dans leur « projet » d’accouchement physiologique de la part de leurs nouvelles alliées, les sages-femmes, vient motiver leur désir de partager auprès de la communauté plus élargie leurs « découvertes », bref leur appréciation positive de l’expérience d’accoucher hors du milieu hospitalier.

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Les mères du groupe considèrent que l’accès aux soins sage-femme devrait être plus grand pour encourager plus de naissances physiologiques, en douceur, avec peu d’interventions souvent invasives. Rosemarie soutient que cela devrait passer par la modification des politiques gouvernementales liées à la périnatalité. Le libre-choix, éclairé, demeure un enjeu de taille pour Rosemarie qui pense que toutes celles qui souhaitent une sage-femme et y ont accès considérant leur grossesse « à bas risque » devraient en avoir la possibilité. La participante sait que, pour sa part, elle a eu de la chance d’obtenir un suivi en fin de grossesse, bénéficiant d’une des rares places qui se libèrent ainsi en cours de route. Le fait d’avoir eu l’opportunité de changer de professionnel pour un suivi correspondant mieux à ses attentes pour son projet d’accouchement, et ce, sans complications majeures dans les démarches, fait partie de ce libre-choix souhaité par Rosemarie. Son raisonnement s’étend à la situation aberrante des finissantes sages-femmes qui terminent leur baccalauréat sans possibilités d’emploi malgré les besoins réels et nombreux :

Je sens qu’elles [les sages-femmes] ont raison. Je les vois un peu aussi à mon tour comme des déesses! [Rires.] Je trouve qu’elles jouent un rôle essentiel dans notre société. Et justement, ça m’inquiète. Il y a de plus en plus de finissantes sages-femmes, mais les maisons de naissance… là il y en a une à Chicoutimi qui est en train de voir le jour, mais sinon, les projets, ça travaille, mais ça n’aboutit pas. Ça ne voit pas encore le jour. Je trouve que pour tout ce qui est grossesse normale, dans le sens que « plate »30

comme moi, à part une femme qui dit, moi là, je ne veux pas ça [un accouchement « naturel »], je veux la péridurale, que c’est un choix éclairé – qu’elle le sait […] ce que ça peut amener, les risques, […] que tes chances augmentent que ça déboule sur les autres procédures [médicales] –, une fois que la femme sait ça […], je suis pour ce libre- choix-là, si c’est ça qu’elle veut, si c’est là qu’elle se sent bien, en sécurité, j’ai pas de problème. Mais pour toutes les femmes que c’est le contraire, je trouve justement qu’il devrait plus avoir cet accès-là. (Rosemarie)

L’importance du professionnalisme amical des sages-femmes est un élément qui a été nommé par les mères, surtout en ce qui a trait à la démarche de choix éclairé, mais aussi dans la diminution des risques potentiels. Simone explique d’ailleurs qu’elle porte une attention particulière à fournir une information appropriée à ses clientes : « J’étais consciente qu’il fallait que j’aie un certain détachement de mon expérience personnelle. C’est sûr que ça vient teinter, mais il faut que tu sois capable de te détacher et de te dire : “O.K., c’est mon expérience à moi et dans ma profession c’est comme ça.” Et de faire attention de ne pas donner mon avis de parent, mais mon avis professionnel. Ce n’est pas toujours la même chose. Comme parent, on fait des choix qui peuvent être bien différents de ce qu’on véhicule comme professionnelle, parce qu’on est encadré par les protocoles, les lois, les grandes lignes directrices du ministère de la Santé. » Cassandre explique qu’elle s’est toujours sentie

117 respectée et bien guidée par ses sages-femmes qui, si elles lui fournissaient l’information juste sur chaque intervention, ne décidaient pas pour autant à sa place :

Oui, [la relation avec la sage-femme était] complice, amicale. […] Mais c’est sûr que […] moi, en tout cas, les sages-femmes que j’ai eues [étaient] très professionnelles! Jamais déplacées, [et] quand elles répondent à tes questions, c’est jamais teinté d’opinions personnelles. [Elles] nous exposent toujours les deux côtés de la médaille – ou, en tout cas, toutes les options possibles. C’est ça que je qualifie de professionnel. Donc oui, il y avait un rapport professionnel, mais le tout dans un contact humain, touchant, à l’écoute. (Cassandre)

Cassandre, qui a adoré ses suivis sage-femme, évoque avec envie les Pays-Bas comme un modèle périnatal à suivre grâce à leur taux record d’accouchements à domicile avec sage-femme pour 29,4 % des naissances en 2002 (Davis-Floyd et al. 2009). Elle espère que le Québec emboîtera le pas à ce type de modèle de soins.

Ainsi, les participantes cherchent à leur tour à faire connaître cette option qu’est l’accouchement avec une sage-femme et le moindre risque qu’elle comporte pour les femmes en santé. Elles considèrent qu’elles ont un travail de transmission d’informations à faire afin que leurs convictions profondes puissent devenir accessibles aux yeux des autres et elles passent, entre autres par les médias sociaux, là où elles sont allées puiser des informations, plus tôt dans leur cheminement, pour élaborer leur projet d’accouchement. Comme Marie-Soleil, les autres mères se considèrent en quelque sorte militantes pour l’accouchement naturel et la pratique sage-femme, mais elles militent de façon personnelle, une discussion à la fois, un partage d’article à la fois.

En résumé, les mères du groupe démontraient de prime abord de nombreuses peurs latentes vis-à-vis de l’accouchement hors d’un milieu médical qui ont été réconfortées par les mesures de sécurité appliquées par les sages-femmes. Elles vivaient certaines insécurités de façon plus marquée que les autres mères, insécurités qu’elles tentaient de calmer en s’informant, en développant leur connaissance de la périnatalité. Enfin, ces femmes sont à l’affut des risques présents dans le système médical courant, risques qu’elles ont préféré écarter en optant pour un suivi sage-femme, leur permettant d’être plus activement impliquées dans leur projet de naissance.

7.4 Conclusion

Ce chapitre a permis, en premier lieu, d’explorer le rapport à la douleur des six femmes de ce sous-groupe qui, de prime abord, n’accordaient pas autant d’importance à l’accouchement sans médication. En second lieu, le rapport au corps marqué par la prise de pouvoir sur ce dernier a été développé. En dernier lieu, le rapport au risque teinté par l’insécurité initiale, puis le gain de confiance

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par le biais de la recherche d’informations a été exposé. Entre autres, leur désir de connaissances de l’univers de la périnatalité confirme leur besoin de maîtriser leur expérience plutôt que de s’en remettre à autrui. Bref, les six femmes de ce sous-groupe ont démontré qu’elles avaient eu une démarche plus « cérébrale » les menant à choisir d’accoucher auprès d’une sage-femme qu’elles conçoivent comme une professionnelle détenant un savoir expert et avantageusement rattachée au système médical courant, leur garantissant la sécurité. Le choix ne semblait pas aller de soi comme pour les participantes du premier groupe ni motivé par une expérience traumatisante précédente comme celles du second groupe, mais plutôt par un désir de prendre en main leur projet d’accouchement, de se sentir en contrôle de la situation. Elles ont cherché à prendre du pouvoir sur leur expérience d’accouchement et à la bâtir à leur image, le suivi sage-femme leur en offrant la possibilité.

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Conclusion

« De cette “marginalité” [la naissance avec une sage-femme] pourrait naître bien des révolutions, des prises de conscience, des redécouvertes… » (Collonge et al. 2008 : 10)

Alors que les mères sont bombardées de messages sur les risques de la maternité et encourageant l’utilisation de médication permettant d’anesthésier la douleur, certaines femmes choisissent l’accouchement physiologique et les sensations inhérentes à celui-ci. Mettant de l’avant leur capacité de choisir, elles se positionnent à contre-courant des pratiques médicalisées entourant majoritairement la naissance au Québec, choisissant d’être libres de leurs corps, d’être des actrices actives de leur grossesse et de leur accouchement. Vu l’intérêt grandissant pour les services des sages-femmes et les débats entourant l’humanisation, mais aussi la médicalisation des soins périnataux, il semble à propos de comprendre le parcours des femmes qui font le choix particulier de l’accouchement physiologique avec une sage-femme. Comme le mentionne Éloïse, sage-femme participante, ces accouchements sont tous singuliers, entre autres à cause de la relation qui se crée entre la femme et sa sage-femme. Chaque histoire de naissance aurait donc été digne d’intérêt en ce sens :

Vraiment, chaque accouchement est complètement unique, complètement différent. Aujourd’hui après 200 accouchements, je ne peux pas concevoir trouver cela redondant ou routinier, mais c’est surtout l’accouchement naturel qui permet ça, parce que c’est hors des protocoles à suivre plus serrés dans les délais et la façon de faire. […] Mais c’est surtout la relation que je crée qui […] crée la conviction de l’unicité de ce moment- là, de son importance. Le fait de connaître l’histoire de cette famille-là, de savoir dans quoi cet enfant-là vient s’inscrire, ce qu’on projette sur lui, c’est quoi le sens à sa venue... (Éloïse)

De manière globale, les répondantes s’entendent pour dire que l’accouchement avec une sage-femme est une expérience positive qui devrait être à la portée de toutes, sans difficulté d’accès. Par exemple, Joëlle « n’est pas pour un accouchement avec une sage-femme à tout prix », mais souhaite que « tout le monde qui veut le faire puisse pouvoir le faire ». Elle souligne aussi, en parlant de l’accouchement avec sage-femme : « J’aimerais ça que ça ne soit pas marginal. […] J’aimerais ça que tout le monde sache ce que c’est, […] connaisse comment c’est merveilleux. » (Joëlle) Plusieurs mères se disent militantes en appui aux sages-femmes et à ce qui entoure leur profession. Comme le dit Simone, une sage-femme participante, les sages-femmes continueront elles aussi à se battre, aux côtés des femmes et des familles, pour faire évoluer et connaître leur pratique afin de répondre aux besoins de la population : « Je pense qu’il va toujours y en avoir [des préjugés], mais ça se gère très bien. De prime abord, comme sages-femmes, on est déjà habituées à défoncer des murs. Et on va

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continuer à le faire pour les vingt prochaines années, c’est certain! On est un très petit nombre encore, c’est une culture à changer dans la province, dans le pays, dans l’Amérique du Nord! » La relation d’égalité et d’inclusion que développent les sages-femmes avec leurs clientes y est pour beaucoup dans l’appréciation de l’expérience. Les mères interrogées ont senti que les professionnelles qui les entouraient souhaitaient non pas faire à leur place, mais les habiliter à devenir autonomes comme femmes et mères.

Le choix d’un accouchement auprès d’une sage-femme représente une alternative qui mérite que l’on s’y attarde, qu’on l’étudie sous ses différentes facettes, entre autres, pour les valeurs profondément humanistes qui y sont rattachées. Ce processus vécu par une petite communauté de femmes au parcours unique est susceptible d’être porteur de points communs. La présente recherche s’est donc bâtie autour des éléments ci-après présentés.

Premièrement, la mise en contexte établie dans le cadre de ce projet a mis en exergue le parcours des militantes et des militants pour la naissance « respectée », à petite et grande échelle. Les luttes des femmes et des familles pour le droit de choisir en matière de naissance sont de plus en plus présentes dans le discours politique et populaire. À la lumière du contexte historique et politique, il est plus aisé de comprendre leurs demandes qui prennent sens dans une société où l’univers de la périnatalité est scindé en deux : le modèle médical et le modèle sage-femme.

Deuxièmement, le cadre conceptuel qui a été développé grâce à de nombreux écrits en