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5/Activité particulière des fibres C

72/ Facteurs influençant

721/ Cheval versus poney

La vitesse de conduction des nerfs sensoriels moyenne est significativement plus lente chez le cheval, comparé à celle du poney (mesurée sur les nerfs palmaires médial et latéral et sur les nerfs digitaux plantaires). La hauteur au garrot de l’animal et la longueur du segment nerveux sont inversement lié à la vitesse de conduction (cf. schéma 22, tableau 4 et figure 16).

Cependant, la vitesse de conduction des nerfs moteurs pour le nerf médian et le nerf radial est similaire chez le cheval et le poney[16].

722/ Age de l’animal

Wheeler a mesuré la conduction nerveuse sensorielle sur le nerf palmaire latéral du membre thoracique. La vitesse de conduction est corrigée à une valeur de 36°C (pour limiter les effets dus à une différence de température du membre) par un facteur de 2 m.s-1.°C-1. Le résultat révèle une augmentation de la vitesse de conduction au cours de la première année de vie, une stabilisation ensuite avec peu de changement et une diminution conséquente chez les vieux chevaux[212]. Inclure tab

De la même façon, la vitesse de conduction du nerf radial est 6,57% plus lente chez les chevaux de plus de dix-huit ans que chez les jeunes chevaux (7 à 12 ans). Celle du nerf médian est 8,41% plus lente[109]. Inclure tab Henry

Il est intéressant de noter que cette relation est similaire à celle qui a été trouvée chez les autres espèces (Homme, chien). La réduction de la vitesse de conduction nerveuse chez les vieux chevaux est probablement à mettre en relation avec une perte significative des plus larges fibres myélinisées (démontrée chez le cheval par Wheeler et Plummer[215]). Ces modifications physiologiques de la vitesse de conduction doivent être prise en compte si une neuropathie périphérique est suspectée[212].

723/ Température du membre

La vitesse de conduction nerveuse sensorielle, mesurée sur le nerf palmaire latéral, est supérieure lorsque la température du membre est plus élevée[154, 213]. On note un changement moyen de la vitesse de conduction nerveuse de 2,15 ± 0,2 m.s-1 pour chaque changement de 1 °C dans la température du membre (cf. tableau 5 et figure 7)[213].

Le même effet a été observé chez l’Homme (Buchthal et Rosenfalck, sur le nerf médian) et le chien. Un effet similaire de la température du membre sur la vitesse de conduction des nerfs moteurs a été démontré chez le chien[213] (nerf ulnaire moteur : 1,7 m.s-1.°C-1 pour Lee et Bowen, contre 1,82 m.s-1.°C-1pour Ichiyanagi[18]).

724/ Diamètre des fibres nerveuses

Schéma 22 – Représentation schématique des localisations anatomiques des sites de stimulations et d’enregistrements des mesures des NVC percutanés. D’après[16]. S-LPDN = site de stimulation, nerf digital palmaire latéral

R-LPN = site d’enregistrement, nerf palmaire latéral R-UN = site d’enregistrement, nerf ulnaire

S-MPDN = site de stimulation, nerf digital palmaire médial R-MPN = site d’enregistrement, nerf palmaire médial R-MeN = site d’enregistrement, nerf médian

S-LPIDN = site de stimulation, nerf digital plantaire latéral R-LPIN = site d’enregistrement, nerf plantaire latéral R-TN = site d’enregistrement, nerf tibial

S-MPIDN = site de stimulation, nerf digital plantaire médial R-MPIN = site d’enregistrement, nerf plantaire médial

nerf digital

palmaire latéral palmaire médialnerf digital chevaux (hauteur moyenne 155 cm) 61,2 68,1

poneys (hauteur moyenne 112 cm) 68,0 75,3

Tableau 4 - Vitesse de conduction nerveuse sensorielle en m/s, température corrigée à 35°C, chez chevaux et poneys (écart-type de 0,7 m/s). D’après [16].

Figure 6 - Graphique montrant la relation inversement proportionnelle existant entre la vitesse de conduction des nerfs sensoriels et la taille de l’animal. D’après [16].

Les quatre nerfs représentés sont le nerf digital palmaire latéral (1), le nerf digital plantaire latéral (2), le nerf digital palmaire médial (3) et le nerf digital plantaire médial (4). Les lignes de régression sont tracées conjointement et séparément pour les poneys (P) et les chevaux (H). La taille est mesurée de la surface caudale distale du sabot au plus haut point du garrot (1 et 3) ou de la croupe (2 et 4).

725/ Localisation de la mesure de vitesse de conduction

La vitesse de conduction pour les fibres motrices du nerf radial, en partie proximale, est comprise entre 96,4 et 100 m.s-1. C’est 15,3 % plus rapide que les valeurs reportées en zone distale. Pour les fibres motrices du nerf médian, en zone proximale, la vitesse de conduction est comprise entre 86,8 et 90,2 m.s-1, ce qui est 14,9 % plus rapide que pour une zone plus distale. La vitesse de conduction est donc supérieure pour les portions proximales des nerfs moteurs que pour les segments distaux. Ceci est en accord avec les données reportées pour l’Homme et le chien. Cette diminution de la vitesse de conduction en zone distale peut être expliquée par une diminution du diamètre des fibres nerveuses dans la portion distale du nerf[18, 107, 210].

726/ Electrolytes

Une augmentation du calcium peut augmenter la perméabilité au potassium mais aucun effet identique n’a été observé sur la perméabilité au sodium[154]. Pour d’autres auteurs, en présence d’ions calcium se liant aux membranes, la perméabilité aux autres ions est diminuée[25]. Pour Wijnberg et al., des concentrations faibles en calcium permettent une entrée de sodium dans les cellules nerveuses, qui augmente l’irritabilité nerveuse, résultant de contractions spontanées et de fasciculations musculaires. Dans les nerfs, le manque de calcium a un effet d’hyperexcitation attribuable à une augmentation de l’excitabilité de la membrane axonale, résultant d’une réduction du seuil de dépolarisation. L’hypomagnésémie potentialise les effets de l’hypocalcémie car elle augmente le relargage d’acétylcholine aux jonctions neuromusculaires[216].

Des déficits en calcium et en magnésium ont des conséquences, qui peuvent être subcliniques, affectant les fonctions du système neuromusculaire : formes variées d’activité neurogénique spontanée spécifique et d’activité myogénique spontanée non-spécifique[216].

Des contractions tétaniques apparaissent lorsque la calcémie totale est comprise entre 1,25 et 2 mmol, et une parésie si elle est inférieure à 1,25 mmol[216].

Le calcium joue un rôle important dans l’excitation nerveuse mais n’interfère pas directement avec l’activité des anesthésiques locaux. Le rôle exact du calcium, dans la conduction nerveuse des neurones qui ont été bloqués par des anesthésiques locaux, restent controversé[154].

727/ Myéline

La grande vitesse de conduction des nerfs myélinisés est due à une grande résistance électrique de la myéline, ce qui permet les mouvement d’ions localisés seulement aux nœuds de Ranvier. Pour ces nerfs, la zone de dépolarisation saute d’un nœud au suivant, plutôt que de se déplacer plus lentement le long de la membrane axonale comme c’est la cas pour les nerfs non-myélinisés[25].

Tableau 5 - Vitesse de conduction nerveuse sensorielle (m.s-1) en fonction de la température du membre (°C), sur 8 chevaux. D’après[213].

Photographie 46 – Photographie d’un nerf présentant deux zones distinctes d’élargissement, après dissection des tissus mous l’entourant. La zone proximale est toujours plus petite. Elle est associée à un bourgeonnement des axones alors que l’élargissement distal correspond à du tissu conjonctif fibrovasculaire, avec des faisceaux nerveux occasionnels. D’après[206].

Photographie 47 – Microphotographie de la réinervation d’un biceps brachial dénervé de ouistiti. D’après [68].

A : biceps brachial (contrôle)

B : biceps brachial réinervé. Les motoneurones du ouistiti adulte peuvent produire des axones et reformer une plaque motrice par l’intermédiaire d’un nerf périphérique reliant la corde spinale lésée localement et le muscle biceps brachial dénervé. Barre = 20µm.