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Chapitre I. Une démarche de comparaison

Croquis 1 et 2 : Exemples de croquis réalisés lors des visites aux cimetières

Croquis : C.V., 2013

Ces croquis ont été réalisé dans le cimetière El Cuadrado à Maracaibo au Venezuela en 2013. On y dénote plusieurs informations essentielles à l’analyse du cimetière : son organisation socio-spatiale, sa délimitation dans l’espace géographique, la forme et le type de tombes présentes, la place des personnages illustres, des noms de familles guajiro, et autres particularités présentes au moment de la visite.

112 2. 2. Mise en pratique de l’observation participante

La seconde étape du travail de terrain repose sur la collecte de donnée dite « active », à savoir lorsque le/la chercheur-se « prend part », participe à la réalité sociale en même temps que celle-ci se déroule sous ses yeux. A contrario de la première étape basée sur une observation directe au sein des cimetières (observation sans intervention du/de la chercheur-se), la méthode adoptée pour ce second volet est celle de l’observation participante impulsée par l’anthropologue polonais Bronislaw Malinowski au début du XXème dans son célèbre ouvrage Les Argonautes du Pacifique occidental (1922).L’idée de B. Malinowski est de se démarquer radicalement de « la pratique dominante des premiers anthropologues qui travaillent à partir des documents de seconde main (récits de voyages d’explorateurs ou de missionnaires et autres rapports des administrations coloniales) » (Moussaoui, 2012) – surnommés les « Armchair-antropologists » (Sera-Shriar, 2014) ou « anthropologues de salon »74 – en choisissant de s’immerger entièrement au sein de son objet d’étude (« fielwork »

≠ « labwork »). Pour lui, l’observation de terrain n’est possible que si le/la chercheur-se est seul-e, qu’il/elle participe aux différents événements et s’implique sur des périodes plus ou moins longues dans les activités des individus (ou groupes) observés. A propos de sa propre expérience de terrain au sein des îles de Trobriand en Nouvelle-Guinée dans lesquelles il consacre deux ans de sa vie75, il raconte :

« J’ai travaillé entièrement seul, séjournant presque toujours dans les mêmes villages, mêlés aux habitants. J’ai eu sans cesse sous les yeux le spectacle de leur vie journalière, si bien que les événements fortuits et dramatiques, tels que les décès, les disputes, les rixes villageoises, les réunions publiques et les cérémonies, ne pouvaient échapper à mon attention » (Malinowski, version traduite de 1963, avant-propos).

Cette citation donne à mon sens une définition assez claire de ce à quoi peut ressembler l’observation participante dans sa mise en pratique. Elle met l’accent sur trois conditions que le/la chercheur-se doit adopter pour obtenir « de l’intérieur » des renseignements permettant de comprendre les individus et groupes sociaux étudiés :

o Etre « seul-e » pour favoriser une immersion totale au sein des groupes sociaux étudiés et ce, notamment d’un point de vue linguistique (apprentissage de la langue locale).

74Au travers de la démarche de l’observation participante, B. Malinowski souhaite s’opposer à la démarche scientifique de son grand ami J.G. Frazer qu’il qualifie de travail de « chambre » (Cf. Le Rameau d’Or, 1890-1915), puisque reposant uniquement sur des données collectées indirectement par des voyageurs ou des missionnaires. Néanmoins, J.G Frazer sera sollicité par B. Malinowski en 1922 à écrire la préface des Argonautes dans laquelle il n’hésitera pas à mettre en avant les intérêts bénéfiques de la démarche de l’observation participante : « Le Dr Malinowski a vécu là comme un indigène parmi les indigènes pendant plusieurs mois d’affilés ; jour après jour, il les a regardés travailler et jouer, conversant avec eux dans leur propre langue et tirant ses informations des sources les plus sûres qu’il soit […]. De cette manière, il a accumulé une masse de matériaux d’une haute valeur scientifique, portant sur la vie sociale, religieuse, économique et industrielle des peuplades des Trobriands » (Frazer [In Malinowski], 1922, préface).

75 B. Malinowski effectuera deux séjours auprès des habitants des îles de Trobriand de juin 1915 à mars 1916 et de décembre 1917 à septembre 1918.

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o Répéter les séjours « dans les mêmes villages » afin de prendre le temps de connaître les individus et les familles étudiés, de s’immerger personnellement dans leurs vies et de suivre leurs parcours (sur plusieurs années par exemple).

o Etre présent-e au « spectacle de leur vie journalière » pour saisir l’implicite et les subtilités de certaines situations, pratiques et/ou expériences vécues.

Toutefois, en s’inspirant des conditions de cette méthode − reprises par un grand nombre d’auteur-e-s en anthropologie (Mead, 1963 ; Lévi-Strauss, 1973 ; Godelier, 1982 ; Laplantine, 2001, etc.), en sociologie76 (Hughes, 1962 ; Goffman, 1973 ; Bogdan et Taylor, 1975 ; Peneff, 1996 ; Chapoulie, 2000 ; Lapassade, 2002 ; Soulé, 2007,etc.) et plus récemment en géographie (Retaillé et Collignon, 2010 ; Petit, 2010 ; Marengo, 2013, etc.) − je rajouterai un point important qui n’est pas directement abordé dans les travaux de B. Malinowski.

Ce point est celui qui consiste à observer la « place de l’espace » dans les interactions sociales (Guetat-Bernard, 2011). En effet, chaque pratique sociale et/ou culturelle est incontestablement ancrée dans un contexte spatial et temporel. Les individus et les groupes sociaux associent généralement leurs pratiques à des espaces en particulier auxquels ils attribuent des valeurs symboliques ou spécifiques (Debarbieux, 1995 ; Monnet, 1998). En ce sens, l’espace et le temps – en tant que « dimensions du social » (Levy et Lussault, 2003 ; Veschambre, 2006 ; Ripoll, 2006) – doivent nécessairement être pris en compte dans l’observation et l’analyse des différentes pratiques et/ou (inter)actions sociales afin de comprendre le sens et les valeurs que les individus et les groupes sociaux leurs accordent.

Cette méthode d’observation, applicable sur plusieurs échelles d’analyse, permet notamment d’appréhender leurs différents rapports aux espaces et au temps. Si j’ai déjà eu l’occasion d’évoquer77 les conditions requises en tant que chercheuse étrangère pour réussir à « entrer »,

« s’immerger » et « se faire accepter » sur le terrain de cette thèse, il est temps désormais d’exposer le contexte spatio-temporel de production des données issues de l’observation participante. En séjournant toujours au sein « des mêmes villages » indigènes et en côtoyant les mêmes familles/individus d’années en années, j’ai avant tout cherché à être témoin de la manière dont ils s’approprient les espaces en lien avec l’évolution de leurs pratiques sociales et culturelles de la mort. Que ce soit dans un contexte guajiro au Venezuela, mixtèque au Mexique ou mapuche au Chili, trois types d’espaces servirent de support à la pratique de l’observation participante : les cimetières (privés ou publics), l’espace du domicile (espaces privés) et l’espace public des villes ou des villages (ex. la rue). (Cf. Tableau 3, p.116).

76 La plupart de ces auteur-e-s ont été influencé-e-s par la deuxième École de Chicago (après la seconde Guerre Mondiale) qui reconnait l’observation participante comme une démarche fondamentale de la sociologie interactionniste (Coulon, 2012).

77 Cf. Chapitre II de la deuxième partie : De la pratique à la méthode : une réflexion à l’épreuve du terrain, p. 97.

114 Dans les cimetières, différents types d’événements ont pu être observés au cours de cette thèse : des rituels funéraires (enterrements [dans les trois pays] et exhumations [contexte guajiro]) mais aussi des cérémonies religieuses (messes) ou commémoratives [contexte guajiro et mixtèque], des manifestations à caractère revendicatif [contexte mapuche] ou encore des événements festifs et culturels tels que la fête des morts [observé en contexte mixtèque].

Si pour certains de ces événements l’observation n’a duré que quelques heures (le temps du rituel, de la cérémonie ou de la manifestation), d’autres en revanche ont parfois nécessité plusieurs jours d’attention. Dans le cas de la fête des morts par exemple [contexte mixtèque], ma présence dans le cimetière (sans en sortir) a duré à chaque fois plus de deux jours consécutifs (nuit comprise). Durant ces deux jours, il fut non seulement possible d’« assister » mais également de « participer » à plusieurs activités du groupe : nettoyage des tombes, exposition des offrandes, préparation des repas, récitation des prières, accueil des invité-e-s extérieurs, etc.

Au même titre que les cimetières, l’observation des actions et des interactions entre les individus présents dans les habitations indigènes a été important pour saisir « le spectacle de leur vie journalière ». En plus des réunions familiales et de la participation aux activités quotidiennes (préparation des repas avec les femmes, garde des enfants, activités de tissage, de jardinage ou de construction avec les hommes, simples bavardages, etc.), il a été possible de participer au sein de ces espaces privés à plusieurs Velorios (veillées funéraires et préparation des morts aux enterrements [contexte guajiro et mapuche]), à des cérémonies religieuses (messes) ou encore à la préparation d’événements festifs (ex. offrandes pour la fête des morts). A chaque fois – et pour les trois pays étudiés – il a été intéressant d’observer la configuration même des habitations (le nombre de pièces, la disposition du mobilier, l’espace réservé aux repas/prières/repos, la symbolique du haut/bas, de l’intérieur/extérieur, etc.) en même temps que leurs formes d’occupation. En effet, la place occupée par les individus au sein de leur domicile peut dépendre à la fois de leur statut au sein de la famille, de leur âge, sexe, rang ou encore de leur rôle attribué en contexte. En fonction des événements organisés (velorios, festivités, cérémonies, etc.), cette place peut être redéfinie de la même façon que l’espace habité peut être ré-agencé. Au cours de la thèse, un parallèle sera établi entre la place que les individus occupent au moment des rituels funéraires au sein de leur habitat et celle qu’ils occupent dans les cimetières. De la demeure des vivants à celle des morts, il n’y a parfois qu’un mur à franchir, qu’une route à traverser.

Enfin, la participation à diverses réunions publiques et/ou manifestation politiques [contexte guajiro et mapuche] au sein des rues a permis de rendre compte des enjeux de luttes indigènes pour la reconnaissance de leurs droits et la restitution de leurs terres (notamment en cas d’assassinats). Elle a également favorisé la constitution d’un réseau de connaissance, d’individus sensibles à ces questions, voire directement concernés ou impliqués. Une précision

115 néanmoins doit être apportée. S’il advenait à mon lecteur de s’interroger sur la nature de mon engagement militant auprès des groupes indigènes étudiés, ma réponse est simple et se résume en une phrase : « l’engagement n’est pas seulement celui du chercheur dans l’espace public.

Il est aussi [et surtout] celui qui relie la recherche à ses destinataires » (Heinich, cité par Fleury-Vilatte et Walter, 2002).

Tableau 3 : Contextes et espaces de l’observation participante Venezuela

D’un point de vue des outils mobilisés, un « carnet d’enquête » (Beaud et Weber, 2010) fut systématiquement tenu pour chacune des situations observées. On y retrouve une série d’annotation retranscrite a posteriori des événements observés (et non pendant pour ne pas interrompre l’attention portée à l’événement/aux situations) : la date et l’heure, les étapes des rituels, les situations particulières, le nom et les divers rôles des acteurs présents, des croquis etc. De la même façon, la photographie, la vidéo ou encore l’enregistrement des discours (entretiens libres ou semi-directifs) intervinrent comme un moyen d’obtenir une vision interne et précise des actions et interactions socioculturelles au sein des différents espaces de recherche étudiés. En effet, comme l’explique la géographe E. Petit dans un article consacré aux techniques de terrain, entre « bricolage » et méthodologie, l’observation seule à ses limites. Elle ne permet pas de saisir la signification globale des événements, des pratiques, de même que le sens attribué aux objets matériels par les individus ou les groupes sociaux. De

Réalisation : C.V., 2018

116 fait, elle doit − pour être soumise à interprétation – être obligatoirement accompagnée de discours d’acteur-rice-s interrogé-e-s in situ :

« Si l’observation débouche sur un tableau général des manières de faire et des pratiques qui les accompagnent, elle ne permet pas d’atteindre le sens que les différentes personnes leur accordent, ni les motivations qui ont conduit à leur mise en place » (Petit, 2010).

2. 3. Des « consultants » aux « racontants » : la conduite des entretiens

Afin d’appréhender et de retracer au mieux certaines situations observées, il fut nécessaire de prêter une large attention aux discours des acteur-rice-s rencontré-e-s sur le terrain. En effet, c’est en discutant spontanément avec eux ou en les interrogeant volontairement sur leurs pratiques, rôles et degré d’implication en contexte qu’il fut possible de saisir la diversité des vécus, des représentations sociales, des expériences et des points de vue. Loin de prétendre à l’exhaustivité (typique d’une approche quantitative), le nombre des entretiens « à réaliser » ne fut pas définit au moment du projet de thèse.

L’intention fut d’avantage d’atteindre une représentativité de chaque groupe étudié, pris dans

« l’individualité » de leurs propos, afin de comprendre leurs rapports au monde social.

« Chacun de vos interviewés exprime, pour vous, dans le cadre de cette interaction particulière [l’entretien], un point de vue singulier […] ("L’universel est dans le particulier", comme aimait à dire Goffman) » (Beaud et Weber, 2010).

Néanmoins, cette thèse repose sur un recueil d’entretiens conséquent. Au total, 90 entretiensindividuels ou collectifs ont été menés entre décembre 2011 et mars 2016 dans les trois pays étudiés (30 au Venezuela, 38 au Mexique et 22 au Chili)78. En fonction des situations/événements, de la diversité des acteur-rice-s interrogé-e-s, du lieu et du moment de l’enquête, la forme et les techniques d’entretien ont dû être adaptées, ajustées aux conditions du terrain (Beaud, 1996). Difficile en effet dans certains contextes − qu’ils soient géographiques, sociaux ou politiques − de suivre à la lettre les techniques apprises ex situ, sur les bancs de la faculté, ou encore d’avoir recours ouvertement à des guides d’entretien. Comme tend à le rappeler E. Petit, il n’existe pas « une seule manière de recueillir les paroles ni d’envisager leur statut » (Petit, 2010), mais bien plusieurs stratégies de méthode qu’il s’agit parfois de construire artisanalement dans les faits − ce que J-C Kaufmann admet comme un certain « art discret du bricolage » (Kaufmann, 1996, p.7). Ainsi, le choix de la méthode fut avant tout déterminé par les conditions d’accès au terrain et la nature des relations tissées avec les différent-e-s interlocuteur-rice-s. Entre les « consultants » (ceux que l’on consulte pour solliciter des informations compte tenu de leurs compétences) et les « racontants »79 (ceux

78 Cf. en annexe p. 483, tableau récapitulatif de l’ensemble des entretiens réalisés par pays.

79 Les termes de « consultants » et de « racontants » sont empruntés à J-P. Olivier de Sardan dans sa « politique du terrain » (1995). Pour cette raison, ils ne seront pas « féminisés ».

117 que l’on rencontre pour entendre une partie de leurs récits de vie et/ou expériences personnelles), le cadre de l’entretien de même que la posture du/ de la chercheur-se changent incontestablement.

Dans cette thèse, plusieurs types d’acteur-rice-s ont été interrogés, sollicités que ce soit dans les villes, villages ou communautés rurales indigènes : d’une part des « consultants » − ou acteur-rice-s institutionnel-le-s – tels que des administrateur-rice-s de cimetières, des fossoyeur-se-s, des agent-e-s de services publics (dans les mairies), des représentant-e-s d’organisations sociales ou représentant-e-s indigènes, des propriétaires de cimetières, des élu-e-s politiques, des acteur-rice-s juridiques, des professeur-e-s d’université (géographes, anthropologues, historiens), etc., d’autre part, des « racontants » : habitant-e-s indigènes/ non-indigènes, chef-fe-s de groupes ou clans indigène, porte-paroles, (ex)prisonnier-e-s politiques, médecins traditionnels, militant-e-s indigènes/ non-indigènes, des étudiant-e-s mais aussi, et tout simplement, des parents, frères, sœurs, enfants, ami-e-s, proches ou connaissances venus accompagner les défunts vers leur ultime demeure, le cimetière.

2. 3. 1. Entretiens semi-directifs et guides d’entretien

Pour ce qui est des acteur-rice-s institutionnel-le-s, la méthode privilégiée fut celle de l’entretien semi-directif orienté par des guides d’entretien définis par plusieurs axes thématiques (Cf. Exemples de guides d’entretien pages suivantes). En effet, le cadre et les conditions « formalisées » de ces entretiens (la date, la durée et le lieu) − négociés en amont avec les différent-e-s acteur-rice-s interrogé-e-s − furent généralement favorables à l’utilisation « à découvert » de guides préalablement élaborés. Aussi, la posture adoptée en tant que locutrice devint au fur et à mesure une forme de rituel. Les étapes − quasi protocolaires

− furent ponctuées par une répétition d’actions significatives : commencer par saluer le/les interlocuteur-rice-s, s’asseoir en face d’eux/elles puis, brancher son dictaphone ou sa caméra (en fonction de leur accord), se présenter et présenter la recherche. Enfin, démarrer l’entretien.

Si les guides d’entretien furent à la fois utiles pour définir le nombre précis de points/thèmes à aborder et organiser quelque peu le fil des propos recueillis, l’idée fut davantage de s’en servir comme des « aide-mémoires » ou des « pistes de relance », que comme des questionnaires. En effet, à la différence des entretiens directifs (à questions fermées), l’ambition était de faire en sorte que les interlocuteur-rice-s conservent une part de liberté pour s’exprimer et donner leurs points de vue (Blanchet et Gotman, 2010). Par conséquent, l’intégralité des questions préparées dans les guides d’entretien ne furent pas nécessairement toutes posées, ni abordées dans l’ordre indiqué. Elles furent au contraire (ré)adaptées en

fonction des situations et des réponses apportées par les interlocuteur-rice-s.

118 Exemple de guide d’entretien destiné aux personnels des cimetières

Nom(s)/ Prénom(s) de la/des personne(s) interrogée(s) : …

Lieu/Adresse de l’enquête de terrain : … DATE : …

Emploi/ Fonction de la/des personne(s) interrogée(s): … Clan indigène/ Groupe d’appartenance : …

Questions générales :

1) A quel type appartient ce cimetière (cimetière dit « global » / spécifique) ? 2) Nombre d’emplacements occupés ? Nombre d’emplacements disponibles ?

3) Superficie du cimetière ? Echelle de comparaison avec les autres cimetières de la ville/village ? 4) Date de création ? Histoire du lieu ?

5) Changements/ Evolution au fil du temps (aménagements, d’extensions) ? Organisation socio-spatiale du cimetière :

6) Existe-t-il une organisation des sépultures sur critères sociaux et culturels ? Selon la religion des individus ? L’âge (tombes des enfants séparées des adultes) ? Les catégories sociales et/ou

professionnelles ? L’appartenance identitaire ? L’origine ? 7) Répartition des sépultures dans l’espace du cimetière ? (Plan)

8) Existe-t-il des fosses communes ? des Columbariums ? Si oui, quel est leur emplacement ? 9) Existe-t-il des carrés privées (ou carrés confessionnels) dans le cimetière ? Emplacements ?

10) Comment reconnaître les tombes d’origine indigènes/ non-indigènes. Quels sont marquages symboliques et identitaires permettant de les identifier ?

11) Emplacement des tombes d’origine indigènes : séparées ou mélangées avec les autres tombes ? 12) Nombre de tombes d’origine indigènes dans le cimetière ?

Organisation administrative du cimetière :

13) Qui gère le cimetière ? Assure la maintenance ? Le finance ? 14) A quelle unité administrative est-il rattaché ?

15) Nombre de personnes travaillant au sein du cimetière ? Quelles sont leurs fonctions ?

16) Y a-t-il des travailleurs d’origine indigènes ? Si oui, combien ? Quelle fonction occupent-ils ? 17) Les familles payent-elles des taxes pour l’entretien du cimetière ?

18) Comment acheter une parcelle ? Prix ? Conditions de vente et d’achat ? 19) Quelle relation entretenez-vous avec les familles des défunts ?

20) Devez-vous répondre à des attentes particulière/ Exigences de la part des familles ? Pratiques socioculturelles/ Activités au sein du cimetière :

21) Quels sont les horaires d’ouverture et de fermeture du cimetière ?

22) Fréquence des enterrements/ exhumations (cas guajiro) par semaine au sein du cimetière ? 23) Ce cimetière est-il destiné aux premiers ou seconds « velorio/enterrement » (cas guajiro) ? 24) Provenance des familles qui enterrent ?

25) Que deviennent les cercueils après les exhumations (cas guajiro) ? Que deviennent les emplacements ? Problèmes de salubrités ?

26) Les droits pour pratiquer les rituels funéraires sont-ils identiques entre les individus d’origine indigènes et non indigènes ?

27) Quelles sont les pratiques indigènes autorisées/ interdites les cimetières urbains ? (Veillées funèbres, repas, tirs à blanc, petits feux, installation de hamacs, sacrifices d’animaux, etc.)

28) L’ordonnance des cimetières de la ville prend-elle en compte la question des pratiques funéraires indigènes ? Quelle est leur place ?

29) Permanences et mutations des rituels funéraires indigènes au sein des cimetières urbains ? 30) Alliance matrimoniale entre indigènes/non-indigènes : enterrements ensembles/séparés ?

31) Orientation des tombes ? Croix ? Symboles particuliers (Santa Muerte/ Figure de la Catrina/ Rewe/

Chemamüll. Cas mixtèque et mapuche).

Questions plus personnelles :

32) Ressenti/ point de vue personnel concernant l’intégration/ la place des individus d’origine indigène dans la ville ?

Réalisation : C.V., 2013

119 Exemple de guide d’entretien destiné aux personnels de mairies/ représentants indigènes

Nom(s)/ Prénom(s) de la/des personne(s) interrogée(s) : …

Lieu/Adresse de l’enquête de terrain : … DATE : …

Emploi/ Fonction de la/des personne(s) interrogée(s) : … Clan indigène/ Groupe d’appartenance : …

Questions générales :

1) De quelle administration dépend le territoire indigène ? Territoire autonome/ autogéré ?

2) Organisation interne du territoire ancestral : régi sous les règles de l’Etat ? Système normatif indigène ? 3) Place du territoire ancestral dans l’Etat nation ? Délimitation ?

4) Raisons des migrations indigènes vers les villes ? Conséquences ? Fréquence des déplacements ? 5) Position des individus/groupes indigène face à la modernité ?

6) Conséquences des effets de la modernité sur leur mode de vie ? religion ? organisation sociale ? langue ancestrale ? Leurs rituels mortuaires ? Permanences et mutations ?

7) Moyens sont mis en place au sein des villes pour conserver la culture indigène ? La langue et les

7) Moyens sont mis en place au sein des villes pour conserver la culture indigène ? La langue et les