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1 Etre un internaute en Chine Des internautes jeunes, urbains, et éduqués

Dans le document Internet et politique en Chine (Page 80-105)

La croissance du nombre d'internautes chinois est exponentielle. Désormais plus d'un Chinois sur cinq est un internaute, ce qui représente 420 millions de personnes3 ayant un accès à Internet c'est à dire plus que les 239 millions d'internautes américains4 et, en fait, plus que l'intégralité de la population américaine. Cependant il y a aux Etats-Unis un taux de pénétration de près de 77% alors qu'il n'est que d'un peu plus de 31% pour la Chine. Cela situe le pays loin derrière des pays développés comme la Corée ou le Japon qui ont des taux de pénétration proches de 80%, mais dans la moyenne mondiale qui est de presque 29%5.

Ce taux de pénétration de l'usage d'Internet en Chine cache en fait d'importantes disparités géographiques et sociales. Au plan géographique tout d'abord, il y a une différence

2 FLICHY Patrice. L'imaginaire d'Internet, Paris: La Découverte, 2001.

3 Source CNNIC, Statistical Report on Internet Development in China, juillet 2010, p.12.

4 A la date du 30 juin 2010. Source http://www.internetworldstats.com/ 5 Le taux de pénétration pour la France est de 68,9% selon les mêmes sources.

marquante entre l'Internet dans le monde rural et dans le monde urbain. Les internautes classés comme "habitant en zones rurales" par le CNNIC ne représentent que 27,4% de l'ensemble des internautes chinois en juillet 2010, et la croissance semble moins rapide dans ces zones que dans les zones urbaines6. De même le sondage effectué dans sept villes chinoises par l'équipe de Guo Liang en 2007 révèle un taux de pénétration d'Internet supérieur à 50% dans six villes étudiées sur sept7. Cela signifie que les campagnes sont pour le moment beaucoup moins bien connectées que les villes, même si le taux de connexion y augmente tout de même. Elles le sont aussi différemment. Il est souvent beaucoup plus difficile de connecter individuellement des foyers ruraux à Internet, ce qui conduit les internautes ruraux à fréquenter plus souvent les cybercafés, alors que les connexions à haut débit individuelles sont presque devenues la norme dans les plus grandes villes. Les immeubles neufs sont systématiquement équipés de câblage compatible avec l'ADSL. Les internautes ruraux et les internautes urbains ne sont donc pas les mêmes. Ils ne disposent pas du même temps, ni des mêmes conditions matérielles pour faire usage des différents services proposés sur Internet. Il en résulte qu'Internet est avant tout un outil de communication urbain pour le moment, en dépit des efforts de développement qui peuvent être faits dans de nombreuses régions du pays. Si Internet est l'objet de disparités géographiques, il est aussi inégalement réparti dans les différents groupes de la population. Il semblerait que les hommes soient légèrement plus nombreux que les femmes sur la toile chinoise, soit 54,8%8. Deux ans plus tôt, le rapport de Guo Liang indiquait que dans son échantillon urbain, 73% des hommes interrogés étaient internautes, alors que seules 57.6% des femmes interrogées l'étaient.

Internet est donc un phénomène essentiellement urbain et plutôt masculin en Chine. C'est également l'apanage des plus jeunes générations. Plus de 80% des moins de 30 ans ont déjà été sur Internet selon le sondage de Guo Liang (pour les villes). Le même type de chiffres ressort du sondage national bien que le découpage des âges ait été fait différemment (figure 1). Ainsi, près de 71% des internautes ont moins de 30 ans selon le CNNIC. Les 20-30 ans, dont beaucoup sont étudiants, forment un gros contingent. Ce contingent évolue à mesure que

6 CNNIC, op.cit., p. 19.

7 GUO Liang. Surveying Internet usage and its impact in seven Chinese cities, Markle Foundation,

2007, p. 17.

les internautes vieillissent et le groupe des 30-39 ans tend à prendre une importance de plus en plus prépondérante d'année en année (19,6% en 2010).

Figure 1 Répartition des internautes chinois par âge. Source: CNNIC, p.17.

Sur la figure 2 sont indiqués les niveaux d'études des internautes interrogés par le CNNIC. Il ressort de ces statistiques que seuls 37% des internautes n'ont pas atteint le diplôme de fin d'études secondaires. 40% ont atteint ce diplôme, et 23% ont même effectué des études supérieures. Cela constitue une forte sur-représentation des diplômés de l'enseignement supérieur, qui ne formaient que 12% de la population totale en 20069. Envisageant la question dans l'autre sens, Guo Liang révèle également une forte corrélation entre le niveau d'études et l'utilisation d'Internet. Ainsi, dans son enquête, 90.5% des diplômés d'un Master sont des internautes, alors que c'est le cas de seulement 43% des personnes qui n'ont pas de diplôme.

9 UNESCO, Institut de statistique. Education counts. Benchmarking progress in 19 WEI countries,

World Education Indicators, 2007. Avec 2.4 millions de diplômés du supérieur en 2006, la Chine n'en

était pas moins le pays comptant le plus grand nombre de diplômés au monde selon l'Unesco. Par ailleurs, le taux d'admission du gaokao, l'examen qui sanctionne la fin des études secondaires et tient lieu de concours d'entrée dans le supérieur, a fortement augmenté ces dernières années. En 2008 il était de 23% d'une classe d'âge.

Figure 2 Niveaux de diplôme des internautes chinois. Source: CNNIC, p. 17.

Le niveau de diplôme montre une certaine inégalité sociale dans l'accès à Internet. Celle-ci est également visible dans le type d'activité professionnelle exercée par les internautes. La figure 3 montre que les individus exerçant des activités dirigeantes ou les "cols blancs" sont beaucoup plus souvent internautes que les autres. Il n'est donc pas étonnant que le niveau de revenus soit aussi discriminant, comme le montre la figure 4.

Il faut noter cependant que la comparaison de ces chiffres d'année en année révèle une évolution de la population des internautes chinois. La massification progressive de l'accès à Internet entraîne une augmentation régulière de la proportion des bas salaires ainsi que l'abaissement progressif du niveau d'études moyen des internautes. Si cette tendance n'a pas encore radicalement transformé le profil typique de l'internaute moyen, elle sera à prendre en compte de manière croissante dans les prochaines années.

Figure 3 Pourcentage d'internautes selon le type d'activité professionnelle. Source: GUO Liang. Surveying Internet usage and its impact in seven Chinese cities.

Figure 4 Pourcentage d'internautes selon le niveau de revenus. Source: GUO Liang. Surveying

Internet usage and its impact in seven Chinese cities.

Internet ne peut donc pas être considéré comme uniformément réparti dans la population chinoise. Il est peut-être facile d'y accéder depuis n'importe quel endroit de Chine grâce aux cybercafés, mais les utilisateurs les plus fréquents et les plus nombreux restent des jeunes de moins de 35 ans, plutôt des hommes, citadins, relativement éduqués et exerçant des activités de "cols blancs". Voilà donc le portrait "moyen" de l'internaute chinois, qui se livre, à en juger par les statistiques, à une pléthore d'activités en ligne.

Des services pléthoriques

Figure 5 Les usages les plus fréquents d'Internet

en Chine. Source: CNNIC

L'une des premières catégories d'usages d'Internet est l'accès à l'information en ligne. Cela comprend la consultation de sites d'actualité (souvent adossés à des journaux papier) ou à des portails généralistes qui relaient ces sources d'information, comme Sohu, Sina ou le portail QQ entre autres. Des formes plus spécifiques de recherche d'information peuvent se lire dans le fort usage des moteurs de recherche. On s'informe de plus en plus fréquemment en ligne sur tous les sujets de la vie quotidienne. Ces usages viennent compléter, voire concurrencer, la consultation d'informations dans les "médias traditionnels" sans la surpasser. La télévision reste la source principale d'informations pour ceux qui souhaitent suivre l'actualité.

Les chiffres sur les usages d'Internet témoignent également du fait que le divertissement est central dans les motivations des chinois pour se connecter à Internet. Le téléchargement de

musique et de films est massif, ce qui a fait le succès du principal moteur de recherche chinois, Baidu, qui propose cette fonctionnalité. Les Chinois lisent aussi beaucoup de livres en ligne. De plus les jeux vidéo représentent une très large proportion des usages d'Internet avec notamment le succès de jeux comme World of Warcraft. 70% des internautes chinois jouent en ligne10. Cet usage est particulièrement visible dans les cybercafés où les jeunes se retrouvent pour jouer les uns avec ou contre les autres, et en tous cas, les uns à côté des autres.

Les internautes chinois ne se contentent pas de consommer des divertissements et des contenus culturels. Ils sont également très vite devenus créateurs de contenus, que ce soit au travers des fils de discussion, des (micro)blogs ou de leurs avatars. Ils disposent d'outils d'expression extrêmement variés. Pensons simplement au partage de vidéo avec le site Tudou, qui rappelle très fortement le fonctionnement de Youtube. La vidéo a l'avantage de favoriser toutes les formes d'expression, comme par exemple la parodie, dont les "Back Dormitory Boys"11 sont devenus l'icône.

Une troisième tendance notable est le développement progressif du commerce en ligne ainsi que du commerce de consommateur à consommateur. Sur Taobao par exemple, les internautes sont invités à fonder des boutiques où ils revendent leurs effets, neufs ou d'occasion. Beaucoup s'organisent même pour acheter en groupe sur Internet. Les consommateurs s'expriment aussi sur les produits de consommation qu'ils y trouvent, avec par exemple la notation de services commerciaux. Sur Dianping, fondé en 2004, les internautes échangent des idées de sorties et des commentaires de restaurants par exemple.

Enfin le développement des réseaux sociaux est une dimension très importante de l'expérience du Net pour les internautes chinois. Les forums, ou Bulletin Board Systems, représentent de loin le service le plus ancien dans cette catégorie en Chine. Ils comptabilisaient en 2009 plus de 102 millions d'utilisateurs sur des plates-formes telles que Sina, Tianya ou Xici Hutong. Les forums ont d'abord été un moyen de s'informer au sein de communautés restreintes. Beaucoup ont été développés dans des universités12, et ils servaient

10 CNNIC. Statistical survey report on the Internet development in China, 2010, p. 38.

11 Voir leur vidéo: http://www.youtube.com/watch?v=UrwwdtO_SD4. Eux aussi ont l'honneur d'un

article sur Wikipedia. http://en.wikipedia.org/wiki/Back_Dorm_Boys. Consulté le 16/10/2010.

12 L'un des plus célèbres est celui de Tsinghua, http://smth.org/, qui a même les honneurs d'une entrée

au partage des informations sur le calendrier des examens tout autant qu'à la diffusion d'informations et de réflexions sur la société. La liberté de parole qui régnait au sein de ces forums universitaires en a fait des supports de publication très surveillés, voire interdits pour certains. Aujourd'hui, les grands portails qui hébergent les forums ont un statut bien différent. Tenus par de grandes sociétés commerciales et soumis à autorisation, ils concentrent des flux d'informations à la fois plus contrôlés et plus diversifiés. Leur popularité est néanmoins plus grande car ils s'adressent au grand public et non plus aux seuls étudiants des universités.

Peu de temps après les forums, sont apparues les messageries instantanées ICQ puis QQ qui rassemblent près de 304 millions d'utilisateurs13. QQ à lui seul réunit environ 80% des

utilisateurs de messageries instantanées en Chine. Compte tenu des changements de numéros de comptes QQ, et des inscriptions multiples, il existait en 2008 341 millions de comptes QQ activés, c'est à dire plus que d'internautes en Chine. Ciblé sur une clientèle jeune, avec un graphisme très inspiré des mangas japonais, il propose des avatars amusants, des pages de blogs, des éléments de décoration pour les espaces virtuels développés par les utilisateurs. QQ a même développé une monnaie virtuelle, destinée à l'échange de ces biens virtuels. La plate- forme peut également servir de site de rencontre grâce à son moteur de recherches et à la grande témérité de ses utilisateurs, dont beaucoup acceptent facilement les mises en relation spontanées. QQ combine ainsi plusieurs facettes de l'expression individuelle sur un mode extrêmement ludique.

Dans le début des années 2000, s'est progressivement développée la pratique du blog, rendue célèbre par des personnages marquants comme la sulfureuse Mu Zimei14 qui décrivait en ligne sa vie sexuelle. Il y aurait aujourd'hui plus de 100 millions de blogueurs actifs en Chine, un chiffre en rapide augmentation. Bien sûr ces chiffres sont difficiles à confirmer en raison du nombre de pages dormantes, mais ces usages sont tout de même pléthoriques et ils témoignent d'un engouement certain pour la tenue de pages personnelles, sous quelque forme que ce soit. Ce modèle évolue de jour en jour et se développe désormais sous la forme du "micro-blogging" qui permet de poster, phrase après phrase, de courtes informations sur ses

13 CNNIC, op. cit., p.34.

14 Voir son journal, adaptation de son blog, traduit en français. MU Zimei. Journal sexuel d'une jeune

activités, y compris depuis un téléphone mobile. Si Twitter et plusieurs sites chinois fonctionnant sur le même principe, comme Fanfou, ont été bloqués à cause de leur rôle dans la coordination de certains mouvement sociaux, l'utilisation de proxys permet d'y accéder malgré tout, et de nouveaux services similaires sont créés régulièrement, comme Zuosa, Taotao ou encore Weibo, le service de microblog du portail Sina (littéralement: microblog).

Tous ces services sont bien entendu l'occasion de bâtir des réseaux sociaux en ligne. Rapidement, des sites exclusivement dédiés à cette fonction se sont créés. Le Web a rapidement donné naissance à la copie conforme chinoise de Facebook, Xiaonei, réservé aux étudiants des plus grandes universités comme l'était ce service dans ses premiers temps. Xiaonei a par la suite été ouvert au plus grand nombre, et rebaptisé Renren. Il comptabilise aujourd'hui plus de 70 millions de membres15. D'autres services concurrents s'adressent à des

segments plus restreints de la population internaute, comme Kaixin001, ou 51.com16.

Il se dégage globalement de cet Internet chinois une impression pléthorique, foisonnante, dynamique, presque euphorique. Les modes se font et se défont, les sites attirent les internautes par millions, ce qui ne manque pas de fasciner de nombreux investisseurs. Au premier abord, l'Internet chinois est tout le contraire du portrait qui en est généralement tiré en Europe par les associations de défense de la liberté d'expression: un Web bloqué en permanence, où règne la peur de s'exprimer, où les contenus seraient inaccessibles et l'information bridée à chaque instant17. Bien au contraire, les utilisateurs d'Internet montrent souvent le plus grand enthousiasme pour cet outil dont ils disent souvent ne pas voir les limites. On s'y informe, on y joue, on y achète des biens, on y rencontre de nouveaux amis, on y discute avec son patron sur QQ…

15 MACMANUS Richard. China's top 3 social network sites, 04/03/2010, consulté le 22/10/2010 sur

http://www.readwriteweb.com/archives/china_top_3_social_network_sites.php

16 Au moment où l'enquête par entretiens a été menée, en 2006 et 2007, le micro-blogging et les sites

de réseaux sociaux existaient déjà, mais n'étaient pas encore aussi développés qu'aujourd'hui. A ce moment-là, les messageries instantanées, blogs et autres partages de vidéos en ligne battaient leur plein.

17 Cela ne signifie pas que ces aspects n'existent pas, bien au contraire, mais il faut souligner qu'ils ne

sont pas perceptibles au premier abord pour qui aurait une utilisation des plus banales des différents services disponibles.

Ce résumé des utilisations d'Internet en Chine gomme quelque peu artificiellement la grande diversité des internautes. Il ne faut certes pas ignorer l'existence d'un grand nombre de cas qui ne correspondent pas à ce portrait de l'internaute moyen, surtout en ce qui concerne les usages ruraux. Tous les utilisateurs ne fréquentent pas l'ensemble des sites mentionnés, et beaucoup fréquentent des sites trop petits pour être visibles dans les statistiques. Jack Qiu, en particulier, a montré dans une étude détaillée que les ouvriers migrants ou encore les ruraux ont des usages très spécifiques du Net et du téléphone mobile. Cela leur permet de répondre à des besoins qui leur sont propres, en particulier dans des situations de mobilité ou d'éloignement très contraignantes. Les technologies de l'information deviennent ainsi de véritables ressources pour des catégories entières de la population (y compris pour défendre leurs droits). Cependant Qiu remarque que ces usages très spécifiques, qui se démarquent de ceux des internautes urbains, contribuent à stigmatiser ces catégories, et en tous cas les laissent quelque peu à l'écart d'une certaine culture dominante qui caractérise les espaces les plus fréquentés du Web18.

En effet, les pratiques des internautes en ligne, même les plus banales, ne sont pas si anodines qu'on pourrait l'imaginer. Elles sont le reflet de "styles de vie" adoptés, et parfois revendiqués par les internautes. S'informer, consommer, s'exprimer en ligne sont autant d'actions quotidiennes qui illustrent et mettent en actes des identités et des valeurs spécifiques.

2 - Internet, l'attribut d'une génération "moderne"

Urbain, éduqué, jeune: l'internaute chinois moyen semble incarner parfaitement une certaine image de la "classe moyenne", cette promesse d'une société moderne qui est devenue une référence dans le discours officiel, mais aussi dans la publicité et qui est relayée de diverses manières dans l'imaginaire de bon nombre de citoyens. Or, si les internautes semblent indistinctement appartenir à la classe moyenne par leur profil démographique, ils lui appartiennent bien plus nettement par le fait même d'être "connectés". En effet il se trouve que les nouvelles technologies sont au cœur des discours ambiants (gouvernemental, publicitaire, populaire) sur l'ascension sociale et la modernité en Chine. Internet, de même que

18 QIU Jack. Working-class network society. Communication technology and the information have-less

le téléphone mobile, fait partie de ces technologies "grand public" qu'il est indispensable de maîtriser. Pour être moderne, il faut être "branché".

Tout d'abord Internet fait partie des priorités gouvernementales dans la politique de modernisation du pays. En effet l'accès au réseau transforme les industries, améliore les systèmes d'information, et, en somme, il est source de croissance19. Internet est même devenu un outil de mesure de la modernisation du pays pour les autorités, comme en témoigne un article du China Daily en 2001.

Le degré de développement des technologies de l'information est devenu un critère important dans la mesure du niveau de développement d'un pays et de sa puissance nationale en général.20

Le discours officiel sur la question ne laisse aucun doute. Au-delà du seul réseau, les internautes eux-mêmes sont présentés dans la presse officielle comme le fer de lance du développement économique et de la modernité. A ce titre, son développement rapide est une fierté nationale.

Le fait de surfer en ligne est devenu indispensable à la vie quotidienne de Lu Li, 23 ans, qui travaille dans une entreprise étrangère à Shanghai dans l'Est de la Chine, depuis qu'elle a eu son premier accès à Internet il y a sept ans. "Cela a ouvert un nouveau chapitre de ma vie", dit-elle, ajoutant qu'elle peut difficilement imaginer vivre sans Internet. Lu fait partie des gens de cette nouvelle génération qui émerge dans le pays depuis une dizaine d'années, qui apprennent, se distraient et font leurs achats en ligne.21

En quelques lignes, tous les éléments sont présentés. Le personnage central est emblématique. En tant que salariée d'une entreprise étrangère, dans la ville la plus développée de Chine, Lu Li représente un modèle de réussite. Elle ne serait pas un cas exceptionnel à en

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