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Niumi Bas Saloum continental Fogny Boulouf Kassa

Figure 46 : Transect dans le domaine soudanien littoral – Localisation (trait rouge)

Fond de carte : changements dans l’occupation du sol (1970 - 2000) –

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C’est finalement en considérant l’étude la plus récente que je commencerai la synthèse de ces travaux de phytoclimatologie d’échelle régionale. Ce chapitre prend appui sur un projet d’article (ANDRIEU, ALEXANDRE, GODRON) qui reprend une partie du travail effectué par Julien ANDRIEU pour sa thèse (soutenue en décembre 2008 en quasi-simultanéité avec cette HDR). Des traitements statistiques ont été effectués par Michel GODRON sur le jeu de données obtenu le long d’un transect nord-sud et il a bien voulu participer à son interprétation. L’idée ici, comme dans les chapitres suivants, n’est pas d’abord de présenter les résultats (encore qu’il faille bien en évoquer les principaux) mais de discuter la pertinence et la signification de la structure spatiale obtenue.

Sur ce plan, le Soudan littoral pose des questions passionnantes auxquelles l’expérience (de taille pour l’instant réduite) évoquée ci-dessous ne peut répondre que de façon partielle. Du moins les premiers résultats obtenus donnent-ils envie de prolonger l’approche. Au départ, le dispositif régional apparaît simple du point de vue topographique avec peu de relief et de faibles altitudes ; simplicité également dans l’opposition nette entre deux biomes, deux types d’écosystèmes, si l’on préfère, car les biocénoses contrastées correspondent bien à deux milieux nettement différenciés : les mangroves qui occupent une grande partie des vasières soumises aux battements de la marée, les savanes et forêts claires qui constituent le paysage végétal sur « terre ferme ». Il est au moins ici une discontinuité nette qui sépare ces deux domaines intrazonaux : de part et d’autre de cette limite, deux végétations qui n’ont guère de points communs. La simplicité se retrouve, au moins en première instance, avec le climat, puisque la région dans son ensemble est soumise à la même alternance entre une saison sèche et une saison humide, la durée respective de l’une et l’autre variant assez régulièrement du nord au sud. Tout apparaît donc en place pour pouvoir mesurer au plus juste la manière dont la végétation envisagée dans sa composition floristique s’ajuste au climat et à sa variation spatiale graduelle. Deux éléments fondamentaux viennent toutefois troubler l’expérience :

- La fraction ligneuse de la flore qui, conformément à la justification donnée dans le chapitre 6, a été privilégiée est, ici plus qu’ailleurs, dépendante des sociétés rurales ; les paysages végétaux explorés sont presque tous agro-forestiers, agro-foresterie dans laquelle les arbres et les arbustes jouent toujours un rôle majeur, si ce n’est central. Dès lors, jusqu’à quel point la végétation observée à l’échelle régionale est-elle le produit du facteur climatique ?

- Si l’alternance de deux saisons en lien avec ce qu’il est aujourd’hui convenu d’appeler la mousson ouest-africaine n’est pas remise en cause, la variabilité interannuelle du phénomène est grande, déterminant des périodes où la pluviosité fléchit nettement (1965- 1995) et des périodes où elle reprend (ce qui a été le cas au cours de la décennie qui vient de s’écouler, NICHOLSON, 2005) : dans quelle mesure et avec quelle vitesse la végétation répond-

elle à cette évolution dans le temps ?

La thèse de Julien ANDRIEU, effectuée sous la direction de Catherine MERING et à laquelle j’ai été étroitement associé, est consacrée à la question de la dégradation des paysages végétaux au cours des trente dernières années sur la bande littorale de l’Afrique de l’Ouest, entre delta du Sine- Saloum et rio Gêba, dans la partie septentrionale des Rivières du Sud (CORMIER-SALEM éd., 1994, 1999), ensemble complexe de deltas et de rias envasées, bordées par la mangrove et séparées par des interfluves de terre ferme, qui s’étend du Sénégal à la Sierra Léone. Le mot « question » doit être ici entendu au sens fort dans la mesure où sont en général présentés comme dégradation des phénomènes multiples et des évolutions contradictoires. L’interrogation porte également sur l’état auquel on se réfère ; il varie grandement suivant les auteurs : pour dire les choses de façon parlante, on oscille entre la référence à un hypothétique état de nature et celle, quelque peu mythique, à un temps de l’histoire où il y eut une Afrique heureuse. Le point de vue adopté par Julien ANDRIEU a été de placer l’état de référence au début des années 2000, moment où un jeu de données de

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télédétection cohérent était disponible118 et où le travail de terrain a été effectué119, puis de remonter le temps pour tenter de saisir ce qui avait changé. Pour l’analyse d’images, cela conduit à voir les évolutions sur une vingtaine d’années (fin des années 1970). Le fond de carte présenté dans la figure 46 repose sur la carte obtenue qui sera analysée dans la troisième partie. N’en retenons pour l’instant que le contexte général d’importantes transformations affectant le couvert végétal.

Le cœur du travail a porté sur l’analyse d’images de télédétection. Leur étude diachronique a permis d’établir des séquences d’évolution du couvert végétal au cours des trente dernières années : un échantillon de placettes a été étudié pour reconstituer les processus à l’œuvre derrière chaque type de cinématique. Un des résultats marquants est que ces processus se différencient à l’échelle des territoires villageois, ce qui repose sur l’observation minutieuse des changements intervenus dans l’occupation du sol et sur une enquête auprès de villages identifiés comme pouvant servir à élaborer des types de dynamique paysagère. A l’échelle de l’ensemble régional, Julien ANDRIEU a cherché à utiliser les indications données par la fraction ligneuse de la flore pour préciser la transition phytoclimatique qui se produit entre le delta du Sine et du Saloum et le nord de la Guinée-Bissau. Cette dition correspond en effet à une strate de variation climatique le long de laquelle la saison pluvieuse s’allonge peu à peu, passant ainsi du bioclimat sahélien au bioclimat guinéen. C’est au fond cette longue transition qui donne son unité au domaine soudanien qui n’est nulle part homogène sinon dans la « vitesse » assez régulière de la variation climatique. L’idée est ensuite de voir si des indices signalant des changements, transformation ou translation, ont pu affecter cette structure spatiale à l’échelle de quelques décennies, en lien en particulier avec la forte baisse de la pluviosité enregistrée durant la période 1968-1994.

7.1 – Les indications espérées de la flore ligneuse sur la forme et la signification de la transition phytoclimatique

7.1.1- La coïncidence spatiale supposée de la végétation et du climat

Le sahélien, le soudanien, le guinéen : les catégories bioclimatiques établies de longue date (CHEVALIER, 1900, TROCHAIN, 1940, AUBREVILLE, 1950, WHITE, 1986, ARBONNIER, 2002) en Afrique de l’Ouest méritent un réexamen. Si la description s’est affinée, elle n’a, de fait guère varié depuis qu’Auguste CHEVALIER en a posé les bases en 1900 dans une logique inspirée par le Projet de

nomenclature phytogéographique exposé la même année par FLAHAULT (cf. chapitre 4) : « En allant du nord au sud, on observe :

1e - La zone sahélienne caractérisée par quelques espèces sahariennes et des espèces ligneuses peu nombreuses, de taille souvent réduite et ne formant que des taillis très peu épais. Le sol est presque partout sablonneux.

2e - La zone soudanienne, la plus vaste de toutes, constituée en grande partie par des plateaux de latérite presque nus en saison sèche et qui deviennent en hivernage (de juin à novembre) d’épaisses prairies ou des savanes formées de hautes graminées et de nombreuses légumineuses. Les arbres sont d’espèces très variées et souvent de belle taille. Ils ne forment jamais de forêts impénétrables ou même épaisses. Ils sont rarement enlacés de lianes.

3° - La zone guinéenne, constituée à proximité de la mer par des terrains plats et marécageux, souvent auprès de larges estuaires saumâtres bordés de palétuviers. Dans l’intérieur, le pays est souvent montagneux et couvert de rivières ou de ruisseaux à courant assez rapide. Les régions basses et les vallées sont généralement constituées de hautes forêts compactes ou même impénétrables lorsque les arbres sont enlacés de lianes. Il y existe également de grandes clairières, couvertes de hautes graminées, de rizières, de champs de mil. […] Les cours d’eau sont souvent bordés d’un épais fouillis de végétaux, parmi lesquels les bambous, les Elaeis, les Raphias. »

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La difficulté étant d’avoir le couvert végétal à peu près au même moment de son cycle végétatif sur l’ensemble des images, ce qui a amené à privilégier la saison plutôt que l’année.

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Ces zones dont on voit bien qu’elles correspondent avant tout à des types paysagers sont ensuite subdivisées en domaines. Pour le Soudan littoral, CHEVALIER en reconnaît deux : la province

littorale, comprise entre le fleuve Sénégal et le fleuve Gambie, province qui recouvrirait aujourd’hui une grande hétérogénéité et la province de Casamance dont l’auteur signale que « sa flore est déjà celle des pays du Rivières du Sud. Comme tout découpage de l’espace géographique (cf. 1ère partie), celle-ci impose une vision discrétisée de la réalité qui cadre mal avec la progressivité des changements, progressivité que l’absence de relief marqué renforce sur l’Afrique de l’Ouest littorale. D’une certaine manière, la reconnaissance de domaines intermédiaires – le sahélo-soudanien, le soudano-guinéen – ne supprime pas la difficulté et risque même d'augmenter les risques d'ambiguïté. TROCHAIN (1940) subdivise ainsi le domaine soudanien (il ne parle plus de zone) en un secteur soudano-sahélien (au nord du pays sérère) et un secteur soudano-guinéen plus au sud (fig. 46). Au début des années 1950, AUBREVILLE définissait, lui aussi, un secteur soudano-guinéen :

« Du point de vue biogéographique et floristique, la séparation d’une flore forestière soudano-guinéenne est parfaitement naturelle. C’est la flore forestière de territoires phytogéographiquement, floristiquement, biologiquement, climatologiquement et écologiquement bien définis, qui constituent une bande de régions sèches et demi-sèches qui, parallèlement à l’équateur, et comprise entre le Sahara et la foret dense humide du type équatorial, traverse toute l’Afrique tropicale boréale depuis l’Océan Atlantique jusqu’à la Mer Rouge et l’Océan Indien. »

« Séparation … parfaitement naturelle » ? Voire : les entités climatiques qui sont censées déterminer la végétation sont en fait déduites des paysages végétaux, lesquels sont loin d’être aussi simples à distinguer sur le terrain que dans les représentations schématiques qui nous sont données (cf. chapitre 2). Or, bien plus qu’à la reconnaissance d’entités spatiales clairement délimitées, les champs climatiques de l’Afrique de l’Ouest se prêtent à l’illustration de la notion de gradient120. La réduction simultanée de la durée de la saison des pluies et du volume des précipitations lorsque l’on se dirige du sud vers le nord est liée à une dynamique de l’atmosphère maintenant bien connue sous le nom de mousson ouest-africaine (SULTAN, 2002). Il convient d’en garder à l’esprit le principe pour

en comprendre la variabilité interannuelle et en envisager les conséquences biologiques.

Un climat est dit climat de mousson dès lors qu’il y a alternance de deux saisons121 et que cette alternance est liée à l’inversion saisonnière de la dynamique atmosphérique sur une masse continentale faisant face à une masse. Le mot mousson, venu de l’arabe mawsim, signifie évènement saisonnier, ce qui traduit assez bien le moment souvent brusque où le basculement intervient. En revanche, le mot arabe évoque plutôt une date précise de l’année, comme une fête, ce qui n’est justement pas le cas avec la mousson comme phénomène climatique. Si elle n’est pas sans conséquence sur les températures, la mousson détermine surtout le régime des pluies (fig. 47). Si reconnaissance de régions climatiques il doit y avoir en Afrique de l’Ouest, elle repose essentiellement sur la différence entre le régime bimodal des latitudes guinéennes marqué par deux saisons humides, au printemps et en automne, et le régime de mousson qui rythme aux latitudes soudaniennes et sahéliennes l’alternance entre un hiver sec et un été pluvieux (appelé hivernage en Afrique francophone). Cette distinction ne correspond pas à la géographie de la végétation : ainsi la végétation dite guinéenne est-elle en place bien plus au nord que le régime bimodal décrit ci-dessus. Les secteurs étudiés se trouvent tout entier dans le climat soudanien et sahélien de mousson, lequel varie graduellement sur un axe méridien.

En Afrique de l’Ouest (fig. 47), le régime de mousson dépend de la position de la convergence intertropicale qui détermine une zone d’air humide et instable là où viennent se rencontrer les alizés des deux hémisphères (ZCIT). Cette position varie en latitude en relation avec le balancement saisonnier lié à l’inclinaison de l’axe des pôles par rapport au plan de l’écliptique. Si le moment où se

120 Nous exploitons d’ailleurs chaque année cet avantage pédagogique avec un exercice sur les bilans hydriques proposé en année de L2. 121

Il faut rappeler que le mot mousson, venu de l’arabe mawsim, signifiant évènement saisonnier, ce qui traduit assez bien le moment souvent brusque où le basculement intervient. En revanche, le mot arabe évoque une date précise de l’année, comme une fête, ce qui n’est justement pas le cas avec la mousson comme phénomène climatique.

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déclenche la saison des pluies lié au passage du front inter-tropical est important, Benjamin SULTAN

(2002) a montré que le déplacement de la ZCIT qui marque l’installation du régime de mousson est déterminant ; il se traduit par un saut en latitude très brutal depuis une position autour de 5° de latitude nord en mai et juin vers une position qui se stabilise autour de 10° de latitude nord en juillet et août. Il montre également que l’activité de la mousson est variable au cours de la saison entre des séquences pluvieuses et des séquences sèches. C’est en fonction de la variabilité de ces paramètres que les mesures principales de la variabilité interannuelle – la durée de la saison des pluies, le total et l’intensité des précipitations – se trouvent modulées.

Figure 47 : Le principe de la mousson ouest africaine (Source : Atlas de l’intégration régionale en Afrique de l’Ouest, CEDEAO

- CSAO/OCDE, 2006)

La correspondance climat-végétation sera donc d’autant plus difficile à établir que le climat est, ici moins qu’ailleurs, une donnée stable. Moins qu’ailleurs également, il sera possible de s’appuyer sur les paysages.

7.1.2 – L’apparente confusion du paysage

J’aurai l’occasion de revenir dans la troisième partie (chapitres 14 et 15) sur les dynamiques à l’œuvre dans les paysages agricoles et forestiers de la bande littorale ouest-africaine. Je voudrais simplement rappeler ici combien ils sont difficiles à mettre en relation de façon précise avec le climat ; le raisonnement phytoclimatique ne devient possible que si l’on prend en compte une fraction significative de la composition floristique. C’est d’autant plus vrai que le paysage est ici propice au contresens. D’un ordonnancement très différent des paysages ruraux européens où, depuis l’époque antique, le partage spatial est net entre terres cultivées (ager), parcours pour le bétail (saltus) et espace forestier (silva), le paysage ouest-africain donne une impression désordonnée qui laisse souvent une fausse idée de naturalité. Or les mots de savanes ou de forêts ne doivent pas tromper : le paysage est presque partout agro-forestier, très construit, sans être tracé au cordeau, autour de l’utilisation de la ressource agricole et de celle que constituent la plupart des espèces ligneuses. Cependant, les systèmes ruraux sont, dans le détail très variés du nord au sud, comme nous le verrons dans la 3e partie. L’interprétation des paysages en termes phytoclimatiques n’en est que plus difficile.

Du point de vue physionomique, la végétation de la bande littorale ouest-africaine soudanienne peut, en 1ère instance, sembler assez homogène en fonction de l’alternance de la mangrove qui occupe les vasières des estuaires et des savanes et agro-forêts qui constituent les paysages de terre ferme. En s’en tenant à la terre ferme, si on considère les deux extrémités du transect, le paysage végétal apparaît, au final, fort contrasté, les contrastes étant largement amplifiés par des systèmes ruraux radicalement divergents dans leur organisation, leurs productions et leur

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finalité. Le paysage du Bas Saloum (fig. 48), dominé par les champs d’arachides et une savane-parc très ouverte à Baobab, fait place à un paysage où les champs d’arachides sont des parcelles bien délimitées au sein de savanes forestières. Les agro-forêts de palmiers prennent une place de plus en plus importante dans le Fogny gambien et casamançais et finissent par côtoyer dans le Kassa quelques faciès forestiers spontanés. Passée la frontière de la Guinée-Bissau, le paysage agro- forestier est marqué par le passage régulier des brûlis défrichant les sous-bois de la palmeraie (fig. 49). La conversion massive de ces champs aux plantations d’Anacardier appauvrit grandement la diversité végétale.

La variation régionale des paysages végétaux n’est vraiment bien dessinée que sur les cartes et, si les deux termes, septentrional et méridional, sont aisément identifiables, les intermédiaires sont plus difficiles à discerner et les limites d’autant plus difficiles à tracer que le couvert végétal est largement transformé par les usages des sociétés locales (fréquence et nature des brûlis, développement des palmeraies), par le développement de productions agricoles nouvelles ou qui l’ont été (arachide, anacardier), voire par diverses mesures de protection (forêts classées, aires naturelles protégées). D’autre part, les variations locales du milieu de vie des végétaux ne sont pas à négliger : variabilité édaphique sensible notamment au niveau des bas-fonds, variabilité micro- climatique liée à la proximité plus ou moins grande du littoral ou des fleuves, …

C’est pourquoi l’étude présentée ci-dessous se concentre sur le lien entre la géographie de la flore et le climat de sorte à aborder la question de la réponse de la végétation au climat et à ses fluctuations. La géographie actuelle de la flore ligneuse est ainsi esquissée et mise en relation avec les facteurs qui l’organisent : climat, sols et activités humaines. L’analyse d’un transect botanique effectué depuis le Saloum jusqu’à la frontière bissau-guinéenne permettent de discuter la définition du domaine soudanien et de ses éventuelles subdivisions.

Dans le mémoire accompagnant la carte de végétation de l’Afrique publiée par l’UNESCO, WHITE (1986) avait mis l’accent sur la mise en place et le déplacement sur le temps long des structures biogéographiques et floristiques (cf. chapitre 2 ; fig. 20 p. 76), en donnant la primeur aux

Figure 48 : Nord du transect. Région du Bas-Saloum – Savane-

parc à Baobab et culture d’arachide. Palmarin, Sénégal.

(Photographie : Denis TURPIN, 1986)

Le Baobab (Adansonia digitata L.), arbre dominant et emblématique de ce paysage, manifeste, comme d’autres genres de la famille des Bombacacées, une adaptation aux climats tropicaux à longue saison sèche d’autant plus spectaculaire qu’elle est bien visible. Son tronc très volumineux est constitué d’une forte proportion de tissus parenchymateux gorgés d’eau, parcourus par des canaux, des cellules à mucilage ; on estime qu’un individu de belle taille comme celui de cette photographie peut emmagasiner 120 000 litres d’eau.

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données chorologiques et en reconnaissant un « centre d’endémisme régional soudanien ». Au nord de celui-ci, la « zone de transition régionale du Sahel », au sud, la « zone de transition guinéo- congolaise / soudanienne ». En nous inspirant de son étude, nous nous posons la question des modalités selon lesquelles ces ensembles floristiques, ces phytochories pour reprendre le terme forgé par WHITE, se différencient dans l’espace.

7.1.3 – Mangrove et terre ferme

(a)- L’homogénéité floristique de la mangrove

L’étude du contenu botanique de la végétation ligneuse est à envisager de façon différente suivant que l’on se situe dans les vasières à mangrove ou sur la terre ferme. D’une richesse