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eSpaceS de peuplement et aménagement du teRRitoiRe

Dans le document Bassins d’eau et espace agricole (Page 180-184)

mouvementS migRatoiReS, malnutRition et hygiène

2.4. eSpaceS de peuplement et aménagement du teRRitoiRe

2.4.1. l’empReinte de l’adminiStRation coloniale

À la fin du xixe siècle furent adoptées deux séries de mesures relatives à l’aménagement de l’espace congolais, portant sur l’organisation administrative et le régime foncier. Suivra, à la fin de la Première Guerre mondiale, la création d’un second type d’unité foncière, celui des centres commerciaux.

Selon de Saint Moulin :

« À partir de 1922, ce seront, avec les circons-criptions urbaines, les seuls points où l’installation des commerçants européens sera habituellement autorisée […] À partir de 1933 environ, on crée, en outre, des centres de négoce qui, à la différence des précédents, étaient installés sur des terres indi-gènes et où ne pouvaient en principe résider que des Africains gérant des magasins dépendant de commerçants installés dans les centres commer-ciaux » (de Saint Moulin 2010 : 28).

La structuration coloniale de l’espace congolais s’inscrit donc dans le cadre juridique défini par le colonisateur. Sans ignorer certains centres de création récente, elle s’est néanmoins le plus

souvent développée sur un substrat ancien, lié à l’existence de courants d’échanges antérieurs. Il est en effet établi que le réseau de pénétration des Européens s’est calqué sur les voies naturelles déjà largement fréquentées avant leur arrivée. Selon de Saint Moulin :

« […] de nombreux points choisis pour contrô-ler l’espace au temps colonial avaient une valeur stratégique perçue et exploitée à l’époque précé-dente. [...] On peut dès lors conclure que le réseau des premières circonscriptions urbaines n’est pas, dans l’ensemble, une innovation coloniale, mais qu’il réorganise plutôt, au profit des pouvoirs colo-niaux, les réseaux socio-économiques antérieurs » (de Saint Moulin 2010 : 31).

La création des premiers postes à Dongo, Libenge et Zongo répond à cette logique : elle manifeste l’étroite dépendance à l’égard des voies fluviales, qui conditionne l’éclosion et le développement des centres. Schématiquement, le réseau urbain initial s’est d’abord implanté le long de l’Ubangi et de son principal affluent dans le district, la Lua.

Les agglomérations se constituèrent, selon les cas, autour des ports (Mogalo, Akula, Dongo, Batanga, Boto, Zongo), des camps militaires (Kota-Koli), des missions, des centres scolaires ou hospitaliers (Tandala, Karawa, Kala, Bau), des plantations (Bozene, Songo, Boto, Gwaka), des centres de recherche (Boketa), des centres commerciaux (Kuma, Longonzia, Motenge Mboma, Bominenge, Boyazala), etc.

À la faveur du développement des routes, l’axe Gemena–Karawa–Businga s’érigea, à terme, en véritable courroie de transmission de l’influx commercial en provenance de Matadi : la nouvelle voie prit le pas sur le tracé Mogalo (sur la Lua)–

Batanga (cité de Libenge), qui avait précédemment profité au développement de Libenge (voir plus bas).

Ce nouvel axe pour l’écoulement des productions agricoles a suscité la vive croissance d’un nouveau centre, Gemena, dont les activités autant que la démographie gonfleront très rapidement :

« La population du CEC de Libenge, chef-lieu de district jusqu’en 1933, terminus de naviga-tion sur l’Ubangi, a connu une expansion rapide au lendemain de sa création jusqu’en 1937 et de en atteste l’exemple des populations ngombe. Le

cas des Gens d’eau, suggère plutôt que la santé démographique pourrait découler de pratiques liées au système social en vigueur au sein des mais au moment du recensement démographique de 1956-1957, elle apparaissait solidement ancrée dans la tradition des Gens d’eau, alors qu’au contraire, les Ngbaka étaient de longue date majoritairement monogames, privilégiant l’esprit familial et la stabilité conjugale. Ces dispositions maritales se doublaient de la proscription des rapports sexuels préconjugaux :

« Les Ngwaka sont réputés pour la sévérité de leurs mœurs ; les rapports sexuels, surtout avant la circoncision, qui a lieu vers l’âge de la puberté, sont rudement réprimés162 » (Romaniuk 1957 : 317-318)

La situation est sensiblement différente chez les Gens d’eau. La polygamie, qui ne peut être un facteur significatif à elle seule, se conjuguerait, selon Huysecom-Wolter :

«  […] (à une) détérioration des mœurs sexuelles et conjugales et [à l’] exploitation organi-sée de la polygamie [...]. Une véritable organisation vassalique existe chez ces peuples où les femmes sont réparties entre un certain nombre de grands polygames. Ces grands polygames concèdent aux autres hommes l’“usufruit” de leurs femmes (mais pas la propriété) moyennant un cens en nature (vin de palme) ou des corvées (travaux sur les planta-tions du propriétaire). Comme ce nombre élevé de femmes constitue une main-d’œuvre agricole importante, et que les enfants demeurent toujours la propriété du polygame, on conçoit l’intérêt

éco-162 On a pu dire en son temps de ce peuple que : « La femme Bwaka est la femme d’un seul homme : son mari » (Leyder 1933 : 109-127, cité par Huysecom-Wolter 1964 : 29).

nomique de ce curieux système féodo-vassalique.

Les maladies vénériennes, chez ces peuples, pren-draient des proportions effrayantes » (Huysecom-Wolter 1964 : 29).

Ainsi donc, les structures sociales des Gens d’eau, seuls dénominateurs communs de ces peuples des marais, auraient alimenté la dénatalité en se faisant les vecteurs d’agents pathogènes potentiellement stérilisants. Parmi ceux-ci, la syphilis, les gonococcies et les blennorragies trouvent, dans le bassin de l’Oubangui-Chari, des conditions favorables à leur propagation (Fenet-Rieutord 1986 : 243-249). Les deux premières se sont conjointement diffusées depuis la fin du

xixe siècle, le long du bassin.

La syphilis, installée en certaines régions d’Afrique subsaharienne dès le xvie siècle, atteignit à la fin du xixe siècle les territoires riverains de l’actuel district, sans doute en remontant le Congo et ses affluents, à partir de son embouchure jusqu’à Bangassou (République centrafricaine). Sa pénétration au sein des populations locales, en ce compris et surtout les populations à forte mobilité conjugale, fut favorisée par l’accélération des échanges, l’intensification de l’usage des voies fluviales et l’expansion des migrations suscitées par la colonisation européenne, particulièrement les mouvements de troupes. Elle fut signalée pour la première fois à Bangui en 1897, à la même époque que les premiers cas de blennorragies (Fenet-Rieutord 1986 : 244) ; à l’image de la colonie dans son ensemble, elle se diffusa au cours des décennies suivantes parmi les Gens d’eau, dont les mœurs jugées volages furent rapidement incriminées comme agent vectoriel (Burssens 1958 : 16-17). Le phénomène s’amplifia dans les années 1920 et 1930 et atteignit souvent de fortes proportions (plus de la moitié de la population en maints endroits), avec des conséquences parfois tangibles sur la démographie :

« Avortements, stérilité, forte mortalité infantile sont le lot des parents syphilitiques, blennorragiques, non traités » (Fenet-Rieutord 1986 : 245). Ces maladies trouvaient, dans les sites de concentration humaine qui se développaient alors, un milieu particulièrement favorable à leur expansion : centres urbains, postes, gîtes d’étapes, villages le long des routes. Au lendemain de la

Ailleurs, le secteur privé lucratif imprima sa patte. Le colonat érigea des infrastructures, tant pour ses cadres européens que pour les ouvriers africains, comme à Gwaka, à Gemena, à Mokusi, à Djiba, à Boto, etc. Les unités d’exploitation du coton et la plantation du colon Pollet fixèrent, par exemple, une abondante main-d’œuvre du côté de Gemena. Le commerce florissant du coton a également suscité le développement des centres commerciaux et des marchés, qui servirent de support à l’établissement de petits commerces tenus par des indépendants européens, grecs ou – surtout – portugais. Dès les années 1930 ainsi, les établissements commerciaux se multiplièrent dans le territoire de Gemena, tandis qu’apparurent en territoires de Libenge et de Zongo les centres de Libenge, Motenge-Boma, Yembongo, Bosongo, Bubu, Kamba, Bendre, Zongo et Galaba (Konga Egbabe Lithobo 1973-1974 : 128-129)164. La tendance se poursuivit globalement, dans l’ancien district de l’Ubangi, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale :

« L’accroissement de la production, entraînant l’augmentation de pouvoir d’achat de l’Africain ain-si que l’extenain-sion et l’amélioration des moyens de transport, avaient favorisé l’installation des centres commerciaux [jusqu’en 1955]  » (Tshund’Olela-Epanya 1971-1972 : 138).

En 1953, l’Administration recensait en moyenne un centre pour 118,9 km2 dans l’ancien district de l’Ubangi165. Le territoire de Budjala en comptait 32 en 1954, contre 26 neuf ans plus tôt. Sur la même période, le nombre de centres dans les territoires de Bomboma (Kungu), Gemena et Libenge s’est accru, respectivement de 13 à 19 centres, de 19 à 30 centres et de 6 à 18 centres (Tshund’Olela-Epanya 1971-1972 : 135-136).

164 Notons que parallèlement, l’Administration coloniale déportera une partie de la population ngbaka de Gemena (jusqu’à y compris Karawa et Bosobolo), en vue de procurer une main-d’œuvre bon marché pour les plantations de Mokaria, de Binga ou de Bosondjo, dans la Mongala.

165 Par point de comparaison, les districts de l’Équateur et de la Tshuapa en comptaient, respectivement : 1 pour 254,4 km2 et 1 pour 226,2 km2.

2.4.3. la ReStRuctuRation deS eSpaceS de vie et l’uRbaniSation

Le rayonnement des stations missionnaires, les migrations économiques occasionnées par le paiement de l’impôt et la restructuration des canaux d’échanges, la multiplication des centres commerciaux et surtout le déplacement des villages, sous la colonisation, ont engendré une reformulation des espaces de peuplement humain dans le Sud-Ubangi encore perceptible aujourd’hui. Quiconque survole la région est frappé par l’alignement des villages le long des principales voies de communication. Cette situation est directement imputable à l’occupation belge. Les points focaux de l’urbanisation qui se dessinent donc dans le Congo colonial ne subiront pas de grand bouleversement après l’indépendance.

Sur le demi-siècle écoulé, la population dans les villes et centres urbains a été multipliée par 12 (tableau 18.8). Aux centres initiaux de Gemena et de Libenge, se sont ajouté ultérieurement la ville de Zongo et les centres de Budjala et Kungu.

L’urbanisation demeure toutefois un phénomène marginal, seul un peu moins de 11 % de la population résidant en 2010 dans les centres. Par comparaison, les provinces les plus urbanisées (Kinshasa, Katanga) présentent un taux de 42 %. La croissance la plus forte aurait été enregistrée entre 1970 et 1975, mais celle-ci s’explique en partie par l’inclusion de nouveaux centres dans la statistique ; si l’on ne tient pas compte de ceux-ci, on constate en fait un fléchissement du taux de croissance, passé de 8,5 % entre 1958 et 1970 à 5,26 %. Il est toutefois difficile d’en déduire un ralentissement général de l’urbanisation, la prise en compte de ces nouveaux centres traduisant également leur progression démographique (de Saint Moulin 2010 : 142-143).

Au-delà de 1975, le taux de croissance tendrait à diminuer : il serait de 3,36 % entre 1975 et 1984 et oscillerait depuis lors autour de 2,7 % à 2,8 %.

L’urbanisation est stimulée dans un premier temps par l’expansion des villes de Libenge et de Gemena, qui connaissent un rythme d’accroissement annuel soutenu, voire rapide, de leur population (5-7 % pour le premier ; 8-11 % pour le second, entre 1958 et 1970) (de Saint-Moulin 2010 : 40) ; continuant sur sa lancée, Gemena intègre aujourd’hui le cercle relativement restreint des 27 villes du pays dépassant 1945 à 1948 [avant de connaître une évolution

stationnaire à partir de 1949 jusqu’en 1958, soit]

un accroissement annuel moyen de 1,5  %. Le CEC de Gemena, bien que plus récent, constitue le centre le plus prospère de l’Ubangi. Siège des activités régionales de la Cotonco […] sa popu-lation a [connu] un accroissement annuel moyen de 10,6  % [entre 1951 et 1958]  » (Kajyibwami 1973-1974 : 65).

2.4.2. le Rôle deS égliSeS et du SecteuR lucRatif pRivé

Parallèlement à l’action de l’Administration coloniale, à l’origine notamment des ports et camps de travailleurs de l’OTRACO à Libenge, Dongo et Akula, l’Église, et, dans une moindre mesure, certains particuliers européens, ont laissé leur empreinte sur l’urbanisation ; les grandes entreprises sont par contre restées plus en retrait163.

Les pères de Scheut (1907), puis les Capucins (1910) se sont installés les premiers dans la région. En 1907 et 1915 furent fondées les stations 163 Bien qu’elles se soient manifestées en soutenant certaines œuvres sociales et en s’impliquant dans le développement de quelques centres – citons, à titre non exhaustif : Libenge, Motenge-Boma, Yembongo, Bosongo, Bubu, Kamba et Bendre (territoire de Libenge) ; Zongo et Galaba (territoire de Zongo) ; Gemena, Mogalo, Bozene, Bwado, Bogode, Bari et Gakela (territoires de Gemena et Kungu) – par la construction de premiers lotissements, de maternités, de dispensaires ruraux, d’hôpitaux, etc. (Konga Egbabe Lithobo 1973-1974 : 128-129). Ainsi que l’explique Willame :

«  Les grandes entreprises cotonnières de la province, étant limitées à des activités de transfor-mation, n’impliquent pas le recours à une main-d’œuvre importante installée sur le lieu même des activités. Par contre, ces entreprises dépendent de la production des paysans qui leur vendent les matières premières nécessaires à leurs activités de transformation. Ceci explique l’absence d’une vie et d’un milieu semi-urbain important, tels les camps de travailleurs, “cités indigènes” et autres agglomérations » (Willame 1964 : 143).

de Mbaya (territoire de Budjala) et de Libenge (territoire de Libenge). Quinze ans plus tard, les Capucins ouvrirent deux nouveaux postes : Bominenge (1925) et Bwamanda (territoire de Gemena, 1926), suivis plus tard de Saints-Pierre-et-Paul à Mawuya (1931) ; à la même époque, les pères de Scheut s’implantèrent à Banga (territoire de Budjala, 1925), Yakamba (territoire de Budjala, 1936), puis Bokonzi (territoire de Kungu, 1939).

Suivront au cours des vingt dernières années du Congo belge, les stations de Bobito (territoire de Gemena, 1941), Gemena (Gemena ville, 1948) et Zongo (territoire de Libenge, 1955), toujours sous l’égide des frères capucins (Teuns, Vlaamse Minderbroeders-Kapucijnen : 238-239 ; 246 ; 250).

Les Églises protestantes n’étaient pas en reste.

Fondée par Titus Maunitz Johnson (1897-1974), la Mission évangélique de l’Ubangi (MEU) établit dans l’entre-deux-guerres des stations à Karawa (territoire de Businga [Nord-Ubangi], 1923), puis à Tandala (territoire de Gemena, 1924) et à Kala (territoire de Libenge, 1926). Après la Seconde Guerre mondiale, la MEU ouvrit encore deux nouvelles stations, à Bokada (territoire de Bosobolo [Nord-Ubangi], à la frontière du territoire de Libenge) et à Bau (territoire de Libenge). Ils récupéreront par la suite (1955) la station de Gwendje (territoire de Budjala, fondée en 1940 par la Congo Balolo Mission [CBM]).

Enfin, le Comité belge de mission évangélique au Congo (CBMEC) ouvrit la même année une station à Bomboma (territoire de Kungu) (Braekman 1961 : 322).

Dans ces stations s’érigèrent des églises, des maisons pour catéchumènes, des écoles et des dispensaires, mais aussi des scieries, briqueteries, etc. Leur activité fixa une certaine population sur place et suscita le recours à une main-d’œuvre : ce seront principalement les écoliers, élèves et catéchumènes qui, travaillant dans les ateliers ou affectés aux champs, pourvoiront partiellement aux besoins de la mission. Les missionnaires protestants de Tandala, de leur côté, aménagèrent des logements pour couples d’évangélistes, des temples, des guest-houses et camps pour le personnel. Ils conféreront à leurs constructions un style architectural à l’opposé du néogothique européen adopté par les missionnaires catholiques.

certain succès, celui-ci s’est cependant estompé après l’indépendance. Et ce, pour des raisons bien connues, liées à la fois à la modicité des ressources financières allouées à ce secteur, à la baisse du pouvoir d’achat de la population, à la mauvaise gestion, aux guerres et à l’insécurité généralisée dans le pays, provoquant un exode massif des populations vers les centres urbains et entraînant ainsi une urbanisation anarchique et insalubre.

Actuellement il n’existe aucune structure étatique ou privée s’occupant des questions de logement dans le Sud-Ubangi. Cet espace libertaire laisse libre champ aux constructions sauvages qui s’érigent partout. Les artères principales du centre-ville sont jalonnées de petites constructions, baraques et kiosques édifiés en dehors de tout schéma intégré d’aménagement du territoire. Elles constituent autant de balises de la prééminence d’une société de débrouillardise. Les nouveaux venus s’accordent des terrains non viabilisés et contribuent à la prolifération ininterrompue de bidonvilles non aménagés et sans aucun plan de développement.

L’aménagement de ces cités devient le fait des individus et des collectivités locales, actant le retrait des pouvoirs publics.

Ill. 18.1. Vue d’une résidence sur l’avenue Ubangi au chef-lieu Ge-mena. Type de logement construit par des particuliers à GeGe-mena.

(Photo équipe locale.)

L’évanescence de l’autorité publique après l’indépendance s’est accompagnée du phagocytage de l’espace public par les chefs traditionnels et les agents du service public à leur profit, le découpant et le « vendant », sans considération aucune pour le bien public. La situation perdure aujourd’hui et l’on

n’observe pas de ralentissement du phénomène : les quartiers existants sont vendus, lotis, morcelés et morcelés à nouveau sous le poids de l’explosion démographique et des conflits fonciers ne tardent pas à naître un peu partout (occupation illégale des parcelles). La pression continue exercée sur le tissu urbain de Gemena par les particuliers désireux d’être à tout prix propriétaires fonciers et exigeant d’être situés au centre-ville, a fait éclater la ville en une espèce de mosaïque hétéroclite, désormais éloignée à bien des égards, de son architecture initiale.

RéféRENCES

Administration du territoire, district du Sud-Ubangi.

ca 2009. État de la population du district du Sud-Ubangi en 2008, par territoire.

Braekman, E.  M. 1961. Histoire du protestantisme au Congo. Bruxelles : La librairie des éclaireurs unionistes (coll. « Histoire du protestantisme en Belgique et au Congo belge », tome 5).

Burssens, H. 1958. Les Peuplades de l’Entre-Congo-Oubangui. Tervuren  : Musée royal du Congo belge (coll. « Annales du Musée royal du Congo belge, in-8°, Sciences de l’homme, n° 4, 19).

Congo belge, Gouvernement général, Affaires économiques, Direction de la Statistique. 1959 (août). « Résultats des enquêtes démographiques.

Population indigène de la province de l’Équateur (tous les districts sauf celui de la Tshuapa)  ».

Bulletin mensuel des statistiques générales du Congo belge et du Ruanda-Urundi, série spéciale n° 3 – fasc. B.

de Saint Moulin, Léon. 1987 (septembre). «  Essai d’histoire de la population du Zaïre  ». Zaïre-Afrique 217 : 389-407.

de Saint Moulin, Léon. 2006a (février-mars).

« Analyse par territoire et ville des résultats de l’enrôlement des électeurs et du référendum sur le projet de Constitution ». Congo-Afrique 402-403 : 9-34.

de Saint Moulin, Léon. 2006b. « La réalité démographique du Congo post-conflit ». In Mabiala Mantuba-Ngoma, Pamphile, Hanf, Theodor &

Schlee, Béatrice (dir.), La République démocratique du Congo : une démocratisation au bout du fusil.

Kinshasa : Fondation Konrad Adenauer.

Tableau 18.8. Population des villes et des principales agglomérations du Sud-Ubangi (1958-2010)

Taux bruts d’urbanisation Agglomération 1958 1970 1975 1984 2004 2010 (en%)

1958 1970 1984 2010 Budjala - - 3 680 10 174 18 375 21 941 - - 4,58 5,47

Sources : de Saint Moulin (2006b : 114) ; de Saint Moulin (2010 : 127 ; 145) ; Kajyibwami (1973-1974 : 64).

les 100 000 habitants. Fait significatif : elle est la deuxième ville de l’actuelle province de l’Équateur, après Mbandaka. Par la suite, les centres de Zongo

et Budjala – quoique dans une moindre mesure – intégrèrent à leur tour la marche de l’accroissement démographique (tableau 18.8.).

2.4.4. Situation actuelle deS villeS : population et pRatiqueS uRbaniStiqueS

Quelle est la situation actuelle ? Les projections avancées par de Saint Moulin pour l’année 2010 apparaissent suspectes (tableau 18.8). Ainsi, par exemple, la ville de Zongo compterait selon lui à peine plus de 30 000 habitants, alors que les extrapolations issues des enregistrements lors des élections de 2006 et de 2011 rehaussent considérablement le curseur (voir tableau 18.2)166. Il n’en reste pas moins que dans l’ensemble, la plupart des centres administratifs jusqu’au niveau des secteurs sont en croissance. Leur activité est favorisée par une meilleure circulation monétaire et un certain contrôle sur les ressources de leur arrière-pays. Il reste que globalement, seuls se développent les centres où l’emploi est stable et où les activités commerciales et artisanales sont en expansion.

Si l’on reprend la typologie sommaire des quartiers indigènes érigés jadis, on constate que « les 166 de Saint Moulin reconnaît lui-même la complexité de l’exercice auquel il s’est livré, eu égard à l’écart temporel (26 ans) et admet qu’il est « nécessaire de réduire [le taux] des projections par province et surtout par territoire ou ville, si on allonge la période de projection » (de Saint Moulin 2010 : 141).

anciennes cités » furent érigées par des sociétés ou des mouvements privés : OTRACO, COTONCO, SOTRANSCONGO, missions évangéliques, etc.

Celles-ci manifestent aujourd’hui une activité immobilière réduite, y compris en ce qui concerne l’amélioration du bâti existant, fort dégradé. Les nouvelles cités sont l’œuvre des missions et des particuliers, mais les projets d’envergure peinent à se concrétiser167.

En vue de satisfaire la demande sans cesse croissante de logements décents dans le pays, plusieurs organismes de construction et de financement des logements sociaux en faveur des travailleurs congolais ont été institués sous le Congo belge, qui ont fonctionné jusqu’au début des années 1980168. Mais si la politique de l’habitat social, initiée en 1922 par l’Administration coloniale et mise en œuvre par les pouvoirs publics, par les entreprises publiques et privées et par les confessions religieuses, a connu un

167 Ainsi en est-il, par exemple, du projet de lotissements entrepris par le CDI-Bwamanda à Bwamanda, qui fut abandonné quelques années après sa mise en œuvre.

167 Ainsi en est-il, par exemple, du projet de lotissements entrepris par le CDI-Bwamanda à Bwamanda, qui fut abandonné quelques années après sa mise en œuvre.

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