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compoSition adminiStRative du Sud-ubangi

Dans le document Bassins d’eau et espace agricole (Page 126-131)

femmes était constitué d’esclaves capturées pendant les guerres de « conquête coloniale ».

Dès qu’un homme arrivait au pouvoir – cela aurait pu être le cas des chefs et de juges des tribunaux de secteurs, si l’occasion leur en avait été offerte –, on assistait à une augmentation rapide du nombre de ses femmes. Ainsi en est-il du chef Malanga de Bondoko, décrit par l’administrateur J. Hainaux  :

« En 1913 (Malanga) était capita et avait 3 femmes.

En 1921, est chef et a 54 femmes. A de l’autorité et en abuse, le surveiller au point de vue trafic des femmes et exploitation de ses administrés. Veiller sur la façon dont il tranche les palabres » (Vandevenne 1930).

Leur polygamie attirera aux chefs beaucoup d’ennuis avec les missionnaires, appuyés de manière indirecte par l’Administration. Cette dernière reconnaissait la possession d’un grand nombre de femmes comme un facteur important dans l’exercice du nouveau pouvoir. Ce fut, pour Edjumbu, le critère principal de sa nomination à la tête du secteur des Gens d’eau de la Dolo.

«  Edjumbu, qui est un chef d’une efficacité fort rare dans cette région, dispose, par ses 350 femmes, d’une puissance comparable à celle d’un grand financier de chez nous, et sait en user  » (Verdcourt 1935).

RéféRENCES

Bulletin administratif. 1932, 1934, 1935, 1938, 1939, 1949, 1951, 1955, 1958.

Bulletin officiel. 1888, 1910.

Bulletin officiel de l’EIC. 1895.

de Saint Moulin, L. 1992. « Histoire de l’organisation administrative du Zaïre  ». Zaïre-Afrique 261  : 29-54.

Duchesne. 1921. Lettre n° 4784.

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Misch et Thron.

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Guilmin, M. (vicariat de Lisala). 1945 (1er septembre).

« La guerre européenne et ses répercussions sur l’évolution religieuse du Congo belge ». Lisala.

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Hainaux, J. 1921. « Rapport d’enquête sur la chefferie des Balobo Est, territoire de Nouvelle-Anvers.

Archives du territoire de Bomongo.

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Lubumbashi  : Université nationale du Zaïre, campus de Lubumbashi, Faculté des Lettres.

Modjaka, J.G. 1971. La contestation du territoire de Budjala de 1962 à 1965, mémoire de licence en sciences politiques et administratives, Université Lovanium.

Rapports aux Chambres. 1916-1959.

Registre des rapports politiques du territoire de Bomana 1916-1931, rapport du 1er trimestre 1925.

Registre des rapports politiques du territoire de Nouvelle-Anvers 1917-1931, rapport du 1er semestre 1928.

Province de l’Équateur. 1945-1959. «  Rapports annuels AIMO 1945-1959 ».

Vandevenne, H. 1930. «  Rapport d’inspection, chefferie Monia, territoire de Bomboma  ».

Archives du district à Gemena.

Verdcourt, A. 1935. « Rapport d’enquête préalable à la création du secteur des Gens d’eau de la Dolo, territoire de Budjala  ». Archives du district de Gemena.

Gemena acquit le statut de centre extra-coutumier le 12 mai 1951.

Gemena prendra peu à peu de l’importance, jusqu’à ravir, en 1955, le statut de chef-lieu du district de l’Ubangi à Libenge, lors de la division en deux de l’ancien district du Congo-Ubangi.

Parmi les facteurs ayant milité pour ce transfert, citons :

- le facteur géographique : Libenge se trouvait à l’extrême ouest du district et sa position fut jugée excentrée par rapport à l’ensemble du district ;

- le facteur démographique : Libenge présentait un faible taux de population par rapport à Gemena ;

- le facteur économique  : Libenge comptait un nombre élevé de peuples (Ma’bo, Kpala, Ngbaka, Mbanza, Ngbundu, Mono…) dont certains étaient jugés apathiques et hostiles aux travaux coloniaux. Or les colons avaient besoin d’une main-d’œuvre disponible et bon marché. Et Gemena, situé au cœur du pays des Ngbaka, disposait d’une bonne démographie et d’un peuple laborieux.

Ill. 14.4. « Indigènes bwaka [ngbaka] se rendant à l’usine d’égre-nage pour y prendre les graines nécessaires à l’ensemencement de leurs champs », 1936.

(eP.0.0.14024, collection MRAC Tervuren ; photo H. Rosy, 1936, MRAC Tervuren ©.)

Ill. 14.5. Femme ngbaka, 1947.

«  Parmi la main-d’œuvre indigène de ses plantations de binga, dans le district du Congo-ubangi, la société anonyme de cultures au Congo belge compte un certain nombre de bwaka [Ngbaka]

originaires du territoire de gemena. Voici une femme de cette race chargée d’un panier de maïs. les femmes bwaka [ngbaka] sont très laborieuses en dépit de leur petite taille  ; elles cultivent de petits champs individuels dont les produits contribuent au ravitaillement des villages voisins. »

(HP.1956.15.4186, collection MRAC Tervuren ; photo e. lebied [Infor-congo], 1947, MRAC Tervuren ©.)

Ill. 14.6. Gemena : apports de coton au marché, 1936.

(eP.0.0.14023, collection MRAC Tervuren ; photo H. Rosy, 1936, MRAC

Les limites du territoire de Gemena, appelé territoire des Bwaka entre 1924 et 1930, correspondaient à celles de la période allant de 1932 à 1938.

Entre 1938 et 1955, la superficie du territoire de Gemena était de 21 132 km² (Rapport aux Chambres 1955 : 60).

1.2. oRganiSation de l’entité

L’Administration coloniale organisa des chefs-lieux de postes d’occupation. Gemena occupa le site actuel après l’abandon de la localité de Kalo, aux confins de la localité Nguya qui porte le nom du ruisseau. En fait, Kalo était le nom du chef du village.

Le village Bozilifo occupe le site où se situait jadis la localité Kalo.

Ill. 14.1. Entrée du site de Kalo sur la route Nguya-Bosobolo.

(Photo équipe locale, novembre 2011.)

Ill. 14.2. La première tombe de l’Européen tué par la foudre, abandonnée derrière des cases et ne portant aucune inscription.

(Photo équipe locale, novembre 2011.)

L’Administration coloniale décida le déména-gement du site à 30 km de Kalo. L’emplacement de Bokuda, qui intéressait l’agent colonial Crabbeck (appelé Kangakolo) relevait de l’autorité coutumière de Boso-Kasanga (alias Ngemelina), chef du clan Bokuda. Ce chef avait la réputation d’être un féticheur.

Crabbeck lui demanda non seulement un terrain sur lequel bâtir un campement, mais il sollicita aussi une relation d’amitié avec lui. Boso-Kasanga, après avoir consulté les siens, accepta la requête de l’Européen et lui indiqua le lieu où il pourrait s’installer, ajoutant :

«  puisque cet endroit recevra plusieurs personnes, tu lui donneras le nom de Ngemelina  », qui veut dire « lieu de rassemblement de toutes les familles ».

L’agent colonial nota ce mot en le simplifiant en

« Gemena ». Puis Boso-Kasanga se retira au-delà du ruisseau Labo vers Bokuda.

Le poste de Gemena fut créé en 1918. En 1933, l’ordonnance loi n° 29/AIMO reconnaissait Gemena comme chef-lieu de poste administratif portant le même nom. Gemena commença à être habité, surtout aux environs de la société Cotonco, du centre commercial et du grand marché. Avec l’accroissement des services et du mouvement de la population, on construisit, vers 1933-1937, un bâtiment qui devint le bureau du territoire. Par l’arrêté n° 91 du 22 mai 1937, Gemena devint un centre ouvert à tout qui voulait y œuvrer, y compris les Européens.

Ill. 14.3. Installation de la Société de transport à Gemena, 1951.

(HP.1956.15.13874, collection MRAC Tervuren ; photo J. Mulders [In-forcongo], 1951, MRAC Tervuren ©.)

De 1933 à 1958, le poste connut une succession de chefs  : Crabbeck, le 1er chef de poste  ; Renet  ; Léonard ; Pite ; Legre ; De Werse.

Tableau 14.1. Composition administrative du territoire de Gemena en 2012 Secteur Groupements

Banga-Kungu Bakenge, Bombakabo, Bobito, Bokanzi, Bokode, Bokuda, Bombawili, Bominenge, Boyambi, Damia, Kalanda, Mpandu, Ngbanguma et Ngbubulu

Bowase Bodingia-Sembadigi, Bodumbili, Bogbakundu, Bogoro, Bomandea, Bongbia-Mwangbia, Bongbia-Wegbena, Boyele-Bogbamele, Boyele-Bomani, Fulu-Bobalia, Lingo-Tebe et Ngimi Mbari Bogbase, Bumbwa, Bokonua, Bosepanga et Botela

Nguya Bobanga, Bobasonga, Bobalungba, Bodigia, Bodotoa, Bokode, Bombakutu et

Bogose-Bokada

La cité de Gemena est divisée en trois quartiers : Gbakata, Kenya et Mugila.

Ill. 14.9. Vala, chef Boyambi, 1936.

(eP.0.0.13983, collection MRAC Tervuren ; photo H. Rosy, 1936, MRAC Tervuren ©.)

2. teRRitoiRe de budJala

2.1. évolution adminiStRative et Spatiale

L’ordonnance du 1er mars 1913 divisa l’espace actuel du territoire de Budjala en trois territoires administratifs distincts : Haute-Giri, Dolo et Melo.

C’est le territoire de la Melo qui s’étendait sur la plus grande partie du territoire de Budjala actuel (BO 1913 : 385-387).

Avant 1924, l’espace de l’actuel territoire de Budjala était plus vaste. Sa limite nord englobait, en effet, une bande de terres limitée par la crête fleuve Congo-Ubangi et la limite nord actuelle du territoire (ordonnance du 30 septembre 1919). Par l’arrêté ministériel du 27 mars 1921, l’espace du territoire de Budjala fut partagé entre les secteurs Melo et Bokula, la plus grande partie étant située dans le secteur Melo.

En 1932, l’actuel territoire de Budjala s’appelait territoire de la Moeko. Le changement de dénomination intervint le 15 mars 1935.

Les limites du territoire n’ont presque pas changé depuis 1932. Avant cette date, cependant, sa superficie était moins vaste qu’aujourd’hui.

Alors qu’à l’ouest, au nord et au sud les limites du territoire correspondaient à ses limites actuelles, à l’est, sa limite était constituée par une droite reliant l’embouchure de la Sumbu dans la Mongala à celle de la Libala. La limite actuelle part, quant à elle, de l’embouchure de la Libala dans la Mongala et longe

Tervuren ©.)

Ill. 14.7. Gemena  : agents coloniaux sur un marché cotonnier, 1936.

(eP.0.0.14021, collection MRAC Tervuren ; photo H. Rosy, 1936, MRAC Tervuren ©.)

Gemena, devenue le chef-lieu du district de l’Ubangi, était une agglomération sans port. Elle était située à 150 km de Libenge, l’un des trois ports importants de son voisinage avec Businga et Akula.

D’autres ports de proximité, ayant une capacité inférieure ou égale aux premiers cités, existaient également : Dongo, Batanga et Motenge-Boma sur l’Ubangi ; Boto et Yembongo sur la Lua ; Likimi et Businga sur la Mongala.

Sa prospérité, Gemena la dut en partie à l’installation du colon Pollet, venu de Libenge où il s’était établi auparavant. M. Pollet fut suivi de Lima, un collègue italien. Pollet acquit des terrains auprès des autochtones et y installa des plantations d’hévéa et de palmier à huile. Avec le temps, il se

lança dans la culture du caféier. Cela entraîna la création d’écoles primaires et la construction de l’hôpital de Gemena, destiné à prendre en charge la santé des travailleurs.

Ill. 14.8. « Un aspect du dispensaire pour Congolais, à Gemena », 1951.

(HP.1956.15.8787, collection MRAC Tervuren ; photo J. Mulders [Infor-congo], 1951, MRAC Tervuren ©.)

Gemena acquit le statut de centre extra-coutumier par l’ordonnance n° 21/85 du 12 mai 1951.

Le 17 juillet 1954, elle devint une circonscription urbaine et le 10 décembre 1958, le chef-lieu du district de l’Ubangi, par décision n°  252/58 sous l’indice administratif 221/3635 du commissaire du district de l’Ubangi. Elle acquit le statut de cité par l’ordonnance-loi n° 87/223 du 29 juin 1987.

« Gemena », le nom d’une cité, est aussi le nom d’un territoire, dont la cité est à la fois le chef-lieu du territoire et du district du Sud-Ubangi.

Le territoire de Gemena est composé des quatre secteurs : Banga-Kungu, Bowase96, Mbari et Nguya.

La composition administrative du territoire de Gemena en 2012 est présentée au tableau suivant.

96 Ce nom, qui est celui retenu par l’Administration coloniale, serait plutôt, d’après les orginaires,

« Bonwase ».

étaient jugés «  indisciplinés  ». La proposition faite portait sur leur rattachement à « leurs frères bobo » du nouveau secteur Bomboma. L’Administration coloniale s’y opposa. Les Mbanza de leur côté voulaient former eux seuls le secteur Mbanza.

L’Administration dut recourir aux trois critères suivants :

- l’ordre politique, qui cherchait à regrouper dans un territoire les secteurs parlant la même langue et menant une « vie coutumière com-mune » ;

- les motivations économiques, qui cherchaient à regrouper dans un territoire les secteurs entre-tenant des relations commerciales suivies et formant une unité économique satisfaisante ; - les raisons d’ordre administratif, qui trouvaient

dans les clans un pouvoir de relais facilitant l’administration.

Le territoire de Kungu est composé des secteurs suivants  : Bomboma, Ndongo, Lua, Moanda et Songo.

Tableau 14.3. Composition administrative du territoire de Kungu en 2012 Secteur Groupements

Bomboma Bobey, Bokonzi, Bomboma I, Bomboma II, Bosolite, Boso-Makpelengo, Boso-Mbubu, Boso-Mombenga, Boso-Mondembe, Dingo-Ngbandi, Lingonda, Makengo, Motuba, Lokombo, Boso-Kololo et Nzumbele

Ndongo Lobala-Peko, Lobala-Tanda, Mobala-Sud, Momboli, Monzombo et Tanda-Kombe

Lua Bobandu Fulu, Bogbandono, Bombili Bodigia, Bominenge Boyase, Bozene, Mbati Bolo, Molia, Mombongo, Mondonga et Ngwagodo

Mwanda Bomolo, Bondongo, Bonyange, Bozaba, Bwaku, Ebuku, Libobi, Lifunga, Likata, Limpoko, Lokayi, Lokutu, Ma’boko, Moliba, Molunga, Mondongo, Monya et Sombe

Songo Banza-Balakpa, Banza-Wolo, Bendele, Bogba, Bomenge, Boso-Ndongo, Boso-Ngoso. Gbele, Guluko, Gunga, Kungu, Lingo, Mbati-Wene, Ngbanda et Obele

4. teRRitoiRe de libenge

4.1. évolution adminiStRative et Spatiale

Les limites actuelles externes du territoire de Libenge datent de 1955 (cf. supra).

En 1911, le territoire de Libenge fut partagé entre les secteurs Libenge et Lua. Le secteur Libenge, le plus grand des deux, débordait jusqu’au cours de la rivière Bondjo, englobant le tiers environ du territoire actuel de Bosobolo.

À partir de 1913, année de la première subdivision du district de l’Ubangi en territoires, l’espace du territoire de Libenge fut partagé entre Zongo au nord et Libenge au sud. Les limites entre les deux entités administratives ont cependant changé dans le temps.

Ainsi l’ordonnance n° 3/S/G, du 8 janvier 1924, avait séparé ces deux entités – et ce, de 1924 à 1932 –, par le

cours de la Mole depuis son embouchure dans la Lua jusqu’à sa source. L’ordonnance du 1er février 1913 modifia la ligne de séparation, qui fut constituée par

« la rive droite de la Paka jusqu’à sa source ; la ligne reliant ce point à la source de la Gini, la rive droite de la Gini ».

Les territoires de Zongo et de Libenge furent fusionnés en 1932, tout en gardant la dénomination de territoire de Libenge. L’étendue de ce territoire était cependant moindre que celle qui lui serait attribuée en 1938 puis en 1955, étant plus exigu à l’est, notamment.

En 1938, le territoire de Libenge engloba le secteur Banza-Sud du territoire de Kungu, les groupements Baati-Wolenge et Pwala-Bendere, en vertu de l’ordonnance du 2 décembre 1938 lui concédant un espace un peu plus vaste, marqué par une limite sud-est légèrement différente de la limite actuelle (BA 1938 : 866).

celle-ci sans interruption jusqu’au chenal Dolo. La part qui échappait au territoire de Budjala relevait du territoire de Likimi (BAC 1924 : 14-17).

2.2. oRganiSation de l’entité teRRitoRiale

Le territoire de Budjala est constitué des secteurs Banga, Bolingo, Ngombe-Doko, Mongala et Ndolo-Liboko.

Tableau 14.2. Composition administrative du territoire de Budjala en 2012 Secteur Groupements

Banga Banza, Boemili, Damia, Gbele, Gbodu, Kutsu, Lengo, Libanza, Maki, Mbulu, Mozo et Mwate Bolingo Balaw, Banza Est, Bokalakati, Bomele, Bomele Monfwandi, Gwapara, Kengele Ngwu, Kutu, Lida, Mbwa Djiba, Mozeba, Mussa, Ngbanda, Nguluma, Nzeka, Taliba, Tamonzambe, Toyo et Yakamba

Ngombe-Doko Babale, Bagenza, Likimi Moke, Lipanga, Mbanza, Mimbo, Monzinga Gale et Monzulungani Mongala Gbandaki, Karagba, Kuma-Gwi, Makuba, Mbaya, Mbonga-Mbake, Mbongo-Boto, Otembo,

Ngugu, Puma, Tabala-Gende et Yanga-Gwaka

Ndolo-Liboko Banga, Bokala, Bokondo, Bombati, Bosanga, Bosimba, Boso-Melo, Boso-Kupe, Engbunda, Likaw, Likula, Liponga, Lisombo, Monyongo, Mosange, Ngondo, Saw et Tando

3. teRRitoiRe de Kungu

3.1. évolution adminiStRative et Spatiale

Des ordonnances du 3 février et du 27 mars 1911 divisèrent l’espace du territoire de Kungu en secteurs.

Ce qui deviendra le territoire d’Imese fut partagé entre les secteurs Imese et Lua, la partie la plus importante se trouvant dans le premier de ces secteurs.

L’ordonnance du 8 janvier 1924 partagea le territoire de Bomboma en deux territoires, séparés par la crête de partage des eaux de l’Ubangi et de la Giri : le territoire des Lobala-Tanda et le territoire de Bomboma. Le territoire des Lobala-Tanda, qui débordait dans sa partie sud l’espace du territoire de Kungu actuel, avait été dénommé territoire d’Imese par l’ordonnance du 1er février 1913  ; une ordonnance du 15 novembre 1919 avait dénommé celui de Bomboma territoire de la Moyenne-Giri.

Par l’ordonnance du 2 décembre 1938, cet espace fut intégré en grande partie dans l’ancien territoire de Bomboma. De 1932 à 1938, les territoires de Bomboma et de Nouvelle-Anvers avaient cependant fait partie du seul territoire de la Giri ayant Bomboma comme chef-lieu (BA 1932 : 199).

La délimitation actuelle du territoire de Kungu date de 1955.

3.2. oRganiSation de l’entité teRRitoRiale

De 1932 à 1955, le chef-lieu du secteur Bomboma abrita les institutions du territoire du même nom.

C’est par l’ordonnance n° 21/184 du 13 avril 1955 que le chef-lieu fut transféré à Kungu, situé à 60 km.

Les raisons invoquées pour ce déménagement furent l’accès difficile à Bomboma et la distance qui séparait le chef-lieu de certains secteurs. Trois pistes convergeaient vers Kungu, dont celles de Dongo-Kungu, de Bozene-Kungu et de Moanda. On pouvait atteindre le nouveau chef-lieu par le ruisseau Ebuku.

Le chef coutumier de Bomboma, nommé Mazwa, approuva le transfert du chef-lieu du territoire de Bomboma à Kungu en apposant son empreinte sur le document de l’administrateur colonial Manguette.

Le découpage du territoire de Kungu posa des problèmes à l’Administration coloniale tant par la complexité de sa géographie que par le caractère non homogène de ses composantes ethniques. Dans le secteur Songo par exemple, les Ngbandi et les Mbanza s’opposèrent à l’adhésion des Ngombe-Nord au sein du nouveau secteur créé en 1958, parce que ces derniers

Tableau 14.4. Composition administrative du territoire de Libenge en 2012 Secteur Groupements

Libenge-Centre Bokilio, Bokonga, Boyase, Kwala, Mono-Kati, Ngbaka-Ma’bo, Ngbundu-Nord, Ngbundu-Sud, Ngombe-Kposwa, Ngombe-Monengbe

Libenge-Nord Bogon, Gbandi, Mbanza-Balakpo, Mono-Bwaka, Mono-Kalaba, Mono-Kaga et Nduma Libenge-Sud Ngbaka-Bondolo, Ngbaka-Vulusi, Mbanza-Bango, Mbanza-Ngbulutu, Mbanza-Lengo,

Ngombe-Bau, Mbati-Piko et Monzombo

La cité de Libenge est composée de quatre quartiers : Mokungu, Nzondomio, Denge et Zinga-Zinga.

5. ville de Zongo

Le nom de la ville proviendrait de « nzongo » qui, en langue ma’bo, signifie « rapides », en référence aux rapides existant en ces lieux sur la rivière Ubangi.

Avant que Zongo accède au statut de ville, les chefs traditionnels dominants étaient Malimbasa et Moke dont la résidence se situait à Wuy. Le groupement Togbo-Bolaka occupait l’espace allant de Wuy, sur la route de Worobe jusqu’à Zongo (limite vers le cimetière actuel). La localité de Zongo dépendait du territoire de Libenge.

Lors de la réorganisation territoriale de 1959, Zongo devint le chef-lieu du secteur Libenge-Nord.

Elle sera érigée en ville par ordonnance présidentielle n° 71/179 du 23 juillet 1971. Dans son rapport au président de la République, le ministre Édouard Bulundwe écrivait, le 8 février 1971 :

«  Dans le cadre du programme de développement du pays, l’élévation de Zongo au statut de ville présente un intérêt sans conteste. Par sa situation frontalière, en face de Bangui, capitale de la République centrafricaine, Zongo est appelée à jouer un rôle de plaque tournante de l’économie congolaise dans le nord-est de l’Équateur. […] Si la population actuelle de 5500 âmes ne répond pas aux critères démographiques généralement retenus pour la création d’une ville, il est à présumer toutefois que cette population est appelée à augmenter dans des proportions exceptionnelles en raison de l’importance politique et économique réelle dont est marquée la future ville. D’ailleurs, ses nombreuses ressources agricoles, minières,

animales et forestières la prédisposent à un accroissement démographique certain » (Bulund-we 1971 : 737).

L’arrêté ministériel du 21 mars 1972 délimita deux communes, Wango et Nzulu, ainsi qu’une circonscription englobée dénommée Zongo97.

Par l’ordonnance-loi n° 77/029 du 30 novembre 1977 portant création des sous-régions, le Sud-Ubangi compte une ville (Zongo) et quatre territoires.

Notons que la cité de Karawa, située dans le Nord-Ubangi, est culturellement et économiquement dépendante de Gemena. Les autorités politico-administratives du Sud-Ubangi ont par moment revendiqué l’intégration de Karawa dans leur district. L’argument avancé était d’abord le fait que Mobay-Mbongo, le chef-lieu du district du Nord-Ubangi duquel dépend administrativement Karawa, se situe à 223  km, alors que la distance entre Karawa et Gemena n’est que de 75 km. Karawa est une localité essentiellement dominée par la mission évangélique où vivait, avant la guerre de 1998-2002/2003, la représentation sociale américaine, composée principalement de missionnaires et du personnel médical de l’hôpital.

97 « Arrêté ministériel n° 72-0391 du 21 mars 1972 ».

1972 (1er octobre). Journal officiel de la République du

1972 (1er octobre). Journal officiel de la République du

Dans le document Bassins d’eau et espace agricole (Page 126-131)