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leS cheffeRieS mixteS

Dans le document Bassins d’eau et espace agricole (Page 108-117)

l’occupation euRopéenne de l’eSpace ubangi

2. le pouvoiR local danS l’ubangi

2.3. leS cheffeRieS mixteS

D’après J. Mumbanza, la notion de chefferie était inconnue de l’organisation sociopolitique des peuples de l’entre Ubangi-fleuve Congo. Son introduction fut à l’origine d’une grande confusion dans la région.

Les chefferies créées le furent presque partout de manière arbitraire. Elles étaient toutes hétérogènes et la plupart suscitèrent d’énormes problèmes de fonctionnement. Si, en raison des multiples réactions de la population, l’Administration fut contrainte de suivre (du moins dans une certaine mesure) certains des principes qui avaient régi l’unité politique avant la pénétration européenne, elle usa, dans l’ensemble, de pression en attribuant aux chefs un nouveau rôle.

Dans la partie de l’Ubangi où l’occupation européenne fut tardive, les chefs des régions déjà acquises à la cause des Blancs reçurent des chefferies qui s’étendaient bien loin à l’intérieur. Ces chefs

«  imposés  » avaient pour mission de ramener les parties non soumises de leur chefferie à la « légalité ».

Dans ces régions de l’intérieur, les sous-chefferies, puis les chefferies furent constituées à mesure que les populations acceptaient de se soumettre, tout en réclamant, cependant, une « autonomie ». Ainsi, la résistance des autochtones fut-elle détournée de l’Européen et se concentra sur les chefs imposés. Les peuples des bords des rivières voulurent soumettre ceux de l’intérieur à leur autorité, tandis que ceux de l’intérieur contestaient cette autorité parfois de façon brutale. La lutte fut donc engagée entre les peuples de la région qui en appelèrent à l’arbitrage du Blanc.

Sur les bords de l’Ubangi, comme sur les bords de la Ngiri, l’organisation politico-administrative commença par de vastes chefferies mixtes, dominées par les groupes vivant le long des rivières.

Cependant, à peine avait-on créé chez les Libinza des petites chefferies jouissant de l’autodétermination que les administrateurs commencèrent à se plaindre des agissements de « petits roitelets » à leur égard aussi bien qu’à celui de la population. Aussi le système des secteurs fut-il installé en 1924 (Franck 1924 : 95-98). Le premier secteur fut celui des Libinza. L’administrateur Delobbe justifiait ainsi cette création :

« Il y fut également constitué un secteur Libinza pour les palabres indigènes. Les réunions en seront bimensuelles et tous les chefs et notables seront tenus d’y assister. Elles se tiendront à Mobusi et

Mohila en aura la présidence. La partialité dans les palabres que j’ai été amené à constater de la part de certains chefs investis non coutumiers m’a décidé d’adopter cette mesure. C’est ainsi que récemment le chef de Bongenie, après avoir reçu une redevance pour trancher une palabre de femme, la trancha tel-lement mal qu’il s’attribua cette dernière sans plus » (Registre des rapports politiques du territoire de Bomana 1916-1931, rapport du 4e trimestre 1924).

L’organisation des Likoka-Ntanda posait, à la même époque, d’énormes difficultés. Les trois principaux groupements, qui n’avaient jamais formé d’unité politique ni même de simple alliance militaire, ne voulaient pas d’un chef commun. Les Bodjinga contestaient le chef Nzanga du groupement Iboko  ; quant au groupement Molombe-Nzungu, appuyé par les gens d’Itema, il voulait élever Mwekele, leur fils, à la tête de la chefferie. À Iboko même, se faisaient jour des conflits entre les fractions qui soutenaient des candidats différents. Ainsi pendant près de quatre ans, les Likoka n’eurent-ils pas de chef investi. Il fallut l’intervention de Mohila, le chef de secteur, pour décider l’administrateur de Bomana à imposer un chef. L’administrateur Delobbe, dans un rapport de 1925, précise, au sujet des conflits de pouvoir chez les Likoka :

«  Des tiraillements existent entre les divers clans likoka. Djanga, [le chef] coutumier n’est pas reconnu par les Bodjinga, sous prétexte qu’origi-naire d’Ikobo  ; Ikobo, sous les instiguations de Nyaiyongwa, capita de Libasi, ne veut pas non plus Djanga comme chef, mais voudrait voir investir Nyaiyongwa, plus jeune. En réalité chaque clan voudrait une médaille, ne voulant pas relever d’un autre clan. Cette chose est impossible. Je prévois de grandes difficultés pour leur donner un chef. Ces indigènes sont très entêtés. L’avenir nous dira si la relégation de l’un ou l’autre capita ne sera pas le seul moyen de les amener à la raison » (Registre des rapports politiques du territoire de Bomana 1916-1931, rapport du 3e trimestre 1925).

En 1928, les autorités du district discutaient de la possibilité de résoudre le conflit en créant au moins deux chefferies likoka. La première regrouperait les Ikobo et les Bodjinga sous l’autorité d’un chef plus dynamique que Nzanga, tout en écartant le prétentieux

Van Leynseele, P. 1979. Les libinza de la Ngiri.

L’anthropologie d’un peuple des marais du confluent du Congo-Ubangi, thèse de doctorat en anthropologie. Leiden : Université de Leiden.

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CRISP.

Archives

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Hainaux, J. 1927. «  Rapport d’enquête sur les populations de la Haute-Ngiri (Djandu, Djandu-Bamwe, Tandu-Bamwe et Tandu), territoire de Bomboma. Archives du district à Gemena.

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Archives du district à Gemena.

Lardinois L. 1929. «  Rapport d’enquête sur la chefferie Bombenga, territoire de Bomboma  ».

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Archives du territoire de Bomongo.

de celle des Bamwe. Alors que les Ndolo de l’Ouest (Lisombo, Tandu, Lifunga et Bolondo) subissaient les attaques de Molonga, sans être inclus dans la grande chefferie des Giri, les Ndolo de l’Est (principalement les groupements Bokala et Mosange) étaient organisés en sous-chefferies dépendant des chefferies du fleuve.

Bokala dépendait de la chefferie Engumba, ayant pour chef Bula, en aval de Mobeka. Edjumbu fut investi chef de la sous-chefferie Dolo-Botila en septembre 1915. C’est en 1920 que cette sous-chefferie relevant de Nouvelle-Anvers passa au territoire de Budjala.

Plusieurs chefferies furent alors constituées dans toute la région en 1921 et 1922 (Hinjon 1922).

La constitution de petites chefferies dans l’ensemble de la région des Djandu-Bamwe-Ndolo traduisait pour l’État colonial une volonté de réduction ou d’émiettement du pouvoir. C’est pourquoi il y donna une réponse rapide en créant des conseils de secteurs, en choisissant, dans ces conseils de secteurs, des chefs qui pourraient devenir chefs de secteur, en créant les secteurs (Barreau 1926). Dans la région de Ndolo, le conseil de secteur fut créé dès 1926 et il fut proposé à Edjumbu d’assurer les fonctions de chef de secteur de la Dolo (Verdourt 1935). Pour la région des Djandu et des Bamwe, l’administrateur J. Hainaux proposait, à la même période, le groupement de toutes les chefferies en quatre secteurs :

«  1. Secteur Djandu, formé des chefferies Modjiba, Lokay, Ma’boko et Molunga, avec le chef Eba de la chefferie Modjiba, comme chef de secteur.

2. Secteur Tandu-Bamwe, formé des chefferies Sombe, Lifonga, Bomole, avec vraisemblablement comme chef de secteur, le chef de la famille Bond-jale de Bomole, le nommé Lindomba.

3. Secteur Djandu-Bamwe, formé des cheffe-ries Lipoko, Libobi, Mondongo et Likata. Le chef Matanyabengia de Libobi, semble tout indiqué pour être chef de secteur.

4. Secteur des Monyongo, composé unique-ment de la chefferie Monyongo. J’ignore qui pour-rait être chef de ce secteur, peut-être le nommé Nyadjoka qui est porteur de la médaille de sous-chef.

À part le secteur des Djandu, aucun secteur n’est susceptible d’être créé actuellement  » (Hai-naux 1927).

Les tensions, quelque peu apaisées par l’acquisition des médailles de chef, se ravivèrent cependant, dans une nouvelle lutte pour la direction des secteurs. Bien qu’ayant été jugée urgente par les autorités de la province de l’Équateur, la mise en place des secteurs sera lente et elle n’engrangera que peu de résultats avant le décret de 1933, à l’exception du secteur Libinza dirigé par Mohila.

RéféRENCES

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1. conStitution deS teRRitoiReS adminiStRatifS

Les pays occidentaux se partagèrent l’Afrique, à la fin du xixe siècle, par des concessions mutuelles en zone d’occupation. Au nord du fleuve Congo, Léopold II, le roi des Belges, acquit la large bande de l’Ubangi et de l’Uele, le cours de l’Ubangi-Mbomu et la crête du Congo-Nil. Après la conférence du Berlin (1884-1885), la première division administrative fut opérée par le décret royal du 1er août 1888. Ce décret divisa le Congo en onze districts dont deux intégraient l’espace de l’actuelle province de l’Équateur  : le district de l’Équateur, avec Coquilhatville pour chef-lieu, et le district de l’Ubangi-Uele, avec le poste de Bangala pour chef-lieu.

Les limites du district de l’Ubangi-Uele étaient : - au sud, le district de l’Équateur ;

- au nord-ouest, la rivière Ubangi et la frontière septentrionale de l’EIC ;

- le 23e méridien E de Greenwich (BO 1888 : 244).

Par le nouveau décret du roi du 17 juillet 1895 qui divisait l’EIC en quinze districts et créait un nouveau district des Bangala, le district de l’Ubangi-Uele fut supprimé pour donner naissance au district de l’Ubangi. Les limites de ce district reculèrent plus au nord. Elles étaient fixées de la manière suivante :

« - le thalweg de l’Ubangi et du Mbomu depuis le 1er parallèle nord jusqu’au méridien 23° 30’ E de Greenwich ;

- ce méridien jusqu’à sa rencontre avec la crête de partage des eaux de l’Uele, de l’Ubangi et des affluents de droite du fleuve Congo et de la Mongala ;

- la crête de partage des eaux de l’Ubangi et de la Ngiri, jusqu’à sa rencontre avec le parallèle 1° N ;

- ce parallèle jusqu’au thalweg de l’Ubangi » (Des-camps : 349).

Libenge devint le chef-lieu du district de l’Ubangi.

Ce district englobait l’actuel territoire de Libenge et d’infîmes portions de ceux de Gemena et de Kungu ; le territoire de Budjala était intégré dans le district des Bangala.

En 1908, l’EIC devint le Congo belge. Le premier arrêté royal sur les limites des circonscriptions administratives de la colonie fut pris le 7 mars 1910.

Avec la diminution du nombre de districts, passé de quinze à douze, le district de l’Ubangi fut maintenu, avec Libenge comme chef-lieu. Ses nouvelles limites étaient :

« - le district des Bangala ;

- le thalweg de l’Ubangi depuis le parallèle 1° 30’

de latitude N jusqu’au confluent du Mbomu et de l’Uele ;

- la rive gauche de l’Uele jusqu’au méridien 23° 30’

E de Greenwich ;

- ce méridien jusqu’au district des Bangala » (BO 1910 : 249).

Les premières modifications de l’espace du district intervinrent avec le décret du gouverneur général du

chapitRe 13

évolution de l’oRganiSation adminiStRative du Sud-ubangi

« Rapport sur le voyage dans les chefferies Bokambo et Bosesera  (20 septembre au 10 novembre 1914) ».1914.

«  Rapport d’enquête sur la chefferie Bomboli, territoire de Bomboma ». 1926. Archives du district à Gemena.

«  Rapport d’enquête sur la chefferie Kutu-Aval, territoire de Bomboma  ». 1928. Archives du groupement Kutu-Aval. Bongongo.

Registres des rapports politiques du territoire de Bomana (1911-1916).

Registre des rapports politiques du territoire de Bomana (1916-1931) :

Rapport du 1er trimestre 1913  ; rapport de 1916  ; rapport du 4e trimestre 1916  ; rapport du 2e  trimestre 1917  ; rapport du 3e  trimestre 1921 ; rapport du 4trimestre 1924 ; rapport du 3e trimestre 1925.

Vandevenne, H. 1928. «  Rapport d’enquête sur la chefferie des Lobala, n°  III, territoire de Bomana ». Archives du territoire de Bomongo.

Verdourt, A.J. 1935. « Rapport d’enquête préalable à la création de secteur des Gens d’eau de la Dolo, territoire de Bujala  ». Archives du district à Gemena.

Les textes officiels sur l’organisation du district de l’Ubangi antérieurs à l’arrêté ministériel de 1911 n’ont pu être retrouvés. Toutefois, selon F. Goffart (1908 : 284-288), cet espace comportait des secteurs et des postes :

- secteur Libenge, chef-lieu Libenge : postes : Mokwange et Duma - secteur Imese, chef-lieu Imese : - secteur Lua, chef-lieu Ekuta :

poste : Bwado

- secteur Giri, chef-lieu Musa :

postes : Kutu, Bomboma et Bosesera (transit).

Le 3 février 1911, un arrêté ministériel divisa le district de l’Ubangi en cinq secteurs :

- le secteur Imese, chef-lieu Imese ; - le secteur Lua, chef-lieu Ekuta ; - le secteur Libenge, chef-lieu Libenge ; - le secteur Banzyville, chef-lieu Banzyville ; - le secteur Yakoma, chef-lieu Yakoma.

Ill. 13.3. District du Congo-Ubangi en 1911.

Source : Kajyibwami (1973-1974).

17 avril 1890. Le district de l’Ubangi-Uele céda une partie de son territoire au district de l’Aruwimi-Uele.

Il s’agissait de :

- l’espace compris entre le 23e méridien E de Greenwich à sa rencontre du fleuve Congo (rive droite, le confluent de l’Itimbiri et la rive

gauche de cette rivière jusqu’à sa rencontre avec le 23e méridien ;

- le poste de Yambinga et la région qui l’entoure dans un rayon de 25 kilomètres » (BO de l’EIC 1895 : 229).

Ill. 13.1. La maison du chef de poste à Libenge.

(AP.0.0.1083, collection MRAC Tervuren ; photo Dubreucq.)

Ill. 13.2. Le commissariat de district à Libenge.

(eP.0.0.13828, collection MRAC Tervuren.)

Le retard pris dans l’application de l’arrêté de 1912 et de l’ordonnance de 1913 s’explique par l’éclatement de la Première Guerre mondiale. Les limites du district du Congo-Ubangi furent établies comme suit :

« - à l’est : la limite de la province de l’Équateur jusqu’à la crête du versant de droite des eaux de la rivière Lulonga-Lopori ;

- à l’ouest et au nord : la frontière du Congo belge depuis l’embouchure de la Ngiri jusqu’au confluent de l’Uele et du Mbomu ;

- au sud : la crête du versant de droite des eaux de la rivière Lulonga-Lopri jusqu’à l’embouchure de celle de la Ngiri dans l’Ubangi » (BA 1932 : 195).

Ill. 13.6. District du Congo-Ubangi en 1913.

Source : Kajyibwami (1973-1974).

Le 1er mai 1911, deux de ces secteurs, Libenge et Lua, furent subdivisés en postes d’ordonnance.

Le secteur Libenge comptait trois postes (Libenge, Mokoangi et Duma) et celui de Lua deux (Ekuta et Bwado).

En application de l’article 3 de l’arrêté royal du 28 mars 1912, et à la suite de l’ordonnance du gouverneur général du 1er février 1913, le district de l’Ubangi fut divisé en sept territoires : Bosobolo, Imese, Libenge, Zongo, Yakoma, Bwado et Banzyville.

Ill. 13.4. Le camp des soldats à Libenge en 1913.

(AP.0.0.12165, collection MRAC Tervuren ; photo A. Hutereau, 1913.)

Ill. 13.5. La maison du chef de poste à Zongo en 1913.

(AP.0.0.12274, collection MRAC Tervuren ; photo A. Hutereau, 1913.)

Ill. 13.8. Coin du poste à Dongo en 1913.

(AP.0.0.12169, collection MRAC Tervuren ; photo A. Hutereau, 1913.)

Ill. 13.9. Factorerie Sjögreen & Cie à Dongo en 1913.

(AP.0.0.12170, collection MRAC Tervuren ; photo A. Hutereau, 1913.)

Par l’arrêté royal du 28 juillet 1914, le district de l’Ubangi intégra le vice-gouvernement général dénommé «  vice-gouvernement général de l’Équateur  » (ou province de l’Équateur), qui

comprenait les districts du Lac Léopold II, de l’Équateur, de la Lulonga, des Bangala et de l’Ubangi.

Son organisation par arrêté royal aura lieu le 20 août 1917.

Ill. 13.7. District du Congo-Ubangi en 1919.

Source : Kajyibwami (1973-1974).

Le 23 mars 1918, le chef-lieu du territoire de Bwado fut transféré à Kalo et le 28 mai 1920, celui du territoire d’Imese fut transféré à Dongo.

Le territoire des Lobala-Tanda fut supprimé le 1er octobre 1926.

Ill. 13.11. District du Congo-Ubangi en 1926.

Source : Kajyibwami (1973-1974).

L’ordonnance du 8 janvier 1924 maintint les sept territoires du district de l’Ubangi, mais en changeant la dénomination de deux d’entre eux  : Bosobolo devint le territoire des Banda, avec Bosobolo comme chef-lieu, et Imese devint le territoire des

Lobala-Tanda, avec Dongo pour chef-lieu. Ces deux territoires prirent les noms de leurs peuples majoritaires. Le territoire de Bwado fut supprimé et remplacé par celui des Bwaka, avec Gemena pour chef-lieu.

Ill. 13.10. District du Congo-Ubangi en 1924.

Source : Kajyibwami (1973-1974).

Nom des territoires Chef-lieu du territoire

Territoire de la Giri Bomboma

Territoire de la Moeko Budjala

Territoire de Lisala Lisala

Territoire des Budja Bumba

Territoire des Ngombe Bosu-Melo

Territoire de Libenge Libenge

Territoire de Bosobolo Bosobolo

Territoire des Ngbandi Banzyville

Territoire des Ngbaka Gemena

En application du décret du 23 novembre 1931 relatif aux centres extra-coutumiers (CEC), la localité de Libenge fut érigée en CEC par l’arrêté n° 34/CEC/

AIMO du 29 mars 1935 du gouverneur de la province de l’Équateur (BA 1958 : 1827).

Les limites de certains territoires du district furent modifiées comme suit par l’ordonnance n° 129/AIMO du 29 septembre 1932 :

1. Le territoire de la Ngiri :

- à l’est, le parallèle de ce confluent vers l’est sur une longueur de 2 kilomètres, une ligne parallèle à la rive gauche de la Ngiri distance 2 kilomètres de cette rive vers l’aval jusqu’à son intersection avec la droite joignant l’embouchure de la Bobili (chenal de Mania à la rivière Moanda) au point d’intersection du 2e parallèle N vers l’est jusqu’à son intersection avec la Mongala  ; la Mongala jusqu’à son

- à l’est, le parallèle de ce confluent vers l’est sur une longueur de 2 kilomètres, une ligne parallèle à la rive gauche de la Ngiri distance 2 kilomètres de cette rive vers l’aval jusqu’à son intersection avec la droite joignant l’embouchure de la Bobili (chenal de Mania à la rivière Moanda) au point d’intersection du 2e parallèle N vers l’est jusqu’à son intersection avec la Mongala  ; la Mongala jusqu’à son

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