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Environnement et vie scolaire des élèves

PARTIE II. L’EDUCATION DANS L’YONNE : CE QU’EN DISENT LES ACTEURS

et 37). Une particularité s’ajoute par rapport au niveau du primaire et du collège, celle de

II.8. Environnement et vie scolaire des élèves

II.8.1. Un contexte de travail et de vie scolaire favorable

L’environnement examiné ici est les conditions de travail des élèves, la présence des

enseignants au sein de l’établissement, la violence interne ou externe qui peut exister. En primaire, les conditions de travail sont plutôt considérées de correctes à satisfaisantes, les bâtiments sont bien entretenus, dans deux classes uniques (écoles F zone 1 et M zone 4) la taille physique des classes est notée comme un peu petite et les possibilités d’aménagement restreintes, au-delà de ce critère les conditions sont honnêtes. On ne relève pas d’absentéisme marqué des enseignants, l’école K zone 3 observe qui plus est qu’il y a des enseignants présents dans l’établissement de 7h30 à 18h30, ce qui n’est pas le cas partout. En ce qui concerne la violence dans les établissements, elle existe mais en proportion habituelle de ce qu’on peut trouver dans des écoles, « pas de problèmes de violence mais des bagarres dans la cour », « il n’y a pas trop de violence, des bagarres parfois mais ça reste agréable ». Cependant quelques phénomènes de violence sont présents dans les établissements N et O,

zone 4 ainsi que dans les écoles I et J zone 3, « un peu de violence, trois ou quatre élèves sur 112 mais quand ça éclate, c’est fort, ça peut prendre de grandes proportions, les évènements sont très graves » école I, « violence interne, mais qui est tuée dans l’œuf, on a une surveillance qui est très efficace » école O, « la violence interne est le fait de quelques enfants, une dizaine, les facteurs de violence sont pris en compte par les enseignants » école N. Pour la violence externe seule l’école K zone 3 fait part d’une montée de faits violents de type feu de poubelle en dehors de l’enceinte de l’école et qui sont par fois réglé par l’intermédiaire de discussion auprès des élèves concernés avec le soutien des enseignants.

Les conditions de travail des élèves, la présence des enseignants au sein de l’établissement sont considérées comme correctes quelles que soient les zones considérées. En revanche, les

phénomènes de violence dans les établissements sont observés dans les écoles où les résultats sont les moins bons, quelle que soit l’origine sociale des élèves.

Pour ce qui est de l’environnement et des conditions de travail dans le secondaire, une

nouvelle fois nous ne relevons pas de conditions variant selon les secteurs du département. Il n’existe pas de zones sur le territoire qui seraient effectivement défavorisées quant à leur équipement et leurs locaux, les rénovations se font au fur et à mesure dans les différents secteurs. Les deux collèges (20 zone 1 et 24 zone 4) dont

l’enveloppe budgétaire est gelée connaissent de très bonnes conditions de travail tant pour les élèves que les personnels adultes, les bâtiments ayant été refaits il y a quelques années. Certains sont en cours de réfection, dans le collège 10 zone 1 par exemple où les locaux sont dégradés et où le principal a mis en place actuellement une série de travaux pour y remédier et d’autres connaissent actuellement des conditions correctes, sans nécessiter d’investissement. Six chefs d’établissements (établissements 20, 24, 32, 35, 36, 37) trouvent les conditions de vie et de travail bonnes dans l’ensemble. Ils montrent cependant différentes lacunes, concernant les conditions de travail mais qui ne sont pas toujours liées à la structure en tant que telle. Par exemple l’établissement 20 zone 1 qui a de bonnes conditions matérielles, a par ailleurs de très petits effectifs, le principal observe que les effectifs sont trop faibles et ne procurent pas aux élèves assez de stimulations. Pour lui, la taille idéale d’un établissement est

de 350 à 400 élèves, pas au-delà des 500 pour de bonnes conditions59. Sur le même plan, le lycée 37 zone 4, qui pour sa part connaît le plus gros effectif en terme d’élèves, relève que : « du point de vue technique, il y a de bonnes conditions, mais au niveau de l’environnement et au niveau culturel, ce n’est pas suffisant ». Cette remarque intervient donc dans deux contextes totalement différents mais dans les deux cas fait défaut. S’ajoutent à ces constats des problématiques spécifiques à des établissements en particulier. Au collège 32 zone 4, la Principale soulève le manque de place, d’espace pour des lieux de travail, « les élèves n’ont qu’une toute petite salle de permanence et le CDI qui n’est pas un lieu pour les accueillir, il n’y a pas de foyer, il faudrait un lieu de travail. ». De même dans le lycée 34 zone 2, du point de vue de l’agencement des bâtiments, on relève un manque de mixité « les élèves ne se mélangent pas trop, notamment entre les séries et les bâtiments, il n’y a pas encore de mixité sociale par rapport aux choix de filières, les centres d’intérêts sont différents ». Les choix qu’opèrent donc les directions quant à l’organisation des bâtiments, le dégagement de lieux pour les élèves peuvent être des éléments qui suscitent une amélioration du cadre de la vie scolaire et du climat entre élèves ainsi que la facilitation du travail des élèves pour favoriser leur réussite60. La violence fait également partie des critères que l’on peut observer pour appréhender le contexte de la vie scolaire des élèves. Contrairement à ce qui aurait pu être attendu avec l’augmentation des comportements déviants ou d’incivilités, les chefs d’établissements ne trouvent pas qu’il y ait une violence interne développée. Quatre chefs d’établissements (24, 35, 36, 37), parlent de violence ponctuelle, de situations moyennes comme dans d’autres établissements sans que cela ait un caractère spécifique. Une personne (collège 16 zone 3) signale quand même des plaintes déposées lorsque que surviennent des cas de violence. Le secteur Migennois semble légèrement plus touché sans que cela soit très marqué. La violence varie aussi selon les individus qui sont scolarisés et qui, selon les personnalités, peuvent tendre à développer des comportements violents. Le collège 31 zone 4 observe que cette année le climat est beaucoup plus serein que l’année précédente par ce qu’un grand nombre d’éléments violents qui étaient en 3ème sont partis, mais l’établissement a malheureusement conservé une mauvaise image et réputation dus aux faits passés. Le lycée 35 zone 1 a tenté une nouvelle organisation des filières pour lutter contre la violence et qui semble porter ses fruits. Cette année en effet, le climat est beaucoup plus calme car les élèves

59 Grisay (1990, 1993) a dégagé le profil des collèges performants. Parmi tous les critères retenus, une taille

plutôt modeste a été pointée

60

ont été mixées entre les filières générales et professionnelles. La violence interne aux établissements ne parait pas, aux dires des responsables des établissements, porter préjudice aux élèves et à leur réussite, le climat ne tendant pas à être particulièrement mauvais dans le département.

II.8.2. Des relations entre les élèves plutôt bonnes même si une zone présente davantage de difficultés61

Au niveau des relations entre élèves, elles sont perçues par les enseignants de la zone 1 comme assez bonnes (67.4%) voire très bonnes (24.7%). Ce secteur connaît également à l’opposé le plus fort taux de relations estimées plutôt difficiles même si ce taux est très restreint (7.9%). L’ensemble des enseignants de la zone 2 perçoit les relations entre élèves d’assez bonnes à très bonnes (aucun effectif pour plutôt difficiles ou difficiles). Les enseignants de la zone 3 voient les relations entre élèves en majorité assez bonnes (58.8%) et pour une grande part également très bonnes (29.4%), quelques-uns uns, plutôt rares, les jugent difficiles. Les relations entre élèves de la zone 4 sont jugées comme assez bonnes par 66% des enseignants et très bonnes pour 31.9%.

Les relations entre les élèves, sont en général considérées comme bonnes et amicales selon

les directeurs des écoles élémentaires. Il existe toujours quelques éléments perturbateurs, mais dans l’ensemble les relations sont sereines. Quelques difficultés sont perçues par les enseignants en classe unique où les élèves sont peu nombreux et font parfois toute leur scolarité avec les mêmes élèves, ils sont donc « obligés de se supporter ».

Tous les directeurs interrogés estiment que les relations entre les élèves sont relativement bonnes voire amicales malgré la présence de quelques éléments perturbateurs.

Au secondaire, les relations entre les élèves sont jugées comme étant également plutôt

bonnes par les chefs d’établissements, certains pointent le fait que de petits groupes troublent un peu les relations. Dans le Migennois on relève pour un établissement (10 zone 1) des

61 Hors l’effet-maître est moins une caractéristique des maîtres eux-mêmes que le résultat d’un processus

d’interaction entre les enseignants, les élèves et le contexte organisationnel et pédagogique (Bressoux 2001, Attali et Bressoux 2002)

relations correctes à l’intérieur et plus tendues à l’extérieur et pour l’autre (collège 16 zone 3) une proportion d’élèves qui ont des difficultés familiales pesant sur les relations dans l’établissement, « 90% d'élèves qui vont bien, 10% qui ne vont pas, ce ne sont jamais les mêmes, ce sont des enfants malheureux, placés en familles d'accueil, c'est assez répandu mais 10% qui ne le vivent pas bien, violence entre eux… ». Les chefs d’établissements observent que la mixité sociale favorise un bon climat et, selon le Proviseur du lycée 37 zone 4, il existe une grande vigilance de l’Inspection vis-à-vis de la carte scolaire. La seule particularité qui ressort vraiment est cette difficulté familiale plus que sociale, que les élèves ont du mal à gérer. On a déjà vu cette thématique au niveau du primaire, elle perturbe les élèves dans leur apprentissage, elle semble concentrée dans le secteur de Migennes.