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Conclusion chapitre

Chapitre 3 : méthodologie probatoire entreprise et hypothèse de recherche

3. Méthodologie probatoire retenue :

3.2 Entretien exploratoire :

Afin de pouvoir prendre contact avec d’autres personnes qui n’étaient pas de notre réseau, nous avons mentionné à la fin du questionnaire que nous recherchions des personnes à interroger dans le cadre de notre travail de recherche. Il s’avère que nous avons eu de nombreux contacts. Nous avons pu ensuite échanger par mail ou via Messenger et planifier des entretiens semi-directifs.

3.2.1 Mise en place de la grille d’entretien et choix des interlocuteurs :

Nous avons mis en place des grilles d’entretiens (exemple en annexe) adaptées à chaque type d’acteur interrogé en fonction de notre questionnement. L’objectif de ces grilles d’entretiens était de s’assurer du bon déroulement de l’entrevue, mais sans pour autant se limiter aux questions-réponses. Nous souhaitons faire parler notre interlocuteur, la grille d’entretien nous permet de revenir sur certains éléments, tout en laissant libre cours à la pensée de la personne interrogée. De par le fait de l’éloignement géographique de la réserve des Nouragues, cela implique un faible nombre d’acteurs à interroger, mais au vu de notre problématique, ils sont diversifiés. C’est pour cette raison que nous avons mis en place des entretiens auprès d’acteurs ayant un lien avec le tourisme d’observation de la faune sauvage, le tourisme scientifique et/ou naturaliste, mais aussi avec la conservatrice de la réserve. Dans le cadre de ce travail de recherche, nous avons effectué une dizaine

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d’entretiens, auprès des habitants de Guyane qui pratiquent le tourisme d’observation de la faune sur le territoire, mais aussi des acteurs du tourisme du département ainsi qu’un chercheur qui travaille sur le tourisme scientifique et un responsable de réserve qui accueille des volontaires en Equateur.

Figure 21 : Carte mentale des entretiens111

3.2.2 Déroulement, retranscription et analyse des entretiens

Certains entretiens ont été enregistrés et retranscrits dans leur intégralité, d’autre comme par exemple l’entretien avec le guide était informel, des notes ont été prises lors de la conversation téléphonique. En moyenne les entretiens ont duré 50 minutes voir 1H20 pour certains. Ils ont été réalisés soit par téléphone, soit via Skype ou Facebook en Visio.

L’analyse des entretiens semi-directifs qui a suivi la retranscription a été réalisée sous forme de matrice. Pour des raisons de facilité et de pertinence des

111 Source, JANNOT L, 2020

Entretien semi- directif

Entretien le 30 avril, avec un restaurateur de Cayenne, par téléphone. Il se déplace beaucoup en forêt pour des recherches de vestiges

archéologiques, il pose également des caméras pour observer la faune sauvage.

Entretien avec Vincent Prémel, le 1er mai, en visio via Facebook. Vincent est un passionné de faune sauvage, il a d’abord réalisé son BTS GPN en Guyane puis

est devenu et professeur de ce BTS aujourd’hui il fait un Master en biologie. Il a vécu 3 ans en Guyane et connaît très bien la

forêt et les naturalistes

Entretien le 10 mai via Facebook, avec Thierry Garcia, directeur d’une réserve en Equateur. il est en collaboration avec une ONG Planet Urgence, il propose des séjours éco volontariat sur la réserve et

accueille aussi des scientifiques.

Entretien le 19 mai avec PLanet Urgence au téléphone. Mais la personne que j’ai eue ne

pouvait répondre à mes questions.

Entretien avec Eric et sa compagne, le 2 mai, avec Skype. Eric est militaire et travaille sur les projets harpie contre l’orpaillage

illégal. Sa compagne est professeur en Guyane. Tous deux sont passionnés de forêt et de faune sauvage, il m’a contactée

par mail après la diffusion de mon questionnaire sur les réseaux

Entretien avec un guide, le 11 mai, par téléphone. Il m’a contactée par mail suite à la diffusion du questionnaire, en expliquant que les Nouragues était pour eux de la concurrence déloyale. Suite à ce mail, je lui ai proposé d’en

discuter au téléphone.

Entretien avec Pascal MAO, le 19 mai au téléphone. Pascal Mao est enseignant chercheur en géographie - aménagement du

territoire à l’Institut d'Urbanisme et de Géographie Alpine de l’Université Grenoble

Alpes

Entretien avec Johann KARAM, responsable marketing digital de Guyane Amazonie. Il m’a contactée suite à une demande que j’ai faite

via Facebook pour savoir si le questionnaire pouvait être diffusé sur la page Facebook. Suite à cela il m’a contactée pour me poser des questions sur mes recherches et me demander les résultats du

questionnaire. nous avons en échange convenu d’un entretien, mais il n’a pas était enregistré

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données, nous avons sélectionné une grille de lecture dans laquelle nous avons sélectionné des questions. Les questions posées d’abord, aux interlocuteurs qui pratiquent le tourisme d’observation de la faune sauvage. Ensuite, nous avons sélectionné les mêmes questions qui ont été posées à d’autres interlocuteurs pour enrichir les propos. Certains entretiens, notamment celui avec le responsable de la Réserve RIO BIGAL en Equateur n’a pas fait l’objet d’un traitement particulier. Les propos retranscrits dans leur intégralité suffisaient à eux même.

Tableau 4 : extrait de la grille d'analyse des entretiens

PENSEZ-VOUS QUE L'OPRAILLAGE ILLÉGAL A UNE INCIDENCE SUR LE TOURISMEENGUYANE?

Entretien 1 Alors, probablement que si. Parce que les gens sont inquiets de tomber sur les orpailleurs clandestins. En fait les gens ne savent pas qu’il n’y a pas vraiment de raison d’être inquiets. Les gens qui vont sur l’Appourague ils ne sont pas nombreux. Les gens à y aller de leur propre initiative, avec leur propre matériel, ils préfèrent passer par des prestataires de services par sécurité

Entretien 2 (Un temps réflexion), je ne sais pas, je pense que l’orpaillage, et après il y a l’orpaillage illégal et l’orpaillage légal, je pense que l’orpaillage illégal c’est plus dans les terres. Du style dans le PAG, qui sont assez loin. Je pense que le littoral en général, vu que les sites touristiques sont principalement sur le littoral, en tout cas les premières bornes. Après il faut savoir que l’orpaillage, on en a une image négative, j’imagine qu’il y a des gens qui ont peur de se faire tuer par des orpailleurs. Ce qui est possible et ce qui a pu arriver. Comme ce qui a pu arriver à un moment donné. Donc oui, il y a une histoire aussi je ne sais pas si tu sais l’histoire des Nouragues. Donc les Nouragues c’est une station scientifique dans la forêt. Il y a des gardes qui sont faits tiré par des orpailleurs. Donc ça, c’est des évènements qui sont traumatisants. Enfin je veux dire, on en parle encore souvent. Plus récemment le fameux camp, ou les gens a été tué le camp a été rouvert l’année dernière. Le camp Arataï. Du coup, tu es au courant. À part cet exemple-là, c’est vrai que non. En fait cet exemple-là il a vraiment traumatisé les gens et on en parle encore aujourd’hui. C’est encore dans l’esprit de tout le monde, c’est vraiment une peur stomacale que ça arrive une seconde fois, parce que c’est vraiment un truc traumatisant. Je n’imagine même pas les touristes, c’était une histoire absolument horrible. C’est très rare, mais ça arrive, rien ne peut assurer que ça n’arrivera pas encore une fois. Mets la ruée vers l’or de la Guyane à un peu diminué, il y a un peu moins d’orpaillage, mais il y en a quand même beaucoup. Enfin je veux dire, tu remontes le Kourou, tu regardes l’affluent, et tous les affluents sont marron, on sait qui en a de l’orpaillage. Il y a beaucoup de missions, les missions harpies ou autre pour faire reculer l’orpaillage, ça marche un peu, mais bon, les orpailleurs c’est des fourmis. Les mecs, tu en tue un il y en a 10 qui apparaissent. En fait si on peut tirer dans les pattes tu arrêtes de faire de l’orpaillage en Guyane. Enfin quand tu pars en Guyane, parce qu’on est en France on ne va pas, ça c’est limite les lois françaises en Guyane. Après je dis pas qu’il faut tuer des gens, mais si tu ne les tues pas ils viennent franchement là-dessus je sais pas c’est vraiment compliqué.

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Conclusion du chapitre 3

Les recherches bibliographiques émanent de recherches sur internet (café de géographe, thèse, article scientifique, revues) elles ont été réalisées avec le moteur de recherche Google. L’objectif était d’avoir un corpus bibliographique plus conséquent et de trouver de nouveaux points de vue afin de croiser nos recherches et de faire le lien avec le territoire de la Guyane. Ce qui nous a conduit à notre problématique de recherches et hypothèses de réponses.

Le tourisme scientifique au vu des recherches bibliographiques semble une aubaine pour les territoires de confins comme la réserve des Nouragues. Il permettrait d’engendrer des ressources pour les recherches et le suivi des inventaires floristiques et faunistiques. Tout en fédérant un certain nombre d’acteurs, les locaux, les chercheurs, les professionnels du tourisme, institution de protection de l’environnement… Ce serait également un moyen efficace de produire des formations de qualité pour les locaux, mais également de les informer sur les enjeux environnementaux de leur territoire. L’objectif de notre recherche est maintenant de s’interroger sur les opportunités de développer cette forme de tourisme au Nouragues. Pour cela, notre questionnaire va permettre un certain nombre de choses comme notamment, l’attraction que peuvent avoir les habitants et les visiteurs de Guyane pour cette forme de tourisme, comment ils se positionnent vis à vis de l’éthique environnementale que cela engendre ? son questionnement devrait permettre d’envisager ou non d’un point de vue « client » le développement de ce tourisme. Les entretiens vont permettre de creuser sur le public ciblé et sur la volonté de la réserve à s’intéresser à cette forme de tourisme.

L’implication des habitants est indispensable pour que les mesures de protection mises en place par la réserve soient efficaces. Dans le cadre de ce projet CORACINES, elles pourraient bénéficier des retombées économiques que pourrait engendrer une fréquentation touristique sur ce territoire de confins. Mais nous nous interrogeons aussi sur la possibilité d’impliquer les populations dans les démarches scientifiques.

Afin de répondre à notre problématique, nous avons choisi de mettre en place un questionnaire. L’objectif de ce questionnaire était de comprendre comment le département de la Guyane est perçu pour le tourisme d’observation de la faune sauvage, et comment pouvait être envisagé le tourisme scientifique, il nous a aussi permis de savoir si la réserve des Nouragues était connue. Ce questionnaire s’est adressé à la personne résident ou allant résider en Guyane, mais aussi aux personnes qui sont déjà parties en voyage en Guyane pour observer la faune sauvage.

Afin de compléter notre enquête, il était impératif de pouvoir mener des entretiens semi-directifs. Avant la diffusion du questionnaire, nous avions déjà

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notre réseau de personnes à interroger. Il s’est avéré qu’après la diffusion du questionnaire, de nombreuses personnes nous ont contacté ce qui nous a permis de réaliser des entretiens variés et particulièrement enrichissants.

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