• Aucun résultat trouvé

professionnel en cours de constitution

B. Formation, trajectoire et processus de professionnalisation

1. Engagement dans l’activité : portrait du médiateur en amateur

« Pour arriver à toucher les autres, j’essaie de me souvenir de ce que j’ai pu ressentir. Il faut se rappeler de soi pour aller toucher les autres » disait Cécile, chargée de médiation au Parc de la Villette, énonçant ainsi un principe commun à l’engagement dans le métier de la plupart des médiateurs culturels. Avant de s’engager dans l’activité, le médiateur est un « amateur », et les modalités d’engagement dans le travail dépendent en grande partie de la façon dont il construit, parallèlement à une représentation des fonctions possibles de la médiation, le récit de sa carrière d’amateur.

Amorcés dès les premières années de socialisation à l’art, l’adhésion à un ensemble de valeurs esthétiques et le développement d’un goût personnel apparaissent comme un élément fondateur dans l’élection de la médiation comme activité professionnelle possible. Dans les entretiens menés avec les médiateurs, deux individus seulement échappent à cette logique : l’un évoque une socialisation à l’art effectuée tardivement, au moment de son recrutement comme chargé de relations avec les publics dans un cinéma de banlieue parisienne, tandis que la seconde tient à ne pas corréler sa trajectoire professionnelle à ses pratiques culturelles ou à ses préférences esthétiques. Tous les autres interviewés fondent le choix du secteur ou même parfois de la structure dans lesquels ils travaillent, sur un goût et une curiosité élaborés dans ces années de formation, pour une discipline artistique, ou un genre, un artiste ou une œuvre, parfois pour une institution.

- « NM : Te souviens-tu des premiers moments où tu te disais “ j’aime le cinéma ” ? - Simon : Vers 10-12 ans, je commençais à voir des films pas mal. Du coup aimer le

cinéma c’est venu assez tôt, c’est venu par Cocteau, j’adorais Cocteau, des assiettes au roman en passant par les films, et le théâtre… Un jour j’ai vu La Belle et la bête et je me suis dit “tiens on peut faire des choses au cinéma aussi intéressantes que dans beaucoup d’arts”, et j’ai commencé à voir pas mal de film, ce que je continue à faire aujourd’hui pas mal… J’ai pas du tout de parcours cinématographique, c’est essentiellement voir des films, essayer de me poser des questions là dessus aussi, écrire dessus, lire des textes aussi, ou chercher des choses qui ont à voir avec ça…. » Simon, Intervenant/conférencier (Service des activités pédagogiques), Cinémathèque, 31 ans

De façon significative, Simon associe dans une même phrase trois éléments structurant sa relation au cinéma dont l’origine est rapportée, précisément, à cette période de formation : la découverte et la caractérisation d’un auteur qui le toucha particulièrement ; l’instauration d’une pratique relativement intense ; et la construction d’une façon de pratiquer le cinéma comme objet de réflexion ou de recherche. De la

135 même façon qu’il peut être daté dans le temps, l’amour du cinéma est incarné dans l’élection d’un objet particulier (Cocteau). La relation à cet objet est elle-même élaborée comme une activité complexe qui mobilise différentes dimensions cognitives et doit sans cesse être réactualisée – « se poser des questions », « écrire », « penser ». L’amour et l’activité débouchent eux-mêmes sur un certain type de pratique, qui fonde et nourrit à son tour le goût et la réflexion sur les films. Mais c’est dans un second temps, lorsque s’affine et se distingue la façon d’apprécier les films, au moment de l’adolescence ou lors des premières années d’études, que commence à se construire un système de valeurs esthétiques qui fondera ensuite le choix et la pratique du métier de médiateur. L’entretien avec Simon continue ainsi :

- « Simon : A 18 ans, c’était déjà sûr que le cinéma c’était déjà ça, c’était sûr. - NM : Ça veut dire quoi “c’était déjà ça” ?

- Simon : Ben c’était un objet de recherche, de plaisir, de discussion, d’échanges qui était prépondérant dans mes activités… Je séchais les cours pour aller voir les films. Je m’entendais avec des professeurs pour qu’ils me laissent aller à un Festival (...). En 1986 j’ai vu Top Gun comme tout le monde mais je savais déjà à l’époque que ça m’intéressait moyennement… Je me souviens quand j’ai vu Le Grand bleu, mes copains adoraient et moi j’aimais moyennement. J’ai commencé à me dire, tiens là, y’a peut-être quelque chose qui va pas ».

Simon, Intervenant/conférencier (Service des activités pédagogiques), Cinémathèque, 31 ans

A sa manière, Simon sacrifie à l’un des passages obligés des récits de formations cinéphiliques : le moment où l’amour du cinéma se construit contre l’autorité adulte, en dépit des interdictions parentales ou dans un temps volé à l’institution scolaire.

« La cinéphilie cependant, ne fait pas que transférer les pratiques et les critères de la culture classique (l’école, l’accumulation du savoir, la médiation de l’écriture) vers le spectacle, alors sous-estimé, du cinéma. Elle contribue également à créer une autre culture, préservée par la salle elle-même, méfiante vis-à-vis des intellectuels, des universitaires comme de la politique, protégée de toute intervention extérieure (...). Cette clandestinité de cave exaltée par l’adoration de déesses lumineuses est importante car elle confère au spectacle du cinéma la nature d’un interdit préservé : une culture en contrebande. François Truffaut lui-même a d’ailleurs très tôt associé le spectacle du cinéma au vol, comme si l’acte de pénétrer dans une salle résultait d’une violence (voler l’argent de ses parents pour payer une séance, accumuler les dettes et revendre une machine à écrire dérobée dans les bureaux de son père pour financer son propre ciné- club, le “cercle cinémane”) mais servait aussi, simultanément, à la circonscrire, à l’annihiler par la protection et la fascination de l’écran » 307.

La particularité de ce genre de récit chez les médiateurs des années 2000 tient peut-être à ce que cette figure soit trop connue des cinéphiles en devenir et de leurs professeurs qui acceptent que l’adolescent fasse l’école buissonnière – au nom de la bonne cause

307Cf. BAECQUE Antoine de, La Cinéphilie. Invention d’un regard, histoire d’une culture, 1944-1968,

136

culturelle, à la manière d’un Doisnel qui n’en serait plus tout à fait un, dans la mesure où cette forme de cinéphilie a été légitimée, et est aujourd’hui comprise et encouragée par les adultes308. Comme chez Simon, c’est souvent au moment de l’adolescence que commence à se dessiner, d’un même mouvement, un goût propre et la représentation de soi-même en amateur – ou plutôt en « connaisseur » : le goût se forme dans le mouvement de distinction, au moment où l’adolescent se détache d’un groupe de sociabilité restreint (les pairs, parfois aussi la famille) pour cultiver une manière propre d’aimer les films. Pour Simon, cette découverte, positive puisqu’elle se révèle fondatrice d’un amour et d’une pratique durable, s’assortit d’un soupçon d’inquiétude (« il y a quelque chose qui ne va pas ») liée au sentiment d’une différence qui éloigne ou isole. Comme dans les récits d’initiation, le franchissement d’une étape est perçu comme d’autant plus significatif que son seuil comporte une phase de désocialisation (relative). Dans les récits de médiateurs ce type de crise paraît fonder non seulement un goût et une pratique d’amateur, mais également, et presque en même temps, une orientation professionnelle vers une activité en rapport avec le domaine choisi. Si le passage du côté des cinéphiles a entraîné une forme de marginalisation, la recherche d’une formation et d’un début d’activité professionnelle liés à cet objet de goût permettent de normaliser et de légitimer l’élection d’une pratique initialement vécue comme marginale.

Ces récits de formation obéissent plus ou moins à des lois du genre, codifiées de façon différente selon les disciplines artistiques. Dans le secteur cinématographique, les médiateurs corrèlent explicitement le choix du métier à une certaine manière de vivre et de raconter leur carrière d’amateur. La cinéphilie a fait l’objet d’une telle littérature (romanesque, cinématographique, sociologique309, historique310) que les « amateurs de cinéma » peuvent aisément, modèles à l’appui, sacrifier à une vision téléologique de leur parcours. Cette vision fait remonter à l’enfance ou à l’adolescence le goût et la pratique d’un art qui nourrit l’exercice de leur métier de médiateur aujourd’hui.

308 En ce sens, ces adultes se seraient approprié une représentation de la cinéphilie comme contre-culture

érudite : « la cinéphilie produit ainsi une contre-culture très particulière. Pour la définir, on peut avancer qu’elle emprunte au cursus honorum universitaire ses critères d’apprentissage (l’érudition, l’accumulation d’un savoir) et de jugement (l’écriture et le goût pour le classicisme) et au militantisme politique son engagement (la ferveur et le dévouement), pour les transférer vers un autre univers de référence (l’amour du cinéma). L’apprentissage est en effet érudit, marqué par un nombre impressionnant de visions et re- visions de films ou la rédaction de centaines de filmographies précises et fidèles, au détail près », ibidem, p. 20.

309 Cf. ETHIS Emmanuel, Sociologie du cinéma et de ses publics, Armand Colin, 2005. 310 Cf. BAECQUE Antoine de, La Cinéphilie, op. cit.

137 Mais en théâtre, en arts plastiques ou en musique, si le récit des parcours des médiateurs semble obéir à une rhétorique moins célèbre, et sans doute aussi moins codifiée, ils contiennent de la même manière le récit d’une étape décisive dans la construction de leur rapport à l’art.

« J’ai fait un bac art plastique, et j’avais un enseignant qui m’a transmis ça [le goût pour

les arts visuels], qui était plasticien et qui m’a donné envie de faire cela, d’en faire mon métier. C’est vraiment là que ça s’est décidé. C’est vraiment là que je me suis rendu compte qu’il y avait un fond intéressant qui mêle l’histoire, la littérature… Ici ça demande beaucoup de travail, il faut se tenir au courant, lire beaucoup – si ça fait pas partie de sa vie, je pense que ce n’est pas la peine. C’est là que se trouve la différence aussi entre les gens qui ont fait des formations artistiques et les médiateurs culturels, qui prennent ça comme métier, alors que c’est plus qu’un métier, ça demande plus d’investissement, eux ça les intéresse quoi, mais c’est tout. Il faut vouloir lire tous les derniers bouquins. (...) Je voulais en faire mon métier, mais le fait de travailler avec le public, ça non, c’est venu plus tard ».

Sophie, Chargée des activités en direction du public scolaire, Musée du Jeu de Paume, 26 ans

Dans le récit de Sophie, la construction d’un certain type de rapport à l’art – au moment de l’adolescence – a fortement déterminé sa pratique professionnelle d’aujourd’hui. Le fait que l’art contemporain se retrouve souvent au croisement de plusieurs disciplines et que son appréhension fasse appel à une connaissance élargie du monde a nourri son intérêt et constitue aujourd’hui la trame de fond de son activité de médiatrice. Au lycée comme au musée, selon ses propres mots, « l’art fait partie de sa vie » – si ce n’était pas le cas, cela « n’en vaudrait pas la peine ». De façon significative, Sophie oppose sa formation à celle des médiateurs « généralistes », dépourvus d’une approche personnelle de l’art. Les entretiens avec les médiateurs enquêtés montrent que s’il n’est pas rare qu’ils se représentent leurs parcours comme singuliers, marginaux, ou atypiques, il est beaucoup moins fréquent, contrairement à ce qu’imagine Sophie, qu’ils aient été formés dans des filières de médiation culturelle à l’université.

L’entretien d’un certain type de rapport avec un domaine artistique ou un genre d’œuvre est généralement présenté, dans le discours des médiateurs, comme une pratique engageant un ensemble de représentations et de conceptions du rapport au monde et de sa place dans la société.

« Pour moi l’art c’est tout ce qui touche au quotidien, c’est de la politique, donc ça me semblait absurde qu’on le mette à l’écart et qu’on le muséifie et qu’on le mette à part… C’est pour ça qu’il faut essayer d’en parler, de dire je fais partie de vous mais je vous parle de l’art contemporain, l’art contemporain c’est là c’est autour de nous, ça fait partie de notre quotidien à tous… Mais comme la littérature il faut apprendre à lire, et puis on lit pas tout si on n’apprend pas à le décrypter, hé ben là c’est pareil, c’est pas donné comme ça et ce sera jamais donné comme ça. Ça fait partie d’une culture générale, je pense que c’est ça qui m’a donné le plus envie de le faire partager ».

138

Sophie, Chargée des activités en direction du public scolaire, Musée du Jeu de Paume, 26 ans

Dans les formulation de Sophie, le rapport à l’art est encore une fois perçu et décrit comme l’un des modes d’appréhension du monde, c’est-à-dire comme une pratique qui structure le rapport aux autres, la conception de sa place dans la société et les visées qu’on impose à son activité professionnelle. C’est pourquoi les médiateurs parlent souvent simultanément de leur rapport à l’art et des raisons qui les poussent à faire de la médiation: la compréhension du monde que structure la fréquentation des œuvres ou l’intérêt pour l’art, fait de tout individu qui occupe cette place un médiateur potentiel – « je suis parmi vous et l’art contemporain fait partie de moi, donc de vous ». C’est ce que Sophie appelle la « culture générale » : non pas un objet à posséder, mais un principe d’action, qui impulse l’activité de l’amateur ou de l’artiste et en fait un médiateur potentiel.

Cette mécanique est parfois décrite de façon encore plus précise, prise dans l’affirmation d’un goût clair et distinct pour un genre, un courant ou un type de recherche esthétique bien identifiée. Simon explique comment son goût pour le cinéma expérimental s’est nourri du même intérêt ou du même plaisir qui l’a poussé à travailler dans la médiation :

« Je trouve toujours quelque chose dans le mauvais film expérimental, une recherche, quelque chose de singulier. Un film vraiment ennuyeux expé, ben je réagis, c’est un ennui qui t’agace, je me positionne par rapport à ça beaucoup plus que par rapport au cinéma commercial.

(...) C’est vraiment venu très vite, l’idée que l’expérimental et le pédagogique sont très liés. Il y a des phénomènes plastiques au cinéma que tu peux pas trouver ailleurs et qu’il est intéressant de faire voir ou de faire sentir aux élèves, ce qui est proprement cinématographique, visuel, je trouve qu’on peut le faire sentir dans le cinéma expérimental et pas dans le cinéma commercial qui est encore un peu borné à raconter des histoires ».

Simon, Intervenant/conférencier (Service des activités pédagogiques), Cinémathèque, 31 ans

De la même façon que son intérêt pour le cinéma s’est rapidement transformé en goût pour le cinéma expérimental, sa position par rapport au cinéma expérimental l’a rapidement conduit au désir de faire partager son intérêt pour l’art cinématographique lui-même.

Les médiateurs œuvrant dans des associations issues ou proches des mouvements d’éducation populaire sont sans doute ceux qui élaborent le plus des récits dans lesquelles la définition de la médiation culturelle est immédiatement articulée à des expériences personnelles de compréhension du monde par l’art et la culture. Ces représentations sont les héritières des formes et des principes de l’action culturelle

139 militante d’après-guerre, fondée sur une « pratique poétique du monde ». Ainsi un membre de Peuple et Culture m’expliquait comment le jeune agrégatif de philosophie qu’il était en 1945, jeune homme issu de la haute bourgeoisie et féru de littérature contemporaine, était pris « dans l’évidence », ou la nécessité, d’œuvrer à la diffusion de la poésie contemporaine dans les milieux populaires.

« On cherchait à faire comprendre la poésie en train de se faire, à mettre en liaison le peuple des travailleurs manuels avec les créateurs d’une poésie nouvelle qui avait besoin de prendre ses sources dans des éléments vivants qui ne soient pas uniquement des éléments mondains ou bourgeois. (...) L’idée de la résistance s’exprimait dans le poème d’Eluard Liberté, c’était une poésie de combat d’expression simple et compréhensible par un public très vaste. On essayait en même temps, de faire comprendre que la poésie n’était pas fermée, pas réservée à un public fermé, la poésie était faite pour tous, les racines de la poésie en train de se faire étaient des racines populaires. Les sources d’inspiration de Char, elles étaient dans la nature ou dans un peuple de cultivateurs ou de petits artisans ».

Bernard, ancien bénévole de Peuple et culture, 80 ans

Selon Bernard, au plus profond de la rencontre avec la poésie gît la nécessité de se confronter avec le « milieu populaire », qui est en quelque sorte, déjà présent dans les sources d’inspiration de cette poésie.

A contrario, dans la population enquêtée, la seule personne qui accorde peu d’importance à ses goûts personnels et à sa carrière d’amateur – qu’elle tenait à distinguer de son « métier » – est précisément celle qui ne se définit pas comme « médiatrice culturelle » :

- « Je suis arrivée là je sais pas pourquoi, moi je ne me pose pas toute ces questions là, non, non. Après je vois ce qui se passe, que ça se passe bien, je passe beaucoup d’heures pour tout ça, c’est aussi beaucoup d’énergie, beaucoup d’énervement, mais beaucoup de joies aussi… C’est plus ça qu’une interrogation sur le pourquoi je fais tout ça… Non, il faut avancer, il y a beaucoup de choses à faire, donc je ne me demande pas qui je suis, je garde ça pour le soir (...). Je me dis que je gère des projets avec des artistes et pour moi c’est d’abord des budgets, des contrats, des conventions, après je peux pas faire ça toute ma vie, je suis pas du tout une médiatrice cultuelle (...).

- NM : A quel moment avez-vous décidé de travailler dans la culture ?

- Laure : J’ai fait une école de commerce de façon à avoir un choix hyper large. (...) C’est une sensibilité que j’ai toujours eu, j’ai toujours aimé ça, je ne vais pas travailler chez L’Oréal ».

Laure, Responsable des ateliers artistiques, service des relations avec le public, Théâtre National de Chaillot, 25-30 ans

On voit bien comment le parcours de Laure peut expliquer qu’elle ne se conçoive pas comme médiatrice culturelle, et qu’elle refuse, du moins dans le cours de l’entretien (mais on peut supposer, d’après ses propres mots, que cette position est permanente) de s’interroger sur son métier. Elle ne se demande pas « qui elle est » : contrairement aux autres, ce n’est pas un rapport au théâtre ou à la danse qui a déterminé le choix de son

140

activité professionnelle, mais un processus de distinction qui l’amène, au nom d’une sensibilité évoquée en des termes très généraux, à ne pas vouloir travailler dans une entreprise de cosmétiques. Sa façon de décrire son parcours, et de refuser de se demander « qui elle est » fait apparaître par contraste l’importance qu’occupe dans les récits des autres médiateurs la description d’un long travail d’élaboration d’un double rapport, au monde et à l’art, qui amène à faire des fonctions de médiation un lieu d’exercice et de réflexion de ce double rapport.

Portrait 1 – Simon, « Ne pas faire du ludique »

Simon, Intervenant/conférencier au service des activités pédagogiques de la Cinémathèque française, 31 ans

Simon a su très tôt que le cinéma occuperait une grande part de sa vie. Ses parents étaient « plutôt cinéphiles » mais Simon n’a pas le sentiment qu’ils l’aient « spécialement encouragé » à le devenir. Dès 10-12 ans, la découverte de l’œuvre de Jean Cocteau l’amène à « se poser des questions sur le cinéma », et à « voir beaucoup de films ». Avec une amie, très cinéphile, il commence à aller dans la salle art et essai