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Effet de la manipulation sur la perception du transfert

11. Résultats

11.2 Effet de la manipulation sur la perception du transfert

L’examen des feuillets de réponse révèle que 35 des 164 évaluations du transfert (quatre évaluations x 41 participants) ne comportent aucune composante sous-jacente. De plus, des 129 évaluations qui incluent une composante sous-jacente, certaines assignent une caractéristique donnée au plan manifeste que d’autres placent au plan sous-jacent. Par conséquent, afin de maintenir une puissance adéquate et de simplifier les analyses, nous

avons rassemblé les deux types de relations transférentielles en une seule distribution. Pour les cas rares où une même catégorie a été retenue au sein des deux types de relations, manifeste et sous-jacente, le plus haut score a été conservé.

La distribution de fréquences des variables du CCRT montre un patron

dichotomique : un nombre considérable de zéro (absence) à gauche, un intervalle vide au centre, et le restant des observations à droite. Par conséquent, comme dans la première étude, nous avons transformé les données de façon binaire en attribuant une valeur " zéro ” à ce qui est déjà un zéro (ou absence) et un “ un ” (ou présence) à toute observation plus grande que zéro.

Une seule des variables du CCRT a montré une fréquence supérieure à 90%, et ce uniquement pour le couple de patientes B - C. Suivant les recommandations de Rummel (1970), cette variable (W8 : “ réussir et aider le thérapeute ”) a été retirée des analyses qui portent sur ce couple de patientes.

L’analyse préliminaire des données montre que celles d’un participant en particulier peuvent être qualifiées d’extrêmes au plan multivarié, selon un critère conservateur dep < .001 appliqué aux distances de Mahalanobis. Les données de ce participant ont été retirées de la banque, ce qui porte le nombre de participants à n = 40. L’homogénéité des matrices de variance-covariance, la linéarité des relations et l’absence de multicolinéarité est vérifiée et est satisfaisante.

Comme pour la première étude, les différences intergroupes sont évaluées à l’aide de l’analyse de profil. Les présentes analyses diffèrent cependant des premières en ce qu’elles ne peuvent tenir compte du fait qu’un même participant évalue plus d’un stimulus. En effet, dans ce cas-ci, l’effet " participant ” n’est pas réparti de façon homogène à travers toutes les cellules. Par exemple, pour le couple de patients A-D, ceux qui ont jugé le

stimulus A-A ont également jugé le stimulus D-D, mais n’ont jugé aucun des autres. De même, ceux qui ont jugé le stimulus A-0 n’ont également jugé que le stimulus D-Q. De

toute façon, l’exclusion du facteur “ participant ” des analyses tend probablement à diminuer les différences intercellules, de sorte que les analyses devraient être maintenues du côté “ conservateur ” et ne devraient pas augmenter le risque de commettre une erreur de type I.

Nous avons mentionné précédemment que le plan expérimental favorisait l’analyse des données par couple de patients, puisque ces couples forment des designs factoriels complets. Puisque les variables se distinguent au plan conceptuel en trois groupes séparés (désir, besoin ou intention du patient; réponse anticipée de la part du thérapeute; réponse du patient à celle anticipée de la part du thérapeute), nous avons choisi d’effectuer trois

analyses omnibus distinctes par couple de patients (voir Luborsky, Barber, & Diguer, 1992). Suivant une logique similaire à celle décrite pour la première expérimentation, le seuil alpha pour l’étude est fixé à alpha — 0.1 (pour une discussion sur le sujet, voir Cascio & Zedeck, 1983; Cohen, 1990, 1994; Sedlmeier & Gigerenzer, 1989; Skipper, Guenther & Nass, 1967; Descôteaux, 1996). Puisque les analyses qui portent sur le CCRT sont scindées en deux groupes, le seuil par couple, suivant l’ajustement de Dunn-Bonferroni, est de

alpha = .10 / 2 = .05.

Pour l’ensemble des analyses de profil, la procédure GLM avec l’option “ profile ” du progiciel SAS (SAS Institute, 1989) est utilisée. L’identité du contenu verbal (patients A ou D, B ou C) et l’identité des expressions non verbales (patients A, D ou O; B, C ou O) sont utilisées à titre de variables indépendantes. Les résultats liés à !’horizontalité et au parallélisme des profils reposent sur le critère de Wilks. Les différences entre les patients sur les moyennes globales sont simplement testées à partir du F.

11.2.1 Désirs, besoins et intentions du patient (W)

11.2.1.1 Désirs, besoins et intentions du couple de patients A-D

Nous avons effectué une analyse de profil sur les huit variables de la dimension désir, besoin ou intention du patient du CCRT (W) pour le couple de patients A-D. Nous rappelons la définition des huit variables : s’affirmer et être indépendant (Wl), s’opposer, blesser et contrôler le thérapeute (W2), être contrôlé, blessé (W3), être distant, éviter les conflits et ne pas être responsable (W4), être près du thérapeute, l’accepter (W5), être aimé et compris (W6), se sentir bien, à l’aise (W7) et réussir et aider le thérapeute (W8). Le tableau 16 présente les résultats.

Tableau 16. Résultats de l’analyse de profil exécutée sur les variables désir du CCRT (W) pour le couple de patients A-D.

Effet4 dlfwxm ^Zdénom F P fi2b

W 7 68 5.65 .0001* .37 W*CV 7 68 7.00 .0001* .42 W*ENV 14 136 1.01 .4500 .18 W*CV*ENV 14 136 .62 .8493 .12 CV 1 74 1.20 .2768 .02 ENV 2 74 3.18 .0471* .08 CV*ENV 2 74 .71 .4972 .02

a CV = contenu verbal; ENV = expressions non verbales.

b Pour les 4 premiers effets, η2 = 1 - Λ; pour les autres, η2 = SSeffet / (SSeffet + SSe1Teur)

*Significatif au seuil alpha = .05

L’analyse révèle que seul le contenu verbal exerce un effet d’interaction significatif sur les variables de la dimension désir du CCRT. Cela signifie que le contenu verbal exerce un effet sur certaines variables seulement ou qu’il exerce un effet inverse sur certains sous- groupes de variables. Les résultats indiquent également que les expressions non verbales produisent un effet global sur les variables de désir du CCRT. Puisque le contenu verbal et

les expressions non verbales exercent tous deux un effet significatif sur les variables de désir du CCRT, notre hypothèse est confirmée sur cette dimension pour le couple de patients A-D.

Afin d’identifier les variables qui contribuent à rendre l’analyse de !’interaction W*CV significative, nous avons utilisé VANOVA de Kruskal-Wallis (voir tableau 17). Siegel et Castellan (1988) recommandent d’utiliser ce test pour évaluer l’effet d’une

variable indépendante dont les niveaux sont indépendants sur une variable dépendante dont la distribution est ordinale. Or, puisque nos données représentent déjà une série de rangs binaires (“ 0 ” = absence et “ 1 ” = présence), VANOVA de Kruskal-Wallis et VANOVA standard donnent des résultats identiques. La procédure ANOVA du progiciel SAS (SAS Institute, 1989) a donc été utilisée pour calculer tous les contrastes subséquents aux analyses de profil. Afin de maintenir la probabilité d’effectuer une erreur de type I à un niveau acceptable, nous avons également, pour les présentes analyses, ajusté le seuil alpha selon la stratégie de Dunn-Bonferroni. Dans ce cas-ci, alpha = .05 / 8 = .0063.

Tableau 17. Résultats des ANOVA de Kruskal-Wallis^ concernant l’effet du contenu verbal sur les variables de désir du CCRT (W) pour le couple de patients A-D.

Variable Moyenne Patient A Moyenne Patient D F P W1 .63 .48 1.81 .1819 W2 .68 .23 20.06 .0001* W3 .43 .13 9.92 .0023* W4 .63 .33 7.74 .0068** W5 .43 .35 .46 .4974 W 6 .65 .60 .21 .6492 W7 .40 .30 .87 .3548 W8 .40 .08 13.32 .0005* Ά n = 40, dlnum — 1, ¿//dénom = 78

* Significatif au seuil alpha = .0063

On observe un effet significatif du contenu verbal sur les variables de désir W2, W3 et W8 ainsi qu’un effet pratiquement significatif sur la variable W4. Pour toutes ces

variables, les moyennes du verbatim du patient A sont supérieures à celles du patient D. Les différences observées aux variables W2, W3 et W4 indiquent que le verbatim du patient A est perçu comme étant plus symptomatique, voire pathologique, que celui du patient D (s’opposer, blesser et contrôler le thérapeute, être contrôlé, blessé, être distant, éviter les conflits et ne pas être responsable). Par contre, le patient A est perçu comme ayant une attitude plus positive à l’égard de la thérapie que le patient D (réussir et aider le thérapeute).

Pour décortiquer l’effet significatif des expressions non verbales sur l’ensemble des variables de désir du CCRT, nous avons effectué une ANO VA simple sur la somme des variables de désir ainsi qu’une série de contrastes post hoc de Tukey (avec un seuil alpha =

.05 pour la famille de contrastes). Les sommes pour les expressions non verbales provenant du patient A, du patient D et de l’absence d’expressions non verbales (O) sont

respectivement de 3.27, 3.03 et 3.86. Seul le contraste D-0 est significatif. Ce résultat signifie que les participants ont identifié plus de catégories pertinentes en l’absence d’expressions non verbales que lorsque les expressions non verbales du patient D ont été présentées.

11.2.1.2 Désirs, besoins et intentions du couple de patientes B-C

Le tableau 18 montre les résultats de l’analyse de profil effectuée sur les sept

variables restantes de la dimension besoin, désir ou intention du patient du CCRT (W) pour le couple de patientes B-C. L’analyse révèle que seules les expressions non verbales

exercent un effet d’interaction significatif sur les variables de la dimension désir du CCRT. L’effet d’interaction du contenu verbal sur les variables de désir montre également une tendance significative. De façon stricte, ce résultat ne confirme que partiellement notre hypothèse. Par contre, il est tout à fait étonnant puisqu’il suggère que les expressions non

verbales pourraient exercer un effet supérieur à celui exercé par le contenu verbal sur les désirs du couple de patientes B - C (25% de variance des segments expliquée par rapport à

14%). Il suggère ainsi que, dans certaines conditions, et toutes choses étant égales par ailleurs, les expressions non verbales pourraient influencer de façon prioritaire la perception du transfert. Nous soulignons cependant le caractère hypothétique de cette affirmation. L’idéal aurait été de pouvoir tester la différence entre les tailles d’effet du contenu verbal et des expressions non verbales. Or, un examen approfondi de la littérature ne nous a permis de dénicher qu’un seul test de ce genre, qui permet la comparaison des effets principaux d’une ANO VA factorielle 2x2 (Ronis, 1981). L’auteur en souligne par ailleurs le caractère limité et conclut que le domaine est en attente du développement de tests d’application plus générale. Il semble malheureusement que personne ne se soit encore attardé à le faire.

Tableau 18. Résultats de l’analyse de profil exécutée sur les variables de la dimension désir du CCRT (W) pour le couple de patientes B-C.

Effeta ^®dénom F P

η

2 W 6 69 9.52 .0001* .45 W*CV 6 69 1.89 .0953** .14 W*ENV 12 138 1.79 .0547* .25 W*CV*ENV 12 138 1.21 .2811 .18 CV 1 74 2.32 .1319 .03 ENV 2 74 1.15 .3215 .03 CV*ENV 2 74 1.05 .3542 .03

anote : CV = contenu verbal; ENV = expressions non verbales

b Pour les 4 premiers effets, η2 = 1 - A; pour les autres, η2 = SSe0et / (SSeffet + SSerreur)

*Significatif au seuil alpha = .05

**Tendance significative au seuil alpha = .05

Le tableau 19 présente les résultats de l’analyse de l’effet des expressions non verbales par variable. Dans ce cas-ci, puisque sept variables ont été retenues, le seuil par analyse est fixé à alpha = .05 / 7 = .0071. On n’observe une tendance significative de

l’effet des expressions non verbales que sur la variable W6 : être aimé et compris. Les contrastes post hoc, également effectués à l’aide de 1’ANO VA de Kruskal-Wallis sur cette variable, donnent les résultats suivants : B-C, F(l, 56) = 4.23, p = .0443; B-O, F( 1, 49) =

Ί.22, p = .0098; C-O, F(1, 49) = .68,/? = .4123. En l’occurrence, seul le contraste B-0

montre une tendance significative. Par ailleurs, un examen plus poussé des valeurs F du tableau 19 suggère la possibilité que, comme pour le couple A-D, l’effet des expressions non verbales soit plus général que spécifique. Autrement dit, il est possible que l’effet désir (W) * expressions non verbales (ENV) soit multivarié et résulte de l’absence d’effet sur les variables Wl, W2 et W3, et d’un effet relatif sur les variables W4, W5, W6 et W7.

Tableau 19. Résultats des ANO VA de Kruskal-Wallisa concernant l’effet des expressions non verbales sur les variables de désir du CCRT (W) pour le couple de patientes B-C. Variable Moyenne patiente B Moyenne patiente C Moyenne sans ENVb F P Wl .59 .48 .45 .50 .6075 W2 .38 .45 .41 .14 .8712 W3 .38 .24 .27 .70 .5015 W4 .52 .34 .64 2.25 .1123 W5 .24 .48 .27 2.21 .1163 W6 .59 .83 .91 4.44 .0150** W7 .38 .41 .68 2.72 .0724 a n = 40, dlnum = 2, J/dénom = 77 b ENV = expressions non verbales

**Tendance significative au seuil alpha = .0071

Pour ce qui est de la tendance significative de l’effet du contenu verbal sur les variables de désir, il n’est significatif que pour la variable W2 (s’opposer, blesser et contrôler le thérapeute), J7(!, 78) = 9.54, p = .0028 > .0063. Les moyennes pour les

contenus verbaux des patientes B et C sont respectivement de .58 et .25. Ils indiquent que le verbatim de la patiente B la montre comme désirant davantage s’opposer, blesser ou

contrôler le thérapeute que celui de la patiente C. Au plan strictement statistique, nous pouvons considérer le contraste B-C sur la variable W2 comme étant significatif, même si le résultat du test omnibus ne montre qu’une tendance statistique. En effet, puisque nous avons respecté la procédure recommandée pour l’ajustement du seuil alpha en fonction du niveau hiérarchique des contrastes, nous pouvons tenir compte de ce résultat isolé (voir Howell, 1997, p. 351).

11.2.2 Réponse du thérapeute anticipée par le patient (RO)

11.2.2.1 Réponse du thérapeute anticipée par le couple de patients A-D

Nous avons effectué une analyse de profil (voir tableau 20) sur les huit variables de la dimension réponse du thérapeute anticipée par le patient du CCRT (RO) pour le couple de patients A-D. Nous rappelons la définition des huit variables : fort (ROI), contrôlant (R02), contrarié (R03), mauvais (R04), rejetant et opposé (ROS), aidant (R06), aimant ou appréciant (R07) et compréhensif (R08).

Tableau 20. Résultats de l’analyse de profil exécutée sur les variables de la dimension réponse du thérapeute anticipée par le patient du CCRT (RO) pour le couple de patients A-D. Effet‘

f

־ dlfá nom F P n2b RO 7 68 5.83 .0001 .37 RO*CV 7 68 1.91 .0810** .16 RO *ENV 14 136 1.33 1956 .23 RO*CV*ENV 14 136 1.14 .3267 .20 CV 1 74 .01 .9402 .00 ENV 2 74 .40 .6736 .01 CV*ENV 2 74 .24 .7868 .01

a CV = contenu verbal; ENV = expressions non verbales

b Pour les 4 premiers effets, η2 = 1 - A; pour les autres, η2 = S S effet / (SSeffet + SSerreur)

Le tableau 20 ne montre qu’une tendance significative pour l’effet d’interaction RO *contenu verbal. Les ANOVA de Kruskal-Wallis subséquents effectués par variable ne montrent que de faibles tendances significatives au seuil alpha = .0063 pour les variables R07, F(l, 78) = 3.39,p = .0693 et R08, F(1, 78) = 3.39,p = .0693. Dans les deux cas, la moyenne du verbatim du patient A aurait été supérieure à celle du patient D, suggérant ainsi que le patient A s’attend davantage à ce que le thérapeute soit aimant, appréciant et

compréhensif que le patient D. Dans l’ensemble, cependant, ces résultats ne confirment pas nos hypothèses.

11.2.2.2 Réponse du thérapeute anticipée par le couple de patientes B-C

Le tableau 21 montre les résultats de l’analyse de profil effectuée sur les huit variables de la dimension réponse du thérapeute anticipée par le patient du CCRT (RO) pour le couple de patientes B-C.

Tableau 21. Résultats de ¡’analyse de profil exécutée sur les variables de la dimension réponse du thérapeute anticipée par le patient du CCRT (RO) pour le couple de patientes B-C.

Effeta dli!um dldénom F P q2b

RO 7 68 9.28 .0001 .49 RO*CV 7 68 .96 .4683 .09 RO *ENV 14 136 .73 .7388 .14 RO*CV*ENV 14 136 1.64 .0751** .27 CV 1 74 2.32 .2974 .01 ENV 2 74 1.15 .6655 .01 CV*ENV 2 74 1.05 .6932 .01

anote : CV = contenu verbal; ENV = expressions non verbales.

b Pour les 4 premiers effets, η2 = 1 - A; pour les autres, η2 = SSeffet / (SSeffet + S Semeur) *Tendance significative au seuil alpha = .05

Il n’existe qu’une tendance significative et ce pour !’interaction RO *contenu verbal * expressions non verbales. Étant donné le grand nombre de contrastes qu’il faut tester pour décortiquer cet effet, il est évident qu’aucun d’entre eux ne s’approche d’une tendance significative. Pour des fins de concision, nous avons choisi de ne pas les rapporter. Comme pour la paire de patients A-D, les résultats des analyses effectuées sur cette dimension pour la paire de patientes B-C ne confirment pas nos hypothèses.

11.2.3 Réponse du patient à celle qu’il anticipe du thérapeute (RS)

11.2.3.1 Réponse du patient à celle qu’il anticipe du thérapeute pour le couple de patients A-D

Nous avons effectué une analyse de profil sur les huit variables de la dimension réponse du patient à celle qu’il anticipe de la part du thérapeute du CCRT (RS) pour le couple de patients A-D (voir tableau 22). Nous rappelons la définition des huit variables : aidant (RS1), non réceptif (RS2), respecté et accepté (RS3), s’oppose et blesse les autres (RS4), contrôle de soi et confiance en soi (RS5), sans ressource (RS6), désappointé et déprimé (RS7) et anxieux et honteux (RS 8).

Les résultats montrent un effet d’interaction significatif des deux variables

indépendantes, soit le contenu verbal et les expressions non verbales, sur les huit variables de la dimension réponse du patient. Les expressions non verbales exercent également un effet significatif global sur les huit variables. L’hypothèse voulant que le contenu verbal et les expressions non verbales exercent tous deux un effet significatif sur les jugements transférentiels de cette dimension est ainsi confirmée pour le couple de patients A-D. Par ailleurs, le pourcentage de variance des segments expliqué par le contenu verbal (39%) semble supérieur à celui expliqué par les expressions non verbales (29%). Nous soulignons cependant le caractère hypothétique de cette supériorité qui, comme dans le cas de la dimension désir (W), ne semble pouvoir être vérifiée au plan statistique, faute de tests adéquats (voir section 11.2.1.2).

Tableau 22. Résultats de T analyse de profil exécutée sur les variables de la dimension réponse du patient à celle qu’il anticipe de la part du thérapeute du CCRT (RS) pour le couple de patients A-D.

Effet3 dlnum dlàénom F P n2b

RS 7 68 10.65 .0001 .52 RS*CV 7 68 6 22 .0001* .39 RS *ENV 14 136 1.81 .0434* .29 RS*CV*ENV 14 136 .58 .8787 .11 CV 1 74 .07 .7932 .00 ENV 2 74 4.55 .0137* .11 CV*ENV 2 74 .74 .4816 .02

3note : CV = contenu verbal; ENV = expressions non verbales

b Pour les 4 premiers effets, η2 = 1 - A; pour les autres, η2 = SS«#* / (S Sega + S Semeur) *Significatif au seuil alpha = .05

Le tableau 23 présente les résultats de l’analyse de l’effet du contenu verbal par variable. L’effet est significatif pour les variables RS5 et RS6 et montre une tendance significative pour la variable RS4. Les moyennes du verbatim du patient A sont supérieures à celles du patient D sur les variables RS4 (s’oppose et blesse les autres) et RS5 (contrôle de soi et confiance en soi), alors que la tendance est inversée sur la variable RS6 (sans ressource). En d’autres termes, le verbatim du patient A le montre comme étant fort, alors que celui du patient D le montre comme étant faible.

Le tableau 24 présente les résultats de l’analyse de l’effet des expressions non verbales par variable. Seule la variable RS7 montre un effet significatif. Suivant Rosenthal et Rubin (1984), nous avons choisi d’accorder une importance différente aux contrastes subséquents en fonction de leur signification. Pour la vérification de notre hypothèse, il va de soi que le contraste A-D est le plus important puisqu’il compare un ensemble

d’expressions non verbales à un autre plutôt qu’un ensemble d’expressions à son absence. Nous choisissons d’accorder au contraste A-D trois fois plus d’importance qu’aux deux autres, A-0 et D-O, considérés ensemble. Ainsi, le seuil pour le contraste A-D devient

alpha = .0063 x 3 / 4 = .0047 et celui pour les deux autres alpha = .0063 x 1 / 8 = .0008.

Selon ces critères, le contraste A-D est significatif, F(1, 56) = 11.59, p = .0012, mais les autres ne le sont pas, A-O, F{ 1, 49) = 4.19, p = .0461, et D-O, F(1, 49) = .98, p = .3273. En d’autres termes, les expressions non verbales du patient A le montrent comme étant moins désappointé et déprimé que celles du patient D (voir tableau 24 pour les moyennes).

Tableau 23. Résultats des ANOVA de Kruskal-Wallisa concernant l’effet du contenu verbal sur les variables de la dimension réponse du patient du CCRT (RS) pour le couple de patients A-D.

Variable Moyenne patient A Moyenne patient D F P RS1 .15 .10 .45 .5051 RS2 .33 .25 .54 .4650 RS3 .33 .23 .99 .3227 RS4 .38 .13 7.09 .0094** RS5 .65 .25 15.04 .0002* RS6 .15 .65 27 46 .0001* RS7 .43 .65 4.18 .0442 RS8 .40 .60 3.25 .0753 a n = 40, dlnum = 1, ¿//dénom = 78

*Significatif au seuil alpha = .0063

**Tendance significative au seuil alpha = .0063

Enfin, les contrastes Tukey effectués pour décortiquer l’effet global des expressions non verbales sur les variables réponse du patient sont significatifs pour les paires A-O et D- O. Les moyennes des sommes des variables pour les expressions non verbales provenant du patient A, du patient D et de l’absence d’expressions non verbales (O) sont respectivement de 2.59, 2.65 et 3.36. Comme pour la dimension désir, ces résultats signifient que les participants ont identifié plus de catégories pertinentes en l’absence d’expressions non verbales que lorsque les expressions non verbales des patients A et D ont été présentées.

Tableau 24. Résultats des ANO VA de Kruskal-Wallisa concernant l’effet des expressions non verbales sur les variables de la dimension réponse du patient du CCRT (RS) pour le couple de patients A-D.

Variable Moyenne patient A Moyenne patient D Moyenne sans ENVb F P RS1 .07 .10 .23 1.53 .2228 RS2 .45 .17 .23 3.08 .0517 RS3 .28 .21 .36 .76 .4728 RS4 .24 .17 .36 1.22 .3008 RS5 .38 .38 .63 2.16 .1217 RS6 .38 .34 .50 .65 .5228 RS7 .31 .72 .59 5.71 .0049* RS8 .48 .55 .45 .26 .7755 a n = 40, dlnum = 2, ¿//dénom = 77 b ENV = expressions non verbales *Significatif au seuil alpha = .0063

11.2.3.2 Réponse du patient à celle qu’il anticipe du thérapeute pour le couple de patientes B-C

Le tableau 25 montre les résultats de l’analyse de profil effectuée sur les huit variables de la dimension réponse du patient à celle qu’il anticipe de la part du thérapeute du CCRT (RS) pour le couple de patientes B-C. Les résultats montrent un effet

d’interaction significatif du contenu verbal et des expressions non verbales sur les huit variables de la dimension réponse du patient. L’effet global des expressions non verbales sur les huit variables montre également une tendance significative. L’hypothèse voulant que le contenu verbal et les expressions non verbales exercent tous deux un effet significatif sur les jugements transférentiels de cette dimension est donc confirmée pour le couple de