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b) Ecodéveloppement et développement durable : convergences et divergences

1) Un développement médian

Le développement durable, tout comme l’écodéveloppement, propose une position intermédiaire entre une croissance démesurée et illimitée et le retour à une Nature idéalisée et vitrifiée. «Le concept de développement durable exclut ces deux positions extrêmes, à savoir l’idéologie de la croissance économique à outrance d’une part, et l’écologie très profonde de l’autre […] » (VAILLANCOURT J.-G., 1995 dans SAUVE L., MADELAINE H.-G., BRUNELLE R. et BOSTYN M., 2003, R.74). D’un côté, la croissance est la perspective vers laquelle doit tendre une société. C’est sa finalité première. C’est une vision libérale de l’économie et de la société dans son ensemble, qui conduit vers la réduction ou la disparition

des normes sociales, économiques et environnementales susceptibles d’entraver la croissance économique. Dans cette perspective, la destruction de l’environnement n’est qu’une externalité négative, un d

environnement sacralisé qu’il ne faut venir modifier et ne perturber sous auc

Toutes les formes de vie ont une valeur intrinsèque et doivent être respectées pour ce qu’elles sont et non pour leur utilité. C’est la

dans un article intitulé « Le mouvement écologique superficiel et

Arn Næss a initié une réflexion dans laquelle se sont ensuite rattachée de nombreux auteurs

(SERRES M., 1992 ; DELEAGE J.

Entre ces deux extrêmes, le développement durable propose un mode de développement qui permette à une société de s’enrichir et de mieux vivre dans son ensemble, sans porter atteinte par ailleurs, à son environnement, compris ici comme le milieu biophysique. Ce développement est endogène et s’appuie sur la démocratie et la participation des citoyens à la vie de la cité. Ce n’est pas pour autant un développement local. Comme l’écodéveloppement

différents niveaux d’échelle, notamment entre le local et le global. Le

repose donc sur le principe de subsidiarité et se réalise au niveau le plus proche de la base, à l’intersection entre les impératifs écologique

cette notion a été modélisée sous la forme d et de l’environnemental.

Figure 5

Source du schéma : http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9veloppement_durable le 23/07/2007

Cette modélisation est devenue

représentation qui est connue du grand public. Ce n’est donc pas étonnant qu’on puisse la retrouver sur un outil de diffusion de masse comme wikipédia. Le développement durable apparaît dans cette représentation, comme un moyen de concilier le social, l’économique et l’écologique. Les trois sphères du développement durable renvoient aux trois lieux d’harmonisation de l’écodéveloppement

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des normes sociales, économiques et environnementales susceptibles d’entraver la croissance économique. Dans cette perspective, la destruction de l’environnement n’est qu’une externalité négative, un dommage collatéral. A l’opposé, figurent les partisans d’un environnement sacralisé qu’il ne faut venir modifier et ne perturber sous auc

Toutes les formes de vie ont une valeur intrinsèque et doivent être respectées pour ce qu’elles sont et non pour leur utilité. C’est la Deep Ecology initié par Arne Næss en 1973

Le mouvement écologique superficiel et le mouvement profond a initié une réflexion dans laquelle se sont ensuite rattachée de nombreux auteurs

; DELEAGE J.-P., 1991 ; etc.).

Entre ces deux extrêmes, le développement durable propose un mode de rmette à une société de s’enrichir et de mieux vivre dans son ensemble, sans porter atteinte par ailleurs, à son environnement, compris ici comme le milieu biophysique. Ce développement est endogène et s’appuie sur la démocratie et la oyens à la vie de la cité. Ce n’est pas pour autant un développement local. Comme l’écodéveloppement, le développement durable est à l’articulation entre les différents niveaux d’échelle, notamment entre le local et le global. Le développement durable repose donc sur le principe de subsidiarité et se réalise au niveau le plus proche de la base, à l’intersection entre les impératifs écologiques, sociaux et environnementaux, c’est pourquoi sous la forme de trois sphères : celle de l’économique, du social

5 : Modélisation du développement durable

: http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9veloppement_durable le 23/07/2007

Cette modélisation est devenue le logo du développement durable. C’est cette représentation qui est connue du grand public. Ce n’est donc pas étonnant qu’on puisse la retrouver sur un outil de diffusion de masse comme wikipédia. Le développement durable paraît dans cette représentation, comme un moyen de concilier le social, l’économique et l’écologique. Les trois sphères du développement durable renvoient aux trois lieux d’harmonisation de l’écodéveloppement d’I. Sachs (1980).

des normes sociales, économiques et environnementales susceptibles d’entraver la croissance économique. Dans cette perspective, la destruction de l’environnement n’est mmage collatéral. A l’opposé, figurent les partisans d’un environnement sacralisé qu’il ne faut venir modifier et ne perturber sous aucun prétexte. Toutes les formes de vie ont une valeur intrinsèque et doivent être respectées pour ce initié par Arne Næss en 1973

le mouvement profond ». a initié une réflexion dans laquelle se sont ensuite rattachée de nombreux auteurs

Entre ces deux extrêmes, le développement durable propose un mode de rmette à une société de s’enrichir et de mieux vivre dans son ensemble, sans porter atteinte par ailleurs, à son environnement, compris ici comme le milieu biophysique. Ce développement est endogène et s’appuie sur la démocratie et la oyens à la vie de la cité. Ce n’est pas pour autant un développement , le développement durable est à l’articulation entre les développement durable repose donc sur le principe de subsidiarité et se réalise au niveau le plus proche de la base, , sociaux et environnementaux, c’est pourquoi : celle de l’économique, du social

: http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9veloppement_durable le 23/07/2007

du développement durable. C’est cette représentation qui est connue du grand public. Ce n’est donc pas étonnant qu’on puisse la retrouver sur un outil de diffusion de masse comme wikipédia. Le développement durable paraît dans cette représentation, comme un moyen de concilier le social, l’économique et l’écologique. Les trois sphères du développement durable renvoient aux trois lieux

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2) Ménager la chèvre et le choux

La sphère économique renvoie à la nécessité d’opérer des « choix de production » (SACHS I., 1980).

Il s’agitde produire en limitant l’utilisation des ressources naturelles non renouvelables et les besoins en énergie, en promouvant le recyclage et en développant des techniques moins polluantes ou économes en énergie. On retrouve ici les idées exprimées dans les aménagements économiques nécessaires à l’émergence d’un développement durable pour y parvenir l’innovation technique est un des principes clés.

La sphère sociale correspond à la nécessité de moduler la demande sociale.

La mise en place d’un développement durable requiert l’adoption de mode de vie moins consommateur en énergie, plus respectueux du milieu biophysique, qui ponctionne moins les ressources naturelles… Il ne s’agit pas seulement d’un simple changement de comportements. Il s’agit de promouvoir une équité entre les hommes. Cette équité se veut inter et intra générationnelle. Elle est aussi spatiale entre les pays pauvres du Sud et les pays riches du Nord. Le développement durable renvoie à un idéal de justice sociale.

La sphère sociale du développement durable comprend aussi un volet culturel peu pris en compte par l’écodéveloppement, qui a donc une portée plus restreinte. Le développement durable doit émerger de la culture de la communauté qui le met en place. La culture n’est pas conçue ici comme un cadre immuable, mais comme un ensemble de traditions, de références, de valeurs, de comportements ainsi que d’éléments matériels qui sont propres à une communauté, ou une société. C’est un ensemble mouvant, ouvert à des influences exogènes diverses qui la transforment en permanence. Sous l’impulsion de l’Unesco (1988), la culture est devenue une des dimensions du développement durable. « Le renforcement de la prise en compte de la culture dans les projets de développement durable est un objectif qui a débuté dans le cadre de la Décennie mondiale pour le développement culturel (1988-1998). Depuis, des progrès ont été accomplis grâce à un cadre normatif d’ensemble et des outils de démonstration : statistiques culturelles, inventaires, cartographie nationale et régionale des ressources culturelles. »1 Le développement durable se situe alors à l’intersection entre l’économique, le social, l’écologique et le culturel. La culture est devenue le quatrième pilier du développement durable comme en témoigne cette note de la commission française du développement durable. « La Commission française du développement durable insiste donc sur la nécessité de compléter l’approche du développement durable en intégrant la dimension culturelle au même titre que les dimensions économiques, sociales et environnementales2 .Il s’agitd’éviter l’écueil d’un mode de développement unique et identique pour tous. C’est une réponse aux dérives des premières réalisations en matière de développement durable. Bien que pédagogique, cette conception de la culture et du développement durable est problématique.

Chaque culture appartient à une société particulière dont elle est l’émanation mais aussi l’expression et le cadre. Il n’existe pas de « Culture », définie comme une entité indépendante qui existerait au-delà des différentes sociétés et communautés qui composent l’humanité. La culture est une composante de la sphère sociale et ne doit pas par conséquent en être séparée. On pourrait étendre cette remarque au sujet de la sphère économique. L’économie n’est pas indépendante de la société dans laquelle elle s’inscrit. C’est une des conclusions de Marcel Mauss (1950) dans Sociologie et anthropologie. Il a en effet montré comment le don et le contre don, chez certains peuples, sont des formes

1 Extrait du site Internet de l’Unesco consulté le 15 aout 2009 :

http://portal.unesco.org/culture/fr/ev.php-URL_ID=35030&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html

2 Avis n°2002-07(avril 2002) de la commission française du développement durable, consultable sur http://panjuris.univ-paris1.fr/pdf/Avis7.pdf consulté le 15 août 2009.

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d’échanges économiques et sociaux au même titre que nos échanges monétaires aujourd’hui. Certes, il existe une économie à l’échelle mondiale qui surplombe l’ensemble des sociétés et communautés humaines. Il est difficile d’y échapper aujourd’hui tant la mondialisation des échanges économiques, financiers et monétaires est généralisée. Les oranges, le chocolat ou le café que nous consommons sont produits à l’autre bout de la planète. Même au fin fond de l’Afrique, on boit du Coca-Cola. Séparer l’économie du social, en faire une sphère indépendante soulève les mêmes réserves que de séparer le culturel du social. De fait, l’indépendance de l’économie par rapport à la sphère sociale est acceptable et même nécessaire sur un plan scientifique. Il correspond aux exigences du paradigme de la science occidentale (MORIN E., 2005) et à la modernité (LATOUR B., 1991). Il permet de diviser un objet complexe en unité de la connaissance. De plus, cette indépendance de l’économie ancre le développement durable dans un système libéral, mondial et capitaliste. Il ne convient pas ici de débattre du caractère moderne et capitaliste du développement durable puisque nous en sommes au point de convergence entre l’écodéveloppement et le développement durable ; mais nous reviendrons sur ce point, un peu plus tard

La sphère environnementale, 3ème pilier du développement durable, est souvent

réduite à son sens le plus restreint, à savoir le milieu biophysique. La sphère écologique ou environnement englobe ce qu’Ignacy Sachs a nommé la gestion environnementale, troisième lieu d’harmonisation des objectifs économiques, sociaux et écologiques. Là encore, le développement durable prend un sens plus large que celui d’écodéveloppement. Il ne s’agit pas seulement de faire de l’homme un gestionnaire éclairé de l’environnement. Il s’agit de trouver un équilibre entre l’Homme et l’environnement. Le développement durable invite à remettre en question nos représentations de l’environnement et notre rapport à l’environnement dans la perspective d’instaurer une relation et un rapport harmonieux. La notion d’équilibre est au cœur du développement durable. Cet équilibre nécessite le recours au principe de précaution et à la prévention, deux principes de la mise en œuvre du développement durable.

Ainsi l’écodéveloppement contient en germe les trois sphères économique, sociale et écologique du développement durable mais la modélisation du développement durable lui a donnée une portée plus large mais également un statut différent ;

3) Un statut différent

L’écodéveloppement est un outil heuristique en vue de mettre en place un autre développement. Le développement durable est polymorphe. C’est un instrument politique, une croyance, une notion. Nous ne nous attarderons pas ici à démontrer chacune des facettes du développement durable car c’est le fruit de la réflexion globale de ce travail. Nous démontrerons en effet par la suite que le développement durable est une croyance développementiste (RIST G., 1979) qui tente de pallier les lacunes du développement, qui s’inscrit dans la mode des « développements à particules » (LATOUCHE S., 2004) et en constitue un repère. C’est aussi une catégorie scientifique mal définie, une notion plus qu’un concept.

Le développement durable est dérivé de l’écodéveloppement mais il n’y a pas d’adéquation entre les deux notions. Les différences notées entre l’écodéveloppement et le développement durable révèlent une différence profonde : le passage d’un paradigme à un autre, ce qui amène à se demander comment s’est opéré le transfert.

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3. De l’écodéveloppement au développement

durable

Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer l’évolution de l’écodéveloppement vers le développement durable.