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L’étude du milieu s’appuie sur un double corpus de données. Le premier est qualitatif. Il s’agit des entretiens réalisés auprès des différents acteurs de l’ERE intervenant sur le thème de l’eau (et dont la méthodologie a été exposée antérieurement). Le second corpus est quantitatif. Il s’agit d’un recueil de données effectué auprès des acteurs rencontrés. Ce parti-pris méthodologique peut surprendre dans la mesure où il s’inscrit dans le cadre d’une recherche socioconstructiviste. Les entretiens ne permettaient pas de réaliser une analyse spatiale précise des territoires dynamiques en matière d’ERE. Les entretiens peuvent permettre de dégager les territoires qui sont perçus comme actifs par les acteurs. Ce n’est pas ce que nous souhaitions faire. La spatialisation de l’ERE implique nécessairement un recueil de données quantitatives. Cette action de recherche est complémentaire des entretiens et absolument pas contradictoire. Elle apporte également un autre éclairage sur les relations établies entre les différentes parties prenantes du milieu.

1) Le recueil des données

Nous avons demandé à chacune des structures rencontrées de nous communiquer l’ensemble des actions d’éducation relative à l’environnement réalisées sur le thème de l’eau au cours de l’année scolaire 2005-2006 (de septembre à juin), ce qui comprend des animations mais également l’organisation de conférences, de formations ou la participation à des évènements grand public du type de la fête de la science. Tous les types d’actions étaient concernés, quel que soit le public ciblé, scolaire, extrascolaire, grand public ou des publics plus spécifiques comme des élus, des professionnels etc. Le choix d’une année scolaire comme année de référence s’est imposé lorsque nous avons cherché à recueillir un autre type de données : celles au Rectorat (dont la méthodologie est exposée au chapitre suivant). Les projets déposés le sont pour une année scolaire. Il n’était pas possible de les indexer à une année civile. 2005-2006 correspond à la première année de ce travail de recherche. Les données recueillies sont les suivantes :

• La liste des actions ou projets réalisés sur l’eau (leur nom)

• Le type de public : scolaire, extrascolaire, grand public

• Leur nombre

• Le lieu du projet : la commune

• L’origine du public : la commune et le nom de l’école en cas de public scolaire

• La classe des enfants ou leur âge si le public est scolaire ou extrascolaire

• Les partenaires financiers La durée

Le recueil de ces données vise un traitement statistique des données quantitatives récoltées. Dans le cadre de l’analyse du milieu, il permet d’appréhender les relations entre

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les différentes parties prenantes à partir des actions mises en œuvre ou financées en matière d’ERE sur le thème de l’eau. Il permet d’aboutir à une modélisation graphique de ces relations. Ce recueil de données est également destiné à une analyse sémantique sur l’intitulé des actions identifiées et une analyse cartographique de l’ERE dans l’Académie de Lyon. Plusieurs séries de cartes ont été dressées comprenant :

• Des cartes de localisation des actions pour identifier à plusieurs niveaux d’échelle les territoires les plus ciblés

• Des cartes d’intensité qui pondèrent l’intensité des actions (exprimée en fonction de la durée ou de l’investissement) par la population

• Des cartes qui déclinent les différents critères relevés pour déterminer des variations démographiques en fonction du territoire.

Ce recueil de données a donc une portée plus large que la stricte analyse du milieu de l’ERE et sera exploité ultérieurement dans cette recherche.

Le recueil de données quantitatives requiert des précautions méthodologiques car leur caractère numérique masque parfois des biais méthodologiques qui faussent l’analyse.

2) A la recherche d’une fiabilité de l’information

J’ai pris l’information auprès de deux sources différentes : auprès des structures qui font de l’ERE (associations, petites collectivités locales, structures publiques) et auprès de leurs partenaires financiers (entreprises, collectivités locales, agences publiques). La liste des structures prises en compte dans chacun de ces fichiers est en ANNEXE 13.

J’ai garanti que ces données ne seraient pas divulguées de manière nominative et que toutes exploitations qui en seraient faites garantiraient leur confidentialité. Cinq lettres de confidentialité ont été signées avec des structures qui le souhaitaient. Une structure n’a pas pu fournir les données demandées. Une seconde structure a refusé. Une troisième n’a pu fournir que des données partielles. A ces trois exceptions près, toutes les autres se sont prêtées à l’exercice.

Deux fichiers ressources ont ainsi été constitués. Le premier est celui des actions des structures qui font de l’ERE en face à face et le second regroupe les actions financées par leurs partenaires financiers. Ces deux fichiers sont asymétriques. D’une part, nous n’avons pas pris toutes les associations qui interviennent en ERE sur le thème de l’eau : nous avons éliminé celles pour lesquelles la thématique est marginale. D’autre part, nous n’avons pas pris tous les financeurs en compte. Nous n’avons conservé que les plus importants, ceux rencontrés dans le cadre des entretiens. La figure suivante illustre cette dissymétrie.

Figure 24 : Composition des fichiers sources

Actions communes

Actions financées par les partenaires pris en

compte : Fichier financeurs

Actions réalisés par les structures d’ERE prises en

compte :

Fichier structures

Actions financées à des structures d’ERE non prises en compte dans cette recherche

Actions financées à des partenaires financiers non prise en compte dans cette recherche

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Nous avons recoupé les données pour accroître leur fiabilité et leur exhaustivité. Ceci fut d’autant plus nécessaire que leur gestion au sein des structures est parfois artisanale, surtout dans les petites structures où il n’y a qu’un ou deux animateurs. L’activité n’est alors pas gérée de manière informatisée. Les actions d’ERE sont notées sur le planning et les bilans demandés par les partenaires financiers sont élaborés à partir de ces plannings. Nous avons travaillé à partir de ces bilans quand cela était possible. Dans un souci de rigueur, nous avons comparé systématiquement les statistiques extraites de chacune de ces bases de données ce qui explique la dualité des tableaux présentés sur le même sujet, chaque tableau contenant les résultats d’une base de données. La source des données (financeurs ou structures d’ERE) est systématiquement indiquée.

3) Des informations incomplètes

Les données recueillies sont parfois incomplètes. Lorsque le manque d’informations gênait le traitement statistique ou cartographique des données, nous avons essayé de pallier ce manque. A l’information manquante, nous avons substitué :

• Au nombre de personne concernées, le nombre moyen de personnes par événement calculé sur l’ensemble du fichier

• A la durée, la durée moyenne des évènements calculée sur l’ensemble du fichier.

Quand il s’agissait d’autres données qualitatives, nous ne les avons pas prises en compte. Nous avons recensé en tout environ 1500 actions dans chacun des deux fichiers sources. On peut estimer que le niveau de fiabilité est satisfaisant grâce au recoupage des deux fichiers mais il n’est pas infaillible.

Ce recueil de données ne couvre pas de manière homogène tous les types d’actions d’ERE. La méthodologie présente des zones d’ombres. Elle est parfaitement adaptée :

• Aux structures bénéficiant de financements spécifiques en matière d’ERE, qui tiennent une comptabilité des actions ou projets réalisés dans le domaine.

• Aux actions dont il est possible d’évaluer la durée et le nombre de personnes concernées comme une conférence, une formation professionnelle ou une animation.

A l’inverse, les données recueillies en dehors de ce cadre sont moins complètes et moins fiables. Sont tout d’abord concernées les associations d’éducation active ou populaire. Ces associations ne sont souvent pas financées spécifiquement pour leurs actions menées en ERE. L’éducation relative à l’environnement participe pleinement des projets éducatifs menés. C’est une composante parmi d’autres. De fait, ces actions sont difficilement comptabilisables et donc peu comptabilisées. La base de données constituée est donc moins représentative dans le champ de l’éducation active et populaire.

Pour d’autres raisons, les évènements de sensibilisation et d’information de type festif (fête de la rivière, fête de la science, salon de l’environnement etc.) qui concernent un large public sont également moins bien appréhendés. Ce type de données a été demandé aux structures. Il est difficile d’évaluer le nombre de personnes passées sur un stand au cours d’un événement de ce type ainsi que la durée de passage. La difficulté d’appréhender ce type de données diminue la prévalence du grand public dans les actions recensées sans néanmoins l’annihiler.

L’analyse des entretiens et des données recueillies permet d’établir que les différents acteurs de l’ERE sont en interrelation. C’est une condition indispensable pour parler de milieu en ERE.