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Documents utilisés et échangés en séances collaboratives

Utilisation de l’esquisse numérique comme instrument de collaboration distante

4. Analyse des données

4.2. Documents utilisés et échangés en séances collaboratives

Une première analyse est relative aux documents échangés dans l’espace de travail collaboratif.

Pour comprendre l’usage de ces documents pour la conception, nous comptabilisons les productions graphiques utilisées lors des réunions, importées dans lʼespace de travail ou réalisées à lʼaide du logiciel, et les caractérisons selon deux dimensions. Pour ce faire, nous avons enregistré lʼétat de lʼespace de travail interactif (comprenant les différents documents importés et les annotations) au terme de chacune des réunions. Sur chaque calque, à lʼinstar de McGown, Green & Rogers (1998), nous identifions les différents dessins et les qualifions. Lʼanalyse de ces documents est effectuée en collaboration avec un ingénieur-architecte afin de garantir la juste identification des dessins et une rigueur dans leur catégorisation. Chaque plan, chaque dessin et chaque image partagée lors des différentes session de travail68, est caractérisée sur les dimensions suivantes : type de document et type dʼannotation numérique. Cette analyse nous permet de décrire la quantité et les types dʼéchanges ainsi que lʼusage du SDC.

La première dimension est relative au type de document utilisé. Nous définissons 9 catégories de documents, en fonction des outils ayant été nécessaires à leur réalisation les Plans CAO, les modèles 3D, les croquis papier-crayon, les images, les plans importés, les schémas, les textes, les maquettes et les croquis SketSha. Nous expliquons et illustrons chacune de ces caté

Plans CAO : il sʼagit de dessins effectués sur un logiciel de type CAO/DAO (Autocad, Archicad69), à savoir principalement de plans, de coupes ou dʼélévations. Ces représentations peuvent être très sommaires ou très détaillées.

Figure 62

Plans CAO sommaire (gauche) et détaillé (droite).

68 A noter que, suite à une défaillance technique, les documents de la première session de travail, la réunion SDC1, n’ont pas été analysés. Cependant, l’observation de ces activités nous montre que cette réunion consiste principalement en l’établissement des modes et règles de fonctionnement du groupe, et d’un cadrage par l’enseignant. Le nombre de documents échangés est très limité et le temps passé à travailler sur le problème est réduit.

69 Par mesure de simplicité, nous ne ferons pas la distinction dans la suite de cette étude entre les outils de CAO et de DAO. Nous caractériserons l’ensemble des productions par outil de dessin informatisé sous le terme générique de CAO.

Modèles 3D : ce sont les modèles 3D réalisés dans des modeleurs visuels de type Google SketchUp. Comme les modèles 3D ne peuvent être importés et manipulés dans l’espace de travail, il s’agit ici d’images fixes de ces modèles (captures d’écran)70.

Figure 63

Modèles 3D sommaire (gauche) et détaillé (droite).

Croquis Papier-crayon : ce sont des croquis effectués à main levée à l’aide d’outils traditionnels, puis scannés et importés dans lʼespace collectif de travail.

Figure 64 Croquis papier-crayon.

Images : cette catégorie regroupe toutes les images non réalisées par les concepteurs mais utilisées dans lʼespace collectif. Il peut sʼagir de photographies aériennes du site, de photographies de bâtiments existants ou dʼimages dʼillustrations.

70 Par simplicité aussi, nous ferons référence à « modèle 3D » en lieu et place de « images statiques de modèles 3D ».

Figure 65

Photo aérienne du site (gauche) et image de référence (droite).

Plans importés : il sʼagit de plans non réalisés par les étudiants mais utilisés dans lʼespace de travail. Typiquement, il sʼagit de plans de cadastre délimitant les contours des parcelles.

Figure 66

Plan de parcelle, importé par les étudiants.

Schémas : les schémas sont des représentations non analogiques dʼéléments de la situation, avec un haut niveau dʼabstraction. Ceux-ci sont classiquement utilisés pour figurer les adjacences entre locaux. Par commodité, nous ne distinguons pas ici les schémas effectués dans un logiciel de dessin ou à la main.

Figure 67 Schéma (organigramme)

Texte : il sʼagit de documents textuels ou de tableaux.

Figure 68

Texte (ordre du jour de réunion).

Maquettes : il sʼagit de maquettes tangibles, réalisées en carton. Comme l’objet est réel et ne peut donc être intégré dans l’espace de collaboration, elles sont photographiées pour pouvoir être utilisées dans lʼespace de travail.

Figure 69

Photo d’une maquette, importée dans le logiciel.

Croquis SketSha : ces croquis sont des dessins effectués dans lʼespace de travail numérique lors de la réunion, et disjoints des autres dessins importés. Une distinction importante est à mettre en exergue. Nous n’avons considéré ici que les croquis présents sur calque virtuel blanc.

De nombreuses esquisses numériques sont tracées en surimpression à d’autres documents.

Ces dernières ont été classifiées en tant qu’« annotations » et font l’objet d’un codage spécifique (voir 4.3 ci-après).

Figure 70 Croquis SketSha.

A lʼexception de la dernière catégorie, tous ces documents sont préalablement préparés pour la réunion. Les modifications et annotations faites sur un document en cours de travail à l’aide du stylo numériques sont codées dans la dimension « annotations » (voir ci-dessous). Les esquisses numériques tracées sur fond blanc sont codées en tant que « croquis SketSha ».

Enfin, il est à noter que certains dessins sont mixtes, par exemple des dessins CAO ou des modèles 3D sur des photos. Pour coder ces documents, nous avons pris en compte la dernière modification faite. Cʼest ainsi que les dessins CAO sur photo ont été classés dans la catégorie CAO (la photo préexistant au dessin).

En guise d’illustration, nous décrivons ici les différents documents présents sur un calque.

Figure 71

Calque du groupe 5 utilisé lors de la séance SDC5, tel qu’importé en début de séance. Il comprend des modèles 3D, des images de références et des plan CAO.

Chaque document est aussi classifié en fonction de son contenu, sans que cette classification n’ait été exploitée de manière approfondie. Cette description distingue dʼune part le type dʼinformations que le document véhicule et son degré de détails (plan sommaire, élévation détaillée, coupe technique, perspective, références externes, etc.) et, dʼautre part, les concepts ou éléments du bâtiment auxquels il se rapporte (implantation, ambiance acoustique, structure, aménagement extérieur, etc.). Il sʼagit donc du type de vue et de l’objet. Cette classification n’est pas traitée de manière systématique mais nous permet de saisir le déroulement global de lʼactivité.