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Documents d'archives

Dans le document Une école de son temps : (Page 96-129)

a_ Diplôme de l’Ecole d’études sociales de 1947

b_ Page de garde de la brochure qui détaille l’ambition de Töndury pour l’Ecole suisse d’études sociales pour femmes (1918)

L’évolution constante de l'architecture des formations 97

c_ Affiche présentant le contenu des enseignements en 1919-20

d1 et d2_ Programmes de cours de l’Ecole d’études sociales, en 1918-19 et en 1944-45 (remis à jour pour l’année suivante)

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(section renommée Assistantes sociales dès 1939) et cette section accède au rang d’Ecole de Service social dès 1959 ; nous avons aussi indiqué que les premières années de l’Ecole d’études sociales ont été occupées par l’or-ganisation des structures nécessaires à son fonctionnement et l’élaboration des programmes des diverses sections. Néanmoins, la section Activités so-ciales se signale dès 1921 par son ouverture à l’international avec l’accueil de jeunes filles en provenance de Russie, en collaboration avec l’Associa-tion de secours mutuel et de protecl’Associa-tion des intérêts suisses en Russie, dont Töndury est président (cf. chapitre premier) ; c’est ainsi que treize femmes russes et dix Suissesses de Russie bénéficient de la gratuité des études ou de réduction d’écolage en 1921 et 1922 et suivent leurs études dans le sec-tion Activités sociales.

La conflagration de la Seconde Guerre mondiale correspond à une période de forte implication de l’Ecole sur le plan international (voir chapitre 6), alors quelle poursuit ses activités de formation au gré des contraintes et des restrictions imposées par la situation.

Après-guerre

Les Alliés ont débarqué en Normandie en juin 1944, mais la guerre n’en est pas terminée pour autant ; cependant, des organisations internationales ou nationales s’inquiètent déjà du manque de personnel qualifié pour l’assis-tance sociale à apporter aux populations après-guerre. C’est ainsi qu’un comité de personnalités diverses a été formé, présidé par la directrice de l’Ecole de Zurich, Marta Von Mayenburg, pour soutenir le projet d’organi-ser un cours de formation d’auxiliaires pour le travail d’assistance sociale d’après-guerre ; le projet vise à associer des participantes suisses et des réfugiées provenant de divers univers professionnels (intellectuels et ma-nuels) en vue de suivre une formation d’auxiliaires d’une durée de six mois.

Sur cent cinquante candidates qui s’annoncent, cinquante sont retenues : vingt personnes suisses et trente étrangères, ce qui conduira à organiser un cours à Genève et deux cours à Zurich entre novembre 1944 et avril 1945. Par ailleurs, en juillet 1945, Marguerite Wagner-Beck transmet au comité de direction une demande du bureau du Comité international des écoles de service social – qu’elle a réuni à Genève en avril 1945 – portant sur l’organisation « d’un séjour d’un mois de repos en faveur d’une douzaine d’assistantes sociales françaises, surmenées par les conditions de guerre et le travail intense qu’elles ont dû fournir malgré la sous-alimentation » 96. Le comité de direction approuve à l’unanimité ce projet, par ailleurs soutenu

96 Source : Rapport de la direction à l’AG du 19.03.1946.

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par l’association des anciennes élèves, qui contribuera à récolter l’argent nécessaire à sa réalisation. C’est ainsi que l’Ecole accueille treize assis-tantes sociales françaises en été 1945 et dix-sept assisassis-tantes sociales belges et françaises surmenées en août 1946. Toutefois, au vu de la situation finan-cière de l’Ecole, le comité de direction doit renoncer à organiser un nouveau séjour en 1947. Lorsque le Don suisse 97 sollicite l’Ecole en novembre 1948 pour organiser un cours de perfectionnement destiné à vingt-huit élèves de l’Ecole sociale de Rome, la nouvelle directrice de l’Ecole, Marie-Louise Cornaz, répond favorablement, non sans avoir hésité au vu de la surcharge que cette demande occasionne pour l’Ecole. Le séjour porte sur une durée de six semaines à partir de février 1949 et l’Ecole a préparé un programme de deux semaines de cours, trois semaines de stage et une semaine de sé-minaire et discussions, l’objectif étant de faire connaître l’organisation so-ciale helvétique.

Peu à peu, la normalité reprend ses droits dans une Europe en reconstruc-tion et les espérances d’une croissance économique en plein développe-ment tendent à estomper dans l’esprit des populations les effets délétères de nouvelles guerres dans lesquelles les vainqueurs de 1945 sont impliqués (guerre froide, guerres d’Indochine, d’Algérie et du Vietnam), et surtout le fait que le monde est entré dans un nouveau paradigme : celui de la me-nace atomique et de la course aux armements. Au sein de l’Ecole d’études sociales également, le retour à des débats plus institutionnels tend à atté-nuer le souvenir de l’effervescence vécue au cours des années de guerre ; l’Ecole entame pour sa part une nouvelle étape avec la démission de Marguerite Wagner-Beck en 1947, après un « règne » de vingt-cinq années (le plus long dans l’histoire de l’Ecole à ce jour) ; les raisons et les circons-tances de son départ ne sont pas explicitées au-delà du fait que la qualité de la formation est contestée par certaines élèves. Elle travaillera ensuite jusqu’à sa retraite au sein de l’Office social protestant, qui bénéficiera de ses compétences juridiques. Le comité de direction engage alors, en 1948, une ancienne étudiante de la section Activités sociales diplômée en 1931, Marie-Louise Cornaz ; c’est la première directrice titulaire d’un diplôme de l’Ecole. Il est probable que cette particularité joue un rôle dans le fait qu’elle assume à la fois la direction de l’Ecole et la responsabilité de la section Activités sociales, alors que les autres sections et écoles ont chacune une

97 Le Don suisse pour les victimes de la guerre, ou le Don suisse, est créé en 1944 par le Conseil fédéral pour venir en aide aux populations touchées par la Seconde Guerre mondiale. En 1948, le Don suisse devient l’Aide suisse à l’Europe ; en 1956, cette dernière devient l’Aide suisse à l’étranger et en 1968, Swissaid.

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responsable spécifique à leur tête ; cet état de fait conduira certaines sec-tions ou écoles à parfois se plaindre d’être plus délaissées que la section Activités sociales jusqu’à la restructuration de 1959 (cf. supra), qui permet-tra dès 1963 de nommer à la tête de l’Ecole de service social une monitrice responsable en la personne d’Andrée Menthonnex. Avec l’arrivée de Marie-Louise Cornaz, la formation des assistantes sociales entre dans une période de consolidation.

A nouvelle ère, nouvelle tradition : en 1948 sont instaurées les « journées de Presinge », une rencontre de deux jours en extérieur réunissant les élèves de première année de la section Activités sociales, la directrice, des pro-fesseurs et le président du comité de direction. Ce rite annuel d’ouverture de l’année scolaire perdure jusqu’en 1963 – bien que, parfois, il ait lieu en juin ou en janvier et que, progressivement, il soit réduit à une seule jour-née – et vise à permettre de nouer des liens entre élèves et professeurs ; des conférences, des entretiens, des temps de réflexion, mais aussi de médita-tion religieuse alimentent ces journées au vert. Les « journées de Presinge » marquent durablement les participants et, très rapidement, les élèves de deuxième année revendiquent la possibilité d’y participer à nouveau, ce qui leur sera accordé par le comité de direction. Les archives de l’Ecole font notamment référence à quelques méditations mémorables du président du comité de direction, le pasteur Henry-Louis Henriod 98.

La formation continue des assistants sociaux

Dès 1956, l’Ecole de service social se rend compte de la nécessité de mieux préparer les professionnels qui accueillent les élèves en tant que responsables des stages, mais aussi de la nécessité d’une supervision individuelle pour les élèves ; l’introduction des nouvelles méthodes de service social dans la formation a ouvert à une approche plus complexe de l’intervention auprès des bénéficiaires – des clients, comme on les nommait alors – et il apparaît indispensable d’intégrer cette nouvelle dimension dans l’accompagnement des stages. C’est pourquoi un cours de formation pour chefs de stages est mise en place dès 1957, sous la responsabilité de Florence Montandon. Une formation de superviseurs est organisée et confiée à Kate Katzki 99, une assistante sociale américaine

98 Henry-Louis Henriod (1887-1970) est un pasteur neuchâtelois, à l’époque directeur-administrateur de l’Institut œcuménique de Bossey (Genève) ; il est entré au comité de direction en 1948. Il a été aumônier des camps genevois de réfugiés durant la guerre.

99 Kate Katzki (1910-2002), titulaire d’un Master of Science in Social Work de l’Université Colombia (New York), devient secrétaire générale de l’ICSW en 1967. Elle quitte Genève en été 1967, son époux – délégué à Genève de l’American Joint Distribution Committee – étant rappelé au siège central de

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engagée comme monitrice en 1963. Soucieuse de la formation permanente, l’Ecole de service social répond aussi, dans la mesure de ses possibilités, aux demandes de certains employeurs ; par exemple, la constitution d’un groupe de travail sur l’organisation communautaire de quarante heures, à la demande de l’Hospice général, destiné à ses collaborateurs des Bureaux d’information sociale (BIS), en 1966. C’est dans ce même esprit que l’Ecole de service social accède à la demande que lui adresse une secrétaire de l’Office médico-pédagogique, en 1958, de pouvoir suivre un certain nombre de cours ; ne souhaitant pas brader la formation ni dévaloriser le diplôme d’assistante sociale, l’Ecole propose une rencontre avec divers services du Département de l’instruction publique potentiellement concernés par une telle demande (Office médico-pédagogique, Service du tuteur général, Service de la protection de la jeunesse). Cette rencontre aboutit à la proposition d’un cours extraordinaire de formation professionnelle pour travailleurs sociaux en cours d’emploi, qui débute en 1960. Il s’agit du premier cours de formation en emploi d’assistants sociaux. Une autre demande, liée à la pénurie de professionnels diplômés dans certains services dépendant du DIP, porte en 1964 sur la formation de collaborateurs sociaux engagés sans formation spécifique à leur fonction ; c’est ainsi qu’est mis en place un cours unique pour collaborateurs sociaux d’une durée de deux ans, permettant aux personnes le désirant d’effectuer une troisième année pour recevoir le diplôme d’assistant social. L’appellation collaborateurs sociaux a été choisie délibérément afin de ne pas contribuer à une dévalorisation du titre d’assistant social ; les personnes inscrites étaient placées sous la responsabilité d’un assistant social diplômé dans le cadre de leur pratique. Un second cours pour travailleurs sociaux en emploi est mis en place en 1967, mais l’Ecole de service social résiste farouchement, en 1971, à la demande d’organiser un nouveau cours : elle estime que l’argument de la pénurie ne se justifie plus, et ce d’autant moins que l’Ecole de Lausanne a aussi organisé jusqu’à présent trois cours de formation en emploi. Dans un document adressé à la commission consultative de l’Ecole de service social, Andrée Menthonnex indique que « nous résistons d’une part parce que la demande est floue, d’autre part parce que, ne voyant pas la nécessité de perpétuer une seconde voie de formation, nous souhaitons ne pas épuiser nos forces et en conserver quelques-unes pour commencer à assurer la formation continue des assistants sociaux ». De plus, depuis le début de l’année 1971, les Ecoles de service social de Lausanne et de Genève

New York. Elle a été membre du comité de l’Ecole de 1961 à 1963, année où elle a été engagée en tant que monitrice.

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ont convenu d’une répartition des tâches pour l’avenir : Lausanne assume les formations en emploi – et acceptera donc les candidats genevois – et Genève s’occupe de la formation continue – notamment de la mise en place d’un cycle de formation pour superviseurs. Il n’y aura donc plus de formation d’assistants sociaux en cours d’emploi à Genève jusqu’en 1980.

L’expertise Salzberger

Pour faire suite à la réorganisation de l’Ecole de 1957, qui a conduit à don-ner à la section Activités sociales le statut d’Ecole de service social, le comité de direction confie en 1961 la mission de mener une étude sur le développement de l’Ecole de service social à une commission ad hoc, tra-vaux auxquels l’association des anciens élèves et les employeurs seront associés. L’émergence de nouvelles problématiques sociales (jeunesse, main-d’œuvre étrangère, délinquance) et de nouvelles lois sociales (AVS, AI), ainsi que l’introduction de nouvelles méthodes de service social ont en effet conduit le comité à s’interroger sur l’adéquation de la formation avec ces nouvelles réalités. Dans son premier rapport d’activité lu à l’assem-blée générale du 21 novembre 1961, le tout nouveau président Raymond Uldry insiste sur le fait que l’Ecole « doit sortir des dimensions des vingt ou trente dernières années et affronter dans un esprit nouveau les impé-ratifs de la civilisation de l’an 2000 » ; ce qui vaut pour l’Ecole vaut aussi pour l’Ecole de service social. Lorsqu’elle rend son rapport en 1962, la com-mission énonce une dizaine de propositions, réalisables à court ou moyen terme, portant sur l’organisation et la gestion des études (intensification de certains cours, engagement de monitrices supplémentaires, coordina-tion entre certains cours, évaluacoordina-tion de l’enseignement des professeurs – matière et qualité – entre autres), mais aussi sur la mise en place d’une commission d’admission et le souci d’organiser le perfectionnement pro-fessionnel des assistants sociaux. Mais la proposition qui apparaît la plus urgente est d’engager un expert étranger chargé d’examiner la réorganisa-tion des études de l’Ecole de service social.

Cet expert est trouvé en la personne de Lotte Salzberger 100, professeur à l’Ecole de travail social de l’Université hébraïque de Jérusalem et mise à disposition pour une mission d’expertise de quinze jours sous les auspices du Bureau des affaires sociales de l’ONU. Elle remet un rapport de qua-torze pages intitulé « Rapport d’une consultation à court terme auprès de l’Ecole de service social de Genève » et attire l’attention du lecteur en

intro-100 Charlotte (Lotte) Salzberger (1923-1994), née Wechsner, à Francfort ; déportée à Ravensbrück, puis à Theresienstadt ; elle a été adjointe au maire de Jérusalem dans les années 1980.

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duction et en conclusion sur le fait que ce dernier devrait être suivi d’une évaluation à long terme, soit d’une durée de plus de six mois au minimum.

Si l’essentiel de ses recommandations rejoignent celles de la commission d’étude sur le développement de l’Ecole de service social et seront donc prises en compte par le comité pour leur mise en œuvre totale ou partielle, la recommandation d’engager un expert sur le long terme ne sera pas mise en œuvre. S’appuyant sur les entretiens qu’elle a menés auprès des profes-seurs de l’Ecole, du comité, de la directrice, d’une représentante de l’asso-ciation des anciens élèves et de « conversations privées avec les directeurs de services sociaux » (Salzberger, 1963, p. 2), Lotte Salzberger propose no-tamment d’accroître les exigences d’admission en ce qui concerne les titres d’accès en vue de préparer un rapprochement avec l’Université : ainsi, seuls les titulaires d’une maturité fédérale devraient être admis et les non-por-teurs de maturité ou titulaires d’un CFC ne devraient plus être admis ; par ailleurs, elle recommande de procéder à un rééquilibrage des cours, trop d’importance étant donnée au droit et à l’économie, au regard de la socio-logie ; de même, les méthodes professionnelles devraient bénéficier de plus d’heures dans le programme, en comparaison du nombre d’heures consa-crées à l’histoire du service social et des services sociaux ou à la dactylo-graphie. Elle ne manque pas d’ironie lorsqu’elle précise que :

[...] il faudrait mentionner à ce propos que donner aux étudiants des techniques de bureau efficaces semble être considéré comme important dans la formation sociale en Suisse.

Le temps consacré à l’acquisition de ces techniques se manifeste dans les excellentes habitudes de travail des assistants sociaux suisses. On ne peut qu’admirer leur capa-cité à taper impeccablement à la machine leurs propres rapports, de prendre des pro-cès-verbaux en sténographie, de correspondre, d’enregistrer et résumer avec efficacité.

Bien que ces techniques facilitent beaucoup l’exercice de certaines fonctions du service social, on peut se demander à quel prix ces techniques ont été acquises ? La formation en service social ne devrait-elle pas exclusivement se concentrer sur l’acquisition des connaissances et des méthodes propres au service social, peut-être au détriment de cer-taines techniques de bureau qui pourraient, après tout, être assumées par un personnel auxiliaire ? (Salzberger, 1963, p. 7).

Ce faisant, elle pointe le débat, encore actuel dans la formation des travail-leurs sociaux, de l’équilibre entre l’enseignement de techniques et l’ensei-gnement de méthodes professionnelles. Lotte Salzberger suggère aussi, tout en félicitant l’Ecole d’avoir déjà introduit un cours sur le service so-cial de groupe, d’élargir l’enseignement du case work aux élèves de troi-sième année et d’inscrire au programme un cours sur les organisations

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communautaires. De plus, elle propose de mieux répartir les stages, plus spécifiquement de rompre avec la coutume de consacrer la troisième année de formation aux seuls stages sans cours et de répartir les stages sur les trois années, ainsi que d’introduire des cours théoriques dans la dernière année. Enfin, elle recommande que les tâches des monitrices, par ailleurs jugées trop peu nombreuses – elles sont trois –, ne soient plus attribuées par volées, mais par fonctions (conseil aux études, organisation des stages, contacts avec les professeurs, etc.).

Parmi les suites données au rapport Salzberger, mentionnons encore la sup-pression des sections encore existantes au sein de l’Ecole de service social (cf. supra), pour ne conserver d’un seul intitulé de diplôme : Service social.

En 1951, pour tenir compte du développement des offres d’emploi d’assis-tantes sociales dans le champ médico-social, l’Ecole avait créé une nouvelle option de diplôme : le diplôme de service social et médico-social ; il devait ouvrir plus particulièrement à des emplois dans les dispensaires antituber-culeux, la psychiatrie ou des structures telles que Pro Infirmis. L’obtention de cette « spécialisation » était subordonnée à un stage de six mois en éta-blissement hospitalier, de trois mois dans un service médico-social et à l’obligation de choisir un sujet en relation avec ce domaine pour le travail de diplôme. Cette option disparaît donc du programme d’études publié en 1964 dans le cadre du rééquilibrage des études préconisé par Lotte Salzberger.

Des doléances étudiantes à l’autogestion

Les années les plus bouillonnantes pour l’Ecole de service social et les étu-diants, mais aussi les plus complexes à gérer pour la direction et les en-seignants, sont certainement celles du début des années 1970. En effet, dès l’automne 1967, les étudiants font état de leur insatisfaction à l’égard de divers aspects de leur formation et entament un processus de réflexion collective, concrétisé en avril 1968 par un envoi à tous les étudiants de première et de deuxième années d’une note d’analyse de la situation ; les étudiants critiquent notamment l’aspect parcellaire de leur formation et la coordination insuffisante entre les cours, mais pointent aussi du doigt des aspects extérieurs à l’Ecole, tels que le statut des assistants sociaux et la situation sociale ambiante dans la société. Ils revendiquent la possibilité d’être réellement acteurs de leur formation : « La première phase de notre prise de conscience est la constatation que l’étudiant ne doit pas être un 'consommateur' de cours, mais doit participer à leur production » 101. Cette interpellation lancée à tous les étudiants en service social débouche sur

101 Source : Note aux étudiants de 1er et 2e année de l’Ecole de service social, 2 avril 1968.

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une action d’analyse approfondie des cours (objectifs, contenus, modalités d’enseignement et d’évaluation), action soutenue par la direction de l’Ecole, qui accepte de libérer quatre journées dans le semestre d’été à cette fin ; le travail s’effectue en outre aussi en soirée et sur plusieurs week-ends avant

une action d’analyse approfondie des cours (objectifs, contenus, modalités d’enseignement et d’évaluation), action soutenue par la direction de l’Ecole, qui accepte de libérer quatre journées dans le semestre d’été à cette fin ; le travail s’effectue en outre aussi en soirée et sur plusieurs week-ends avant

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