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Des écoles dans l’Ecole

Dans le document Une école de son temps : (Page 60-74)

Après quelques années de tâtonnements dans l’organisation de ses forma-tions, l’Ecole d’études sociales pour femmes est donc composée de quatre sections conduisant à un diplôme professionnel, de cours spéciaux ouvrant sur des certificats (infirmières-visiteuses, techniques du secrétariat, écono-mie domestique) et d’un foyer offrant un diplôme de gouvernante de mai-son. Au fil du temps, certaines formations donnent lieu à une organisation spécifique sous forme d’école et non plus de section, notamment pour ce qui concerne les nouvelles formations proposées.

L’Ecole de laborantines

Dès 1927, une nouvelle pièce vient s’imbriquer dans le puzzle de formations proposées par l’école ; depuis quelque temps, une militante féministe, oph-talmologue et privat-docent à l’Université de Genève, Léonore Gourfein-Welt (1859-1944) 43, fait part dans différents cercles – et notamment dans des articles paraissant dans la presse féministe – de son souhait que les jeunes filles puissent accéder à une formation professionnelle leur permet-tant une indépendance financière plus rapide et moins coûteuse que celle promise par la voie universitaire. A cet effet, elle élabore un projet d’école d’aides de laboratoire, ou laborantines, esquisse un plan d’études et, du fait de ses relations personnelles avec sa directrice Marguerite Wagner, soumet le tout à l’Ecole d’études sociales pour femmes, à laquelle elle propose la réalisation de son idée. Dans sa séance du 27 juin 1927, le comité de direc-tion accepte d’entrer en matière, adopte le projet de programme élaboré par Mme Gourfein-Welt et décide de placer ces cours sous le patronage de l’école, à l’instar de ce qui s’est fait pour le cours d’infirmières-visiteuses.

Contrairement à ce dernier, la formation de laborantines débouchera sur un diplôme et prend donc le statut d’école avec une organisation autonome sous l’autorité de l’Ecole 44 : l’Ecole de laborantines médicales est née. Une commission ad hoc est mise en place – essentiellement composée de pro-fesseurs et de privat-docents de la Faculté de médecine – pour gérer la formation et les admissions. La durée de la formation est de deux années, constituées de trois semestres de cours théoriques et d’un stage pratique ; les cours théoriques se déroulent à l’Ecole et les stages ont lieu, dans un

43 Léonore Gourfein-Welt est l’une des premières femmes à avoir acquis le grade de docteur en médecine (en 1888 à l’Université de Zurich) ; elle est cofondatrice, avec Nelly Schreiber-Favre, de l’Association suisse des femmes universitaires (Tikhonov, N. et Dreiffus, J.-J., 2005).

44 Pour des raisons de compréhension et pour alléger la lecture, nous désignerons désormais l’Ecole d’études sociales pour femmes par l’Ecole, sauf lorsque la nécessité exigera la mention complète.

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premier temps, dans les laboratoires des professeurs membres de la com-mission ad hoc qui gère l’Ecole de laborantines. Bien qu’initiée dès 1948, la reconnaissance par la Croix-Rouge du diplôme et de l’Ecole de laborantines n’intervient qu’en 1963.

Très rapidement, l’Ecole de laborantines est confrontée à deux problèmes concomitants qui vont perdurer jusque dans les années 1980 : victime de son succès, elle ne peut prendre, dans un premier temps, que douze élèves en fonction des lieux de stage disponibles en laboratoires, alors que la de-mande de formation est quatre fois plus élevée ; mais, contrairement aux infirmières-visiteuses, les laborantines n’ont aucune difficulté à trouver un emploi au terme de leur formation, la demande dépassant même les pos-sibilités de diplomation de l’Ecole. Par ailleurs, elle souffre en permanence d’un manque d’équipements performants 45 pour les cours pratiques, qui se déroulent dans les laboratoires de l’hôpital, à l’Ecole de médecine ou à l’Ins-titut d’hygiène. La reconstruction de l’hôpital dans les années 1970 conduit ce dernier à remettre en cause le droit acquis à utiliser ses laboratoires.

Heureusement, dès 1974, l’Ecole de laborantines médicales peut utiliser le laboratoire de l’Ecole du Bon Secours, au chemin Thury ; ce dernier sera toutefois détruit quelques années plus tard, à l’occasion de l’installation de l’Ecole d’infirmières dans ses nouveaux locaux de l’avenue de Champel en 1980. L’Ecole de laborantines risque à nouveau de se retrouver en manque de laboratoires, ce qui rend sa situation d’autant plus précaire que durant les deux années (de 1979 à 1981) que dureront les travaux de construction du nouveau bâtiment de la rue Prévost-Martin (actuel bâtiment D) (cf. cha-pitre 4), l’Ecole de laborantines et l’Ecole de bibliothécaires seront provisoi-rement logées dans des locaux loués dans un immeuble situé au 22, avenue du Mail.

Mais l’Ecole de laborantines ne reviendra pas à Prévost-Martin. Instituée par le Conseil d’Etat en 1974, une commission cantonale de coordination des professions paramédicales, au sein de laquelle l’Ecole est représentée, se réunit régulièrement en vue de la coordination des formations en ce do-maine. Elle élabore, en 1979, un projet de règlement envisageant la création d’un centre d’enseignement dédié aux professions de la santé regroupant les écoles de physiothérapeutes, de pédicures, de diététiciennes, de tech-niciens en radiologie et d’hygiénistes dentaires. L’ouverture du Centre

45 Dès les années 1970, l’Ecole de laborantines s’interroge à plusieurs reprises sur l’avenir de la profession face aux nouvelles techniques et à l’automation de certaines analyses, qui « risquent de robotiser le travail en laboratoire » (Source : Rapport d’activité 1973-1974).

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d’enseignement des professions de la santé (CEPS) est prévue pour la ren-trée 1981 dans les anciens locaux de l’Ecole du Bon Secours et en avril 1980, le conseiller d’Etat en charge du Département de l’instruction publique, André Chavanne, adresse un courrier à la direction de l’Ecole, sollicitant de cette dernière et du comité de l’Ecole une décision quant au « regroupement ou l’intégration » des formations paramédicales de l’Ecole au CEPS, cela tout en ne modifiant pas son statut juridique. Il apparaît toutefois rapidement au comité que ce transfert ne peut pas avoir lieu que sur le plan géogra-phique et que, pour des raisons de cohérence institutionnelle, il faut l’envi-sager aussi sous l’angle juridique, administratif et financier. C’est ainsi que l’assemblée générale extraordinaire de l’Ecole du 15 janvier 1981 approuve la proposition du comité de se séparer de ses formations paramédicales au 31 août 1981 ; à partir de cette date, l’Ecole de laborantines médicales est définitivement et complètement rattachée au Centre d’enseignement des professions de la santé signant ainsi la fin d’une histoire commune de cin-quante-quatre années dans une école sociale.

L’Ecole de bibliothécaires

S’il ne mentionne pas dans son opuscule la profession de bibliothécaire comme une profession à laquelle l’Ecole d’études sociales pour femmes per-met d’accéder, Töndury indique tout de même les « bibliothèques et cours populaires » comme sujet d’étude dans le domaine de « l’influence éduca-trice et morale de la famille » (Töndury, 1918, p. 30). Et si les procès-verbaux du comité de direction n’en mentionnent pas explicitement les raisons, le programme des cours de l’année 1918-1919 mentionne expressément le di-plôme de « correspondantes, secrétaires, bibliothécaires, libraires » ; la créa-tion de cette seccréa-tion est vraisemblablement due à l’influence de quelques membres du comité, notamment Pierre Bovet et Eugène Choisy, et c’est à partir de juin 1918 que l’on en trouve les premières mentions. Remarquons que la mention « libraires » disparaît des programmes dès 1934, mais que le terme « secrétaires » 46, lui, ne disparaît du diplôme qu’en 1953. Diversement appréciée par un milieu professionnel essentiellement masculin et univer-sitaire, la création d’une formation en école de bibliothécaires est d’abord perçue comme une formation d’aide-bibliothécaires ; c’est ainsi que, notam-ment, le directeur de la Bibliothèque publique et universitaire, François Gardy (1870-1957), fait part de ses doutes quant à la réelle possibilité pour l’Ecole de « former des bibliothécaires (au sens universitaire du mot :

conser-46 L'adjonction de ce terme à l'appellation de la section avait été motivé par le souci de permettre de meilleurs débouchés professionnels pour les diplômées qui ne trouveraient pas de poste en biblio-thèque.

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vateurs), mais seulement des assistantes » (Court et Kretschmer, 1993, p. 251). Néanmoins, au fil des années et des réorganisations de son plan d’études, la section Bibliothécaires-secrétaires gagne la reconnaissance du champ professionnel et, en 1937, l’Association des bibliothécaires suisses (ABS) reconnaît le diplôme délivré par l’Ecole comme équivalent à celui qu’elle octroie au terme de sa formation en emploi, mise en place dès 1933.

C’est d’ailleurs au terme de cette même année 1937 qu’émerge la question de la pertinence de l’appellation de l’Ecole pour tenir compte des revendi-cations des élèves masculins de la section Bibliothécaires-secrétaires : en effet, cette section est la première de l’Ecole à accepter les hommes comme élèves réguliers, et ce, dès 1919 ; si leur nombre reste confidentiel dans les premières années, il commence à y en avoir plus régulièrement dès les an-nées 1930 et, même s’ils restent minoritaires, le fait que le diplôme de la section porte la mention « Ecole d’études sociales pour femmes » devient problématique. C’est ainsi que, lors de sa séance du 1er décembre 1937, le comité discute longuement de la suppression de la mention « pour femmes » de l’appellation de l’Ecole, reportant la décision à sa séance du 18 mars 1938, lors de laquelle il adopte la nouvelle dénomination officielle de l’Ecole : Ecole d’études sociales - Soziale Frauenschule, qui apparaît dès cette date sur les programmes et le papier à en-tête. Le compte-rendu de cette séance reste toutefois muet sur le hiatus de cette nouvelle dénomination qui, en français, tient compte des revendications masculines mais réaffirme, en al-lemand, l’orientation féminine…

En 1948, la section Bibliothécaires-secrétaires devient l’Ecole de bibliothécaires, suite à l’intervention des enseignants de la section auprès du comité de direction, qui lui font parvenir par courrier une liste de propositions de modifications du programme pour améliorer la formation ; cette liste est soutenue par un groupe d’anciennes élèves de la section qui revendiquent un rehaussement du niveau d’exigences à l’admission et des contenus de certains cours, ainsi que l’autonomie de la formation des bibliothécaires, afin qu’elle ne soit plus une simple section de l’Ecole rattachée à cette dernière, mais une école à part entière. Au même titre que l’Ecole de laborantines, l’Ecole de bibliothécaires devient donc une école dans l’Ecole, aux côtés des formations sociales proprement dites.

Bien que la fonction sociale des bibliothèques populaires – qui seront renommées bibliothèques de lecture publique – ait toujours été valorisée dans la formation aux côtés des bibliothèques scientifiques (bibliothèques universitaires, notamment), l’évolution technologique de la gestion des

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catalogues, l’évolution des missions des bibliothécaires et la diversification des supports d’information conduisent peu à peu la formation des bibliothécaires à plus de technicité et de spécialisations dès les années 1960. C’est pourquoi, dès 1985, s’engage une réforme de l’enseignement qui aboutira à l’élaboration d’un nouveau programme conduisant à l’obtention d’un diplôme de bibliothécaire, documentaliste et archiviste dès 1990.

A l’occasion de la mise en œuvre de ce nouveau plan d’études, l’Ecole de bibliothécaires change à nouveau d’appellation et devient l’Ecole supérieure d’information documentaire (ESID) dès le 1er septembre 1990.

Jusqu’en 1992, l’Ecole de bibliothécaires de l’Ecole d’études sociales est la seule de Suisse à former les bibliothécaires en école et si s’ouvre alors à Coire une formation post-diplôme de deux années au sein de la Hochschule für Technik und Wirtschaft (HTW), elle reste la seule à offrir une formation de type généraliste en bibliothéconomie, documentation et archivistique, et ce jusqu’en 1998 47. Dès 1993, une réflexion s’amorce sur le plan suisse à propos de la professionnalisation du métier et la reconnaissance des diplômes sur le plan fédéral ; un groupe de travail composé de représen-tants de l’Association des bibliothécaires suisses, de l’Association suisse de documentation, de l’Association des archivistes suisses, de l’ESID et de la HTW se met au travail pour définir un programme-cadre en sciences de l’information dans le but d’intégrer cette formation dans le paysage des for-mations supérieures suisses et dans le cadre européen, et l’ESID caresse déjà le projet d’obtenir le statut de Haute école spécialisée (HES). Suite à l’adoption, en 1995, de la Loi fédérale sur les hautes écoles spécialisées, le diplôme de spécialiste HES en information documentaire est reconnu par l’OFIAMT 48 et en 1998 est créée la Haute école spécialisée de Suisse occi-dentale (HES-SO), comprenant les filières dites « OFIAMT » ; à Genève est alors instituée la Haute école de gestion (HEG), laquelle est autorisée par la Confédération à gérer une filière HES en information documentaire. C’est ainsi que le 1er septembre 1998, l’ESID quitte l’Ecole pour être incorporée à la HEG comme filière de formation 49. C’était l’année du quatre-vingtième anniversaire de la fondation de l’Ecole d’études sociales, mais aussi celui de la formation des bibliothécaires.

47 Les autres formations existantes sont organisées par les associations professionnelles, dont l’Asso-ciation des bibliothécaires suisses ou l’Assol’Asso-ciation des archivistes suisses.

48 Office fédéral de l’industrie, des arts et métiers et du travail, actuellement Secrétariat d’Etat à la formation, la recherche et l’innovation (SEFRI).

49 En fait, elle quittera les locaux de la rue Prévost-Martin à l’automne 1999.

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L’Ecole d’assistantes de médecins

En 1952, Arthur-Jean Held (1905-1999), professeur de médecine dentaire à l’Université de Genève, s’approche de l’Ecole avec un projet de collabo-ration en vue de créer une formation d’auxiliaires de médecins-dentistes.

Entrée en matière, l’Ecole prépare un plan d’études correspondant à une spécialisation au sein de la section Techniques du secrétariat et, en 1953, une convention est signée avec l’Institut dentaire créant le cours d’auxi-liaires pour médecins-dentistes ; les protagonistes de cette convention doivent toutefois se rendre à l’évidence : cette formation n’a pas trouvé son public, car il n’y a aucune inscription. Ce cours est donc abandonné.

Dans la même période, à l’initiative de l’Association des médecins de Genève (AMG), une autre formation paramédicale voit le jour au sein de l’Ecole en 1953 : suite à une convention signée avec l’AMG, l’Ecole d’aides de médecins ouvre ses portes en automne 1953. La responsabilité de cette école est confiée à Germaine Thurig, ancienne diplômée de la section so-ciale de l’Ecole et secrétaire depuis 1927 50. Dès ses débuts, cette école est aux prises avec le bien-fondé de son appellation : c’est ainsi que, créée sous le nom d’Ecole d’aides de médecins, elle devient rapidement Ecole de se-crétaires de médecins, puis, en 1957, Ecole d’auxiliaires de médecins (après avoir éliminé la proposition d’assistantes médicales 51) ; aux yeux du comité de direction, cette nouvelle dénomination traduit mieux la fonction, atten-due de ces professionnelles, d’accueil et de préparation des patients, ainsi que la prise en charge de petits travaux de laboratoire et de désinfection des instruments, en plus des tâches de secrétariat proprement dites. En 1967, suite à la proposition de la Fédération des médecins suisses (FMH) d’en-courager la mise en place de cours de formation – de type apprentissage – d’auxiliaires de médecins accessibles à des jeunes filles dès l’âge de 16 ans, l’Ecole d’auxiliaires de médecins s’interroge sur la nécessité de changer l’intitulé des diplômes afin de marquer la différence de niveau de cette for-mation (différence marquée par les contenus, mais aussi par l’âge d’admis-sion qui est de 19 ans) ; c’est ainsi que, dès octobre 1968, l’Ecole d’auxiliaires de médecins devient l’Ecole d’assistantes de médecins. En 1969, le diplôme

50 Germaine Thurig est diplômée de l’Ecole en 1925 dans la section Protection de l’enfance ; engagée comme secrétaire de l’Ecole en 1927, elle assume dès 1948 la responsabilité de monitrice des stages.

Lorsqu’elle prend la responsabilité de l’Ecole d’auxiliaires de médecins, elle conserve ses deux autres responsabilités de secrétaire et monitrice des stages.

51 L’appellation assistantes médicales a été écartée devant le risque de confusion avec les tâches des infirmières. L’appellation auxiliaires de médecins a été soumise au préavis, favorable, de la Commission de surveillance des professions médicales et auxiliaires du travail du Département de l’hygiène et de l’assistance publique.

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délivré par cette école est officiellement reconnu par la FMH et porte sa si-gnature ; elle reconnaît en outre que la formation délivrée à Genève est de niveau supérieur au regard de celle délivrée en apprentissage.

D’une durée de deux années, la formation subira divers aménagements au fil du temps, et la reconnaissance par la FMH la conduira à devoir s’ali-gner sur les exigences minimales définies par cette organisation sur le plan helvétique vers la fin des années 1970. De même que pour les diplômées de l’Ecole de laborantines, les assistantes de médecins ne peinent pas à trouver un emploi au sortir de la formation : la profession est nouvelle et la demande du milieu est importante ; la difficulté de l’Ecole d’assistantes de médecins à répondre aux nombreuses offres d’emploi apparaît dans chaque rapport d’activité. Certes, la première volée ne comptait que quatre élèves, mais elles sont une trentaine à être admises annuellement dans les années 1970. Un facteur supplémentaire vient aggraver cette situation dès les an-nées 1960 : le constat que les trois quarts des diplômées préfèrent s’engager dans les services de l’hôpital « où les attirent des heures plus régulières et un salaire plus élevé » 52, plutôt que d’accepter un poste chez des médecins de ville, pour lesquels l’Ecole d’assistantes de médecins a été créée.

Alors que, à l’Ecole de laborantines, le premier homme entame sa formation de laborant en 1973, ce n’est qu’à partir de 1980 que l’Ecole d’assistantes de médecins décide d’ouvrir la formation à la gent masculine, sans toutefois qu’il y ait d’homme dans la volée 1980. Mais en cette même année, l’Ecole d’assistantes de médecins est elle aussi concernée par la création du Centre d’enseignement des professions de la santé, qui doit ouvrir en 1981. Si, dans un premier temps, le directeur de l’Ecole, Yves de Saussure (1924-2014), voit une certaine logique au transfert de l’Ecole de laborantines au CEPS, il sou-haite le maintien des assistantes de médecins au sein de l’Ecole d’études sociales, considérant que leur fonction sociale d’accueil et d’écoute les dis-tingue de la technicité des autres professions paramédicales et justifie leur place au sein d’une école sociale. Alors que l’Ecole de laborantines accepte, et même sollicite, son transfert – notamment au vu des meilleures possibi-lités matérielles qu’il offre pour les étudiants – la commission consultative de l’Ecole d’assistantes de médecins montre une approche plus nuancée, si ce n’est dubitative. Devant se positionner sur ce rattachement au CEPS, elle rend au comité de direction un rapport pour le moins ambigu, dans lequel elle passe en revue les avantages et les inconvénients du transfert et aboutit à la conclusion, visiblement peu convaincue, que si le comité de direction

52 Source : PV du comité de direction du 24.02.1963.

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accepte le transfert de l’Ecole de laborantines, alors l’Ecole d’assistantes de médecin fera une demande dans le même sens, assortie d’une exigence de garanties, notamment du maintien du niveau actuel de la formation et d’une autonomie pédagogique permettant de privilégier les relations humaines au regard de la technique. Ces garanties ayant été obtenues, l’assemblée générale extraordinaire du 15 janvier 1981 peut adopter la proposition du transfert des deux écoles paramédicales de l’Ecole au sein du CEPS, et dès le 1er septembre 1981, l’Ecole d’assistantes de médecins n’est officiellement plus une école de l’Ecole d’études sociales.

Le Centre de formation d’éducateurs de l’enfance inadaptée 53

Dès 1952, une commission s’attelle à une réorganisation du plan d’études de la section Direction d’établissements hospitaliers, d’ailleurs renommée section Etablissements hospitaliers. La réforme du plan d’études devait

Dès 1952, une commission s’attelle à une réorganisation du plan d’études de la section Direction d’établissements hospitaliers, d’ailleurs renommée section Etablissements hospitaliers. La réforme du plan d’études devait

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