• Aucun résultat trouvé

Une analyse exploratoire de l’Enquête sur le Panel belge des ménages (1997-2001)

I. La participation à la formation professionnelle en Belgique et dans ses régions Les chances d’accès à la formation professionnelle ne sont pas identiques pour l’ensemble des individus Les

3. Diversité des parcours professionnels

Quelques travaux réalisés sur la Belgique ou sur la Wallonie et Bruxelles ont permis, à partir de données longitudinales, d’identifier des trajectoires professionnelles. Ainsi par exemple, Guillaume (2003) et Cardelli et Nibona (2004), étudiant les parcours professionnels de 341 travailleurs salariés de l’industrie en Wallonie, distinguent quatre types de parcours professionnels au cours d’une période d’observation de dix ans (1991-2001) : les trajectoires d’activité professionnelle unique et continue, unique mais discontinue (même emploi interrompu par des périodes de chômage), les trajectoires avec mobilité sans interruption (changements d’emploi sans chômage), et les trajectoires discontinues (périodes d’emploi et de chômage). Dans une étude sur l’insertion de chômeurs à l’issue de programmes de formation, Conter, Hecq et Plasman (1997) distinguent également des types de trajectoires à

8. L’ambition n’est pas d’établir une typologie rigoureuse des formations professionnelles mais de résumer, à partir des résultats croisés des variables du panel, la diversité des formes et l’utilité perçue de la formation.

9. À titre illustratif, nous avons choisi la vague 11 (2002) pour distinguer les types de formations les plus suivies. 79

partir des transitions entre emploi et chômage. Ils distinguent ainsi notamment des trajectoires d’insertion directe

dans l’emploi, des trajectoires précaires ou encore progressives10. Ces travaux insistent tous sur la fragilité de

certains parcours et sur les ruptures qui peuvent s’insérer dans des parcours d’une apparente stabilité.

Le PSBH renseigne sur les statuts occupés (salarié, indépendant, étudiant, chômeur, (pré)pensionné, au foyer) lors

de chaque mois de l’année sous revue11. À partir de ces données, différents types de parcours peuvent être

distingués.

Encadré 3

LA CONSTRUCTION DE TRAJECTOIRES PROFESSIONNELLES

Le PSBH renseigne, à chaque vague du panel, les statuts des individus au cours de chaque mois de l’année écoulée.

Il nous a ainsi été possible de reconstituer le calendrier des parcours pour la période allant du 1er janvier 1997 au 31

décembre 2001. Au total, des parcours ont pu être distingués pour 3.290 individus12 de notre échantillon. Ce sous-

échantillon correspond aux hommes âgés de moins de 65 ans et aux femmes âgées de moins de 60 ans au 31 décembre 2001. Le panel s’adresse aux adultes de 16 ans ou plus, mais la plupart des répondants ont 18 ans ou plus. Il s’agit par ailleurs des personnes ayant complété leur calendrier à chacune des cinq vagues. Le tableau des 60 variables indiquant le statut occupé mois par mois est soumis à une analyse factorielle des correspondances, puis à une classification ascendante hiérarchique.

L’analyse des statuts, observés mensuellement durant cinq ans, a ainsi permis de dégager 11 types de parcours professionnels qui peuvent être regroupés en six ensembles cohérents. Le tableau suivant présente ces différents ensembles de parcours.

Tableau 5

TYPES DE PARCOURS PROFESSIONNELS OBSERVÉS ENTRE 1997 ET 2001 (N= 3.290)

Parcours Caractéristiques Nombre

d’individus

Inactivité Femmes au foyer (« ménagères »), (pré)pensionnés,

étudiants

497

Entrées sur le marché du travail Transitions études – emploi 142

Trajectoires précaires Alternance de situations d’emploi, de chômage,

d’inactivité

159

Stabilité dans l’emploi Trajectoire largement dominée par l’emploi 2 258

Chômage Chômage dominant la période 139

Sorties du marché du travail Passage à la (pré)pension ou en inactivité en fin de

période

95

La trajectoire quantitativement la plus représentée se caractérise par la prédominance de l’emploi sur la période observée. Ainsi, 80 % des individus de ce groupe sont en emploi sans discontinuité et 97 % sont à l’emploi durant au moins quatre des cinq années. Si l’on retrouve dans ce groupe les différentes catégories d’individus, les hommes, surtout entre 30 et 40 ans, y sont davantage représentés, ainsi que les diplômés de l’enseignement supérieur. Toutefois, comme nous le verrons, la stabilité dans l’emploi peut aussi reposer sur des statuts précaires et plus éloignés de la norme d’emploi.

Une autre trajectoire caractérisée par la permanence des statuts est celle du chômage récurrent. Les individus relevant de cette trajectoire ont passé la plus grande partie de la période au chômage (tous au moins trois ans et 87 % durant 4 ans ou plus). De brefs épisodes d’emploi peuvent donc s’inscrire dans ces parcours. Ce groupe est composé pour près des deux tiers de femmes et de peu qualifiés (60 % n’ont pas dépassé le secondaire inférieur).

Un troisième ensemble de trajectoires se caractérise par l’inactivité sur l’ensemble de la période. Trois types de parcours peuvent être ici distingués. L’un est dominé par le statut de femme au foyer (dites « ménagères ») ; il s’agit

10. Un inventaire des différents exercices de suivi longitudinal des demandeurs d’emploi en Wallonie a été présenté au cours des Journées du Longitudinal en 2003 (Conter et al., 2003).

11. Le PSBH ne permet pas d’identifier précisément l’ensemble des changements d’employeur, en particulier lorsqu’on s’intéresse à la période qui précède la première interrogation d’une personne.

12. Parmi les 3 509 individus de l’échantillon initial, seuls ceux qui ont complété le calendrier pour les cinq années d’observation ont été retenus, soit 3 290 individus.

surtout de femmes soit non diplômées, soit diplômées de l’enseignement secondaire, surtout professionnel, et relevant davantage des classes d’âge plus élevées (plus de 40 ans). Si la plupart occupent le même statut durant toute la période, certaines (16 %) passent parfois par l’emploi, mais pour une période inférieure à deux ans. Le deuxième parcours est celui des (pré)pensionnés : il s’agit d’un groupe composé surtout d’hommes (78 %) et où les niveaux de qualification inférieurs sont davantage représentés (52 % de diplômés de l’enseignement secondaire inférieur). Le dernier concerne les jeunes aux études durant toute la période.

Les trois derniers groupes de parcours sont davantage marqués par des entrées et sorties du marché du travail ou des transitions entre activité et inactivité. Ainsi, le groupe des trajectoires précaires se définit par des transitions diverses entre emploi et chômage. Les individus composant ce groupe passent, pour la plupart, environ la moitié de la période à l’emploi et l’autre moitié au chômage. La plupart du temps, ce parcours se compose d’une succession de différents brefs épisodes d’emploi et de chômage. Ces trajectoires sont essentiellement celles de femmes (73 %). On trouve dans ce groupe une proportion plus importante de jeunes et de peu diplômés. Les diplômées des filières professionnelles de l’enseignement secondaire supérieur y sont davantage représentées. On peut aussi associer à ce groupe des trajectoires de femmes caractérisées par des transitions entre inactivité (statut de ménagère ou autre) et emploi. Celles-ci se caractérisent par les mêmes niveaux de diplôme mais se situent davantage dans la classe des 30- 40 ans.

Notre échantillon comprend une partie de jeunes entrant sur le marché du travail. Ceux-ci sont en général plus diplômés que l’ensemble de la population. Leurs trajectoires se caractérisent par le passage des études vers l’emploi moyennant, pour certains, un ou plusieurs épisodes courts de chômage.

Enfin, quasi symétriquement, le dernier groupe de parcours est défini par les sorties du marché du travail. On peut y distinguer deux sous-groupes. Un premier sous-groupe concerne les partants vers la (pré)pension, essentiellement masculins (70 %) et où les diplômés de l’enseignement secondaire supérieur ont tendance à être plus nombreux (44 %) que dans l’ensemble de l’échantillon. Le second sous-groupe, plus diversifié, concerne des trajectoires qui se terminent par une période d’inactivité. Les individus composant ce sous-groupe proviennent de l’emploi ou, parfois, du chômage. Les personnes de 41 à 50 ans y sont fortement représentées, de même que les peu diplômés.

Outline

Documents relatifs