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Discussion sur les résultats du suivi patient

Dans le document Dossier Patient à l’Officine (Page 140-145)

AnAlyse et Discussion

IV. Analyse et Discussion

2. Discussion de la Phase pilote : Mise en place du modèle

2.2. Discussion sur les résultats du suivi patient

L’échantillon d’étude n’était pas significatif pour rencontrer une variabilité dans le résultat sur les différents niveaux d’IM (aucune contre-indication) car, sur les 35 patients abordés, seuls 10 patients ont accepté de participer à cette étude. De plus, la durée de l’étude de 3 mois n’était pas suffisante pour suivre les analyses biologiques et intervenir sur les anomalies rencontrées.

C’est pourquoi, nous allons nous appuyer sur une étude de thèse réalisée en France pour l’obtention du titre de Doctorat en Pharmacie en 2006. Cette étude constituait aussi une phase pilote vu que la généralisation du DP n’était opérée qu’en 2008.[3]

Tableau 10: Comparaison des études réalisées sur la mise en place du DP au Maroc et en France [29]

Etude réalisée à l'officine

Pays Maroc France

Durée de l'étude 3mois 6mois

Logiciels Microsoft Access + Vidal Alliance Plus dans le LGO

Taille de l'échantillon 10 36

Méthodes Entretien avec les patients Questionnaire + entretien

Informations administratives Nom, Prénom, Sexe, Age, adresse, téléphone

Nom, Prénom, Sexe, Age, adresse, téléphone, numéro de sécurité sociale, numéro de carte vitale

Informations médicales Poids, ATCD, Grossesse/allaitement,

pathologies.

Poids, Taille, ATCD, Surface corporelle, Grossesse/allaitement,

pathologies, Allergies,

Prescription Oui Oui

Dans l’étude que nous avons mené au Maroc : Les 10 patients (5 femmes et 5 hommes) étaient pour la plupart suivi pour des pathologies endocriniennes (diabète, hypothyroïdie) et cardiovasculaires (HTA, IC…). De même, étaient inclus dans notre étude 1 patient sous hémodialyse, 1 patient asthmatique, 2 patients sous psychotropes. Nous n’avons pas eu des renseignements sur les allergies connues, parce que la plupart des patients ignoraient s’ils étaient allergiques à un produit. Il n’y a pas eu de suivi biologique durant cette phase vu la courte période de l’étude, mais nous avons effectué un suivi de la tension artérielle, et de la glycémie. Tout au long de ce suivi, plusieurs conseils ont été prodigués aux patients sur : leur traitement qui avait semblé bien équilibré pour la majorité des patients, des règles d’hygiène de vie et de la diététique.

Par comparaison avec l’étude réalisée en France : Il s’agissait de 36 patients avec différentes pathologies (Cardiovasculaires, endocriniennes, adénome prostatique…) et de différents états physiologiques (grossesse, allaitement…). Il y’avait des patients avec des allergies connues (Ex : aux sulfites…). De plus, il y’a eu plusieurs interventions sur le traitement notamment des contre-indications entrainant à la non dispensation et le contact du médecin prescripteur afin de trouver une alternative, et sur le suivi biologique (problème de la kaliémie).

 Voici quelques exemples de conseils/Surveillance généraux que nous avons donné lors de l’étude :

 Une surveillance glycémique pour les diabétiques avec un lecteur ou autotest, nous avons effectué des cycles glycémiques pour les patients à risque hypoglycémique.

 Un suivi de la tension artérielle pour les patients qui ne possédaient pas de tensiomètre chez eux, chaque matin nous mesurions la tension artérielle.

 Des conseils à l’entourage des patients sous psychotrope : un accompagnement psychologique en parallèle de la part des proches était nécessaire chez les patients sous antidépresseur. En effet, cet accompagnement semble améliorer les résultats cliniques et évite les rechutes d’une part, et d’autre part afin de suivre la levée d’inhibition décrite souvent au début du traitement par les antidépresseur, c'est-à-dire le risque suicidaire dont les symptômes doivent être recherché (insomnie, anxiété, hyperactivité, nervosité, irritabilité…). Lors de la

délivrance, nous avons précisé que l’apparition de l’effet thérapeutique est au bout d’une à troisième semaine de traitement, nous avons insisté beaucoup sur l’observance du traitement et sur le fait d’attendre au moins quatre semaine avant de conclure sur l’échec thérapeutique. Quant à l’arrêt, il doit se faire de façon progressive selon les modalités du médecin traitant afin de prévenir le syndrome de sevrage.[60]

Syndrome de sevrage : symptômes tels qu’une irritabilité, anxiété, vertiges, troubles du

sommeil et syndrome pseudo-grippal (rhinorrhée, myalgie, malaise, nausées, vomissements, diarrhées, frissons). Un traitement prolongé, une posologie élevée, un arrêt brutal ou une demi-vie courte de la molécule constituent des facteurs de risque de survenue d’un syndrome de sevrage.

 Pour la patiente asthmatique : étant la plus jeune de la population d’étude, elle se portait bien appart son asthme chronique, pas d’autres pathologies sous-jacents. Ici, cette pathologie diffère des autres, en raison de la « non-observance » et la « non maitrise » de la dose inhalée.[61] Là encore, de part sa proximité, le pharmacien d’officine possède une importance dans l’apport des conseils liés à la pathologie et au mode d’utilisation des antiasthmatique. Nous avons recommandé à cette jeune patient, l’aération de sa chambre à coucher si possible de tout l’appartement, la lutte contre les allergènes (pollens, moisissures, sable…), mais aussi un sport régulier après avis de son pneumologue. En effet, il a été montré qu’une pratique sportive pourrait aider à développer ses capacités pulmonaires et renforcer ses muscles respiratoires, car en ne pratiquant pas de sport, le patient entre dans un état de déconditionnement physique favorisant l’hyperactivité bronchique.[62]

 Conseils Hygiéno-diététiques Spécifiques au patient N°ABD000000 de l’exemple 1:

Le sujet est âgé, il possède un poids faible, et présente une insuffisance cardiaque ; sachant, que la dénutrition et la cachexie sont létales chez l’insuffisant cardiaque. Une prise en charge nutritionnelle chez un spécialiste a été conseillée, elle permettra d’améliorer sa force musculaire et sa réponse immunitaire, indispensable au maintien de son autonomie. La malnutrition proteino-énergétique est très fréquente chez les sujets âgé et concerne plus des sujets hospitalisés en long séjour et presque tous les sujets hospitalisés en aigue en gériatrie et

met en jeu leur pronostique vitale ainsi une supplémentation orale en vitamine et en oligo-éléments serait efficace et leur permettrait de récupérer quelques kilos.[63] D’autre part, les besoins énergétiques augmentent de 20% chez les sujets âgés par rapport au jeune adulte pour compenser il faut lutter contre la malnutrition, celle –ci passe par :[64]

 une modification de la monotonie alimentaire : son régime alimentaire doit être bien riche, avec des repas variés et équilibrés au nombre minimum de trois par jour, évitant les graisses saturées animale et préférant les graisses végétales (huile d’olive…). Une limitation des aliments riche en vitamine K au péril d’interférer le traitement par les AVK, mais aussi des aliments à index glycémique élevée est préconisée

 lutter contre la sarcopénie : en proposant une activité sportive régulière et adaptée à son cas.

 Prévention de l’ostéoporose : repose sur des apports énergétique, protéique, calcique et en vitamine D.

La prise en charge de ces pathologies est lourde, et le pharmacien d’officine occupe un rôle important, dans le dépistage, la dispensation, le suivi et l’éducation thérapeutique des patients mais aussi plus globalement par rapport à leur vécu de leur pathologie. Concernant la dispensation, qui est l’étape clé, le pharmacien d’officine à travers le DP se doit d’être vigilant au risque d’interactions médicamenteuses. Il est noté que certaines classes possèdent plusieurs interactions, c’est le cas des antidépresseurs, des anticoagulants…

Il y avait une certaine réticence de quelques patients vis-à-vis de cette récolte de leurs données personnelles, surtout les patients sous psychotropes qui préféraient ne pas en faire partie à ce genre d’étude, ce qui se comprenait parfaitement vu que c’était la première fois qu’une telle étude de récolte des données a été menée au sein de l’officine.

Cependant à la fin, de cette étude les patients étaient dans l’ensemble reconnaissants et nous avaient remercié pour nos efforts, ils se sentaient rassurer. Concernant aux dires de la pharmacienne, cet outil lui servira de guide et de modèle de suivi patient, de plus ça serait un moyen de communication, et d’ETP pour ses patients. Elle considérait cette idée comme le point de départ d’une nouvelle expérience avec le DP.

Exemples d’intervention dans l’étude menée en France [29]

Exemple 1 : Détection d’une contre-indication d’allaitement

Il s'agit du cas d'une femme de 32 ans dont le dossier, établi lors de sa grossesse, mentionne qu'elle allaite son petit garçon aujourd'hui âgé de 1 mois.

Elle se présente à la pharmacie avec un traitement pour une angine aigüe douloureuse avec l'ordonnance suivante :

Doliprane® 1 g (paracétamol - antalgique, antipyrétique)

1 comprimé effervescent 4 fois par jours

Collu-Hextril® (hexétidine - antiseptique local)

1 pulvérisation 3 à 4 fois par jours

Lors de la saisie du traitement le logiciel émet une alerte : par rapport au profil du patient :

Allaitement contre indiqué Collu-Hextril® car présence d'eucalyptol et de menthol 87 (dérivés terpéniques) parmi les excipients pouvant passer dans le lait maternel et pouvant entraîner une toxicité neurologique potentielle chez le nourrisson (risque de convulsion).

L'appel du prescripteur provoque le remplacement de Collu-Hextril® par un collutoire ne présentant pas de CI avec l'allaitement Hexaspray®.

Exemple 2 : Détection d’une contre-indication d’allergie

Il s'agit d'un homme de 51 ans dont le dossier thérapeutique mentionne une allergie à l'aspirine avec un antécédent d'œdème de Quincke en 2004. Il se présente à l'officine avec une ordonnance pour du Cartrex® 100 mg (acéclofénac -AINS) 1 comprimé matin et soir pendant 6 jours pour une douleur inflammatoire rhumatismale.

A la consultation du dossier thérapeutique, elle a relevé la contre-indication à la délivrance de

Cartrex® par rapport à l'allergie croisée Salicylés -AINS. Le médecin traitant est de suite joint par téléphone et informé du problème; il mentionne qu'il est au courant de l'épisode d'œdème de Quincke provoqué par la prise d'aspirine en 2004, mais explique qu'il a quand même prescrit le Cartrex® car le patient présente une forte douleur inflammatoire non soulagée par la paracétamol. Elle lui précise la possibilité de donner à la place d'un AINS un corticoïde qui présente un effet anti-inflammatoire sans avoir de risque d'allergie croisée avec l'aspirine. Il approuve cette solution à laquelle il n'avait pas songé et accepte qu’elle remplace le Cartrex® par du Solupred® 20 mg (prednisolone) à 3 comprimés le matin au petit déjeuner pendant 6 jours.

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