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2.1 Les disciplines associées au sein de la FFJDA

Dans le document Essai sur les territoires du judo en France (Page 33-38)

Six disciplines sont associées à la Fédération de judo.

2.1.1 - Le kendo

Le kendo (voie du sabre) est la version moderne du kenjutsu (techniques du sabre), l'escrime au sabre pratiquée autrefois au Japon par les samouraïs. Dans sa version moderne, il faut comprendre que le kendo n'est pas seulement un art martial mais également un sport de compétition, aujourd'hui largement pratiqué dans le monde. Le kendo ne se résume toutefois pas à un simple ensemble de techniques et de tactiques du combat au sabre. Il comprend également un volet spirituel. Le kendo permet à ses pratiquants de développer leur force de caractère et leur détermination.

2.1.2 - Le naginata

Le naginata est un art martial japonais. On y étudie le maniement de la naginata, une hallebarde traditionnelle. Dans l'histoire du Japon, le maniement de la naginata a été associé aux femmes et de nos jours au Japon, le Naginatajutsu est davantage pratiqué par des femmes que des hommes. La naginata est une arme japonaise, proche du fauchard à lame courbe, utilisé pour pratiquer le Naginatajutsu. Cette arme, particulièrement appréciée par les moines et pouvant atteindre jusqu'à deux mètres en longueur, était utilisée autrefois sur les champs de bataille pour couper les jarrets des chevaux.

2.1.3 - Le jodo

Le jodo est certainement l’arme la plus ancienne de l’homme, et, chose assez peu banale dans les arts martiaux traditionnels japonais ou Budo, le jodo (voie du bâton), dans sa forme structurée et codifiée, est né d'une défaite. En effet au XVIIe siècle, un Samouraï de l'école Tenshin Shoden Katori Shinto Ryu, très célèbre à cette époque, Muso Gonnosuké Katsuyoshi, fut défait en duel par le génie du sabre japonais, Miyamoto Musashi, auteur, entre autres, du traité sur la tactique : Gorin no Sho ou Écrits sur les Cinq Roues. Il est considéré comme le plus grand sabreur du Japon médiéval. Désirant effacer cette humiliation insupportable pour lui, Muso Gonnosuké Katsuyoshi se retira sur le Mont Honman, dans la région de Kyushu (sud du Japon). Après de longues recherches et méditations, il créa et codifia le jodo.

2.1.4 - Le iaïdo

Le iaïdo (ou iaï) regroupe un ensemble de techniques d'escrime au sabre japonais (Katana) qui consistent à dégainer puis à couper l'adversaire, dans le même mouvement continu. Les Bushi (guerriers japonais, aussi appelés Samouraï) avaient remarqué que lors d'attaques imprévues, c'est la rapidité avec laquelle on dégainait le sabre et on enchaînait une contre-attaque, qui permettait d'acquérir un avantage fondamental dans le combat. C'est de cette observation qu'est né le iaïdo. Le iaïdo est aujourd'hui largement pratiqué au Japon et dans le monde et s’est développé par la volonté des fondateurs du kendo moderne (vers 1952) de ne pas voir le kendo se dénaturer en sport. Afin que le pratiquant de kendo utilise son shinai non comme un bâton mais comme un sabre, il est en effet apparu utile de maintenir vivantes les origines du kendo avec le maniement du sabre nu.

2.1.5 - Le kyudo

Le kyudo (voie de l’arc) est un art martial japonais, issu du tir à l'arc guerrier. Il est une des voies martiales japonaises, cherchant le développement de la discipline du corps et du groupe, par la maîtrise des gestes. Le pratiquant recherche un mouvement parfait, pour pouvoir transcender à la fois le désir de l'ego et l'objectif très terre à terre, consistant à percer une feuille de papier servant de cible, avec un minimum de tension musculaire et un maximum d'énergie spirituelle, ki. La gestuelle esthétique résulte d'une chorégraphie codifiée. Atteindre précisément la cible est la conséquence du bon équilibre entre un corps et un esprit, disciplinés et harmonisés. Le deuxième pendant de cette discipline est le développement du tir dans un comportement social entre archers, c'est-à-dire l'étiquette : un tir ne se déroule pas sans qu'un archer ne tienne compte du contexte, de l'environnement et des personnes

présentes. Le 24 avril 2010, la France a remporté le premier championnat du monde de kyudo par équipe au Japon organisé par l’International Kyudo Fédération (IKYF) créée en 2006.

2.1.6 - Le sport chanbara

Le sport chanbara est un art martial développé en 1971 par Tanabe Tetsundo, et fut importé en France en 1994 par quatre kendokas français (M. Yoshimura, M. Hamot, M. Pruvost et M. Girot) au sein de la FFJDA. Le « Chanbara» est une forme d'onomatopée japonaise qui exprime le bruit des sabres qui s'entrechoquent dans le combat des samouraïs. Le sport chanbara consiste en un combat entre deux participants avec des armes égales ou différentes, de façon libre mais possédant néanmoins des règles minimum dans lequel les armes sont matelassées mais pas les combattants, ceci leur permettant une liberté de mouvement totale puisque le seul équipement requis est une arme et un casque léger.

Pour la saison sportive 2008-2009, la part des judokas à la FFJDA est écrasante : 98,4 % des licences leur sont attribuées. Sur les 8 673 licences des DA, le kendo s’octroie la première place en termes d’effectif avec 5 035 licenciés ce qui représente plus de 58 % du volume total des disciplines associées (graphique 1).

Graphique 1 : Proportion des licences des disciplines associées (2009)

Ces licenciés sont répartis de manière inégale sur le territoire national (carte 2). Ce sont des disciplines martiales élaborées, et il faut acquérir un certain degré de compétence et de compréhension de la philosophie pour envisager une pratique sur le long terme.

Ces arts martiaux ont gardé leur authenticité d’origine, il en ressort un faible effectif au niveau national. C’est dans le département de Paris qu’il y a le plus de pratiquants avec 991 licences toutes disciplines confondues. Néanmoins le Sud-Ouest et la Région Aquitaine en particulier apparaissent comme un espace où ces disciplines sont bien implantées. D’après les résultats INSEE et en apposant les données FFJDA, la population n’apparaît pas comme un vecteur pourvoyeur de licenciés. Les départements les plus densément peuplés n’ont pas forcément le plus de licenciés, les meilleurs indices de pratiques ou encore le plus de clubs. Néanmoins, les départements où les clubs sont les plus nombreux correspondent aux zones de pratiques relativement élevées. C’est la loi de l’offre et de la demande sportive qui opère. Paris concentre 23 clubs engendrant le taux de pénétration le plus élevé correspondant à 3,45 ‰. Paris, capitale administrative, culturelle et sportive, attire. Cette attractivité pour certaines pratiques sportives, comme ces arts martiaux originaux, peut être expliquée par le fait culturel. Ces sports marginaux sont pratiqués en majeure partie par des catégories socio- professionnelles aisées, comme le souligne dans sa thèse Jean-Paul Clément (Clément, 1985). À Paris, ces CSP sont bien représentées, et favorisent une hétérogénéité des pratiques sportives. Toutefois, sur les dix départements ayant un taux de pénétration sportive supérieure à 1 ‰, la Gironde est le premier territoire non francilien présentant une bonne implantation. Dans les 20 clubs girondins, 493 licences sont dénombrées, et seul le kyudo n’est pas encore proposé en club. Ce dynamisme de province permet d’obtenir un indice de 1,46 ‰.

Derrière toutes les hypothèses d’implantation de ces disciplines marginales associées à la FFJDA sur le territoire métropolitain, le facteur humain est primordial. Un élu local, un ancien champion de la discipline, un acteur actif du sport local, tous auront la possibilité de développer leur art martial, mais les effectifs restent toujours confidentiels comparés au poids du judo dans cette fédération.

Le tableau 4 présente le nombre de licences sportives pour chaque discipline de la FFJDA sur l’intervalle d’un peu plus de deux olympiades de 2000 à 2009 pour tous les territoires de la France (Métropole, Départements et Territoires d’Outre-Mer). Le volume total de la population sportive de cette Fédération a augmenté de 1856 en valeur absolue soit une variation relative positive de 0,33 %. Cependant la part du judo a perdu 0,69 point soit une évolution relative de - 0,37 %. Toutes les disciplines associées ont augmenté leur nombre de pratiquants, le sport chanbara augmentant même de + 228 %, soit 818 licences

supplémentaires. Le kendo permet de combler une partie du déficit des pertes des licences du judo (-2 108) en progressant de plus de 57 % avec 1 876 licenciés supplémentaires.

Tableau 4 : Évolution du nombre de licences des disciplines de la FFJDA

1999-2000 2008-2009

Effectif Part Effectif Part

JUDO - JUJITSU - TAÏSO 563 328 99,13 % 561 220 98,44 %

KENDO 3 281 0,58 % 5 157 0,90 % IAÏDO 884 0,16 % 1 822 0,32 % SPORT CHANBARA 358 0,06 % 1 176 0,21 % JODO 255 0,04 % 469 0,08 % NAGINATA 155 0,03 % 169 0,03 % KYUDO 104 0,02 % TOTAL 568 261 100,00 % 570 117 100,00 %

© G. Martin, 2009 - UMR ADES 5185. Source : FFJDA

Certes les données statistiques de ces disciplines associées sont toujours masquées par le poids prépondérant du judo dans la Fédération, mais il faut nuancer ces résultats au niveau national puisque la part des disciplines associées a augmenté en neuf années (+ 0,7 point) et qu’elle compense la baisse relative des licences de judo dans le sport français.

De cette présentation générale des sports composant la FFJDA, il ressort qu’elle est composée quasi intégralement de licences de judo et pour faire la comparaison avec les autres disciplines sportive en France, nous mentionnerons ici la FFJDA en tant que Fédération de judo.

Dans le document Essai sur les territoires du judo en France (Page 33-38)