• Aucun résultat trouvé

1.1 Classement par âge et par genre

Dans le document Essai sur les territoires du judo en France (Page 106-111)

Le judo est un sport pratiqué par de très jeunes enfants et en majorité du genre masculin. Pour matérialiser le profil type de la licence FFJDA, les données statistiques fédérales sont illustrées selon deux figures27 dans le graphique 12 pour la saison 2008-2009. Celles-ci soulignent la forte hétérogénéité des âges et du genre des licences. Les années de naissance montrent un décalage vers les années 2000. Dans le graphique intérieur, le nombre de licences est maximal en 1950 cela correspond aux 897 licenciés âgés de 59 ans en 2009 ; la part des licences masculines des « 59 ans » est supérieure aux licences féminines (63,9 %).

Le graphique met en évidence l’accroissement du nombre des licenciés nés autour des années 2000. Le nombre de naissance des licenciés montre une très forte proportion d’un public né il y a moins de dix ans28. D’après l’allure des histogrammes, un profil type du pratiquant peut être dégagé.

27 Échelles différentes de l’axe des ordonnées pour une meilleure visibilité des données antérieures à 1950. 28 Les enfants nés à partir de 1999.

Graphique 12 : Année de naissance et genre des licenciés de judo (2009)

1.1.1 - Profil type de la licence de judo en 2009

Plus de 76 % des pratiquants ont moins de 18 ans et en majorité, c’est un public masculin représentant 312 603 licences (67 %). En 2009, le total des « féminines » FFJDA représentent environ 27 % du total des licences de judo.

La classe d’âge des pré-poussins (7-8 ans) est la catégorie d’âge la plus importante au sein de la FFJDA (graphique 13). Environ un judoka sur cinq appartient à cette classe-là avec une forte proportion des jeunes garçons autour de cette catégorie d’âge. L’écart entre les deux genres est d’autant plus grand que l’on se rapproche de ce point culminant. Une « distance » de dix points différencie les pratiquants masculins et féminins.

L’âge, nous l’avons vu, est un vecteur important à prendre en compte et parmi la somme totale des licences féminines en 2009, c’est la catégorie des pré-poussines (7-8 ans) qui compte également le plus de pratiquantes. Au niveau national, cette classe d’âge représente plus de 18 % des judokates. Il s’opère ensuite une diminution constante de la représentativité des féminines avec des taux inférieurs aux données des masculins.

Conformément au nombre total des licenciés, les parts pour chaque intervalle d’âge sont cependant intimement liées.

Graphique 13 : Distribution des licences par genre et par âge (2009)

1.1.2 - Répartition départementale des licences féminines

Rappelons que pour le traitement statistique, les départements français correspondent aux comités départementaux de la FFJDA. Seuls les départements parisiens en raison du volume important de leur effectif sont considérés comme des ligues régionales. La distribution territoriale des licences n’est pas homogène et des disparités apparaissent en fonction d’aires géographiques présentant des résultats différents de la moyenne nationale (de 18 % à 38 %) et en fonction des genres.

La répartition départementale fait apparaître des zones de pratique (carte 9) pour les féminines validant le fait que la population n’est pas le seul vecteur de forte représentativité. En effet, une diagonale de forte représentativité se calque sur la « diagonale du vide » allant des Ardennes vers l’Aquitaine et appelée ainsi en raison de la faiblesse de la population de cette zone. La moyenne nationale de la part des licences féminines FFJDA est voisine de 27 % soit un peu plus de 143 000 pratiquantes, ce qui représente un volume supérieur à la Fédération

française de ski (139 000 licenciés29). Sur le territoire métropolitain, cette donnée statistique n’est pas uniforme. Certains départements présentent des parts inférieurs ou supérieurs allant jusqu’à 10 points. Comment expliquer de telles différences ?

Ce sont dans les départements des métropoles d’équilibre que le nombre des licences féminines est le plus important. Les territoires où la population est nombreuse touchent plus de jeunes enfants. Ainsi, c’est dans le Nord que les effectifs féminins sont les plus conséquents (4 788), puis viennent la Gironde, les départements de l’Île-de-France, le Rhône, la Moselle, la Haute-Garonne et les Bouches-du-Rhône.

Carte 9 : Répartition des licences féminines (2009)

Cependant, statistiquement, les parts les plus élevées, supérieures à 35 % de licences féminines, ne correspondent pas aux départements les plus peuplés. Si nous prenons l’exemple des 10 départements les moins peuplés, celui de la Haute-Marne (52) compte plus de 38 % de licences féminines pour une population n’atteignant pas 190 000 habitants et pour un peu plus de 2 100 licences FFJDA. De plus, seuls trois départements (Dordogne, Indre, et

Landes) sur dix dont les parts sont supérieurs à 35 % ont plus de 1 000 pratiquantes. Ces dix départements représentent une moyenne de 832 licenciées par territoire.

À l’opposé, dans les dix départements ayant des parts de faible féminisation (18 % à 24 %), se trouvent tous les départements franciliens (sauf la Seine-et-Marne), les Bouches-du-Rhône, les Alpes-Maritimes, le Rhône et le Territoire de Belfort. Tous ces territoires ont une moyenne de 2 300 pratiquantes.

La répartition territoriale de la pratique féminine du judo en France est liée à la population globale de la zone étudiée mais dépend également du facteur de représentativité par rapport au genre masculin. Dans ce cas, ce sont dans les départements moins peuplés présentant des taux de féminisation supérieurs à la moyenne nationale qui accentuent la parité de la discipline.

Nous avons vu que plus de 76 % des licenciés avaient moins de 18 ans et au niveau des comités, tous ne présentent pas la même part de jeunesse. Ces différences influent sur le volume des licences. Pour affiner l’analyse, le calcul de la part des jeunes âgés de 5 à 18 ans par département est utilisé comme un outil de comparaison entre les différentes unités administratives. Ainsi en 2009, la moyenne des parts de cette classe d’âge est de 18 %. Au total, 46 départements présentent un taux inférieur à cette valeur. Paris a un taux de 14 %, puis viennent le Cantal, la Creuse, la Corrèze. Les départements ayant le plus fort taux de jeunes âgés de 5 à 18 ans sont les autres départements franciliens, l’Oise et le Nord (20- 21 %). Ces données démographiques impactent directement sur le taux de pénétration car c’est le public-cible pour la FFJDA.

Pour un territoire, cela revient-t-il à dire que plus la part des jeunes est élevée, plus le taux de pénétration du judo des 5-18 ans sera élevé ? En France, par comité, en 2009, ces taux oscillaient de 20,6 ‰ à 54,2 ‰. La moyenne nationale était de 37,9 ‰. Or ce ne sont pas les départements avec les taux de jeunes les plus forts qui ont des taux de pénétration les plus élevés puisque parmi les dix premiers départements au taux de pénétration important (45 ‰ à 54 ‰), seuls la Gironde et les Yvelines ont une part de jeunes supérieure à 18 %.

En revanche, en valeur absolue, c’est bien dans les départements où le nombre de licenciés est le plus important que se situent les départements aux parts de jeunes les plus élevées. Ceci renforce l’idée selon laquelle un territoire du judo est considéré comme tel quand le nombre de ses licenciés est élevé et quand son taux de pénétration l’est également.

Le département du Gers présente un taux de pénétration des 5-18 ans supérieur à 54 ‰. C’est le plus fort taux en France dans la population des 5-18 ans. Dans ce département d’environ 184 000 habitants, la part des gersoises est proche de 51,3 %.

Carte 10 : Répartition départementale des licences féminines âgées de 5 à 18 ans (2009)

Les jeunes âgés de 5 à 18 ans représentent 15,9 % de la population (masculin et féminin) et la part des plus de 60 ans est de 30,2 %. La FFJDA ne dénombre que 507 licences féminines, le taux de pénétration des jeunes filles est de 35,4 ‰ (carte 10), ce qui place le Gers en première position dans cette catégorie et cette classe d’âge. Les masculins ont également un taux de pénétration élevé (72,1 ‰) classant le Gers juste derrière les effectifs masculins de la Nièvre (75 ‰).

Dans le document Essai sur les territoires du judo en France (Page 106-111)