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Chapitre 5 – Le processus menant à la décision de devenir parent : entre projet

5.3. Devenir parent à la suite d’une grossesse plus ou moins planifiée

Dans certains parcours, le processus menant à la décision de devenir parent se rapporte à la construction d’un projet d’enfant mené à terme. Dans d’autres, celui-ci se joue à la suite d’une grossesse non planifiée, autour de la décision de « garder l’enfant » ou d’assumer son statut de père. Or, certaines naissances peuvent également résulter d’une grossesse

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partiellement planifiée, c’est-à-dire qui survient hâtivement dans le cadre d’un projet d’enfant plus ou moins développé. Cet entre-deux relatif à la planification regroupe, croyons-nous, une diversité de parcours et d’enjeux relatifs au processus menant à la décision de devenir parent, qu’il n’est pas possible d’illustrer de façon exhaustive dans le cadre de la présente enquête. Par exemple, certains parcours peuvent mettre en jeu l’existence d’un vague projet d’enfant au sein du couple, combiné à un épisode de grossesse clairement non planifiée, alors que la conjointe tombe enceinte plus tôt que prévu. Ce cas de figure, certes possible, n’a pas été observé parmi les répondants interrogés. En contrepartie, quelques récits suggèrent que le processus menant à la décision de devenir parent peut se jouer, au moins en partie, autour d’un « accident provoqué », c’est-à-dire d’une grossesse plus ou moins volontaire. Nous verrons que cet « accident provoqué » peut s’articuler à divers motifs et circonstances. À partir de trois entretiens réalisés auprès de femmes, la présente section traite des parcours d’entrée dans la parentalité caractérisés par une grossesse plus ou moins planifiée. Il est à noter que deux de ces trois récits ont été analysés dans la première section de ce chapitre, compte tenu qu’un projet d’enfant avait été entamé dans ces deux parcours avant que ne survienne l’épisode de grossesse plus ou moins accidentelle. Nous y revenons brièvement. S’en remettre à la fortune ou faire fi de la décision de faire un enfant

Chez deux participantes, l’entrée dans la parentalité avait été projetée au sein du couple au fil de l’histoire amoureuse. Ainsi, comme rapporté plus tôt, Audrey et son conjoint avaient entrevu la venue éventuelle d’un enfant lorsqu’ils se décident à cohabiter, envisageant concrétiser ce projet après la fin de leurs études et après l’achat d’une maison. De leur côté, Stéphanie et son conjoint projetaient devenir parent à leur retour de vacances à l’étranger. Or, dans les deux cas, la grossesse survient plus tôt que prévu, sans que les conjoints n’aient pris la décision formelle de faire un enfant, comme chez les autres participants qui ont élaboré un projet d’enfant35. Pour autant, les données recueillies suggèrent que la conjointe ne tombe

35Rappelons que, dans la plupart des parcours où l’entrée dans la parentalité a été planifiée, la concrétisation du projet

d’enfant survient à la suite d’un échange où les conjoints en viennent à prendre la décision de faire un enfant. Dans les récits, des expressions telles que « on s’essaie », « on commence » ou « allons-y » sont souvent rapportées pour référer au moment où le couple se décide à cesser l’emploi de tout contraceptif pour mener à terme le projet d’enfant.

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pas enceinte en raison d’une grossesse qui soit sans équivoque non planifiée, mais plutôt à la suite d’un « accident provoqué ». Concrètement, les conjoints en viennent peu à peu à cesser l’utilisation de tout contraceptif, mais à un moment jugé par ailleurs plus ou moins propice pour faire un enfant, espérant, de façon paradoxale, que la grossesse ne survienne qu’à moyen terme lorsque le contexte sera plus opportun qu’il ne l’est dans l’immédiat. Or, les deux femmes tombent enceinte relativement tôt. La venue de l’enfant, certes provoquée par le retrait des contraceptifs, est ainsi vécue en bonne partie comme non planifiée. Audrey mentionne ainsi qu’elle et son conjoint eussent souhaité attendre la fin de ses études avant de faire un enfant. Elle relate néanmoins qu’à ce moment, elle cesse la prise de la pilule contraceptive, évoquant certains risques associés à son utilisation, et précise faire fi à l’occasion de l’emploi de tout contraceptif, le couple ayant convenu être prêt à assumer une « bévue », c’est-à-dire une possible grossesse :

Les enfants on n’en voulait pas tout de suite. On voulait attendre un an, parce que présentement je suis à l’école. […] À 25 ans c’est arrivé un petit peu trop rapidement pour nous autre, mais c’est pas si dramatique que ça, on a couru un peu après, on se le cachera pas. […] Avant je prenais un contraceptif. Puis là j’avais arrêté d’en prendre parce que ce n’est pas bon. Souvent tu entends parler de la pilule qu’il y en avait qui avaient fait des AVC et tout le kit là. Donc là j’ai comme arrêté ça. On prenait le port du condom, mais des fois il n’était pas tout le temps-là. Donc c’est ça. Donc on en avait parlé genre que si on a une petite bévue ce n’est pas si grave que ça. Donc ce n’était pas prévu, prévu, mais si mettons il y avait quelque chose, ben on a couru après et ce n’était pas grave (Audrey).

Il en va sensiblement de même pour Stéphanie, qui raconte être tombée enceinte hâtivement lors de vacances avec son conjoint. Projetant la venue d’un enfant à leur retour, le couple choisit néanmoins de cesser l’emploi de la pilule contraceptive dans le but de simplifier la logistique associée au voyage. Puis, en cours de périple, les conjoints conviennent de ne plus utiliser aucun préservatif afin, dit-elle, de « laisser la vie faire les choses », faisant mention au passage de difficultés d’amis à donner naissance et de la pression ressentie de l’avancement en âge pour justifier cette décision :

On s’est dit : « on va juste trainer des condoms, ça va être moins compliqué à gérer ». Donc on avait comme pris une première décision que j’arrêtais la pilule et que, éventuellement à notre retour, ça ferait partie de toute façon des choses qu’on envisagerait. […] Dans le sens que on va laisser la nature faire les choses.

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Tu sais le jour où on décide d’avoir des enfants, ce n’est pas nécessairement le jour où on en a. Ça peut prendre plusieurs années. Et moi je suis entourée de gens…En tout cas j’ai beaucoup de mes amies qui ont eu des problèmes. Ça ne s’est pas fait sur le champ, au moment où ils ont décidé. Donc c’est ça. Et c’est sûr que moi j’avais 33 ans quand on a parlé qu’on pourrait laisser aller les choses. Il y a eu une notion d’âge qui est entré en ligne de compte aussi. […] Donc le moment où on a décidé qu’on laisserait la vie faire les choses, ben probablement que cette journée-là je suis tombée enceinte. […] Ce n’était vraiment pas l’idéal. […] C’était vraiment pas prévu. Tu sais ce n’était pas là. […] On a été un peu mis devant le fait accompli (Stéphanie).

Comme certaines conditions d’actualisation du projet d’enfant sont alors réunies, telle que la stabilité d’emploi, ces femmes en viennent à vouloir devenir parent. En même temps, celles- ci ne semblent pas tout à fait prêtes à « faire le grand saut », notamment en raison de certains prérequis matériels manquants, ce qui induit le souhait que la grossesse n’advienne idéalement qu’après avoir consolidé ces conditions. Oscillant entre la réalisation de leur désir d’enfant, dès à présent, et le report de l’entrée dans la parentalité à un moment plus propice, ces femmes sont amenées à ne plus utiliser de moyens contraceptifs, du moins pas toujours, sans pour autant être formellement investies à mener à terme le projet d’enfant ici et maintenant. Conscientes de la possibilité d’un « accident », qu’un enfant soit conçu plus tôt que tard – ce qui adviendra de fait – elles s’en remettent ainsi largement à la fortune, aux « lois » de la fécondité naturelle, pour se commettre à entrer dans la parentalité. De fait, cette prise de risque assumée permet en quelque sorte de faire l’économie de la décision de concevoir un enfant et de l’exprimer au conjoint, de se dire « on s’essaie » ou « on commence », comme dans les autres parcours caractérisés par un projet d’enfant mené à terme. Sans surprise, dans les deux cas, l’annonce de la grossesse provoque une réaction de joie au sein du couple, les conjoints accueillant favorablement la venue prochaine d’un enfant, sans qu’il n’y ait d’échange ou de réflexions concernant la décision de mener à terme ou non la grossesse.

Cette façon de faire consistant à laisser une place au hasard quant au moment où un enfant sera conçu et, par conséquent, à la possibilité d’une grossesse « accidentelle », pourrait traduire une certaine difficulté, chez certaines personnes, à « faire le grand saut », à entériner l’engagement à se reconnaître auprès d’autrui, notamment du conjoint, dans le statut de

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parent, compte tenu possiblement des rôles et responsabilités importants associés à la venue d’un enfant.

Les difficultés biologiques persistantes à faire un enfant

Dans un autre ordre d’idée, le parcours d’entrée dans la parentalité de Mélanie, qui n’a pas fait l’objet d’analyses jusqu’à présent dans ce chapitre, est tout à fait singulier. Ayant toujours éprouvé un fort désir d’enfant, Mélanie avait envisagé devenir parent tôt dans la vingtaine. Or, des difficultés persistantes à tomber enceinte lors de précédentes unions l’empêchent pendant plusieurs années de concrétiser son désir d’enfant, l’amenant éventuellement à se considérer infertile, c’est-à-dire incapable de concevoir un enfant :

J’ai toujours voulu des enfants. […] Je dirais que c’est devenu plus sérieux au début de la vingtaine […] Même à 18-19ans je me disais « j’aimerais ça avoir des enfants ». Puis…ma vie étant ce qu’elle a été, j’ai eu des chums […] qui en voulaient, mais ça marchait pas. […] Il y en a un avec qui on a essayé plus sérieusement, et ça n’a pas fonctionné. Ça ne marchait pas. On ne savait pas pourquoi, mais ça ne marchait pas. Puis…un moment donné je me suis dit « ben coudonc là je peux pas avoir d’enfants dans la vie, je dois pas être capable (Mélanie).

Au tournant de la trentaine, Mélanie fait la rencontre de celui qui deviendra le père de son enfant. Lorsqu’ils commencent à se fréquenter, elle lui expose son incapacité présumée à tomber enceinte qui, dit-elle, la conduit à n’utiliser aucun moyen contraceptif. N’ayant jamais investigué auprès d’un médecin sur ses problèmes d’infertilité, elle précise qu’un risque de grossesse perdure néanmoins. Sur la base de ces révélations, Mélanie et son partenaire entame une relation amoureuse pendant laquelle le couple n’emploie aucun moyen de contraception et ne parle que très peu de la venue éventuelle d’un enfant :

On commençait à se fréquenter et je lui ai dit « moi je ne prends pas de contraceptif je ne peux pas avoir d’enfants ». Donc il a dit « ha ouin…ha ben, c’est bizarre…donc d’accord, pas de problème ». J’ai dit « mais tu sais, il y a peut-être une chance que ça arrive ». Il a dit « si ça arrive ce sera cool, pas de problème ». […] C’était comme ça, on s’en était parlé au début, puis on en a plus vraiment reparlé après. […] Mais moi ça me faisait de la peine de pas être capable d’en avoir, parce que j’en voulais.

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Et tu disais que ça n’avait jamais marché avec d’anciens partenaires. Avec lui, vu que vous étiez dans cette optique-là que ça ne fonctionnait pas, donc vous n’utilisiez aucun moyen de contraception ?

C’est ça. Tu sais ce n’était tellement pas possible dans ma tête que...je ne faisais rien contre. Pendant dix ans que j’ai essayé, il n’y a rien eu. […] Donc je me disais « ben coudonc, je dois être stérile » (Mélanie).

Environ trois ans plus tard, Mélanie apprend qu’elle est enceinte, au moment où elle et son conjoint mettent un terme à leur relation. Stupéfaite mais emballée face à cet événement attendu personnellement depuis longtemps, elle insiste pour dire n’avoir jamais envisagé un seul instant se faire avorter, et ce, malgré le contexte conjugal précaire. Il en va tout autrement du partenaire qui, aux dires de la répondante, aurait préféré que la grossesse soit interrompue. En dépit de la fin de leur union amoureuse, les futurs parents vont continuer à cohabiter pendant la grossesse, rompant définitivement après la naissance de l’enfant :

Un moment donné…par miracle…je ne sais pas par quel adon…mais je suis tombée enceinte. […] C’était vraiment imprévu, on était en train de se séparer.

[…] Finalement on s’est séparé, [l’enfant] avait 2 mois. Il a quand même passé toute la grossesse avec moi, la naissance il était là, il s’est impliqué là. Mais mettons on n’était plus des amoureux, on était rendu des colocs.

Lorsque tu as appris que tu étais enceinte, comment ça s’est présenté avec ton conjoint de l’époque ? Sur quoi portaient les discussions quand tu lui a annoncé ?

Sur le coup, ça été une drôle de… […] Il était content, après ça il a eu peur. […] Après ça il a dit « coudonc est-ce moi le père ? ». […] Il y a eu un paquet de questions. Moi j’étais contente. J’en revenais pas. Je capotais. Je regardais le test de grossesse. J’en ai fait deux. J’ai fait « ça ne se peut pas! ». […] Et…finalement…comment ça s’est terminée…ben il [son partenaire] a dit « on va vivre avec, on va faire ça ». Et je me rappelle qu’un moment donné, quand le délai d’avortement a passé, il m’a dit « tu ne m’as même pas proposé de te faire avorter ».

C’était justement ma prochaine question. Est-ce que tu avais envisagé cette possibilité-là de ton côté ?

Jamais. Jamais, jamais. Ah non, c’était… […] J’en voulais…c’était comme un miracle là. J’ai toujours voulu ça, et là ça arrive. Je me suis flatté la bédaine. J’étais tellement heureuse (Mélanie).

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Cette conviction persistante de ne pouvoir procréer, ainsi qu’un désir d’enfant fortement ressenti chez Mélanie, apparaissent déterminants dans la façon dont s’est joué le processus menant à la décision de devenir parent. Dès l’entrée en couple, les problèmes de fertilité auxquels la répondante est confrontée depuis plusieurs années induisent un rapport particulier à la contraception et à la planification de la venue d’un enfant. D’une certaine façon, l’infécondité présumée de la conjointe en vient à se substituer à tout contraceptif et à neutraliser la mise en place d’un véritable projet d’enfant au sein du couple. Advenant une grossesse, il semble que l’enfant pourrait être accueilli par les conjoints, qui s’aiment et souhaitent tous deux un jour avoir des enfants, une possibilité relativement abstraite au sein du couple. Or, lorsque Mélanie tombe enceinte, elle et son partenaire mettent fin au même moment à leur union amoureuse. Ainsi, non seulement la grossesse est imprévue en raison de l’incapacité présumée de la répondante à procréer et, par conséquent, de l’impossibilité de planifier la venue d’un enfant par l’entremise de moyens contraceptifs, mais elle l’est également compte tenu de la rupture amoureuse imminente, qui incite le partenaire à considérer la possibilité de l’avortement.

Or, pour Mélanie, le caractère imprévu ou accidentel de cette grossesse est à nuancer. Si, en début d’histoire amoureuse, Mélanie renonce à tout moyen contraceptif en raison, comme elle le dit, de ses problèmes d’infertilité persistants, ce rapport à la contraception reflète également une volonté accrue de prioriser la réalisation, ici et maintenant, de son désir d’enfant sur d’autres considérations, puisqu’elle dit qu’elle était consciente qu’une grossesse demeurait possible. Lorsqu’elle constate être enceinte, Mélanie, qui n’envisage aucunement la possibilité de l’avortement, se trouve bien au contraire envahie d’un fort sentiment d’accomplissement, malgré l’absence d’un projet d’enfant avec le père et la rupture amoureuse imminente. Bien qu’elle eût certes souhaitée devenir parent à l’intérieur d’un couple stable, ce prérequis devient largement secondaire compte tenu du contexte. D’une certaine façon, Mélanie parvient à concrétiser un vague projet d’enfant en solo, à actualiser son désir d’enfant, un événement attendu depuis longtemps et accueilli très favorablement par l’entourage.

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Conclusion

Le processus menant à l’engagement de soi à se reconnaître auprès d’autrui dans le statut de parent peut se jouer de différentes façons. L’analyse des récits a notamment montré que ce processus, au regard de la planification des naissances, se joue toujours à l’intérieur d’un continuum entre projet d’enfant et grossesse non planifiée. Ainsi, plusieurs naissances résultent de l’élaboration d’un projet d’enfant mené à terme, certaines se rapportent à un épisode de grossesse non planifiée, alors que d’autres surviennent à la suite d’une grossesse plus ou moins planifiée. Bien que certains facteurs jugés significatifs dans ce processus décisionnel recoupent ces trois cas de figure, chacun implique néanmoins des échanges, des réflexions, des sentiments, des choix ou des contraintes d’ordre relationnel, matériel ou normatif qui lui sont propres.

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Conclusion générale

Au cours du XXe siècle, plusieurs changements sociaux ont participé à redéfinir les aspirations et les comportements de fécondité des hommes et des femmes. Ainsi, devenir parent relève désormais d’une décision personnelle faisant largement intervenir la volonté des individus, un choix de vie parmi d’autres auquel il est légitime de renoncer. Dans un contexte social caractérisé par un régime de basse fécondité, il est pertinent d’identifier les motifs et les situations qui font en sorte que les individus ont encore des enfants.

La présente étude visait à mieux comprendre comment se joue le processus menant à la décision d’avoir un premier enfant. Pour ce faire, nous avons défini le désir d’enfant comme l’intention abstraite d’avoir un ou des enfants dans sa vie, tandis que le projet d’enfant a été appréhendé comme l’intention de concrétiser, à une période prédéterminée, le désir d’enfant. D’entrée de jeu, nous avons relevé que l’expression d’un désir d’enfant, l’existence d’un projet parental, ainsi que l’ensemble des facteurs susceptibles d’influencer cette décision constituent des conditions possibles mais non nécessaires à l’entrée dans la parentalité. Une seule chose nous est apparue en revanche comme indispensable pour devenir parent : l’engagement de soi à se reconnaitre auprès d’autrui dans le statut de parent. Quelles que soient les conditions menant à la naissance d’un enfant, devenir parent suppose une prise de décision, laquelle devient un engagement lorsqu’elle est énoncée au conjoint ou à l’entourage.

Nous souhaitions ainsi répondre à la question suivante : Comment se joue le processus qui mène à l’engagement de soi à se reconnaître auprès d’autrui dans le statut de parent dans l’expérience subjective de l’individu? Afin d’y répondre, nous avons posé trois objectifs sous-jacents : 1) Mettre en lumière les facteurs relationnels, matériels ou normatifs considérés comme significatifs dans le processus menant à l’engagement de soi à se reconnaitre auprès d’autrui dans le statut de parent; 2) Comprendre la forme et l’importance du désir d’enfant dans ce processus décisionnel, en identifiant à quels moments et selon quelle intensité il y a émergence, absence, transformation et actualisation du désir d’enfant; 3) Comprendre la forme et l’importance du projet d’enfant dans ce processus décisionnel, en

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identifiant à quels moments et de quelles manières il y a émergence, absence, transformation et actualisation du projet d’enfant.

Pour parvenir à nos objectifs et répondre à notre question de recherche, nous avons réalisé 18 entrevues de type biographique, auprès d’hommes et de femmes devenus parent depuis au plus 4 ans, par le biais d’une naissance biologique ou d’une adoption, ou qui attendent la naissance ou l’arrivée prochaine d’un enfant. Un effort a été consenti à constituer un