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Chapitre 5 – Le processus menant à la décision de devenir parent : entre projet

5.2. Devenir parent à la suite d’une grossesse non planifiée

5.2.3. Devenir parent en l’absence de planification : les facteurs déterminants

La présente section s’attarde à faire ressortir les facteurs qui, dans les parcours caractérisés par un épisode de grossesse non planifiée, ont modulé le processus menant à la décision de « garder l’enfant » ou d’assumer le statut de père. La prérogative des femmes au regard de la décision de mettre au monde l’enfant et, par conséquent, l’absence possible de consensus entre les partenaires, contribuent à une certaine diversité de facteurs jugés déterminants dans ce processus. Chez certains répondants, les éléments significatifs réfèrent à des

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considérations strictement personnelles, alors que pour d’autres, des motifs conjugaux peuvent également revêtir une certaine importance. En outre, certains facteurs concernent à la fois les hommes et les femmes, tandis que d’autres se rapportent spécifiquement aux répondants masculins ou féminins.

La prépondérance du désir d’enfant

Chez cinq des six participants, le désir d’enfant constitue l’un des éléments significatifs dans leur décision d’accueillir un enfant en dépit de l’absence de planification. Tel est le cas des trois répondantes qui, depuis longtemps, éprouvaient l’envie de devenir parent un jour ou l’autre. Bien qu’elles eussent toutes préféré concrétiser leur désir d’enfant dans des circonstances fort différentes, notamment dans le cadre d’une relation amoureuse, la réalisation d’un tel désir demeure néanmoins d’une grande importance dans les réflexions qui les conduisent à prendre la décision d’entrée dans la parentalité :

Ben en fait j’ai toujours su que j’allais avoir des enfants. […] Je veux dire, j’ai toujours aimé ça et j’ai toujours voulu en avoir. […] Donc, le pourquoi qui m’a amené à avoir des enfants je pense…c’est ça, j’ai toujours su que j’allais avoir des enfants (Rachel).

Je me disais : « C’est quelque chose que j’ai désiré dans ma vie. Pas dans ce contexte-là, mais c’est comme ça que ça arrive ». Donc j’ai comme décidé de...d’assumer ce qui arrivait, puis de garder mon enfant (Caroline).

Selon toi, les facteurs qui ont été déterminants dans ta décision de garder ton enfant ?

Le fait que…j’ai toujours aimé ça, j’ai toujours été bonne avec les enfants. J’ai toujours eu un regret de ne pas avoir des petites bêtes à…une famille, des petites bêtes à qui transmettre, avec qui passer du temps. Donc il y a comme quelque chose on dirait en moi qui est fait pour ça, tu comprends (Josée).

Chez Caroline et Josée, la pression ressentie de l’avancement en âge accentue la volonté de réalisation du désir d’enfant. Toutes deux âgées dans la trentaine lorsqu’elles tombent enceinte, celles-ci sont amenées à relativiser cet événement au regard de leur situation actuelle, notamment de leur avancée en âge, appréhendant le spectre de ne peut-être jamais parvenir à concrétiser leur désir d’enfant, si elles choisissent d’interrompre la grossesse. Se rapprochant de la fin de la période de vie reproductive et percevant les défis associés à la

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quête d’un partenaire amoureux avec qui construire un projet d’enfant, ces participantes en viennent à se figurer que le présent épisode de grossesse pourrait être leur seule occasion de connaître la parentalité :

Je voyais bien que ce n’était pas le meilleur moment de la vie pour avoir ça. Mais en même temps je jugeais que j’étais une personne responsable et capable… […] Je me disais « je suis enceinte, je ne sais pas si ça va se reproduire dans ma vie ». J’avais 34 ans. Puis le fait de justement pas vouloir retourner avec le papa, recommencer une relation ailleurs, on ne sait pas combien de temps ça va prendre, et tout. Donc je me disais « je pense que je suis prête » (Caroline). J’ai appris que j’étais enceinte j’avais 38 ans. Moi dans ma tête je m’étais dit « si je n’ai pas d’enfant à 40 ans, ben je commence à faire le deuil et passe à autre chose ». Donc dans le contexte où je me disais « c’est maintenant ou jamais »… Donc je me disais « si je me fais avorter, si j’interromps la grossesse, est-ce que je vais passer le reste de ma vie à regretter de ne pas avoir mis cet enfant-là à terme, dans le contexte où je n’aurai peut-être pas d’autres opportunités » (Josée). À l’instar des trois participantes, le désir d’enfant semble constituer un élément important dans les considérations qui incitent Charles et François à vouloir « garder l’enfant ». En dépit des circonstances entourant la grossesse, tous deux sont favorables à entrer dans la parentalité compte tenu du désir d’enfant qu’ils souhaitent actualiser depuis quelques années. Comme Caroline et Josée, la pression ressentie de l’avancement en âge contribue à accentuer l’envie de devenir parent, François et Charles se trouvant respectivement dans la trentaine et la quarantaine lorsque survient la grossesse :

Je pense qu’en vieillissant et avec la maturité, un moment donné, j’étais vraiment rendu là. J’avais envie…d’avoir des enfants. […] Le désir était là. […] Surtout que moi j’avais quand même 37 ans à l’époque. Donc tu sais je me sentais quand même vieillir. […] Je me disais : « ok, la quarantaine est quand même proche ». Donc veux, veux pas, ça fait réfléchir (François).

Et quand tu dis que tout était en place, tu penses à quoi ?

Ben…de un, mon désir de l’avoir depuis si longtemps. Et à l’âge que je suis rendu. […] Pour moi c’était toute du nouveau, […] et moi mon nouveau je le désirais profondément (Charles).

Quant à Maxime, qui avait proposé en vain à sa copine d’interrompre la grossesse, celui-ci mentionne à quelques reprises qu’il désirait fonder une famille un jour ou l’autre :

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J’ai tout le temps voulu avoir au moins un enfant. C’est juste le timming qui n’était pas su. […] Je me faisais mettre ça dans la face complètement…me faisant dire : « tu vas être papa dans 9 mois ». […] Mais, oui, j’ai tout le temps su que moi, je voulais fonder une famille, je voulais avoir des enfants.

Bien qu’on ne puisse exclure complètement que le désir d’enfant exprimé par Maxime ait eu une certaine importance dans sa décision d’assumer son statut de parent envers l’enfant à naître dont il est le père biologique, ce facteur n’apparaît toutefois pas déterminant. Dans la mesure où ce dernier eut préféré que sa conjointe choisisse de se faire avorter, d’autres considérations plus significatives semblent en jeu dans la décision de Maxime de devenir père. Nous y reviendrons plus loin.

L’incapacité ressentie de considérer l’avortement

Chez les femmes, les propos recueillis suggèrent que les réflexions, les questionnements et les échanges relatifs à la décision de « garder l’enfant » impliquent également une part significative d’affects liés à une incapacité ressentie d’envisager sérieusement l’avortement. D’une part, les trois répondantes insistent pour dire qu’elles auraient sans doute mal vécu et supporté l’expérience de l’interruption volontaire de grossesse. Bien que n’étant pas opposées à la pratique de l’avortement, le choix de cette option était pour elles, dans ce contexte, difficilement concevable. En outre, lorsqu’elles apprennent être enceinte ou lors des jours subséquents, la grossesse éveille chez les trois femmes des sentiments, des émotions ou des croyances, liés notamment aux circonstances entourant cet événement ou à la présence même d’un enfant en elles et aux responsabilités envers celui-ci, qui participent à exclure la possibilité de l’avortement. Rachel souligne ainsi avoir éprouvé rapidement le sentiment qu’elle allait donner naissance. Ignorant comment elle est tombée enceinte, dans la mesure où elle utilisait un contraceptif, celle-ci avait le sentiment que la venue de son enfant n’était pas fortuite, qu’une forme de destin l’avait mené à elle :

Je te dirais qu’au fond de moi je le savais que j’allais la garder. Parce que je n’aurais pas été capable…Je n’aurais pas été capable, any way, de me faire avorter. Je voyais plus l’aspect aussi de prendre ses responsabilités. Et tu sais, c’est ça, c’est un bébé pilule. On s’entend là…j’étais comme…je me protégeais, puis…Donc elle avait comme une raison…En tout cas, moi, de l’œil dont je voyais ça, c’est que…regarde, je suis tombé enceinte, ce n’est pas pour rien. […]

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Je respecte entièrement celles qui se font avorter, mais moi là j’aurais…non (Rachel).

De son côté, Caroline indique que, malgré des conditions qu’elle jugeait très défavorables pour devenir parent, elle éprouvait le sentiment de devoir porter son enfant, qu’elle ne pouvait concevoir disparaître. Elle avait notamment partagé cet état d’esprit à une amie après avoir appris être enceinte :

Mon premier feeling c’était comme « ok, je suis enceinte, ce n’est vraiment pas le bon moment, […] mais c’est mon enfant ». […] Puis même mon amie elle me disait : « c’est quoi ton premier feeling ? […] ». Et j’étais comme « non, je le garde, je ne suis pas prête à me faire avorter ». […] Ce n’était pas de la joie, c’était comme « ok je vais assumer cette responsabilité-là ». […] Donc…oui je l’ai envisagé [l’avortement], mais…plus rationnellement. Mon senti ce n’était pas du tout d’aller vers ça. […] Je ne juge pas mes amies qui ont pu le faire. […] Je pense que je n’aurais pas bien vécu ça, au final…Des regrets, des remords. […] Ce n’était juste pas concevable pour moi de me faire avorter, vu que j’étais enceinte. (Caroline).

Finalement, Josée insiste sur l’épisode de l’échographie, réalisée quelques temps après avoir appris être enceinte, qui, souligne-t-elle, a été déterminant dans sa décision de « garder l’enfant ». Envahie d’une forte émotion à la vue de la petite silhouette se profilant à l’écran, elle se rappelle du même coup avoir entérinée quasi instantanément la décision de devenir mère qu’elle avait jusqu’alors envisagée :

Je ne suis pas contre l’avortement, mais je ne pense pas que j’aurais bien vécu avec ça. Mais ce qui a été décisif dans le choix que j’ai fait, dans la décision que j’ai prise…Je penchais pour le prendre, mais j’avais besoin vraiment d’explorer les deux bouts du spectre. Puis, finalement, j’ai eu un rendez-vous chez le gynécologue. […] Je ne voulais pas faire d’échographie parce que je me disais « ha non, si je vois ça… ». Et effectivement, quand j’ai vu l’échographie, l’espèce de petite crevette bouger, des petits bras, ça été clair, la décision était prise, je poursuivais (Josée).

Cet ensemble d’affects favorisant l’exclusion de la possibilité de l’avortement, combiné à une volonté de concrétisation du désir d’enfant, participent chez ces femmes dans une très large mesure au processus menant à leur décision de devenir parent.

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Le sentiment d’avoir trouvé la « bonne » personne

Du côté de Charles et François, outre le désir d’enfant, des considérations d’ordre sentimental pourraient également revêtir une certaine importance dans le processus menant à leur décision de devenir père. En couple, ces deux participants relatent qu’ils percevaient, avant même l’annonce de la grossesse, avoir rencontré la « bonne » personne, celle avec qui la fondation d’une famille aurait pu être projetée, les confortant ainsi dans leur décision d’accueillir un enfant :

Selon toi, est-ce qu’il y a des circonstances ou des événements quelconques qui font en sorte que tu as eu ton enfant à cet âge-ci plutôt qu’à un âge plus jeune ? Ben…oui. Le fait de ne pas avoir rencontré la personne avec qui je peux faire un agencement stable. Je veux dire…c’est arrivé à ce moment-là, dans ces circonstances-là. […] C’est avec elle que je trouve que c’est le plus pertinent de le faire [d’avoir un enfant], parce que c’est avec elle que c’est le plus pertinent que je sois en couple (Charles).

Quand tu as l’impression d’avoir vraiment rencontré la bonne personne…C’est dur à expliquer. Ce n’est pas rationnel. C’est juste que…tu te dis : « ouin il me semble que là c’est quelqu’un avec qui j’aurais des enfants ». […] Et c’est quelque chose que j’avais en tête (François).

Certes, on ne peut exclure que les propos exprimés par ces deux répondants concernant l’importance de l’union amoureuse en cours dans leur choix d’assumer leur statut de père résultent, au moins en partie, de justification à posteriori, en particulier chez François, en couple depuis quelques mois seulement lorsque survient la grossesse. Devenus parent en l’absence de projet d’enfant, ces hommes pourraient avoir été amenés à parler différemment, lors de l’entretien, de cette période de leur relation amoureuse, en accentuant la portée de leur union dans les considérations relatives à la décision de « garder l’enfant ». Ainsi, la situation conjugale favorable de ces hommes constitue possiblement un facteur qui intervient dans le processus les menant à s’engager à se reconnaître auprès de leur conjointe dans le statut de père, mais dont l’importance relative demeure difficile à déterminer.

L’incapacité ressentie de se détourner de ses responsabilités parentales

Du côté de Maxime, nous l’avons évoqué, celui-ci avait formé un couple depuis quelques mois lorsque sa conjointe lui apprend être enceinte. Compte tenu de la courte durée de la

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relation amoureuse sans cohabitation et de la situation financière précaire du répondant, celui-ci propose d’interrompre la grossesse, ce à quoi s’oppose sa conjointe, affirmant, aux dires de Maxime, qu’il est impensable pour elle de se faire avorter. Dans ce contexte, l’union amoureuse, sans prendre fin, se détériore passablement au cours des semaines suivantes. D’une part, compte tenu de la décision de la conjointe de donner naissance, la survie du couple devient largement conditionnelle à l’acceptation, par Maxime, de l’enfant à venir. En outre, soutient-il, sa conjointe concentre alors une très large part de son temps et de son énergie à la gestion de sa grossesse, ce qui favorise l’instauration d’un climat peu harmonieux entre les partenaires :

Je crois que c’était juste une question de…de croyances personnelles, que elle l’avortement c’était impossible. […] Elle n’était pas capable. C’était impensable de se faire avorter. […] Elle a dit : « Non. Si tu me demandes de me faire avorter, j’aime mieux l’avoir sans toi. Je ne t’oblige à rien. Si ça t’intéresse, tu restes. Mais sinon, tu peux t’en aller ». […] J’étais à l’écart complètement [comme conjoint]. Elle m’a mis au rancart. Elle, elle s’occupait d’elle. […] Je ne savais pas du tout où ça s’en allait [la relation de couple]. […] (Maxime)

Contraint d’accepter la naissance d’un enfant dont il est le géniteur et se trouvant dans une relation amoureuse devenue précaire, Maxime raconte avoir traversé une période éprouvante, ayant même songé partir à l’étranger quelques temps afin de surmonter cette épreuve. Celui- ci en vient néanmoins à prendre la décision d’assumer son statut de père, cette décision s’articulant en grande partie à une incapacité ressentie de se détourner de ses responsabilités parentales vis-à-vis de l’enfant à naître. Malgré les circonstances, Maxime ne pouvait concevoir et supporter être un père absent, c’est-à-dire le père biologique d’un enfant qui n’en aurait pas connu l’identité :

Si tu lui avais dit à ta blonde : « moi je n’en veux absolument pas », pour elle, c’était quand même…

J’aurais été exclu de sa vie, et elle aurait gardé l’enfant quand même. J’aurais eu une progéniture qui n’aurait pas connu son père. C’était un peu ça qui me…C’était impossible pour moi d’avoir un fils qui ne connaitrait pas son père, qui aurait un père absent. C’était impossible. Donc j’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour que le couple fonctionne, finalement. Parce que…je ne voulais pas justement qu’il ait un père absent.

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Cette incapacité ressentie de Maximede faire fi de ses responsabilités parentales, combinée dans une certaine mesure au désir d’enfant qu’il exprime, le conduisent, nous l’avons dit, à prendre la décision d’assumer son statut de père. Valorisant la formation d’une famille unie composée de deux parents, cette décision se traduira, comme le rapporte le répondant, par une volonté affirmée de faire « fonctionner » son couple, désireux de s’acquitter de ses responsabilités parentales pour le bien de l’enfant à venir.

Le caractère relatif des conditions matérielles

Chez ces six participants devenus parents à la suite d’une grossesse non planifiée, d’autres facteurs, dont l’importance varie cependant d’un parcours à l’autre, méritent mention, à commencer par les conditions matérielles en vigueur. Chez trois participants, la stabilité financière et d’emploi, ou celle du conjoint dans certains cas, incite dans une certaine mesure à prendre la décision d’accueillir un enfant. Josée mentionne ainsi avoir considéré sa capacité financière à assumer seule la charge d’un enfant, compte tenu de l’absence d’un conjoint et, par le fait même, d’un second soutien financier :

Je me disais « moi si je prends la décision de garder l’enfant, je considère que je dois… Je suis autonome financièrement, je suis autonome…Il n’y aura pas de papa. […] Mais je veux m’assurer que je suis en mesure d’assurer l’ensemble de l’œuvre toute seule ». Et je considérais que dans les conditions de travail que j’avais, émotif, personnellement, la solidité que j’avais, mon entourage que j’avais. […] Bref, je n’avais pas toutes les conditions en place parce que ce n’était pas le papa de qui j’étais tombé en amour. Mais sinon les autres conditions étaient en place pour que je considère que c’est…j’étais en mesure d’assurer (Josée).

Dans le même ordre d’idée, François souligne que la stabilité financière et d’emploi qu’il possède revêt une certaine importance dans la décision qu’il a prise avec sa conjointe de devenir parent, cette dernière étant alors aux études et sans emploi. À l’inverse, Maxime raconte avoir été passablement préoccupé par sa propre situation financière, ayant effectué un retour aux études, un stress compensé cependant par la situation professionnelle favorable de sa conjointe :

Avoir un emploi qui est quand même stable, et qui ne manque pas de job dans mon domaine. Bon c’est sûr que je n’ai pas à me soucier de l’argent. […] Juste ça c’était un gros poids de moins. […] Je pense que c’est peut-être le fait d’avoir une certaine stabilité. Ça, ça a joué aussi, c’est sûr (François).

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C’était un stress monumental. Parce que je ne savais pas où ma carrière allait m’amener dans la prochaine année. […] Mais, le fait que ma blonde elle, elle avait une bonne job, ça m’a quand même rassuré d’un côté (Maxime).

Il en va autrement des autres répondants, confrontés à une situation financière plus ou moins précaire à l’annonce de la grossesse. Ainsi, Charles indique occuper un emploi relativement instable lorsque lui et sa conjointe se décident à devenir parent, emploi qui constitue la principale source de revenu du couple à la naissance de l’enfant et dans les mois subséquents. Bien qu’il eût souhaité de meilleurs conditions financières et d’emploi au regard de la venue d’un enfant, le répondant est amené à relativiser, en l’imageant, cet irritant matériel :

Et donc quand vous avez eu votre enfant, tu me dis qu’au niveau de l’emploi c’était plus ou moins stable ?

Non, c’était devenu stable, à 75-80 %. Dans le fond ce qui me manque, c’est juste ça là. […] [Le] manque de stabilité matérielle, qui avant ne me dérangeait pas du tout, mais qui maintenant me procure une toute autre sensation, parce que j’ai mon petit bébé et j’ai ma blonde à la maison. […] C’est juste que ça te prend tant par mois, et s’il n’est pas là ça ne fait pas de bons sentiments. Ce qui, quand tu y