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L'esquisse présentée reste, certes, fragmentaire. Elle contient pourtant quelques éléments qui permettent une réflexion d'ensemble dépassant la simple extrapolation de tendances. Au niveau le plus simple, il en ressort que s'il est probable que le volume de travail demandé par l'économie ira en diminuant, l'économie sans travail humain, à l'instar de certaines expériences dites pilotes, n'est pas pour l'année 2000. Par contre, la nature des activités sera transformée de manière importante, même si ce processus se développera plus lentement que prévu par certaines études futuristes (p. ex.

"Büro 1990" de Siemens, 1976). Il en résulte des profils de compétence très différents de ceux que vise la formation actuelle.

Arrivé à ce point, il convient de rappeler que parler de l'impact des nouvelles technologies sur le travail est une formulation abrégée qui n'est point innocente. L'aspect concret que prend une technologie installée dans un atelier ou un bureau, les places de travail qu'elle comprend, les relations entre les travailleurs qu'elle induit, tout cela est le résultat d'une multitude de décisions qui sont loin d'être de nature purement technique. Il s'agit là, dans toute la densité sociologique du terme, d'institutionnaliser le travail d'une nouvelle manière; la forme que prendra cette institutio­

nalisation - à la fois matérielle, logique et plus strictement sociale - deviendra réalité et contrainte objective, dès sa mise en place. Les décisions qui la façonnent sont donc un enjeu fondamental pour le monde du travail.

Nous nous trouvons dans une phase de transition qui pourrait devenir décisive pour une période prolongée, les choix effectués peuvent conditionner le travail à long terme. A ce titre, et pour conclure, j'aimerais rappeler un débat intéressant suscité par des études récentes d'histoire industrielle. Selon certains auteurs (notamment Piore & Sabel 1984), nous sortons d'une période de plusieurs décennies, qui était foncièrement structurée par le concept de production propre au Fordisme. Dans ses formes actuelles, il arrive à des limites. On peut dès lors essayer de les franchir en rems­

taurant un système semblable, mais à l'échelle mondiale

- l 'économie mondiale qui deviendrait un atelier transnational intégré, doublé d'un Keynésianisme lui aussi pratiqué à l'échelle mondiale. Ou alors on peut développer un ou plusieurs autres concepts de production. C elui qui me paraît le mieµx défini jusqu 'à présent et intéressant pour la Suisse viserait W1e forme de spécial.isation flexible et décentralisée, basée sur des petites et moyeruies unités de production ou de services, inter-connectées par des réseaux: qui leur laissent W1e grande autonomie. Dans de telles W1ités, on emploierait l es nouvelles technologies d 'une marùère qui ressemble, en dépit du niveau teclmique bien différent, au fonctionnement de l 'artisanat traditionnel: flexibilité, adaptation rapide à une demande changeante, autonomie et orientation généraliste d es travailleurs seraient l es atouts principaux, mis en valeur par des formes de coopération partielle qui se développent au gré des besoins et des expériences. On connaît des exemples pratiques qui fonctionnent de cette manière, entre autres l 'industrie textile italienne dans la région de Prato ou les mini-aciéries dans certaines régions des Etats-Unis. En Suisse, ces tentatives sont plus réticentes, mais on pourrait citer à ce titre l 'Association pour la rech erch e et le développem ent industriel dans le canton d 'Obwald, à un moindre d egré certaines chambres de commerce cantonales (par exemple celle de Bâle-Campagne) et, pourquoi pas, le Netzwerk für Selbsthilfe des entreprises autogérées en Suisse allemande, ou encore le Jura neuchâtelois. Le potentiel de motivation men­

tionné plus haut prendrait toute sa valeur dans ce contexte.

Ainsi on peut déceler dans la situation teclmo-politique actuelle des enjeux importants à plusieurs niveaux : au niveau de la nature du travail, de son organisation, des concepts de production dominants et bien sûr aussi au niveau de la formation professionnelle. Elle devra tenir compte d es changements évoqués. Les stratégies individuelles à moyen et à long terme oscilleront entre le job et le travail sérieux; on sera confronté à une gamme de travail et d e non-travail, à des formes d'aménagement du temps de travail b eaucoup plus nuancées, moins tranchées que ce qui prédomine aujourd 'hui. U s'agit donc aussi de préparer l es jeunes générations à une plus grande indépendance dans la formulation d e projets biographiques personnels, à la compréhension et à la participation aux choix sociaux et techniques qui sont en train de se prendre avec ou sans eux.

Bibliographie

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BORNER S. & WEHRLE F.: Die sechste Schweiz - Ueberleben auf dem Weltmarkt, Orell Füssli, Zürich 1984

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Revue suisse de sociologie, 1986, 12 (1), pp. 25-48

MUGGLI Chr. & ZINKL W.D. : CAD in der Maschinenindustrie Wld im Architektbtiro, Verlag der Fachvereine, Zürich 1985 PIORE M.J . & SABEL CH.F. : The Second Industrial Divide.

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SIEMENS: Büro 1990, Sans lieu, 1976

TROY N. , BAITSCH Chr., KATZ C.: Bürocomputer. Chance für die Organisationsgestaltung?, Verlag der Fachvereine, Zürich 1986

Table ronde d 'ouverture

LA FORMATION PROFESSIONNELLE FACE AUX MUTATIONS

ECONOMIQUES, TECHNOLOGIQUES ET SOCIALES

Roger BEUCHAT

Directeur général de l'Office d'orientation et de formation professionnelle (OOFP), Genève

L 'OOFP est responsable, sur le plan cantonal, de l'application générale des dispositions de la loi fédérale sur la formation professionnelle (LFPr , 1 9 avril 1 978). A cet effet,

il organise l 'orientation professionnelle des jeunes et des adultes;

il gère l' ensemble de la formation professionnelle soumise au champ d'application de la LFPr, et

il encourage le perfectionnement professionnel en accordant des allocations d'apprentissage et de perfec­

tionnement, de même que des subventions aux institutions et associations organisatrices de cours .

Il est également appelé à exercer une surveillance générale sur les conditions de travail dans les entreprises, pour les jeunes gens et les apprentis .

Deux problèmes, trois tendances

Le premier problème que rencontre un office chargé de la formation professionnelle se situe au niveau de l 'application des dispositions légales, fédérales et cantonales. Le dispositif

légal est assez large, basé sur une loi fédérale qui responsa­

bilise avant tout l'entreprise, donc le maître d'apprentissage.

Celui-ci est appelé à collaborer avec les autorités publiques, notamment avec l'enseignement professionnel dont le rôle est très important. Ce cadre général nous donne un certain nombre de possibilités d'action sur le plan cantonal, et il est évident que nous devons pouvoir en profiter.

Par contre, l'adaptation du contenu des quelque trois cents règlements d'apprentissage à l'évolution teclmologique que vient de décrire le professeur Lévy est un problème réel pour ceux qui sont appelés à faire évoluer la formation. Malgré la qualité des relations entre le secteur privé et le secteur public, malgré l'engagement des associations professionnelles, très chargées par ce type d'action, malgré la bonne volonté de tous, le système est extrêmement lourd et lent. La procédure reste relativement hésitante et elle privilégie la recherche de solutions de compromis.

Deuxième problème : l'équilibre extrêmement difficile à trouver entre les conceptions des généralistes et celles des spécialistes. Par définition, les professionnels sont des spécialistes. A leurs yeux, chaque règlement, chaque contenu doit être parfait, et pour être parfait doit être complet. Le règlement de chaque profession en devient très spécialisé.

Lorsqu'un seul métier réglementé est touché par l'évolution teclmologique, l'adaptation est maîtrisable, mais si les trois cents apprentissages en subissent 1es effets et doivent être transformés, le changement devient très difficile à gérer.

Par rapport à l'avenir de la formation professionnelle, trois tendances se dessinent. Première tendance: sur un plan général, l'accroissement du volume des notions à acquérir dans tous les domaines.

Deuxième tendance: la nécessité d'acquérir des facultés d'adaptation permettant de suivre l'évolution sur l'ensemble de la carrière professionnelle.

Troisième tendance: la part croissante, au l'habileté manuelle, des facultés intellectuelles aptitudes à la communication.

côté de et des

Perspectives pour la formation professionnelle

Face à ces deux problèmes fondam entaux et à ces quelques tendances, je propose les perspectives suivantes, exprimées en termes de défis:

Tout d 'abord , la scolarisation de base doit être toujours plus poussée . Dans les faits, on peut constater qu'elle s 'allonge et devient plus complète .

Deuxièmement, l a formation professionnelle de base doit s'élargir toujours davantage. Il faut éviter d es spécialisations trop hâtives, les report er à plus tard , et développer avant tout des troncs communs. Il faut donc étudier un système de réglem entation beaucoup plus souple et beaucoup plus rapidement adaptable. C'est en définitive l'adaptabilité du système qui pose probl ème, plutôt que son adaptation telle qu'elle se fait actuellement .

Enfin, il faut mettre en place un éventail d e formations de base que j'appellerais de second niveau. Après une première formation, l'adulte devrait avoir la possibilité d 'acquérir, le cas échéant, une seconde formation. Il faut prévoir - c'est une condition sine qua non - d es temps de formation pour les adultes dans les entreprises. On ne peut déjà plus parler de congé éducation ou de congé de formation; il faut considérer ce t emps d e formation comme intégré au temps de travail . En plus, il faut développer une pédagogie propre aux adultes.

Jean-Pierre GINDROZ

Directeur du Centre de formation professionnelle du littoral neuchâtelois, Neuchâtel

Notre Centre a, entre autres, la particularité d e réunir plusieurs écoles dans les orientations artisanal e, industrielle et commerciale et de couvrir les filières d 'apprentissage en emploi et à plein temps.

A propos des mutations technologiques

Selon le professeur Lévy, nous assistons à une progression que l'on peut qualifier d'irréversible. J e signalerai, pour ma part, qu'on constate aussi que cette progression est autonome et je dirais, pour éclairer le débat de ces deux journées, que tous les progrès techniques se développent sans attente explicite du monde du travail, et sans correspondance explicite avec lui. En d'autres termes, nous sommes dans une situation où les outils, en particulier les nouveaux:, déterminent les tâches à accomplir et modèlent les savoir- faire. La technique est la réponse, mais quelle est la question?

Il y a des implications majeures à cette dynamique incontrôlée. Nous savons que nous vivons la destructuration d'une société industrielle, le professeur Lévy l'a rappelé; nous sommes à la veille de l'émergence d'une nouvelle organisation, mais elle nous projette dans un avenir sans références.

Sur le plan de l'emploi, les nouvelles exigences en matière de qualification font éclater les limites formelles des professions apprises. Je vous donne ici un élément quantitatif pour illustrer cet éclatement, extrait du recensement de la population helvétique: en 1980, dix mille activités profes­

sionnelles sont recensées, donc exercées, et une personne sur deux exerce une activité différente du métier appris à l'origine.

Une conclusion: il y a de mou1.s en mo1ns de corres­

pondance entre la formation initiale et les fonctions que l'on exerce dans sa vie active. La formation professionnelle se trouve confrontée à des décalages et à des ruptures, Monsieur Beuchat l'a signalé, et je m'associe pleinement à ses propos.

Perspectives de la formation professionnelle

Elles sont différentes selon que l'on se situe au niveau de l'apprentissage ou à celui du perfectionnement professionnel.

L'apprentissage est condamné à réagir avec retard. Nous sommes dans une structure éclatée, atomisée en

réglemen-tations spécifiques, liées à des métiers, et ces métiers restent cloisonnés dans une logique professiormelle qui leur est propre.

Il y a incontestablement un poids de la tradition et cette tradition est d'essence artisanale. On se trouve régulièrement confronté à une inadéquation entre les contenus de formation et les profils de qualification requis. Et n'hésitons pas à dire qu'il y a accumulation de connaissances devenues anachro­

niques qui rend l'apprentissage parfois indigeste. Les échecs que nous enregistrons en cours d'apprentissage ne sanctionnent pas nécessairement une incapacité à maîtriser les tâches fondamentales de l'activité professionnelle à laquelle on se destinait. Les concepts nouveaux de transférabilité, de mobilité ne sont pas suffisamment pris en compte. Je dirais, pour être objectif, que toutes les possibilités offertes par la législation fédérale ne sont malheureusement pas encore exploitées. Nous y reviendrons certainement dans le débat de tout à l'heure.

En ce qui concerne le perf ection.nement prof ession.nel, il est impératif que nous dépassions une conception hiérarchisée qui prévaut encore actuellement dans la vision que l'on a des brevets et des diplômes. Dans la mouvance des technologies, l'avenir appartient aux individus autonomes, nous l'avons entendu ce matin, autonomes intellectuellement. Ces personnes sauront compléter et adapter leur éventail de internationale sur l'éducation des adultes tenue sous l'égide de l'UNESCO à Paris l'année dernière.

Je dirai pour conclure qu'il importe à l'avenir de gérer les ressources humaines avec la même efficacité, avec le même sérieux que celui qui s'applique à la sauvegarde du patrimoine matériel de l'entreprise. La collaboration entre les organes institutionnels de la formation et les milieux économiques doit porter sur tous les aspects du système de formation continue, et notamment le relevé des besoins, en termes de profils de qualifications-clés. Il ne sert à rien de dire que nous ne disposons pas de suffisamment de main--d'oeuvre qualifiée.

Nous, du côté de la formation professionnelle, nous ne pouvons pas donner une réponse adéquate à une telle affirmation.

Définissons des contenus de formation, des modules d'apprentissage pouvant être suivis en des lieux géographiques distincts: au travail, en atelier de formation ou à domicile.

N'hésitons pas à recourir aux nouvelles méthodes d'ensei-­

gnement. L'enseignement assisté par ordinateur est certainement la voie la plus sûre pour individualiser l'effort de formation. En définitive, il s'agit d'avoir une vision régéné­

ratrice, axée sur des structures ouvertes, évolutives, ce qui demande la création d'un partenariat constructif.

Jacques LANCE

Ingénieur EPFZ, directeur-adjoint de BBC-Sécheron

BBC-Sécheron est une entreprise industrielle d'environ mille personnes qui fabrique du matériel électro-mécanique, ici à Genève depuis plus de cent ans. Après avoir dirigé l'ensemble des ateliers pendant vingt ans, je suis actuellement chef des services généraux, dont le service d'apprentissage avec sa structure propre qui comprend un chef de service, quatre moniteurs et soixante apprentis dans les métiers de mécanicien-électricien, serrurier de construction et dessi­

nateur de machines. Je suis Président de la Commission de formation professionnelle de l'Union des industriels en métallurgie de Genè�,e. qui regroupe les responsables de la fonnation d'environ deux cents jeunes. Je suis au bureau du Conseil central inter-professionnel_ et membre de commissions professionnelles et des commissions consultatives du Centre d'enseignement professionnel pour l'industrie et l'artisanat (CEPIA), de l'Ecole d'ingénieurs et du Centre de perfec­

tionnement technique de Genève.

Mon intervention se voulant prospective, je ne parlerai pas des mutations que l'industrie métallurgique genevoise a connues dans le passé, mutations qui touchèrent les équipe­

ments, les moyens de production, l'organisation du travail et les structures d'entreprise.

Les mutations que connaît actuellement l'industrie métallurgique genevoise me semblent être les suivantes:

utilisation de l'ordinateur dans la gestion;

importance de l'électronique dans toute l'industrie électrique;

développement des machines à commande numérique dans l'industrie mécanique;

dessin et conception assistés par ordinateur;

abandon progressif des structure pyramidales à la Taylor et élargissement des cercles de qualités;

remplacement des pôles d'intérêt axés sur les fonctions par la conscience de l'importance des marchés.

Quelles mutations dans l'avenir?

Tout d'abord, l'extension de celles que je viens de citer, l'électronique, l'ordinateur, l'allégement des structures.

Puis un développement encore plus grand dans l'infor­

matisation des machines et des installations de production, y compris les robots, l'utilisation du laser, la bureautique et l'automatisation de l'information, depuis sa création, son traitement, son transfert jusqu'à son utilisation.

Le remplacement des matières premières traditionnelles : l'acier, le cuivre, le papier, etc. par de nouveaux produits, comme la céramique, les composés organiques et biologiques, de nouveaux alliages.

La responsabilisation de chacun dans la gestion, dépassant celle du seul poste de travail.

Les structures de formation

Des structures existent, elles ont permis les mutations passées et présentes avec quelques accommodements, elles permettront de réussir à l'avenir. Que ce soit pour les jeunes en apprentissage ou pour les adultes en recyclage, le lien très étroit qui existe dans l 'entreprise entre les évolutions technologiques et les personnes favorise ou conditionne cette évolution.

Voici quelques exemples des structures existantes et de leur utilisation dynamique. Bien avant que les règlements fédéraux n'en aient parlé, les industriels genevois et le CEPIA ont introduit des cours d'initiation à l'informatique pour tous nos apprentis mécaniciens et mécaniciens-électriciens. La politique conventionnelle dans l'industrie des machines a permis de créer un fonds de participation alimenté par les partenaires sociaux et destiné entre autres à développer la formation professionnelle des adultes. Dans ce cadre-là, un cours de recyclage à la conduite des machines à commande numérique est actuellement organisé à Genève et il connaît un grand succès. Les écoles à plein temps amènent des travailleurs qui possèdent un certificat fédéral de capacités au niveau de techniciens en informatique. Les Cours industriels du soir offrent, à Genève toujours, un choix immense de formations complémentaires, de même d'ailleurs que toutes les institutions de formation des adultes. L'Union des industriels en métallurgie s'est donné une structure qui entreprises.

En concluant ce chapitre où je pose le problème de l'adéquation des structures de formation à l'évolution des besoins, je porte un jugement positif: les excellentes relations qui existent entre les industriels genevois et l'Office d'orientation et de formation professionnelle ont permis et permettront toutes les adaptations, voire les innovations exigées.

Quels problèmes?

Le premier concerne l'apprentissage en entreprise. Je dois former des jeunes qui pourront entrer directement dans la vie active dans quatre ans, alors que les teclmiques de production n'auront pas encore évolué profondément. Mais ces mêmes jeunes sont ceux qui vivront les révolutions teclmologiques de l'an 2000 et après. Conclusion:

fonnation de base très large pour faciliter l'adaptation aux mutations futures, mais simultanément maîtrise d'un métier précis. Il y a là quelques progrès à faire.

Deuxième problème: je rejoins les deux intervenants précédents pour insister sur la nécessité d'alléger et d'accélérer les procédures permettant de modifier les règlements d'apprentissage. Sinon, dans ce domaine, nous aurons en permanence une génération de retard sur l'évolution teclmologique. Il faut actuellement plusieurs années pour modifier les lois et les règlements.

Troisième problème: qui va prendre la responsabilité pédagogique et matérielle de la formation continue des adultes? Il me semble difficile d'en faire porter tout le poids aux entreprises, parce que, dans le secteur secon­

daire en tout cas, beaucoup n'en ont objectivement pas les moyens. Et pourtant, c'est bien dans l'entreprise que l'adaptation de la formation aux mutations serait la plus efficace.

Quatrième problème: les structures de formation continue existent, mais elles sont peu utilisées. J'en vois une raison dans la mentalité des gens: comment donner à chacun le goût, l'envie de consacrer un peu de temps et d'efforts à sa propre formation permanente? Ce qui paraît évident pour un universitaire l'est beaucoup moins pour un

Quatrième problème: les structures de formation continue existent, mais elles sont peu utilisées. J'en vois une raison dans la mentalité des gens: comment donner à chacun le goût, l'envie de consacrer un peu de temps et d'efforts à sa propre formation permanente? Ce qui paraît évident pour un universitaire l'est beaucoup moins pour un