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Frédéric VON BUEREN

COMPTES-RENDUS DES ATELIERS

Atelier 1

FORMATION PROFESSIONNELLE ET DEVELOPPEMENT DE LA PERSONNALITE DE L'APPRENTI

Animateur et rapporteur:

Frédi BUECHEL,

professeur à la FPSE, Université de Genève

Dans ces quelques pages, nous allons brièvement résumer d'une part les présentations de deux projets de recherche, d'autre part les discussions entre chercheurs et praticiens qui ont suivi.

Première recherche:

Stratégies d'apprentissage chez les apprentis Frédi BUECHEL

professeur à la FPSE, Université de Genève

Cette recherche a pour objectifs de connaître les pro­

cessus d'apprentissage chez les apprentis et les moyens d'aug­

menter leur capacité à apprendre.

Les chercheurs ont élaboré un modèle de la structure cognitive d'où ressortent les différentes composantes de l'apprentissage. Ce modèle distingue:

les connaissances simples et fondamentales

le besoin d'apprendre

les cormaissances complexes.

Utilisant ce modèle, des expérimentations ont été faites auprès d'une centaine d'apprentis et futurs techniciens de l'industrie chimique, de l'école de commerce, de la maçon­

nerie. Ces interventions ont porté sur les métaconnaissances des individus qui apprennent, leurs motivations et leurs difficultés d'apprendre.

Quelques résultats montrent que:

Les formateurs jouent tm rôle important: l'élève ne peut vraiment profiter des stratégies d'apprentissage que si l'enseignant partage un peu les mêmes idées sur l'apprentissage. La formation des enseignants quant aux stratégies d'apprentissage a fait l'objet d'une recherche ultérieure.

Les métaconnaissances sont extrêmement importantes pour la capacité d'apprendre.

Des changements scolaires radicaux chez les apprentis sont possibles: une intervention relativement courte (8 leçons) a été suffisante pour augmenter le quotient intellectuel des apprentis.

Il y a peu de stratégies tmiverselles, c'est-à-dire convenant à. la fois aux différents élè11es et au.': différents types de tâches.

Discussion

Les praticiens souhaitent poursuivent pour mieux stratégies d'apprentissage.

que les

connaître recherches se les différentes

Ils se demandent comment on peut apprendre ces stratégies, motiver les apprentis à les apprendre et former les enseignants.

Ils désirent des publications dans un but d'applicat ion pratique. En effet, i1 n'y a eu ni cow·s ni livres ù:sus de ces recherches qui enseignent comment apprendre. Le moyen de transmission privilégié est l'enseignement des stratégies d'apprentù:sage lié à la branche spécifique étudiée . Des interventions ponctuelles de formation des enseignants ont eu lieu, mais la relève n'est pas assurée. Il est apparu nécessaire de différencier, dans la recherche, les branches d'apprentissage afin de faire évoluer la formation professionnelle . Il existe, en effet, de grandes disparités de niveaux entre les apprentis. Certaines recherches sur les processus d'apprentissage ne sont pas directement généralisables au travail en atelier et aux apprentissages élémentaires car elles ont porté sur les apprentissages d'un autre niveau.

Seconde recherche:

"HASMU" (Die Entwicklung des sozial-moralù:chen Urteils) Rita HAEFLIGER, Carlo OTT & André SCHLAEFLI

chercheurs du PN R EV A

Ce projet étudie le développement du jugement socio-moral chez les apprentis. Trois directions de recherches ont été privilégiées:

a) L 'évolution de l 'opinion des apprentis sur l eur formation, leur situation de travail et leur identité durant leur apprentissage

Cette recherche a été réalisée à l'aide de questionnaires auprès d'apprentis, au début et à la fin de leur formation. Les réstùtats principaux quant au climat de travail et dans la profession montrent que la satù:faction est élevée, mais qu'elle diminue significativement au cours de l'apprentissage.

Un apprenti sur trois choisirait aujourd'hui une autre profession s'il en avait la possibilité. Le désir de changement de profession est fortement lié au climat de travail, à la formation peu intéressante et à l'entente avec le sup érieur. En général, les apprentis attendent plus de leur formation que ce

qu'ils ont appris. Ils attachent beaucoup d'importance à l'indépendance au travail, à la possibilité d'exprimer des critiques et à la bonne coopération. Les valeurs les plus importantes des apprentis concernent les relations entre les gens. En général, les apprentis ont une image très positive d'eux-mêmes, ils se décrivent, comme coopératifs, fiables, aimant le contact, indépendants, justes. Le tiers des apprentis, cependant, se décrit comme craintif, agressif et en crise . L'image positive que les apprentis ont généralement d' eux-mêmes et de leur apprentissage ne doit pas masquer certains résultats très négatifs qui nous incitent à l' amélioration de leur formation.

b) Recherche sur le développement des valeurs et de l'éthique chez les apprentis

Cette recherche a été menée auprès d'apprentis en assurances, dans l' entreprise et dans les écoles. Ses objectifs pédagogiques sont les suivants:

Le développement de la compétence individuelle et sociale dans le jugement et le comportement.

Le développement d'aptitudes pour résoudre un conflit social.

La clarification des valeurs personnelles, du groupe d'origine et de la société.

La tolérance envers les opinions, les motivations et les comportements des autres.

La réflexion sur la théorie et l'application du cours dans la pratique.

Les résultats principaux des interventions montrent qu'il n'y a pas grand changement dans la structure d'argumentation des apprentis. Cependant, ils acquièrent une plus grande sensibilité envers les valeurs et la multiplicité des points de vue. Le conflit social est moins perçu comme quelque chose de destructif en lui-même et ils ont appris concrètement à résoudre des conflits.

c) Application des résultats de ces recherches dans le cadre de la formation des apprentis

A l'occasion de contacts personnels, de journées d'études et de rapports, les chercheurs ont tenté de montrer aux enseignants des écoles professionnelles ayant participé à l'étude comment appliquer les résultats de cette analyse dans la pratique. En général, le projet HASMU a été suivi par les enseignants avec beaucoup d'intérêt et ils ont souligné l'importance de ces résultats pour la formation professionnelle.

R emarques

Les praticiens ont été confrontés de façon trop tardive à la recherche pour avoir la possibilité de critiquer les démarches.

Les demandes des praticiens des différentes écoles doivent être prises en compte, tout comme les conditions de travail des écoles professionnelles.

La collaboration chercheurs-praticiens doit être pour-­

suivie afin que l'application continue.

Discussion

Les praticiens, à l'instar du premier projet présenté, demandent comment appliquer ces résultats dans la formation, comment développer la compétence socio-morale des apprentis. Ils soulignent le problème de la continuité des institutions une fois les chercheurs partis. Ils souhaitent également des publications.

Une telle application, pour réussir, doit concerner à la fois les apprentis, les enseignants et la direction des écoles professionnelles.

La question de la mot ivation a été largement débattue.

Sur ce thème, les praticiens demandent l'apport de la recherche appliquée à la formation professionnelle.

La motivation a été mise en relation avec de multiples facettes de l'apprentissage. En particulier, le fossé entre les connaissances acquises lors de la formation professionnelle et la réalité de l'activité professionnelle ultérieure joue certainement un rôle dans le manque de motivation. Cette constatation appelle une meilleure information tant des entreprises que des services d'orientation professionnelle sur la réalité du travail. Bien que l'information objective soit difficile, l'honnêteté est exigée . Motiver les apprentis ne peut se réaliser sans un changement des plans d'études afin de réduire l'écart entre la théorie et la pratique. D es apprentissages jugés trop longs peuvent affecter la motivation.

Les praticiens désirent que la recherche facilite une redéfinition de la longueur et des contenus des apprentissages.

La motivation repose aussi sur l'entourage de l'apprenti, ce qui soulève la question de l'acceptation de l'apprenti. Ceci concerne l'organisation du travail dans les entreprises, l'automatisation, la communication et l'appréciation de l'apprenti par le responsable.

Les liens entre la motivation et le salaire, le succès, le chômage et les images positives et négatives des professions ont été effleurés.

La question du manque de motivation à apprendre chez les apprentis ayant connu précédemment des échecs scolaires est particulièrement préoccupante. Elle est héritée du système scolaire et ancrée dans l'idéologie selon laquelle 1' adolescent

Le rôle des parents et des éducateurs de leurs enfants quant à la motivation, au choix de la profession et d es apprentissages a été souligné en ce sens que la formation des adultes dans les entreprises peut avoir une incidence sur leurs enfants.

Les jeunes établissent difficilement une relation entre leur travail et la réussite de l'entreprise; ce constat suscite la question suivante : quelles sont les conséquences des nouvelles technologies sur les possibilités de la représentation mentale?

Atelier 2

FORMATIONS SCOLAIRES ET APPRENTISSAGES PROFESSIONNELS: TRAJECTOIRES ET ARTICULATIONS

Animateurs et rapporteurs:

Jacques AMOS,

chercheur au SRS, DIP, Genève, et Michel CARTON,

chargé d'enseignement à la FPSE, Université de Genève

La première demi-journée a été consacrée à des exposés de représentants de la pratique et de chercheurs, la seconde à une discussion générale avec un public composé avant tout d'enseignants et d'orienteurs. Cette organisation du temps est respectée dans le présent compte-rendu.

Premier intervenant:

Yves PERRIN

ancien directeur adjoint du Cycle d'orientation genevois, directeur du Service de l 'orientation de l 'OOFP, Genève

Yves PERRIN signale tout d'abord qu'il s'exprime à titre personnel et non comme ancien directeur adjoint du Cycle d'orientation. Dans le cadre de son activité professionnelle antérieure, il a été en contact avec les milieux économiques. Il en tire deux constats

Les patrons adressent de nombreuses critiques au Cycle d'orientation.

Le marché de l'emploi s'est resserré au cours des dernières années.

A ces constats, il ajoute un sentiment plus personnel: dans l'ensemble, le partenaire patronal est plus ouvert, plus décentré que l'école.

Yves PERRIN part d'une question: peut-on opposer école et apprentissage? Il lui semble plus pertinent, en tout cas par rapport aux trajectoires des élèves, d'opposer deux filières:

une filière générale et une filière professionnelle, comprenant aussi bien les apprentissages en emploi que les apprentissages en entreprise. Pour comprendre la suite de son exposé, il propose de distinguer:

Les définitions formelles des écoles (l'étiquette qu'elles se donnent en quelque sorte).

Leur utilisation par les élèves qui peut être parfois qualifiée de "sauvage" (exemple: l'utilisation du premier degré de l'Ecole de culture générale commme moyen d'augmenter son capital scolaire, sans aucune intention d'aller jusqu'au bout de la formation).

Les effets du public des élèves et de l'environnement sur les objectifs de l'école.

L'école anticipe-t-elle l'évolution du marché de l'emploi?

Yves PERRIN pense qu'à Genève en tout cas, elle le fait peu.

Ainsi: l'accès aux études ne dépend pas de quotas fixés d'avance; l'orientation scolaire et professionnelle conseille, mais n'incite pas; et la complexité des objectifs de l'école lui permet de jouer les uns contre les autres, d'écarter des critiques en prétendant qu'elle a privilégié tel objectif plutôt que tel autre. Pourtant, l'école ne peut que décevoir:

incapable de réaliser tous ses objectifs à la fois, elle laisse toujours une partie des attentes déçues.

L'absence de normes autoritaires canalisant le flot des élèves ne signifie pas l'absence de toute régulation. Ainsi, l'augmentation de la proportion des élèves fréquentant une section prégymnasiale n'a pas profité au seul Collège préparant à la maturité: l'Ecole de commerce, les apprentissages qualifiés sont devenus des débouchés plus fréquents pour ces élèves. Avec le temps, les appellations scolaires ne recouvrent plus la même réalité: les sections

prégymnasiales du CO le sont de moins en moins dans les faits.

Si cette situation générale a du bon, dans le sens où elle permet une régulation en douceur du flux d'élèves, de préférence à une orientation autoritaire, elle a l'inconvénient de reporter, en période de tension sur le marché de l'apprentissage, une part importante de cette tension sur les jeunes et leur famille (les difficultés bien connues pour certains jeunes de se placer sur le marché de l'apprentissage) et sur les enseignants eux-mêmes ( quel programme enseigner?

à quels élèves? en vue de quels objectifs concrets?).

Plus spécifiquement, les élèves à faible capital scolaire sont dans une situation sans cesse plus difficile. Ils n'ont guère que deux stratégies possibles: ou se laisser prendre à l'entonnoir les conduisant vers des choix d'apprentissage parmi les professions les moins recherchées et les moins qualifiées ou accroître leur capital scolaire en fréquentant un dixième degré d'enseignement. Les concours d'entrée imposés par nombre d'entreprises aux candidats à l'apprentissage renforcent cette logique. Les élèves peu scolaires, ceux qui sont psycho­

logiquement parmi les plus tentés par l'apprentissage doivent subir des sélections de nature scolaire pour lesquelles ils sont en concurrence avec des jeunes qui ont, eux, mieux réussi leur scolarité. Et pourtant, c'est l'école qui leur avait fait miroiter l'apprentissage comme une réponse à leurs difficultés de réussite.

L'école se trouve ainsi confrontée à un double défi:

Améliorer le niveau de compétences scolaires des élèves moyens à faibles: mais comment?

Eviter qu'une tranche de "laissés pour compte" ne soit systématiquement produite, même si ces élèves rem­

plissent une fonction, celle de n'avoir d'autre choix que d'entreprendre les formations et les métiers dont ceux qui ont davantage de degrés de liberté ne veulent pas.

Second intervenant:

André PASCHE

chef du Service cantonal vaudois de la formation professionnelle

André PASCHE rappelle d'abord à l'assistance quelques particularités de la formation professionnelle:

Plus de trois cents professions font l'objet d'Wl règlement d'apprentissage, diversité sans commtllle mesure avec celle qui prévaut dans la scolarité postobligatoire.

Il s'ensuit également que nous avons besoin de catégorisations pour en saisir la diversité, ce qui laisse forcément une partie de la réalité dans l'ombre; par un souci de simplification identique, on ramène souvent l'apprentissage à la vingtaine de professions qui englobent la majorité des apprentis, en faisant comme si ce qui était valable pour celles-ci pouvait être étendu sans autre à l'ensemble des métiers.

La Confédération investit environ 1 million de francs par jour dans la formation professionnelle.

Quelque 200'000 jeunes suivent chaque année une formation de type apprentissage.

Erûin, ies cantons de Vauâ et de Genève ne peuvent etre assimilés. Le canton de Vaud est plus divers dans ses régions, plus "rural", cotmaît des problèmes de distance et de communication qui n'ont pas d'équivalent à Genève, canton essentiellement urbain.

André PASCHE précise que le tissu économique suisse est beaucoup plus diversifié que d'aucuns veulent le penser. Il n 'est pas légitime de raisonner en matière de formation professionnelle en se centrant sur la grande industrie et sur le secteur tertiaire.

Malgré les critiques adressées indirectement à la recherche et en partie à cause d'elles, il faut bien constater

que les Services de la formation professionnelle manquent terriblement de disponibilité pour réfléchir. L'essentiel de leur temps est consacré à la gestion des affaires courantes. La recherche a indéniablement un rôle à jouer en récoltant des données et en contribuant à la réflexion des praticiens.

Si l'on peut être d'accord avec Yves PERRIN que les liens entre l'école et l'entreprise sont importants, il faut ajouter que ces liaisons avec l'Université sont aussi essentielles pour la formation professionnelle. C ' est de l'Université que l'on peut attendre des intérêts et des moyens de recherche qui aideront les milieux de la pratique à définir des politiques adéquates. A condition, toutefois, que les universitaires se laissent intéresser par les questions que leur posent les praticiens de la formation professionnelle, ce qui n'est pas toujours le cas.

André PASCHE termine son exposé introductif par un rappel: tout n'est pas joué à 15 ans. Les théories qui mettent en avant le rôle de l'échec scolaire sur le destin des individus tendent à l'oublier un peu vite. On peut faire des carrières professionnelles satisfaisantes malgré ce "mauvais départ".

Première recherche:

La formation professionnelle des jeunes étrangers

Rosita FIBBI

chercheuse du PNR EV A

Rosita FIBBI, au nom d'un groupe de recherche comprenant également Gérard DE RAHM et Olivier VIRNOT, propose de considérer la présence des jeunes étrangers sur le marché de la formation professionnelle comme un révélateur de l'évolution plus générale de ce marché, en citant quelques aspects particuliers d'une étude consacrée à la formation des jeunes étrangers de la deuxième génération d'immigrés dans trois régions de Suisse romande: Genève, l'Ouest lausannois et La Chaux-de-Fonds.

Rosita FIBBI identifie deux enjeux majeurs autour du positionnement professionnel des jeunes étrangers, l'un de

nature plus quantitative, l'autre de nature plus qualitative.

Examiner ces enjeux n'est possible qu'en situant le cas de ces jeunes dans un contexte plus général qui lui donne un sens.

Parmi les éléments de ce contexte, relevons:

Un chômage sensiblement plus élevé que celui des jeunes suisses (deux fois plus dans l'ensemble, mais quatre fois plus entre 15 et 19 ans).

Mais une participation au système de la formation professionnelle allant en s'améliorant au cours des récentes années (1977-1985).

Dans ce cadre apparemment contradictoire, où est la réalité des jeunes étrangers? Le meilleur accès des étrangers à la formation professionnelle a été jusqu'en 1981 un phénomène essentiellement démographique (augmentation des effectüs, mais non de la proportion des jeunes accédant à l'apprentissage). Depuis 1981, l'amélioration est réelle (en proportion). De même, les düférences de sexe tendent à s'estomper.

Cependant, les échecs et abandons en cours de formation professionnelle laissent encore apparaître des düférences signüicatives: de 10% chez les jeunes suisses, il monte à 20%

chez les jeunes étrangers et même 25% en ce qui concerne les jeunes étrangers de sexe masculin.

Parallèlement à ces évolutions, on relève un changement des politiques des milieux de la formation à l'égard des jeunes étrangers. En 1973, on considérait que îes jeunes étrangers deviendraient majoritairement manoeuvres. Dix ans plus tard, l'USAM (organisation patronale faîtière des métiers de l'artisanat) faisait appel aux jeunes étrangers comme relève professionnelle destinée à combler les trous laissés dans le recrutement des apprentis par la diminution démographique des jeunes d'origine suisse.

Dès lors, il est légitime de considérer que l'amélioration de l'accès des jeunes étrangers à la formation professionnelle est tout autant due à une meilleure et plus longue scolarité en Suisse de ces jeunes gens qu'à un changement de l'intérêt porté à leur égard.

On peut constater que face à ces politiques, le niveau d'aspiration professionnelle des jeunes étrangers est relativement réaliste. Leur désavantage relatif est encore renforcé par une discrimination professionnelle en ce qui concerne les secteurs d'activité (ils sont moins fréquemment que les jeunes suisses dans des formations de type non manuel) et le rapport à l'origine sociale de leurs parents: lorsqu'ils sont d'origine ouvrière, les jeunes étrangers resteront le plus souvent dans la même catégorie sociale quoiqu'à un tùveau de qualification plus élevé.

Enfin, le bagage scolaire révèle des différences intéressantes. Lorsqu'il est bas, jeunes suisses et étrangers ont des structures de débouchés comparables, à la fin de la scolarité obligatoire. Lorsqu'il est plus élevé, une nette discrimination apparaît: les jeunes étrangers ont beaucoup plus de peine à le valoriser que leurs camarades suisses. On assiste, en fait, à une sorte de déqualification structurelle du capital scolaire des enfants d'immigrés.

Une analyse plus fouillée des différences permet de montrer qu'elles sont d'autant plus fortes que l'on cumule des ''handicaps": le plus sigtùficatif est d'être enfant d'immigré et enfant d'ouvrier.

De matùère un peu analogue, il s'avère que la déqualification professionnelle par rapport au diplôme (occuper un emploi de tùveau inférieur à celui du certificat obtenu au terme d'une formation) frappe les jeunes filles davantage que les jeunes gens et, parmi elles, surtout les

De matùère un peu analogue, il s'avère que la déqualification professionnelle par rapport au diplôme (occuper un emploi de tùveau inférieur à celui du certificat obtenu au terme d'une formation) frappe les jeunes filles davantage que les jeunes gens et, parmi elles, surtout les