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COHERENCE ENTRE OBJ ECTIFS, ENSEIGNEMENT ET EVALUATION DANS LES COURS P ROFESSIONNELS

Frédéric VON BUEREN

COHERENCE ENTRE OBJ ECTIFS, ENSEIGNEMENT ET EVALUATION DANS LES COURS P ROFESSIONNELS

Animateur:

Jean-Paul BRONCKART

professeur à la FPSE, Université de Genève Rapportrice:

Marle-Josèphe BESSON

inspectrice d 'écoles détachée à la FPSE, Université de Genève

Remarque liminaire

Deux chercheuses et d eux intervenants de la pratique ont plus particulièrement contribué à l'animation de cet atelier:

chercheuses:

Marle-Josèphe BESSON

inspectrice d'écoles, détachée à la FPSE, Université de Genève Sandra TREVISI

assistante à la FPSE, Université de Genève intervenants de la pratique:

Roger MOTT AZ

directeur du CEP/A, Genève Gustave MISTELI

ancien directeur de l'Ecole professionnelle commerciale, Neuchâtel

En préalable à la discussion, Jean-Paul BRONC KART précise que le thème général de l'atelier, étant donné les domaines dans lesquels travaillent ceux qui sont chargés de l'animer, est traité dans le cadre de la didactique des langues , de la langue maternelle notamment. Il propose ensuite un

schéma de discussion adopté par l'ensemble des participants et qui servira de structure à ce compte-rendu:

a) Le type de rapport licm.t la recherche et l'action pédagogique

b) Les objectifs qui fondent les pratiques pédagogiques.

Nécessité d'une analyse des objectifs.

c) Les pratiques d'apprentissage. Nécessité d'une analyse des pratiques.

d) L 'évaluation finale. Nécessité d'une analyse des situations d'examens.

e) Conclusion: vers des modalités d'interaction entre chercheurs et praticiens.

Note

L'apport des chercheurs à cet atelier est le produit d'une réflexion conduite avec des enseignants de, la formation professionnelle, dans le cadre des cours de perfectionnement orgnaisés par l'OFIAMT.

Présentation des thèmes et discussions a) La recherche et l'action pédagogique

Dans une première intervention, Jean-Paul BRONCKART formule la position de son équipe d'intervention en ce qui concerne le rôle du chercheur et sur ce que le praticien est censé en attendre.

Le chercheur peut aider le praticien à réfléchir sur son action pédagogique:

En l'incitant à prendre un certain recul.

En lui proposant des instruments d'analyse de ses

pratiques pour une prise de conscience plus nette de ce qu'il fait.

En aucun cas, le chercheur n'intervient directement sur les pratiques elles-mêmes en vue de les changer. Ce n'est pas son rôle mais celui du praticien.

Ainsi défini, l'apport du chercheur devrait être perçu par le praticien comme procédant non pas d'une dérobade, mais plutôt de la reconnaissance des compétences de l 'tu1. et de l'autre. Ce n'est que dans cette perspective qu'une colla­

boration entre chercheurs et praticiens s'avérera possible et fructueuse.

b) Les objectifs

La mise en évidence de la nécessité d'une formulation claire et rigoureuse des objectifs, qui souligne leur cohérence interne, conduit à une discussion dont on peut dégager les points suivants.

Il y a lieu de définir des objectifs suffisamment généraux:

qui puissent intégrer des objectifs spécifiques relevant d'une adaptation aux changements relativement rapides;

qui favorisent l'interdisciplinarité.

En ce qui concerne l'enseignement de la langue maternelle et dans la perspective de l'évaluation finale, des objectifs plus précis sont souhaitables dès l'instant où il est admis que cet enseignement doit garder son importance et sa place dans la formation professionnelle. Le problème des objectifs n'est pas du ressort du chercheur qui peut s'exprimer en revanche sur leur cohérence interne.

c) Les pratiques d'apprentissage

L'analyse des situations d'enseignement de la langue implique la mise en relation des pratiques observées avec les objectifs retenus. Il s'agit de voir comment, par exemple, des

objectifs comme "être capable de comprendre ou de se faire comprendre dans une situation courante et/ou professionnelle"

peuvent être honorées dans la classe de langues au travers de pratiques dites "communicatives".

Plusieurs problèmes, liés à ces pratiques, sont évoqués dans la discussion:

1. Est soulignée, d'abord, la difficulté qu'il y a à travailler sur la communication et la conséquence qui en découle de n'entraîner les apprenants qu'à partir de simulations, présentant par la forc·e des choses un écart assez grand avec les situations de la vie professionnelle. Un des moyens de contourner cette difficulté est que la spécificité de la situation scolaire avec les contraintes, les simplifications, les limites qui sont les siennes, soit reconnue et admise aussi bien par les enseignants, les apprenants que par les chefs d'entreprise et, ce faisant, qu'une liaison réellement efficace puisse être établie entre les situations scolaires et les situations professionnelles.

2. Autre problème à prendre en compte: l'hétérogénéité des apprentis au niveau de leurs connaissances comme au niveau de leur motivation pour toute forme d'appren­

tissage scolaire. Il s'agirait de repenser les contenus et les démarches d'apprentissage pour que les programmes proposés aux apprentis ne soient pas perçus comme une réduction de ceux qui sont suivis dans les voies gymnasiales et pour tenter de modifier la représentation négative que ces apprentis ont généralement des appren­

tissages scolaires.

d) L 'évaluation

Le problème posé a trait au statut de l'évaluation par rapport aux objectifs internes, d'une part, et aux attentes de la vie professionnelle, d'autre part.

Est souligné le caractère contraignant des procédures d'évaluation sur les pratiques d'enseignement, procédures qui, à l'heure actuelle, ont plus d'implications que les objectifs

eux-mêmes. Il y aurait un intérêt, dans la perspective d'une collaboration entre chercheurs et praticiens, à analyser ces effets.

Un autre point important de la discussion concerne la justification d'un examen final, seul déterminant de l'évaluation alors qu'une évaluation continue en cours d'année apporterait sans doute une meilleure information quant aux capacités réelles de l'apprenti.

L'analyse d'un test de français administré au moment de l'entrée en apprentissage pourrait être un point de départ à un travail commun. Cette initiative du directeur du CEPIA est favorablement accueillie.

e) Vers des modalités d'interaction entre chercheurs et praticiens

En conclusion à la discussion sont retenues les propositions suivantes:

1. Au niveau des modalités d'interaction entre chercheurs et praticiens, il y a lieu de créer des collaborations suf­

fisamment longues dans le temps, qui rendent le travail plus efficace grâce à une meilleure compréhension de ce que peuvent apporter les uns et les autres.

2. Le thème de travail commun pourrait être celui de l'évaluation dans la mesure où l'évaluation est une pratique déterminante pour le passage des apprentis à la vie professionnelle et déterminée par les exigences des entreprises dans lesquelles ils seront engagés.

3. Le problème de la formation des formateurs pourrait être aussi un objet d'étude pour tenter d'apporter des réponses à la question: "Comment gérer une situation d'évaluation?" et dans la perspective de rendre plus professionnels ceux qui ont la charge d'évaluer les apprentis.

Atelier 4