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Description morphologique et comparaisons

Couche 5 : limons argileux de couleur brun-jaune contenant de

3.4.3.3 Description morphologique et comparaisons

Le site de Sur Noir Bois a fourni un minimum de 71 individus après remontages et appariements : 35 formes basses, dont quatre n’ont pu être attribuées à un type de récipient précis et 12 formes hautes. S’ajoutent à ce décompte 23 récipients dont la forme n’a pas pu être restituée : 7 fragments de panse décorés, 9 fonds, 6 bords de forme indéterminée et un individu indéter-minable car trop mal conservé. Enfin, une fusaïole clôt la liste. 3.4.3.3.1 Les formes basses

(fig. 81-82, nos 1-17)

Les formes basses représentent près des trois quarts des formes déterminées. Au sein de cette famille, les écuelles à bord ren-trant (ou jattes) sont trois fois plus nombreuses que les écuelles à bord évasé. La grande majorité des formes basses a été montée à la main avec une pâte mi-fine. En général les parois sont épaisses. Seules deux écuelles sont en pâte grossière. L’uti-lisation du tour n’a été constatée que pour un seul récipient bas à pâte fine, de forme indéterminée. Le nombre de ces récipients permet de départager ces exemplaires : en fonction de la mor-phologie de la lèvre, on dénombre ainsi six types d’écuelles. Les écuelles à bord rentrant et à lèvre arrondie

Il s’agit du type le mieux représenté avec neuf exemplaires (nos 1-5). Si la lèvre est toujours arrondie, ce type est le moins homogène. Ainsi, le bord peut être légèrement ou fortement rentrant. La taille des récipients est aussi très variable. Les quatre individus dont le diamètre à l’embouchure est esti-mable, mesurent entre 8 cm (no 1) et 23 cm (ALL 994/815 SNB, non représenté). La panse, par contre, paraît toujours convexe. Une écuelle de 17 cm de diamètre à l’embouchure a le haut de la panse décorée de deux cannelures grossières et irrégulières (no 4). La cannelure inférieure est interrompue sur environ 1 cm. Si la pâte est mi-fine, comme la majorité des récipients bas, le façonnage et la finition sont de toute évidence gros-siers. Les surfaces sont en effet très irrégulières, parsemées de bosses et de creux. Aucun parallèle de ce type de cannelures

Selon M. Zehner, cette forme est, en Alsace, plus caractéris-tique de La Tène D2 224. Cependant, si l’on se réfère aux sites de comparaison, on rencontre aussi ce type de récipient dans des phases plus anciennes, y compris durant tout le Hallstatt et La Tène ancienne.

Alle, Noir Bois : Masserey et al. 2008, pl. 3.10, pl. 25.7 (LT ancienne) ; Alle, Pré Monsieur : Stahl Gretsch, Detrey et al. 1999, fig. 146.4

(LT finale) ; Bâle, Gasfabrik : Furger-Gunti et Berger 1980, pl. 60.1315-1316,1325 ; pl. 65.1394 (LT D1) ; Berne, Engehalbinsel : Bacher 1989, pl. 5.38, pl. 13.6 (LT D1) ; Lüscher 1989, pl. 9.6 (LT C2 - D1) ;

Bevaix, Clos du Château : Budziszewski et von Burg 2007, fig. 8.18

(LT D1b - D2) ; Breisach, Hochstetten : Stork 2007, Fst. 15.139, Fst. 33.192, Fst. 126.30 (LT C2 - D1) ; Pomy-Cuarny, la Maule : Nuoffer, Menna et al., fig. 65.108 (LT D1).

Les écuelles à bord rentrant et à lèvre pincée

Seuls deux récipients appartiennent à ce type. Le bord est net-tement rentrant et la lèvre est très amincie. Un exemplaire est bien conservé (no 13). Il s’agit d’une écuelle de 16 cm de dia-mètre à l’embouchure dont la panse est rectiligne. Cette forme se rencontre souvent durant La Tène.

Alle, Noir Bois : Masserey et al. 2008, pl. 10.1 (LT ancienne) ; Bâle, Gasfabrik : Furger-Gunti et Berger 1980, pl. 64.1373, pl. 71.1483

(LT D1) ; Bâle, Münsterhügel : Furger-Gunti 1979, pl. 12.178 (LT D2) ;

Berne, Engehalbinsel : Bacher 1989, pl. 6.11,15 (LT D1) ; Besançon, Parking de la Mairie : Guilhot et Goy 1992, no 748 (120 - 80 av. J.-C.) ;

Breisach, Hochstetten : Storck 2007, coupe type 4b (LT C2 - D1) ; Sis-sach, Brühl : Müller-Vogel 1986, pl. 31.939 (LT finale) ; Yverdon, Rue des Philosophes : Brunetti 2007, no 422 (LT D1b).

Les écuelles à bord évasé et à lèvre arrondie

Trois exemplaires de ce type ont été mis au jour à Sur Noir Bois. Ces récipients sont de taille moyenne, la panse est rectiligne dans deux cas, et convexe à une reprise. Le diamètre à l’embou-chure est connu pour deux des écuelles (nos 14-15) : il atteint 14 et 18 cm. Pour cette dernière, on constate que la lèvre est légèrement affinée.

Cette forme, très simple, se retrouve souvent durant toute la Protohistoire. Ainsi, à l’instar des jattes à bord arrondi, ce type d’écuelle n’est d’aucune utilité chronologique.

Les écuelles à bord évasé et à lèvre aplatie horizontalement Elles sont représentées par quatre exemplaires (nos 16-17). La lèvre est épaissie vers l’intérieur dans trois cas. Deux individus ont un diamètre à l’embouchure, estimé à 17 et 20 cm.

Tout comme le précédent, ce type d’écuelle n’est pas un bon marqueur chronologique. Cette forme est en effet présente tout au long de l’âge du Fer.

3.4.3.3.2 Les formes hautes (fig. 83, nos 18-23)

On totalise douze récipients hauts. En général, ils nous sont parvenus dans un état plus fragmenté que les formes basses.

224 Zehner 2000, p. 100. n’a été trouvé pour des formes basses durant toute la période

laténienne. On peut dès lors s’interroger sur le caractère inten-tionnel de ce décor, vu le peu d’attention apportée à la finition du récipient.

Enfin, un récipient a une lèvre légèrement épaissie décorée à l’intérieur d’impressions irrégulières réalisées au poinçon (no 3). Ce genre de décor, de même que sa localisation, ne trou-vent aucune comparaison à La Tène finale.

Ce type d’écuelle, à la morphologie très simple, se rencontre souvent du Bronze final à la fin de l’âge du Fer. On trouve des parallèles nombreux sur tous les sites de référence. Cette forme n’apporte donc aucune précision chronologique.

Un exemplaire se distingue cependant des autres : il est conservé sur tout son profil (no 5). Le bord, très rentrant, se détache de la panse presque à angle droit en formant un coude. La lèvre est arrondie et épaissie. La panse est légèrement sinueuse et le fond est plat. Ce récipient mesure 25 cm de diamètre à l’embouchure, et environ 10,5 cm de haut. Apparemment absente au Premier âge du Fer, on retrouve par contre souvent cette forme durant toute La Tène.

Alle, Noir Bois : Masserey et al. 2008, pl. 1.11 (LT A) ;

Alle, Pré Mon-sieur (JU) : Stahl Gretsch, Detrey et al. 1999, fig. 145.1 (LT finale) ; Bâle, Gasfabrik : Furger-Gunti et Berger 1980, pl.

59.1295-1297,1300-1301 (LT D1) ; Berne, Engehalbinsel : Bacher 1989, pl. 7.24, pl. 18.19 (LT D1) ; Suter 1992, pl. 15.2 (LT C1) ; Besançon, Parking

de la Mairie : Guilhot et Goy 1992, no 623 (120 - 40 av. J.-C.) ;

Brei-sach, Hochstetten : Stork 2007, coupe type 12e (LT C2 - D1) ; Poncins, Goincet : Vaginay et Guichard 1984, fig. 6.1-3 (LT moyenne) ; Sissach, Brühl : Müller-Vogel 1986, pl. 6.126 (LT finale) ; Yverdon, Rue des Philosophes : Brunetti 2007, no 33 (LT C2), no 103 (LT D1b). Les écuelles à bord rentrant et à lèvre épaissie interne et biseautée

Représentées par sept exemplaires, elles sont caractérisées par une lèvre épaissie qui donne une forme conique à l’embou-chure (nos 6-9). Cet épaississement peut être à peine marqué (nos 6) ou au contraire accentué (no 7). Toutes ont un bord légè-rement rentrant. La panse est légèlégè-rement convexe, et concave à une reprise (no 8). Le diamètre à l’embouchure a pu être estimé pour trois récipients : il se situe entre 23 et 30 cm. Un profil complet a été conservé (no 8). D’un diamètre de 23 cm et d’une hauteur d’environ 13 cm, cette jatte est profonde et son fond est concave. En outre, elle est munie d’une petite perforation latérale juste en dessous de l’embouchure.

Un exemplaire de forme semblable a aussi été découvert à Alle, Pré au Prince 2 (fig. 65.9). Et nous avons vu que ce type de jatte peut sans doute être daté de La Tène C2 à La Tène D1.

Les écuelles à bord rentrant et à lèvre biseautée

On dénombre six écuelles de ce type (nos 10-12). Le bord peut être rentrant à fortement rentrant. Par rapport au type précé-dent, la lèvre n’est pas épaissie. La panse est droite ou légè-rement convexe. Ces récipients sont de taille moyenne, trois diamètres mesurant entre 15 et 18 cm, et paraissent tous assez profonds.

Du coup, il n’a pas été possible d’attribuer un type précis, voire même une forme précise, à la moitié des individus. La majo-rité des embouchures sont évasées et à lèvre arrondie et toutes appartiennent à des pots. En conséquence, les critères mor-phologiques ne sont pas assez pertinents pour proposer une typologie. Par contre, des différences de pâte sont visibles. Quatre récipients appartiennent à la céramique fine tournée, cinq à la céramique mi-fine et trois à la grossière. Les formes hautes ont donc été classées en fonction de la qualité de la pâte. Les individus à pâte mi-fine et grossière ont été réunis sous l’ap-pellation « pots à cuire », pour reprendre la terminologie utilisée à Bâle, Gasfabrik 225 ou à Merishausen, Barmen 226, même si ce genre de récipient pouvait avoir d’autres fonctions, le stockage par exemple.

Les pots à cuire

Huit individus entrent dans cette catégorie (nos 18-21). Tous ont la lèvre arrondie et l’embouchure évasée, à l’exception d’un récipient, un éventuel tonnelet, à bord rentrant (ALL 994/867 SNB, non figuré). Trois pots sont assez bien conservés pour rechercher des parallèles.

Le premier est un pot d’environ 16 cm de diamètre à l’ouverture (no 19). Son profil est élancé et l’embouchure est plus large que la panse. Le bord est évasé et assez court, et la lèvre arrondie. La panse supérieure est légèrement rentrante, presque droite. Si les pots à large embouchure sont fréquents à La Tène finale, la plupart ont un profil ovoïde. Les exemplaires plus élancés sont par contre plus rares et absents des ensembles du Plateau suisse.

Bâle, Gasfabrik : Furger-Gunti et Berger 1980, pl. 36.944 (LT D1) ;

Bâle, Münsterhügel : Furger-Gunti 1979, pl. 11.167 (LT D2) ; Brei-sach, Hochstetten : Stork 2007, Fst. 1.40-41, Fst. 99.89 (LT C2 - D1) ; Merishausen, Barmen : Höneisen 1989, pl. 5.1 (LT C2 - D1a). Du second pot ne subsistent que l’épaule et le départ de la panse inférieure (no 20). Sa forme générale semble plutôt globulaire. Le milieu de l’épaule est orné d’un groupe de trois cannelures d’environ 3 mm de large.

La cannelure n’est pas le registre décoratif qui orne le plus sou-vent les pots à La Tène finale. En effet, dans la zone d’étude, seuls cinq individus ont un tel décor. A Cornol, Mont Terri 227, à Breisach, Hochstetten228 et à Yverdon, Rue des Philosophes 229, il s’agit de deux cannelures situées sur le haut de l’épaule. On peut aussi citer Chevenez, Combe Varu 230 qui a livré un pot décoré d’une seule cannelure large au milieu de l’épaule, ou Sissach, Brühl 231 où l’on trouve un pot dont la panse est recouverte par plusieurs groupes de quatre cannelures.

Le dernier individu est un récipient fermé, plus petit (no 21). Le bord est très court et évasé. L’épaule est rentrante. Il se distingue par l’absence de col. L’intérieur de l’embouchure est marqué par une cannelure fine de moins de 2 mm, formant une sorte d’encoche destinée à recevoir un couvercle. Le diamètre à l’ou-verture est estimé à 8 cm. Cette forme d’embouchure est très fréquente à l’époque qui nous concerne. Par contre, elle est plus rare en association avec une cannelure interne sous la lèvre.

De plus, la moitié des parallèles ont été trouvés sur des formes hautes à pâte fine.

Bâle, Gasfabrik : Furger-Gunti et Berger 1980, Randform 7 (LT D1) ;

Bâle, Münsterhügel : Hecht 1998, pl. 2.33 (LT D2) ; Berne, Engehal-binsel : Lüscher 1989, pl. 13.16, pot, céramique fine (LT C2 - D1a) ; Saint-Apollinaire, Val Sully : Barral 2005, fig. 3.7 (LT C2 - D1a) ; Yverdon, Rue des Philosophes : Brunetti 2007, no 31, bouteille, céra-mique fine (LT C2), no 369, gobelet, céramique fine (LT D1b). Les formes hautes à pâte fine

On dénombre quatre récipients de ce type (nos 22-23). La pâte est fine et les surfaces sont lissées. Des traces de tournage sont clairement visibles sur trois individus. Pour le dernier (no 22), l’utilisation du tour est aussi supposée bien que les surfaces soient trop érodées pour l’observer. Hormis les ressemblances technologiques, ces individus ont en plus en commun une embouchure évasée et une lèvre arrondie plus ou moins épaissie. Des parallèles peuvent être trouvés pour deux indi-vidus. Les deux autres sont par contre trop fragmentés pour être attribués à une forme de récipient précis.

Il s’agit d’abord d’un pot de taille moyenne d’un diamètre à l’ou-verture d’environ 17 cm (no 22). L’embouchure est évasée et la lèvre épaissie, de forme triangulaire. L’épaule est rentrante et légèrement convexe. On rencontre de nombreux parallèles de cette forme. Il s’agit autant de pots à pâte fine, peints ou non, qu’à pâte grossière. Tous ces récipients sont issus d’ensembles datés de La Tène C2 à La Tène D2.

Bâle, Gasfabrik : Furger-Gunti et Berger 1980, pl. 91.1710,

céra-mique fine peinte (LT D1) ; Bâle, Münsterhügel : Hecht 1998, pl. 1.10, pl. 8.143, céramique fine peinte (LT D2) ; Berne, Engehalbinsel : Bacher 1989, pl. 8.16 (LT D1) ; Suter 1992, pl. 22.4, céramique gros-sière (LT C - D1) ; Boudry, la Baume du Four : Kaenel et Carrard 2007, fig. 19.90, céramique grossière (LT D1) ; Breisach,

Hoch-stetten : Stork 2007, pot type 7 (LT C2 - D1) ; Cornaux, les Sauges

(NE) : Schwab 1990, fig. 111.86, céramique grossière (LT D1) ;

Merishausen, Barmen : Höneisen 1989, pl. 4.5, céramique grossière

(LT C2 - D1a) ; Saint-Apollinaire, Val Sully : Barral 2005, fig. 3.4, céra-mique grossière (LT C2 - D1a) ; Sissach, Brühl : Müller-Vogel 1986, pl. 16.448 (LT finale) ; Yverdon, Rue des Philosophes : Brunetti 2007, pot, forme 1c, céramique grossière (LT D).

Le second pot mesure 15 cm de diamètre à l’ouverture (no 23). A la lèvre, arrondie et épaissie, succède un col rectiligne un peu évasé. La jonction entre l’épaule et l’encolure est soulignée par un léger ressaut. Les sites de comparaison ont livré de nom-breux parallèles, datés de La Tène C2 ou La Tène D1.

Bâle, Gasfabrik : Furger-Gunti et Berger 1980, pl. 92.1722

(LT D1) ; Besançon, Parking de la Mairie : Guilhot et Goy 1992, no 678 (120 - 40 av. J.-C.) ; Bevaix, les Chenevières : Budziszewski et

225 Furger-Gunti et Berger 1980. 226 Höneisen 1989. 227 Schwarz 1993, no 122. 228 Stork 2007, Fst. 126.46. 229 Brunetti 2007, no 77. 230 Deslex et al. 2010, pl. 14.3. 231 Müller-Vogel 1986, pl. 37.1041.

von Burg 2007, fig. 7.12 (LT D1) ; Boudry, la Baume du Four : Kaenel et Carrard 2007, fig. 21.125, céramique grossière (LT D1) ; Breisach,

Hochstetten : Stork 2007, Fst. 68.60, Fst. 106.3, céramique fine peinte

(LT C2 - D1) ; Poncins, Goincet : Vaginay et Guichard 1984, fig. 7.1; fig. 8.2, fig. 10.3 (LT moyenne) ; Sissach, Brühl : Müller-Vogel 1986, pl. 17.498, céramique fine peinte (LT finale) ; Yverdon, Parc Piguet : Curdy et al. 1995, pl. 2.17 (LT C2) ; Yverdon, Rue des Philosophes : Brunetti 2007, no 461, céramique grossière (LT D1b).

3.4.3.3.3 Les décors

Au total, le site de Sur Noir Bois a livré quelque dix tessons ornés d’un décor. Parmi ceux-ci, seuls trois ont pu être attri-bués à une forme de récipient précis (nos 3-4 et 20). Les sept individus restants sont tous fragmentés, érodés pour la plu-part d’entre eux.

Un fragment de panse qui marque une légère courbe est entiè-rement recouvert de motifs estampés en forme de «U» ou de «V» sur la surface externe (no 24). La pâte est fine mais ne paraît pas avoir été tournée. Si les décors estampés sont fréquents à La Tène finale ; le motif auquel on a affaire est beaucoup plus rare.

Bâle, Gasfabrik : Furger-Gunti et Berger 1980, pl. 58.1293, céra-mique grossière (LT D1) ; Chevenez, Combe Varu : Deslex et al. 2010, pl. 20.16 (LT D1) ; Cornaux, les Sauges : Schwab 1990, fig. 110.79, céramique grossière (LT D1).

Un individu est décoré d’une cannelure fine de 4 mm (no 25). Il s’agit d’un récipient tourné à pâte fine.

Sur deux tessons, un cordon lisse (baguette ?) est bien visible. Dans les deux cas, la céramique est fine et présente des traces de tournage. Les cordons lisses ornent avant tout les différents récipients hauts et fins et quelques fois des jattes carénées. Enfin, deux fragments de panse à pâte grossière sont ornés d’in-cisions parallèles peignées. Ces individus ne sont pas assez bien préservés pour connaître l’orientation du décor. Ce genre de décoration est typique durant toute La Tène et orne avant tout la panse de pots à cuire.

Un dernier décor n’a pas été pris en compte dans le corpus (fig. 80). Il s’agit d’un bas de panse dont la surface intérieure est décorée de groupes de trois fines incisions. Ce genre de décor ne trouve aucun parallèle convaincant à La Tène. Par contre, l’agencement et la localisation, de ce motif rappel-lent des assiettes ou des écuelles du Bronze final 232. Une data-tion plus ancienne, au Hallstatt B1, paraît la plus probable pour ce récipient.

Si cet individu est plus récent que la nécropole des Aiges, datée du Bronze D au Hallstatt A1, il faut mentionner la découverte, isolée, à Noir Bois, d’une pointe de lance également attribuée au Hallstatt B1 233.

3.4.3.3.4 Les fonds

Neuf fragments de fond n’ont pu être attribués à un type de réci-pient. Pour chacun d’eux, seule une infime partie du bas de la panse est préservée. Cinq exemplaires ont une pâte mi-fine et deux exemplaires proviennent de récipients à pâte grossière. Ces fonds sont tous plats et ne possèdent pas de talon. Seul un individu a un diamètre connu, estimé à 10 cm (ALL 993/3066 NB, non figuré). On dénombre aussi deux fonds appartenant à des récipients à pâte fine. Le premier, très fragmenté, appartient à un récipient de petite taille et ne paraît pas avoir été tourné ; le second exemplaire est un fond annulaire de 8 cm de dia-mètre (no 26). Des traces d’utilisation du tour sont visibles. De tels fonds se rencontrent très souvent en contexte laténien. Les fonds annulaires se rattachent le plus souvent aux formes hautes, les bouteilles et les tonnelets, et plus rarement aux assiettes ou aux jattes carénées.