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Description et évaluation de la situation existante a Santé publique

2 Onze thèmes de développement durable

2.6 Santé publique

2.6.2 Description et évaluation de la situation existante a Santé publique

DESCRIPTION – L'état de santé d'une population peut être décrit partiellement par de nombreux paramètres sur les comportements à risque, la prévalence des maladies, les nombres d'accidents… Il peut aussi être résumé par le concept d"'espérance de vie", qui intègre les effets des déterminants de la santé, y compris

la qualité des soins. Mais l'"espérance de vie en bonne santé" ou l'"espérance de vie sans incapacité" cor-respondent encore mieux à la définition de la santé, comme état complet de bien-être physique, mental et social ne consistant pas seulement en une absence de maladie ou d’invalidité.

En Belgique, l'espérance de vie est en croissance constante (voir figure 20). L'évolution de espérance de vie en bonne santé est plus difficile de décrire, car les méthodes de calcul de cet indicateur ont changé récemment. L'espérance de vie et l'espérance de vie en bonne santé augmentent avec le niveau socioé-conomique des individus (Bossuyt et Van Oyen 2001).

Certains indicateurs portant sur des causes de mortalité, montrent une évolution favorable. Ainsi, le nom-bre de tués par an sur les routes est passé de 1 500 en 1998 à 944 en 2008 (-37%)1. La part de la popu-lation âgée de 15 ans et plus déclarant fumer régulièrement a nettement diminué (de 40% en 1982 à 20% en 2008), mais semble se stabiliser depuis quelques années (CRIOC 2009). Néanmoins, selon une en-quête du SPF Santé publique portant sur une période plus courte, il y a 30% de fumeurs quotidiens en 2008, ce qui est de 3% de plus qu’en 2007 (SPF Santé publique 2010).

Par contre, d'autres indicateurs liés aux modes de consommation alimentaires, tels ceux concernant le diabète, l'hypertension et l'obésité, montrent des évolutions problématiques car il s’agit de maladies chro-niques. Ainsi, la part de la population qui déclare souffrir de diabète durant les 12 derniers mois est passée de 2,3% en 1997 à 3,4% en 2008. Pour ce qui est de la part de la population qui déclare souffrir d'hyper-tension durant les 12 derniers mois, elle est passée de 9,2 à 12,7% sur la même période. De même, la part de la population adulte en situation de surpoids est passée de 41 à 47 % et la part de la population adulte en situation d'obésité de 11 à 14 % (ISSP 2008).

EVALUATION – L'espérance de vie est en croissance constante et certains indicateurs de santé ont des évo-lutions positives. Néanmoins, les évoévo-lutions observées par exemple en matière de modes de consomma-tion alimentaire peuvent faire craindre, pour le futur, une diminuconsomma-tion de l'espérance de vie en bonne santé (Olshansky et al. 2005). Si des soins de santé de qualité sont accessibles à tous, l'espérance de vie peut continuer à croître alors que la part de personnes malades ou présentant des incapacités physiques aug-mente dans la population. En effet, la prise régulière et constante de médicaments a pour effet que

certai-Figure 20 Espérance de vie selon le genre, 1990-2009

Source: Eurostat 2011

1. Tués sur place ou dans les 30 jours qui suivent l'accident (IBSR 2010).

66 68 70 72 74 76 78 80 82 84

1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

Années

Femmes Hommes

nes maladies (le diabète, par exemple) sont de moins en moins considérées comme des maladies mortel-les, malgré l'augmentation de leur prévalence dans la population.

Cette évolution pose la question des moyens disponibles pour les politiques de santé publique. En effet, comme la population est de plus en plus âgée et que la probabilité de souffrir de maladies chroniques aug-mente avec l'âge, la proportion de la population nécessitant des soins de santé va augaug-menter, de même que les dépenses de sécurité sociale. Il en découlera une pression négative sur les finances publiques, ce qui peut mener à un manque de moyens pour les politiques de santé publiques. L'état de santé de la po-pulation pourrait donc en être pénalisé en retour, initiant un cercle vicieux ou une dualisation de la santé.

b Accès aux soins de santé

DESCRIPTION – Malgré l'évolution raisonnablement favorable montrée ci-dessus et malgré l'existence d'un système de sécurité sociale, une partie croissante de la population postpose les soins car elle éprouve des difficultés à effectuer les dépenses correspondantes. Selon l'enquête de santé par interview réalisée par l'Institut de santé publique, la part des familles déclarant avoir dû postposer des soins pour des raisons financières est de 14,3% au total en 2008. Cette part est en croissance: elle était de 8,6% en 1997 (ISSP 2008). L'augmentation était visible dans tous les groupes de revenu, sauf le plus riche. Ce sont aussi les personnes ayant un revenu peu élevé qui souffrent le plus de maladies chroniques (voir tableau 26).

Le nombre de ménages bénéficiaires du MAF est passé de 540 735 en 2007 à 623 730 en 2009 (+ 15,3%;

INAMI 2010). Compte tenu des changements réguliers des aspects techniques de la mesure, il est difficile d'avoir des données comparables sur une longue période.

Par contre, selon l'Enquête sur les revenus et les conditions de vie (SPF Intégration sociale 2011), la part des personnes qui vivent dans un ménage dont un des membres a dû reporter ou annuler des soins de santé au cours de l’année écoulée pour raisons financières était de 4,3% en 2004, mais était réduit à 2,4% en 2008. Les différences entre cette dernière enquête et celle de l’ISSP rendent toutefois ces chif-fres difficiles à interpréter. Elles peuvent être dues à la différence dans les questionnaires, celui du SPF Intégration sociale donnant d'autres explications possibles que des raisons financières pour avoir dû post-poser des soins, mais dont certaines pourraient être des variantes du manque de moyens financiers.

EVALUATION – Les données montrent que le nombre de personnes ayant eu à postposer des soins de santé est en augmentation, que le nombre de ménages bénéficiaires du MAF est lui aussi en augmentation, de même que les dépenses de sécurité sociale pour le MAF. Il est à noter que la crise économique de 2008 a pu influencer cette évolution et qu'une tendance à long terme ne peut en être déduite. De plus, comme les données viennent de sources différentes, concernent des années différentes et donc des situations dif-férentes puisque les plafonds de revenus et les types de soins couverts ont évolué, il est impossible d'en tirer des conclusions sur la part de la population concernée qui est aidée, et donc de savoir si la mesure répond aux besoins.

Tableau 26 Part des familles déclarant avoir dû postposer des soins pour des raisons financières et part des personnes souffrant de maladies chroniques, selon le revenu en 2008

Revenu mensuel Part des familles ayant dû

postposer des soins de santé (%)

Part des personnes souffrant de maladies chroniques (%)

< 750 EUR 31,6 33,7

750-1000 EUR 19,7 34,6

1001-1500 EUR 14,4 29,5

1501-2500 EUR 6,4 21,0

> 2500 EUR 3,6 24,4

Total 14,3 28,0

Source: ISSP 2008

2.6.3 Politique pour accéder aux soins de santé

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