• Aucun résultat trouvé

DÉTAILS DES CHARGES VARIABLES SUR LES PRODUITS TOTAUX

4.2 DESCRIPTION: STRUCTURE ET BILAN

4.3.2 VARIABLES RÉSULTATS

4.3.2.3 DÉTAILS DES CHARGES VARIABLES SUR LES PRODUITS TOTAUX

Pour l’année 2008, chaque charge variable a été mise en rapport avec les produits totaux afin de connaître l’importance de chacune d’elle par rapport aux produits. Pour les fins de cette analyse, les six charges variables les plus importantes par rapport aux produits ont été retenues. La proportion des charges variables totales en fonction des produits totaux a également été calculé afin d’observer la différence d’efficacité entre les groupes. Les résultats de ces calculs sont compilés au tableau ci-dessous.

Tableau 30: Charges sur les produits 2008: Mise en marché, Moulée, Vétérinaire et reproduction, Semences, Travaux forfait, Entretien machinerie, Charges variables totales

VARIABLE Moyenne Groupe 1 Groupe 2 Groupe 3 Sign. Corr.

ChMmarc/Pt 5,40% 5,25% 5,39% 5,57% 4 -0,305 ChMoul/Pt 13,55% 11,99% 13,80% 14,63% 1 et 2 -0,160 ChVetRep/Pt 4,04% 3,77% 4,10% 4,20% 5 -0,133 ChSem/Pt 5,07% 4,57% 4,68% 6,33% 2 et 3 -0,328 ChTravf/Pt 3,06% 2,68% 3,13% 3,30% 5 -0,117 ChEntMa/Pt 8,74% 7,30% 8,50% 10,67% 4 -0,491 ChVar/Pt 46,28% 41,23% 45,74% 52,41% 4 -0,600

4.3.2.3.1 CHARGES DE MISE EN MARCHÉ DU LAIT ET DES ANIMAUX

Les tests indiquent qu’il y a une différence significative entre les moyennes de chaque groupe quant aux charges de mise en marché du lait et des animaux par rapport aux produits totaux (ChMmarc/Pt), mais les données obtenues sont très près l’une de l’autre. En effet, il y a 0,32 point de différence entre le groupe 1 et le groupe 3. Ce résultat est logique compte tenu que les frais de mise en marché du lait, qui compose la part la plus importante de ce poste de charge, sont règlementés et régis par la Fédération des Producteurs de Lait du Québec pour tous les producteurs.

Les différences entre les groupes sont minces pour ces charges, le pourcentage de charges de mise en marché du lait et des animaux par rapport aux produits totaux est négativement corrélé avec la rentabilité économique (corr. :-0,305). C’est logique que toutes les proportions de charges soient négativement corrélées avec la rentabilité économique, c’est un critère d’efficacité. Les fermes plus efficaces, donc qui génèrent plus de produits par unité de charge, sont plus rentables.

4.3.2.3.2 CHARGES DE MOULÉE

Pour les charges de moulée par rapport aux produits totaux (ChMoul/Pt), il y a une différence significative de moyenne entre les groupes 1 et 2 ainsi qu’entre les groupes 1 et 3. Les fermes du groupe de tête sont plus efficaces que les fermes des deux autres groupes sur ce critère. Leur ratio de charge pour la moulée est de 11,99% comparativement à 13,80% et 14,63% pour les groupes 2 et 3 respectivement. C’est une différence de 2,63% des produits totaux entre les fermes de tête et de queue. Si les fermes de queue avait le même ratio de charge de moulée que le groupe de tête, cela représenterait 9832$ de plus de bénéfice (les produits totaux des fermes du groupe 3 en 2008 sont de 373 871$). La différence est un peu moins grande entre les groupes 1 et 2, l’écart de 1,8% de taux de charge de moulée représenterait 8781$ de bénéfice supplémentaire pour les fermes du groupe milieu (calculé à partir de leurs produits totaux moyens en 2008 de 487 855$). Il faut garder à l’esprit que ce type d’estimation en dollar des écarts de performance demeure approximatif mais il donne un ordre de grandeur de ce que cela pourrait représenter. La corrélation est négative et faible avec le ratio de rentabilité.

4.3.2.3.3 CHARGES FRAIS VÉTÉRINAIRES ET DE REPRODUCTION

Le test de moyenne obtenu est non-significatif, alors il n’y a pas de différence entre les groupes quant au taux de charges en frais vétérinaires et de reproduction (insémination, embryons, etc.) par rapport aux produits

(ChVetRep/Pt). La valeur moyenne des ratios de charge des 235 fermes

représente 4% des produits totaux et ce critère est négativement et faiblement corrélé avec la rentabilité économique.

4.3.2.3.4 CHARGES EN SEMENCES, FERTILISANTS, PESTICIDES (ETC.)

Pour les charges en semences, fertilisants et pesticides sur les produits totaux

(ChSem/Pt), les tests de moyenne indiquent qu’il y a une différence significative

entre les groupes 1 et 3 ainsi qu’entre les groupes 2 et 3. En moyenne les charges reliées aux cultures pour les fermes du groupe de tête représentent 4,57% des produits totaux. Le groupe milieu a une proportion de ces charges de 4,68% tandis que le groupe de queue est à 6,33% en moyenne. Les fermes du groupe 1 sont plus efficaces sur ce ratio que celles du groupe de queue, cette différence de 1,76 points représente 6580$ de charges de moins pour les fermes du groupe de queue si celles-ci avaient le même ratio.

Pourtant les fermes exploitaient toutes le même nombre d’hectare en moyenne en 2008. Il n’y a pas de différence significative quant au nombre d’hectares cultivés en moyenne entre les groupes mais ceux-ci ont des ratios de charges différents pour cultiver une même superficie. Cependant, les trois groupes n’ont pas les mêmes produits totaux en moyenne, alors on peut comparer les montants de charges en valeur absolue.

La valeur moyenne des produits totaux des fermes de têtes est de 645 001$, alors en appliquant le ratio de charge approprié, cela représente 29 475$ de charges de culture par ferme de tête. En faisant le même exercice avec les valeurs moyennes des deux autres groupes, les estimations sont de 22830$ pour le groupe du milieu et 23 665$ pour les fermes de queue. Alors pour des superficies semblables, les fermes de tête ont plus de dépenses en semences, fertilisants et pesticides que les fermes du groupe de queue.

Ces données indiquent que les fermes de tête gèrent leurs opérations de culture différemment et cela semble porter fruit car les fermes de têtes sont plus productives par hectare et plus rentables que les autres groupes de ferme. La corrélation de ce ratio de charge avec la rentabilité économique est de -0,328, donc une corrélation moyenne et négative.

4.3.2.3.5 CHARGES TRAVAUX À FORFAIT

Les tests requis ont été effectués afin de découvrir si les fermes du groupe de tête avaient tendance à avoir recours aux travaux à forfait de la même façon que les fermes de queue. Un test non-significatif a été obtenu alors l’hypothèse nulle d'égalité des moyennes ne peut être rejetée et il n’y a donc pas de différence entre les groupes quant aux charges de travaux à forfait sur les produits totaux

(ChTravf/Pt). La valeur moyenne de ce ratio de charges pour l’échantillon est de

3,06% des produits totaux. Les fermes du groupe de tête utilisent de façon semblable les travaux à forfait que les fermes du groupe de queue. En valeur absolue cela ne donne pas les mêmes montants car les produits totaux moyens de chaque groupe ne sont pas les mêmes mais la proportion de dépenses est la même d’un groupe à l’autre. De plus, il n’y a pas de lien statistiquement significatif entre cette variable et la rentabilité économique (corr. :-0,117).

4.3.2.3.6 CHARGE EN ENTRETIEN DE MACHINERIE ET EN CARBURANT

Les tests indiquent qu’il y a une différence significative entre chacun des groupes pour le taux de charge en entretien de machinerie et en carburant sur les produits totaux (ChEntMa/Pt). La valeur moyenne de ces taux représente 10,67% des produits totaux pour les fermes du groupe de queue tandis qu’en comparaison cette proportion est de 7,30% pour le groupe de tête et de 8,50% pour le groupe du milieu. La différence est de 3,37 points entre les groupes 1 et 3, c’est le plus grand écart de charges entre ces deux groupes, suivie de la différence de 2,63 points pour la moulée. D’un point de vue mathématique, si le groupe 3 avait le même ratio de charge en entretien de machinerie et carburant que le groupe de tête, cela représenterait 12 600$ de bénéfices en plus.

Les trois groupes de ferme cultivent sensiblement les mêmes superficies tel que validé antérieurement. En valeur absolue, les charges estimées en entretien et carburant sont approximativement de 47 000$ par ferme de tête. Ce même estimé avec les valeurs moyennes des fermes du groupe milieu donne un montant pour cette charge de 41 470$ et pour les valeurs du groupe de queue, ces charges sont d’environ 39 900$ par ferme.

Bien que les ratios soient plus bas, en valeur absolue les fermes de têtes ont plus de charges que celles du groupe de queue pour une superficie cultivée semblable. Il a aussi été noté antérieurement que les fermes de tête avaient plus de rendement par hectare fourrager et plus de charges en montant pour les semences et fertilisants. Alors ces données permettent de conclure que les fermes de tête exploitent différemment leurs superficies et de toute évidence plus efficacement. Cette variable a obtenu le plus grand coefficient de corrélation parmi ces six variables de charges soit -0,491. Les fermes de queue, celles les moins rentables, ont moins de produits pour supporter des charges en dollars moindres que celles du groupe de tête.

4.3.2.3.7 CHARGES VARIABLES TOTALES

Une question de recherche initiale était de savoir s’il y a une différence importante d’efficacité entre les fermes du groupe de tête et celles du groupe de queue. Cette différence d’efficacité pourrait être un élément expliquant pourquoi une ferme est plus rentable et une autre ne l’est pas et ce critère se mesure principalement par la proportion de charges variables par rapport aux produits

(ChVar/Pt). Les tests de moyenne indiquent qu’il y a effectivement une

différence significative entre chaque groupe. Comme l’analyse des six charges variables précédentes pouvait laisser entrevoir, les charges variables totales des fermes du groupe de queue sont plus élevées que celles des deux autres groupes.

Les charges variables totales du groupe de tête représentent en moyenne 41,23% des produits totaux, celles du groupe milieu 45,74% tandis que celles du groupe de queue sont de 52,41%. Pour ces dernières, c’est 6,67 points de différence avec le groupe 2 et 11,18 avec le groupe 1. Si les fermes du groupe de queue avaient un ratio de charges variables tel que le groupe 1, la différence de bénéfices serait de 41 800$. Et si seulement le groupe de queue atteignait un ratio de charges variables comme celui du groupe milieu, cela représenterait tout près de 25 000$ de bénéfices supplémentaires. Pour ces fermes dont la moyenne des ratios de rentabilité économique est négative (-0,18%), ce 25 000$ de différence est certainement non négligeable. Le coefficient de corrélation des charges variable totales est de -0,600, ce qui en fait jusqu’à présent le critère le plus fortement corrélé avec le résultat de rentabilité économique. C’est une composante importante de ce ratio au final.

4.3.2.3.8 CONCLUSION SUR LES CHARGES VARIABLES

Les six charges variables les plus importantes en volume (après avoir regroupé les frais vétérinaires et de reproduction) ont été analysées. Aussi, le total des charges variables par rapport aux produits a fait l’objet d’une analyse détaillée. En proportion, les frais de mise en marché sont assez semblables d’un groupe à l’autre, ils sont régis par la FPLQ pour tous. De plus, il n’y a pas de différence significative entre les groupes pour les proportions de charges de vétérinaire et reproduction ainsi que pour les charges de travaux à forfait.

Une différence d’efficacité a été relevé concernant les charges de moulée, de culture ainsi que pour celles d’entretien de la machinerie et du carburant. Les écarts dans les charges de moulée est le résultat net d’une différence d’efficacité et de gestion de l’alimentation dans son ensemble. Les écarts dans les taux de charges de culture et de machinerie doivent être nuancés car en valeur absolue, les fermes de tête ont plus de charges que les fermes de queue pour une même superficie cultivée.

Les fermes de tête exploitent leur superficie différemment, elles ont plus de charges mais cela donne de meilleurs résultats, elles sont plus productives que les fermes de queue. Une meilleure productivité des cultures se répercutent dans une meilleure gestion de l’alimentation (par exemple le taux de protéines dans les fourrages). Le taux inférieur de charges de moulée est possiblement lié à cette meilleure productivité des cultures.

Les corrélations de ces variables de charges sont négatives avec la rentabilité économique (sauf une qui n’est pas statistiquement significative), ce qui est dans la logique des choses compte tenu que ce sont des proportions de postes de dépenses par rapport aux produits.