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L’objectif initial de ce mémoire était de parvenir à expliquer le phénomène de crise et de pouvoir en définir les caractéristiques. De plus, cette recherche avait pour objectif d’identifier la ou les causes de la crise et de quelle origine proviennent principalement les problèmes financiers. Il a d’abord fallu déterminer quel angle de la crise pouvait être abordé dans ce mémoire, le choix fût celui de la « crise financière » qui se vit au niveau de l’entreprise agricole et conséquemment l’analyse à réaliser reposerait donc sur des concepts financiers. Car les résultats financiers transposent tout le contexte et l'environnement économique de l'entreprise, sa structure et son efficacité sont captés par les résultats financiers.

Ensuite il a fallu définir à quel moment une entreprise peut être considérée en crise financière. Le critère de diagnostic choisi afin de déterminer si une entreprise est en situation de « crise » fut celui de la marge de sécurité sur les produits. Si elle est négative il y a crise financière car l’entreprise n’a pu rencontrer toutes ses obligations et supporter le coût de vie.

Après avoir identifié les questions de recherche et défini certains concepts et notions de base se référant aux choix méthodologiques, cela a permis de développer le type d'analyse et la sélection des critères à étudier tel que synthétisé sur les schémas. Selon cette approche, les éléments touchant les résultats financiers furent séparés en trois domaines de décision afin de découvrir si la source des problèmes de non-rentabilité est davantage du domaine de la gestion au quotidien de la ferme, des décisions stratégiques dans le temps ou encore du domaine de la gestion du travail.

Ensuite, le cœur de la recherche a été d’identifier les caractéristiques statistiquement différentes entre une entreprise plus rentable d’une autre en difficulté financière. L’étude s’est divisée en deux grandes étapes. Tout d'abord l’analyse et la compréhension de l’échantillon dans son ensemble a servi à guider les choix afin de réaliser l’étape suivante de la recherche, soit l’application de la méthode de l’analyse comparative. Celle-ci a permis de trouver les différences entre les groupes pour les critères sélectionnés.

L’échantillon a permis de comprendre l’état de la situation financière des fermes et le phénomène de crise financière dans son ensemble. Cette étape de la recherche a guidé le choix de soixante treize variables d’intérêts regroupées en dix catégories d’information. Le cœur de ce mémoire est l’étude des résultats des fermes par la méthode de l’analyse de groupe. Pour ce faire, les 235 fermes ont été divisées en trois sous-groupes, le critère de groupage choisi fût celui du ratio de rentabilité économique obtenu en 2008. Le groupe de tête est formé par 25% des fermes de l’échantillon ayant obtenu les ratios les plus élevés, le groupe de queue par 25% des fermes ayant les ratios les plus bas, ce qui a laissé un groupe au milieu constitué de l’autre 50% de fermes.

Par cette méthode de l’analyse comparative, les variables ont été étudiées afin d’identifier s'il y avait des différences de résultat entre les groupes de ferme. Des tests de moyenne ont également été effectués afin de s’assurer que les différences observées soient statistiquement significatives. Cette analyse détaillée a permis de cerner quelles sont les variables les plus importantes faisant une différence entre les fermes les plus rentables et celles les moins rentables.

Les fermes ayant les ratios de rentabilité les plus élevés sont en moyenne de plus grande taille, elles détiennent davantage de quota et ont un plus grand troupeau que les fermes du groupe de queue. La conclusion la plus évidente de cette analyse est que les différences les plus importantes et ayant le plus d’impact entre les groupes de fermes se résument par la productivité et l’efficacité technico-économique. Les fermes du groupe de queue ne sont pas assez productives et efficaces, c’est ce qui fait que les bénéfices générés sont insuffisants pour rencontrer le coût de vie et les annuités.

L’écart de productivité et d’efficacité s’est creusé entre les groupes au cours des années sous étude. En plus d’avoir produit plus de lait par unité de production les fermes de tête, en ayant de meilleures composantes, ont reçu un prix plus élevé par hectolitre que les fermes moins performantes. En résumé elles réussissent à produire davantage, mieux et à moindre coût.

Il fût également observé que les choix des types et des catégories d’investissement sont différents d’un groupe à l’autre. Les fermes du groupe de tête ont pris davantage d’expansion dans des actifs plus productifs, leur achat principal est le quota tandis que les fermes de queue ont investi principalement pour du renouvellement et surtout dans le poste machinerie.

Les fermes de têtes sont plus endettées que celles moins rentables mais compte tenu de leurs produits plus élevés et de leur taux de charges plus bas, elles sont en mesure de rencontrer leurs annuités même si celles-ci sont plus grandes. Donc ce n’est pas parce qu’une ferme est plus endettée qu’elle est moins rentable, la rentabilité d’une ferme est indépendante de l’endettement hors les fermes les plus endettées sont les plus rentables.

Bien que ce ne soit ni le même type de méthode d’analyse utilisée ni la même démarche, les constats ci-haut représentent aussi les « trois dimensions » identifiées dans les travaux de recherche de Paillat et al comme celles révélatrices de difficultés financières et présentées dans l’article « La détection précoce des difficultés financières des entreprises laitières québécoises ». C'est à dire les dimensions de l’endettement de l’entreprise, de l’équilibre entre les actifs « productifs » et les actifs « non-productifs » et la dimension de la performance technico-économique (Paillat, 1997).

Après avoir étudié l’échantillon et effectué l’analyse comparative suivant le cadre conceptuel et un schéma d’analyse, et en ayant en main toutes les comparaisons et les calculs, la démarche a permis de conclure que la base de la crise financière trouve sa source dans le domaine de la gestion

quotidienne de la ferme. Ce sont toutes les décisions et actions prises par l’agriculteur quant à la gestion de son troupeau, de l’alimentation, des cultures et fourrages, etc…. pour produire le lait. La différence de productivité et d’efficacité technico-économique entre les fermes fait la différence en bout de ligne sur la rentabilité.

La productivité et l’efficacité sont les clés de base pour la pérennité de l’entreprise. C’est le critère qui vient en amont, il a de l’incidence sur tous les autres aspects de l’entreprise : sa capacité d’investir, de prendre de l’expansion et de rémunérer le travail ainsi que les capitaux investis. La performance technico-économique fait la différence sur les bénéfices générés, elle donne (ou enlève) les moyens d’aller de l’avant et de maintenir une entreprise saine et viable à long terme. La gestion au quotidien permet de soutenir les décisions stratégiques à plus long terme. À propos d’être en crise financière, l’étude de Paillat et al souligne d'ailleurs que les difficultés financières créent « une incapacité à réaliser des investissements nécessaires à la pérennité de l’entreprise ».

Être en crise financière, cela n’arrive pas de façon soudaine et inattendue à moins d’un évènement majeur fortuit tel un incendie, de la maladie ou des récoltes exceptionnellement mauvaises. C’est plutôt une conjugaison de plusieurs aspects de cette problématique à travers le temps comme le souligne très bien également Paillat et al dans leur étude: « Les difficultés financières sont le fait d’une accumulation de petites contre-performances qui réduisent, année après année, les possibilités d’actions de l’entreprise.».

C’est donc un retour à des notions de base pour l’agriculteur, soit son efficacité technico-économique. Les éléments ayant le plus d’impact sur le fait d’être en crise financière ne sont pas, par chance, des facteurs externes à l’entreprise. L’agriculteur peut avoir du contrôle sur ces facteurs en prenant action et cela aura une influence positive réelle sur ses résultats. Il existe déjà dans le milieu agricole plusieurs experts dans ces domaines, les connaissances permettant d'améliorer les résultats de l’entreprise existent et sont accessibles pour ceux et celles qui en font la démarche.

Selon les choix de gestion de l'agriculteur, les fermes peuvent améliorer ou même détériorer leur rentabilité dans le temps. Entre 1999 et 2008, plus de 52% des fermes de l’échantillon ont changé de catégorie de rentabilité, dont 12% sont passées du groupe de queue en 1999 au groupe de tête en 2008. Un agriculteur peut donc prendre action et apporter des changements qui auront des effets concrets dans une perspective de court à moyen terme. Il peut réellement

renverser la tendance et changer ses résultats pour le mieux. Les problèmes de non-rentabilité ne sont pas dus principalement à des facteurs dont le contrôle est externe à l’entreprise. Chaque agriculteur peut être un acteur réel de changement et il est possible d’améliorer sa rentabilité.

Les niveaux de rentabilité atteints et à atteindre devraient être la réflexion de départ de l’agriculteur dans l’analyse de son entreprise, avant même d’entrevoir tout projet d’investissement. Si l’entreprise est déjà en crise financière, comment peut-elle envisager de pouvoir soutenir un nouvel investissement? Le quart de l’échantillon a en moyenne une rentabilité économique négative, c’est inquiétant et alarmant car ce n’est pas une situation qui peut être soutenue à long terme. De plus en 2008, 45% des fermes de l’échantillon étaient en situation de crise financière en ayant une marge de sécurité sur les produits négative.

La rentabilité est la base de la pérennité des fermes, comme de toute entreprise d’ailleurs. Les agriculteurs et les intervenants du milieu doivent revenir aux notions de base et aux « règles d’or » de la gestion économique et financière. Les entreprises laitières sont dans une spirale d’endettement, elles ne génèrent pas assez de bénéfices afin d’autofinancer adéquatement le renouvellement de ses actifs. Un solde de trésorerie négatif année après année, crée (et est un signe) des problèmes financiers plus profonds. Les dettes augmentent plus rapidement que la capacité productive, les ratios d’autonomie financière diminuent. Les fermes doivent trouver le moyen de se sortir de cette spirale d’endettement afin d’assurer leur survie à long terme.

Les constats réalisés au cours de ce mémoire répondent au questionnement de recherche d'origine. Les caractéristiques les plus importantes de la situation de crise des fermes laitières ont été identifiées ainsi que les causes principales de cet état. L’endettement ne peut être pris comme seul critère de diagnostic de l’état de crise, c’est un ensemble plus complexe d’interrelations entre les différents éléments de cette problématique. Cette étude a permis de répondre aux questions de recherche initiales et a permis de comprendre le phénomène de crise financière dans son ensemble.

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ANNEXE 1

ANALYSE DE L’ÉCHANTILLON

Les résultats totaux de l’échantillon ont été analysés sous différents aspects, soit la structure de production et la productivité, le travail et la rémunération, le bilan, les investissements et les emprunts réalisés, l’état des résultats, l’endettement ainsi que la marge de sécurité et la rentabilité des entreprises. Les résultats présentés sont la moyenne de l’échantillon.

1 STRUCTURE DE PRODUCTION

La structure de production des 235 fermes a augmenté entre 1999 et 2008. Les superficies cultivées sont passées de 110 hectares à 125 hectares en moyenne, ce qui représente une croissance de 14%. Les unités productives laitières ont quant à elles augmenté davantage soit un bond de 31% du nombre de vaches et une hausse de 34% de la quantité de quota détenu. En effet, les fermes sont passées de 52 à 68 vaches et de 44 kilogrammes de matières grasses par jour de quota laitier à 59 kilos à la fin de la période.

Tableau 1: Évolution de la structure de production 1999-2008. Variable/

Année Nombre d'hectare Nombre de vache Nombre de kilo de quota détenu

1999 110 52 44 2000 113 54 46 2001 115 57 48 2002 117 58 49 2003 118 60 51 2004 120 63 52 2005 120 64 53 2006 123 63 55 2007 123 66 57 2008 125 68 59 Croissance 9 ans + 15 ha Soit +14% + 16 vaches Soit +31% + 15 kilos Soit +34% Croissance

2 2 PRODUCTIVITÉ TECHNIQUE

Au cours des années il y a eu une augmentation des ressources productives, cette hausse de la structure productive a aussi été combinée à une amélioration de la productivité technique. La technologie, la génétique, les connaissances et les conseils sont en constante évolution et de plus en plus accessibles, ce qui a permis à l'agriculteur d'améliorer son efficacité technique.

Le nombre de vache par ferme a crû de 31% en neuf ans tandis que la quantité totale de lait produit a augmenté de 36% par entreprise en moyenne. La productivité a augmenté de 410 litres de lait supplémentaires produits par vache, soit de 7845 litres produits par vache en 1999 à 8255 litres en 2008, cela représente une amélioration du rendement par vache de 5%. Ce gain de lait par vache passe par une amélioration de la génétique et par une meilleure gestion du troupeau, de l'alimentation et de la production des fourrages.

On constate d’autres gains de productivité technique dans les résultats de l’échantillon entre 1999 et 2008. Le lait total produit par hectare fourrager a augmenté de 24% au cours de la période tandis que le nombre de vache par hectare fourrager a crû de 18%, le nombre est passé de 1,12 à 1,32 vache/ha.

Tableau 2: Évolution de la production de lait 1999-2008. Variable /

Année produits Litres au total

Litres par

vache Litres par hectare fourrager

Nombre de

vache Vaches par hectare fourrager 1999 409071 7845 8781 52 1,12 2000 431697 7931 9188 54 1,16 2001 455223 8016 9984 57 1,25 2002 465272 8059 10172 58 1,26 2003 489007 8141 10152 60 1,25 2004 510164 8087 10519 63 1,30 2005 513944 8088 10243 64 1,27 2006 520079 8210 10549 63 1,28 2007 548521 8329 10926 66 1,31 2008 558223 8255 10866 68 1,32 Croissance 9 ans +149 152 +36% +410 +5% +2085 +24% +16 +31% +0,20 +18% Croissance annuelle + 3,51% +0,57% 2,40% +2,93% +1,82%

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Le nombre de vache a augmenté de 31% et la quantité de lait produit par vache a augmenté de 5% pendant la période. Alors le nombre de litre par hectare fourrager a augmenté plus que le nombre de vache par hectare fourrager (24% versus 18%). Grâce à l'amélioration des cultures, de la régie de alimentation et de la gestion des fourrages, chaque hectare fourrager peut supporter plus de vache et ainsi donc produire plus de lait par unité.

3 TRAVAIL ET RÉMUNÉRATION

Au cours des années étudiées, les fermes laitières de l’échantillon ont connu une hausse du coût de la main d'œuvre et du nombre d’unité-travail-personne (UTP). Globalement, les UTP totales (main-d'œuvre familiale et employée) ont augmenté de 15,96%, par contre en moyenne ce n’est pas la famille qui a fourni toute cette demande supplémentaire de travail. En effet, en 1999 la famille fournissait 76% de la main-d'œuvre totale mais cette proportion pour l’échantillon est passée à environ 70% en 2008. Les UTP provenant de la famille sont passées de 1,62 à 1,72 UTP, soit une augmentation de 6,2%. La main d'œuvre supplémentaire nécessaire au cours des années est venue surtout des employés, effectivement les UTP employées sont passées de 0,50 à 0,75 unité. Les salaires et coûts de vie totaux ont augmenté de 51% en moyenne, ils sont passés de 57 634$ à 87 012$ en 9 ans. Pour apprécier plus finement cette différence, il faut mettre ce montant en lien avec le nombre d'UTP. La rémunération par UTP totale en 2008 a augmenté en moyenne de 30,06% par rapport à la rémunération de 1999, c'est une hausse plus grande que celle de l'indice des prix à la consommation (IPC) pour la même période, celui-ci a augmenté de 22,82%(Statistiques Canada - Indice des prix à la consommation, aperçu historique- 1991 à 2010).

Donc la main-d’œuvre a connu une augmentation nette réelle de sa rémunération au cours des années. La hausse de la rémunération par UTP a suivi une croissance moyenne de 2,66% annuellement.

4 Tableau 3: Évolution des UTP de 1999-2008.

Variable/

Année Totale UTP familiale UTP employée UTP HL par UTP Vache par UTP Rémun

2 par UTP 1999 2,13 1,62 0,50 1923 24,51 27089$ 2000 2,20 1,66 0,54 1962 24,73 28337$ 2001 2,24 1,64 0,60 2035 25,38 29515$ 2002 2,23 1,61 0,62 2084 25,86 29819$ 2003 2,26 1,62 0,64 2162 26,55 30139$ 2004 2,30 1,64 0,66 2219 27,43 31812$ 2005 2,34 1,65 0,70 2196 27,15 33332$ 2006 2,35 1,65 0,70 2214 26,96 35226$ 2007 2,43 1,67 0,75 2259 27,13 34409$ 2008 2,47 1,72 0,75 2260 27,38 35233$ Croissance

9 ans +0,34UTP +15,96% +0,10UTP +6,17% +0,25UTP +50% +18% +12% +30% Croissance

annuelle - - - - - - - - - - - - +1,63% +1,11% +2,66%

Le nombre de vaches soutenu par UTP est passé de 24,51 à 27,38 vaches, soit une augmentation de 12% pour la période, il y a donc un gain en général dans la