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TERRITORIAL AU MALI

L’EUPHORIE DE DEVELOPPER LES TERRITOIRES A L’EPREUVE DES REFORMES DE LA DECENTRALISATION AU MALI

III. La mise en place des structures décentralisées en 1999: l’ébauche d’une approche de développement durable

5. Le démarrage à Maréna Diombougou

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comme la fonction des régisseurs. Le PACAD a été officiellement créée par un accord en juillet 1998 entre le gouvernement malien et le Fonds Européen de Développement (FED) qui était sous le parrainage de bailleurs de fonds.

Le PACAD a organisé en janvier 2001 une réunion de concertation entre l’assemblée régionale et ses partenaires dans le but de définir les priorités.

Elle intervient aussi dans d’autres domaines tels que :

- la formation des élus de l’assemblée régionale et ceux du cercle notamment les chargés de développement local ;

- ensuite initier les autorités et les élus à l’intérêt des enjeux décentralisés afin d’asseoir une viabilité durable.

Pour le démarrage des communes, nous prenons l’exemple sur le cas de la commune rurale de Marena Diombougou.

5. Le démarrage à Maréna Diombougou.

La commune de Maréna Diombougou a hérité de son expérience associative à travers les œuvres réalisés par les associations de migrants résidant en France. Elle a mis en place des structures en son sein pour mieux débuter la gestion des affaires locales. C’est ainsi que les commissions de travail ont été constituées en évitant le cumul des fonctions et pour permettre à chacun de se sentir responsable dans la gestion des affaires de la commune. Dans la commune de Maréna Diombougou les fonctions sont partagées, ceci dit que : ceux qui sont adjoints au maire ne sont plus président des commissions de travail ou membre du bureau des structures locales relevant de la compétence du maire. Par exemple, un conseiller communal ne peut pas être membre du bureau de la gestion d’adduction d’eau potable ou du CSCOM. Les autres responsabilités sont confiées à ceux qui ne sont ni adjoints au maire ni président d’une commission de travail. Tout était mis en œuvre afin d’éviter le cumul des fonctions et assurer la bonne gestion des affaires locales. Selon le maire de la commune, ils ont essayé d’optimiser et ils se sont dit que les élections c’est pour un jour, mais le développement c’est pour tout le mandat auquel chacun doit avoir une responsabilité devant servir la commune. Les concepts mis en avant étaient de faire face au défi du développement de la commune comme mission prioritaire de chaque élu. L’idée est que les responsables locaux prétendent se débarrasser de toute coloration politique pour faire face au développement de leur zone. Ainsi, dans toutes les commissions de travail et à chaque conseil communal ils ont toujours œuvré

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pour que l’ensemble des conseillers participent et qu’ils soient présents aux différentes sessions.

Après le démarrage communal à Maréna Diombougou, il était difficile de mesurer dans cette commune les tendances ou les familles politiques qui font le jeu politique. Cela explique que les élus locaux ont formé le consensus et la coalition pour donner la chance aux villages. Il s’agit de jouer aux affaires de développement tout en se focalisant sur le devoir de la construction communautaire. Le regroupement des conseillers à une seule entité ou le fait que chaque village soit représenté par les conseillers a facilité le prélèvement de taxes communautaires et impôts. Par contre, quand un village n’est pas représenté par un conseiller et ne participe pas aux différentes sessions, se sent directement exclus et ceci pose un problème de prélèvement des taxes et impôts.

En matière de financement de la commune, les subventions de l’Etat n’arrivent pas à répondre à tous les besoins nécessaires. De même, les budgets de l’Etat composés des subventions de l’Etat et des taxes et impôts de la commune ne suffisent pas pour le démarrage de la commune. Dans la commune de Maréna Diombougou, la TDRL devait apporter un montant de 43 millions de frs CFA et chaque imposable de la commune doit payer 1050 frs soit 1.90 euros, devant assurer le fonctionnement de la commune. Mais la commune est confrontée à d’énormes difficultés pour l’acquittement de la population à l’impôt.

Selon le maire de la commune : certains citoyens pensent que la décentralisation veut dire de ne pas payer l’impôt, alors il faut combattre cet incivisme fiscal par différentes solutions. Il fallait donc passer par la sensibilisation et la formation des acteurs investis, il fallait aussi que les partis politiques s’investissent afin d’apporter le soutien pour le développement de la commune. C’est cette émulation sociale qui permet aux élus d’obtenir les moyens nécessaires pour travailler. Cependant ceux-ci pensent qu’ils sont allés trop vite en besogne, alors que les populations n’ont pas encore compris les enjeux spécifiques de la décentralisation. Les années d’exercice de démarrage ont permis aux élus d’envisager d’autres alternatives telles que la contribution des ressortissants de la commune résidant ailleurs. Précisément, ceux qui résident à l’étranger notamment en France, s’occupent non seulement de la sensibilisation mais aussi de la recherche de bailleurs de fonds. Ces structures associatives de ressortissants originaires de la commune sont très dynamiques dans la recherche de bailleurs pour l’accompagnement de la commune. Comme objet, les populations ont choisi de mener les activités économiques d’urgences, des ouvrages de submersions et des

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infrastructures dans le domaine de la santé et de l’éducation. C’est ainsi que l’intervention du PADL a essayé de combler le manque de moyens financiers.

Le PADL de son côté, s’est assigné comme première activité dans la commune de Maréna Diombougou et commence à adopter un plan de renforcement du tissu social entre les autorités locales et les populations. Il fallait d’abord combattre et anéantir toute forme de distensions sociales autour des enjeux de la décentralisation. Avec la sensibilisation, ils ont essayé de convaincre les populations que le développement ou l’autogestion de leur propre commune ne peut se faire sans la consolidation du tissu social, la solidarité entre les chefs des villages et les autorités locales. Dans une interview accordée à un des chefs de villages de la commune, le PADL a apporté l’attente entre les populations et leurs dirigeants et leur a permis de comprendre beaucoup de chose autour des enjeux de la décentralisation. Le PADL prévoit la décentralisation dans chaque niveau territorial comme une nécessité réelle pour toute la nation malienne et en tire un bilan positif de ce processus de décentralisation malgré les difficultés financières persistantes sur le terrain. Dans l’exercice de son activité, le PADL avait octroyé 100 millions de francs CFA à la commune pendant les années de démarrage de 1993 à 1999.

En gros, le démarrage de la commune de Marena Diombougou était d’abord confronté à des difficultés comme : la non compréhension de la population autour des enjeux de la

décentralisation, le manque des ressources humaines puis, l’énorme difficulté de financement de la commune et le manque d’articulation des projets de développement. C’est dans ce sens

d’énormes difficultés que les partenaires se sont montrés déterminés, dans tous les côtés, à soutenir les processus de décentralisation, aider les populations en majorité non scolarisées.

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2°). Construction d’un pont à Maréna Diombougou : Un projet communal de développement territorial à grande taille en échec.

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CHAPITRE 3

LA COOPERATION DECENTRALISEE A L’EPREUVE DU DEVELOPPEMENT