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La population cible de cette étude porte sur l’ensemble des enseignants suisses de classe ordinaire du niveau primaire (1-6P/3-8H), ayant expérimenté ou non l’intégration. La non-inclusion des enseignants du niveau secondaire se justifie par le fait que, actuellement en Suisse, l’intégration scolaire se pratique essentiellement au niveau primaire et encore peu au secondaire (Joller-Graf & Tanner, 2011). Les enseignants des classes enfantines n’ont également pas été pris en considération, les systèmes encore pluriels de scolarisation de ces élèves lors de la récolte des données n’étant que peu comparables entre les cantons (école enfantine sur une ou deux années, obligatoire ou non). La population accessible correspond à une portion de la population cible, restreinte aux enseignants des cantons de Fribourg, du Valais et de Zurich. Le choix des cantons s’explique par le fait qu’ils ont tous trois développé des pratiques d’école intégrative, mais qu’ils disposent encore actuellement des deux systèmes de scolarisation, ordinaire et spécialisé.

L’échantillon de recherche a été constitué à partir des listes de tous les enseignants de ces cantons correspondant aux critères de sélection décrits ci-dessus. Ces listes ont été fournies par les autorités compétentes. Un échantillonnage probabiliste a été opéré, en prélevant de manière aléatoire et simple le nombre de participants requis parmi les listes fournies. Ce procédé permet d’accroître la représentativité de l’échantillon, de minimiser l’éventualité d’un biais, de réduire le risque d’erreur d’échantillonnage et à chacun d’avoir une chance égale d’être sélectionné (Fink, 2003a ; Fortin, 2010). Cela a également permis que chaque participant sélectionné ait « une probabilité égale de posséder un certain nombre de caractéristiques propres à la population cible » (Fortin, 2010, p. 227). Ainsi, une

table de nombres aléatoires générée par ordinateur a permis de tirer au sort 200 enseignants par canton. Le canton de Fribourg étant bilingue, 100 enseignants de la partie francophone et 100 de la partie germanophone du canton ont été tirés au sort. Cela a également permis de constituer deux échantillons comptant autant d’enseignants germanophones que de francophones.

7.3.2 Démarches de récolte des données

Après avoir reçu les autorisations nécessaires (Bourque & Fielder, 2003 ; Fortin, 2010), les questionnaires ont été distribués aux enseignants sélectionnés sous forme autoadministrée, ceux-ci fournissant toutes les informations nécessaires à leur complétion (Bourque & Fielder, 2003 ; Fortin, 2010). Accompagnés d’une enveloppe-retour préaffranchie, ils ont été envoyés au printemps 200951 par courrier postal au domicile ou à l’adresse professionnelle des enseignants (Shih & Fan, 2008), excepté aux enseignants alémaniques du canton de Fribourg. Pour ces derniers, le questionnaire a été envoyé par courriel, car seules leurs adresses électroniques ont été obtenues. Concernant les enseignants zurichois, les autorisations ont été délivrées pour le canton uniquement, le personnel enseignant de la ville de Zurich étant déjà fortement sollicité pour des recherches. De plus, une lettre informative adressée aux responsables des écoles dans lesquelles exerçaient les enseignants tirés au sort a été exigée pour ce canton.

Le questionnaire a été accompagné d’une lettre informative permettant le consentement libre et éclairé de chacun (Bourque & Fielder, 2003 ; Fortin, 2010). En effet, elle précisait la nature du projet de recherche et son objectif, et donnait la garantie de l’anonymat et de la confidentialité des données. Cette lettre renseignait également les participants sur le temps moyen estimé nécessaire pour compléter le questionnaire, sur la manière et le délai de renvoi du questionnaire et sur la participation automatique à un concours52. La mise en place d’un concours avait pour but de motiver les personnes interrogées à répondre afin de favoriser un taux de retour plus important (Bourque & Fielder, 2003 ; Fink, 2003b) et de remercier les enseignants, fréquemment sollicités à participer à des recherches, pour le temps qu’ils ont consacré à répondre au questionnaire. Finalement, la lettre fournissait les informations nécessaires pour obtenir des renseignements complémentaires en cas de besoin ou d’intérêt.

Les premiers envois ont connu des taux de retour faibles (20% chez les enseignants alémaniques du canton de Fribourg et 40% chez les autres enseignants sélectionnés). Afin de maximiser le taux de retour des questionnaires, des procédures de rappel par courrier, courriel et téléphone ont été mises en

51La récolte des données s’est opérée délibérément durant le deuxième semestre de l’année scolaire 2008-2009, permettant

ainsi aux enseignants expérimentant l’intégration pour la première année de s’en être fait une idée plus concrète. Les questionnaires ont donc été envoyés dans les trois cantons entre la fin du mois d’avril et le mois de mai 2009, en fonction des vacances scolaires.

place (Bourque & Fielder, 2003; Fink, 2003b ; Fowler, 2009). Par ailleurs, les questionnaires imprimés (format de type papier-crayon) favorisant des taux de retour plus élevés que ceux au format électronique lors de recherches auprès des populations d’enseignants (Shih & Fan, 2008), les adresses professionnelles des enseignants fribourgeois germanophones ont été obtenues et des questionnaires imprimés leur ont été envoyés par courrier à leur adresse professionnelle. L’emploi d’une méthode différente de récolte des données lors de la procédure de rappel a permis de doubler le taux de retour de cet échantillon. Ce procédé a déjà fait ses preuves dans d’autres recherches (Dillman et al., 2009 ; de Leeuw, 2005 ; Shih & Fan, 2008, 2009). En résumé, la collecte des données a duré environ deux mois (Bourque & Fielder, 2003).

Sur les 600 questionnaires envoyés, trois ne sont jamais arrivés à leur destinataire et 345 ont été retournés. L’analyse de la proportion des réponses à l’ensemble des questions53 indique que 333 questionnaires ont été dûment complétés (complétion à plus de 80%), trois questionnaires ont été complétés partiellement (complétion entre 50-80%) et sept questionnaires ont été complétés à moins de 50%, indiquant une potentielle interruption de la complétion (American Association for Public Opinion Research [AAPOR], 2011 ; Baruch, 1999). Ces mêmes analyses menées pour les questions essentielles 54 indiquent que 293 questionnaires ont été intégralement complétés (100%), 43 partiellement55 (50-99%) et que sept questionnaires n’ont pas été complétés à plus de la moitié (< 50%) (AAPOR, 2011). Les questionnaires complétés à moins de 50% (n = 7) et ceux contenant systématiquement deux réponses ou plus par item (n = 2) ont été éliminés. Les questionnaires retournés dont la complétion était partielle (entre 50 et 99% des questions essentielles pour les analyses) ont été conservés56. Les questionnaires dont quelques items contenaient deux réponses à la place d’une seule ont également été conservés. Le choix du score s’est néanmoins porté systématiquement sur celui le moins favorable aux hypothèses de recherche.

En résumé, suite à l’analyse des valeurs doubles et manquantes, 336 questionnaires considérés comme valides pour vérifier les hypothèses de recherche ont été retenus et neuf questionnaires ont été éliminés. En référence à la définition standard des taux de retour pour les recherches (AAPOR, 2011),

53Les questions relatives à l’hypothèse de contact ne contenant pas de réponse négative possible, elles n’ont pas être prises

en considération dans ces calculs. Il n’est en effet pas possible de distinguer les participants qui n’ont pas coché de réponse parce qu’ils ne pouvaient pas répondre par l’affirmative de ceux qui ont omis de répondre.

54Les questions essentielles pour les analyses statistiques à venir sont les items des échelles ORI et ATIES, ainsi que les

variables indépendantes suivantes : sentiment de compétence, nombre d’années de pratique, nombre d’années d’expérience de l’intégration, formation continue, sexe et niveau d’enseignement.

55Il est à préciser ici que, parmi ces 43 questionnaires dont les items essentiels ont été complétés partiellement, la plupart des

questionnaires ne contiennent qu’une seule valeur manquante (n = 24) et 13 en contiennent entre deux et quatre. Quatre questionnaires comportent entre cinq et huit valeurs manquantes, alors que deux questionnaires contiennent, respectivement, 13 et 17 valeurs manquantes (27% et 35%).

56La méthode de traitement des données manquantes retenue pour les calculs ultérieurs dans SPSS est l’option listwise qui

le taux de retour équivaut à 56.28 % (RR257). Le taux de retour (RR2) de l’échantillon francophone (56.52%) est légèrement supérieur à celui de l’échantillon germanophone (56.04%). Bien qu’inférieurs au seuil de 60% estimé acceptable par certains auteurs, ces taux se situent néanmoins au-dessus de la moyenne de ceux obtenus dans de nombreuses études58 (Baruch, 1999 ; Baruch & Holtom, 2008 ; Shih & Fan, 2009).