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7.4 Description de l’échantillon

7.4.1 Caractéristiques sociodémographiques et socioprofessionnelles

Les caractéristiques sociodémographiques et socioprofessionnelles de la population enseignante de l’étude sont résumées dans le tableau 16. Elles permettent de vérifier en partie que les échantillons de recherche sont représentatifs de la population cible et de la population accessible (Fink, 2003a ; Fortin, 2010). Les données recueillies indiquent que c’est le cas relativement au sexe de l’enseignant. En effet, la majorité des enseignants ayant participé à cette étude sont des femmes (total = 77.7% ; francophones = 72.2% ; germanophones = 83.2%), ce qui correspond aux statistiques fédérales sur le personnel enseignant au niveau suisse pour l’année scolaire 2008/2009.

57Le response rate 2 (RR2) est calculé à partir du nombre de questionnaires retournés et complétés intégralement et

partiellement, divisé par le nombre total de questionnaires envoyés, indépendamment des différentes raisons de non retour (p. ex., refus, absence de contact, etc.) (AAPOR, 2011).

58Dans son étude publiée en 1999, Baruch démontre que le taux de retour moyen des 175 recherches analysées dans les

sciences du comportement et du management (années 1975, 1985 et 1995) est de 55.6% (ET = 19.7). La médiane est de 60% et le mode de 45%. En 2008, Baruch et Holtom relèvent que le taux de réponse moyen des études analysées en 2000 et 2005, études qui ont récolté des données auprès d’individus et non d’organisations, est égal à 52.7% (ET = 20.4). Par ailleurs, les résultats de la méta-analyse de Shih et Fan (2009) indiquent un taux de retour moyen de 53% pour les questionnaires envoyés par courrier postal et de 33% pour ceux envoyés par courriel.

Tableau 16. Descriptif des caractéristiques sociodémographiques et socioprofessionnelles des enseignants francophones et germanophones

Enseignants

francophones germanophones Enseignants

n %a n %a

Sexe Féminin 122 72.2 139 83.2

Masculin 47 27.8 27 16.2

Manquant 0 0.0 1 0.6

Statut Enseignant titulaire 165 97.6 161 96.4

Autres (ACM/ACT, langue) 4 2.4 6 3.6

Diplômes obtenus Enseignement primaire 163 97 165 98.8 Enseignement spécialisé 1 0.6 5 3.0 Autres 14 8.7 22 13.2 Manquant 1 0.6 0 0.0 Niveaux d’enseignementb Enfantines 7 4.1 1 .6 1-2P/1-3P 64 37.9 96 57.5 3-4P/4-6P 46 27.2 59 35.3 5-6P 41 24.3 - - Autres (1-6P, 3-5P, etc.) 11 6.5 10 6.0 Manquant 0 0.0 1 0.6

Années de pratiquec Moins de 20 années 78 46.2 98 58.7

20 années et plus 91 53.8 69 41.3

Formation continue

Troubles, handicaps 8 4.7 8 4.8

Intégration 14 8.3 27 16.2

Handicap et Intégration 5 3.0 19 11.4

Pas de formation continue 142 84.0 113 67.7

Expérience intégration 1 année et plus d’expérience 129 76.3 133 79.6

Pas d’expérience 40 23.7 34 20.4

Expérience de l’intégration en fonction des besoins éducatifs particuliers présentés par les élèves intégrés Difficultés d’apprentissage 123 72.8 132 79.0 Difficultés d’adaptation 78 46.2 102 61.1 Déficience intellectuelle 95 56.2 57 34.1 Handicap physique 37 21.9 29 17.4 Troubles du langage 35 20.7 52 31.1 Déficit auditif 23 13.6 29 17.4 Autisme 16 9.5 9 5.4 Déficit visuel 13 7.7 7 4.2 Syndrome d’Asperger 4 2.4 11 6.6 Autres 3 1.8 1 0.6

aLes pourcentages sont exprimés en valeur effective et non en compensant les valeurs manquantes (valides), les valeurs

manquantes étant considérées comme une source d’information importante.

b Les enseignants francophones travaillant en classe 1P et 2P et 1-2P ont été regroupés dans la même catégorie (1-2P). La

même remarque est valable pour les enseignants des classes de 3P, 4P et 3-4P. Dans le cas de l’échantillon germanophone, les enseignants des classes de 1P, 2P, 3P et de 1-3P ont été regroupés dans la même catégorie (1-3P). Un regroupement similaire a été effectué pour les enseignants de 4P, 5P, 6P et de 4-6P. La catégorie 5-6P ne s’applique pas à l’échantillon germanophone.

cLe nombre d’années de pratique est présenté selon que les enseignants ont plus ou moins de 20 années de pratique, en

raison de la moyenne d’années de pratique des enseignants francophones (M = 20.6) et du mode chez les enseignants germanophones (mode = 20). De plus, cette catégorisation rejoint l’intensification des débats sur l’égalité des droits des personnes handicapées au niveau politique apparue dans les années 90 en Suisse, ainsi que les modifications progressives des lois scolaires cantonales en faveur de l’intégration scolaire, survenues par exemple en 1986 dans le canton du Valais et en 1994 dans le canton de Fribourg (Gremion-Bucher, 2012 ; Lamontagne-Müller, 2007).

En effet, 80.6% des enseignants du niveau primaire sont de sexe féminin (OFS, 2011). Plus précisément au niveau cantonal, les enseignants interrogés sont représentés par des femmes à 77.14% (Fribourg), à 74.6% (Valais) et à 81.2% (Zurich). En comparaison, les statistiques fédérales pour l’année scolaire 2008/2009 et les degrés primaires indiquent que ces taux sont équivalents à 82.11% pour le canton de Fribourg, à 74.12% pour celui du Valais et à 79.56% pour celui de Zurich (OFS, 2011).

La seconde variable sociodémographique qui permet de vérifier la représentativité de l’échantillon de recherche est l’âge des enseignants, cette information étant disponible dans les statistiques fédérales sur le corps enseignant (OFS, 2011). Bien que la variable âge n’ait pas été mesurée dans cette étude, une comparaison peut néanmoins être effectuée avec le nombre d’années de pratique d’enseignement59. Le tableau 16 révèle qu’un peu plus de la moitié des enseignants francophones (53.8%) et un peu moins de la moitié des enseignants germanophones (41.3%) interrogés ont vingt années et plus de pratique de l’enseignement (47.6% de l’échantillon global). En comparaison, les statistiques fédérales pour l’année scolaire 2008/2009 révèlent que 58.8% de l’ensemble du corps enseignant suisse et 58% de celui des cantons de Fribourg, du Valais et de Zurich sont âgés de plus de 40 ans (OFS, 2011). Elles indiquent également que, pour l’année scolaire 2007-200860, l’âge moyen des enseignants du niveau primaire est de 42 ans (Deppierraz & Turberg, 2010). Dans cette étude, la moyenne d’années de pratique de l’enseignement des enseignants francophones est égale à 20.6 (ET = 11.46, min = 1, max = 40, mode = 27). Il peut donc être supposé que les enseignants francophones interrogés sont âgés de 40 ans en moyenne. Quant aux enseignants germanophones, ils ont en moyenne 16.67 années de pratique de l’enseignement (ET = 10.35, min = 1, max = 42, mode = 20). Dans ce cas, il peut être estimé que les enseignants germanophones interrogés ont un peu moins de 40 ans.

Concernant les autres variables socioprofessionnelles à l’étude, la majorité des enseignants interrogés indiquent être titulaires de classe et diplômés en enseignement primaire61. Une minorité d’enseignants francophones (8.7%) et germanophones (13.2%) interrogés précisent posséder également d’autres diplômes, tels que ceux de praticien-formateur, de responsable d’établissement (Schulleiter), en sciences de l’éducation, en psychologie, pour l’école enfantine, en travaux manuels (ACM/ACT), en sport, en rythmique, en musique, en langue étrangère (allemand pour les allophones, anglais), en religion et de codeur-interprète utilisant le Langage Parlé Complété (LPC).

59Il peut en effet être estimé que 20 années de pratique correspondent à un âge de 40 ans environ, cela en additionnant le

nombre d’années de pratique à l’âge moyen présumé à la sortie de la formation en enseignement primaire (entre 19-22 ans, suivant les cursus de formation).

60A noter que cette information n’est pas disponible pour l’année 2008/2009 sur le site de l’OFS.

61Il n’y a actuellement pas de statistiques fédérales sur les diplômes obtenus par les enseignants, ce type de renseignement

En ce qui concerne la formation continue dans le domaine du handicap et/ou sur le thème de l’intégration scolaire, la majorité des enseignants francophones (84%) et germanophones (67.7%) interrogés indiquent ne pas en avoir suivie. Ils sont effectivement une minorité d’enseignants francophones (4.7%) et germanophones (4.8%) à mentionner avoir suivi une formation continue dans le domaine du handicap uniquement, sur le thème de l’intégration scolaire uniquement (respectivement 8.3% et 16.2%), ou sur les deux thèmes (respectivement 3% et 11.4%). Le fait que les enseignants germanophones soient plus nombreux que les francophones à mentionner avoir suivi une formation continue correspond au constat de participation de la population suisse à une activité de formation continue selon la région linguistique. D’après un rapport de l’OFS, « ce sont les Suisses alémaniques qui sont les plus nombreux à participer à au moins un type de formation continue (83%) » (Bernier, Quiquerez, & Rauch, 2010, p. 14). Selon ces auteurs, « ces différences peuvent être imputables à des facteurs socioéconomiques, culturels, structurels ou encore institutionnels » (p. 14). Quant à l’intégration scolaire, la majorité des participants des deux échantillons indiquent l’avoir déjà expérimentée (76.3% des enseignants francophones et 79.6% des germanophones). Plus précisément, les enseignants francophones de l’échantillon ont en moyenne 2.75 années d’expérience de l’intégration (ET = 3.53, min = 0, max = 18, mode = 0). De manière analogue, les enseignants de l’échantillon germanophone ont 3.0 années d’expérience de l’intégration en moyenne (ET = 3.39, min = 0, max = 20, mode = 2). Il est intéressant de constater que si certains enseignants indiquent avoir entre 18 et 20 années d’expérience de l’intégration, cela correspondant aux prémices de l’intégration scolaire en Suisse (Gremion-Bucher, 2012), la plupart des enseignants interrogés mentionnent en moyenne seulement deux à trois années d’expérience de l’intégration et des modes équivalents à 0 (francophones) ou à 2 (germanophones). Cela peut être mis directement en parallèle avec les récentes réformes relatives à la scolarisation des élèves avec des besoins éducatifs particuliers (CDIP, 2007). Par rapport à la nature des besoins éducatifs des élèves intégrés, les enseignants interrogés indiquent avoir expérimenté l’intégration scolaire principalement avec des élèves présentant des difficultés d’apprentissage (72.8% et 79.9%) et d’adaptation62 (46.2% et 61.1%). Plus de la moitié des enseignants de l’échantillon francophone (56.2%) et plus d’un tiers des enseignants germanophones (34.1%) mentionnent également avoir intégré des élèves présentant une déficience intellectuelle. Au contraire, peu d’enseignants francophones et germanophones ont expérimenté l’intégration d’élèves ayant un déficit visuel (respectivement 7.7% et 4.2%) ou un trouble du spectre autistique (11.9% et 12%, autisme et syndrome d’Asperger additionnés).

Ces données sont cohérentes avec les taux de prévalence des handicaps ou troubles des élèves scolarisés en classe spéciale ou en école spécialisée publiés par l’Office fédéral de la statistique (OFS,

62 Les difficultés d’adaptation concernent les troubles émotionnels et du comportement (Goupil, 2007 ; Gouvernement du

2009). En ce sens, la figure 9 montre que la majorité des élèves en classe spéciale ou en école spécialisée sont des élèves avec des difficultés d’apprentissage (49.8%), une déficience intellectuelle (23.7%) ou des troubles ou des difficultés du comportement (11.3%) (OFS, 2009). En comparaison, les élèves présentant un déficit auditif (1.6%) ou visuel (0.4%) ne représentent qu’une faible partie de la population scolaire ayant un plan d’études particulier (OFS, 2009). Les statistiques fédérales ne fournissent pas d’indication concernant le nombre d’élèves ayant un trouble du spectre autistique (OFS, 2009).

Figure 9. Taux d’élèves scolarisés en classe ou en école spécialisée en fonction de troubles ou handicaps spécifiques (codes de classification du CSPS), pour la scolarité obligatoire et l’année scolaire 2007/2008 (source : OFS, 2009).