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3. MÉTHODOLOGIE

3.2 Définition des variables et outils de mesure

Le SP peut être autoritaire, démocratique, indulgent ou négligent (le style permissif évoqué précédemment regroupe les styles indulgent et négligent). Le style dépend à la fois des exigences imposées à l’enfant et de la sensibilité face

aux besoins de l’enfant dans un contexte général. Les outils pour mesurer le SP sont nombreux. Cependant, la majorité demande la collaboration de l’enfant ou de l’adolescent ( ex. Authoritative Parenting Index de Jackson (Jackson, et al., 1998), ne mesure qu’un seul style (ex, échelle démocratique de Steinberg (Steinberg, et al., 1992)) ou sont complétés par l’observation d’interactions entre la mère et l’enfant (Mize & Pettit, 1997). Pour la présente recherche, le SP a été mesuré par l’outil développé par Paulson mesurant auprès du parent les deux dimensions décrites par Baumrind et Maccoby soit l’exigence et la sensibilité face à l’enfant (Paulson, 1994). Les huit énoncés de cet outil ont été adaptés aux enfants d’âge préscolaire. L’Annexe A présente les adaptations nécessaires à l’âge des enfants ciblés, soit 3 à 5 ans. La fiabilité et la validité de ce questionnaire ont été établies aux États-Unis auprès de parents d’adolescents, majoritairement caucasiens (Paulson, 1994). Le score d’exigence a été obtenu par la moyenne des questions 1 à 4, alors que le score de sensibilité a été obtenu par la moyenne des questions 5 à 8. La méthode utilisée pour calculer les scores de sensibilité et d’exigence provient de l’instrument original (Paulson, 1994). Ensuite, deux partages par la médiane ont été effectués, soit un sur le score de sensibilité (médiane = 1.50) ainsi qu’un sur le score d’exigence (médiane = 2.25) afin d’obtenir les 4 SP : autoritaire (haute exigence, faible sensibilité), démocratique (haute exigence, haute sensibilité), indulgent (faible exigence, haute sensibilité) et négligent (faible exigence, faible sensibilité). La catégorisation par partage par la médiane ne provient pas de l’instrument original, car aucune catégorisation des SP n’y est effectuée. Elle est inspirée de la catégorisation utilisée pour les SPA (Hughes, et al., 2005).

Style parental alimentaire

Les SPA sont des comportements du parent face à son enfant dans le contexte de l’alimentation. Les SPA peuvent être regroupés en styles alimentaires autoritaires, démocratiques, indulgents ou négligents. Le type de style dépend de l’exigence et de la sensibilité face à l’enfant dans le contexte alimentaire. Parmi les méthodes d’évaluation, il y a l’observation de l’interaction parent-enfant et le

Parental Feeding Style Questionnaire qui ne permet cependant pas la

classification des différents SPA (Saxton, et al., 2009; Sleddens, et al., 2009). Le

Caregiver’s Feeding Style (CFSQ), comptant 19 énoncés, est utilisé dans la

majorité des études s’intéressant aux SPA et permet de catégoriser le parent en fonction des dimensions d’exigence et de sensibilité à l’égard des besoins alimentaires de l’enfant (Hughes, et al., 2005), soit autoritaire, démocratique, permissif ou négligent. La validité de cet instrument a été établie chez les parents afro-américains et hispano-américains d’enfants d’âge préscolaire (Hughes, et al., 2005). L’Annexe B présente ce questionnaire et les ajustements effectués pour la présente étude. Concernant le style alimentaire parental, la classification de Hughes a été appliquée (Hughes, et al., 2005). Le score d’exigence a été obtenu par la moyenne des questions 1 à 19. Le score de sensibilité a été obtenu en divisant la moyenne des questions reliées à la sensibilité par le score d’exigence. Deux partages par la médiane ont été effectués sur le score d’exigence (valeur médiane des résultats obtenus = 2.74) et le score de sensibilité (valeur médiane des résultats obtenus = 1.21) afin d’obtenir les 4 styles alimentaires parentaux. Cette façon de procéder provient de l’outil original.

Pratiques alimentaires parentales

Les pratiques alimentaires parentales ont été mesurées par le Child Feeding Questionnaire (L. L. Birch, et al., 2001). Seuls certains éléments du Child Feeding

Questionnaire ont été retenus, soit ceux ayant fait l’objet de plusieurs études : les

restrictions alimentaires, de l’usage de récompenses alimentaires et de la pression à manger. L’Annexe C en présente la traduction. Douze questions du CFQ ont été utilisées pour mesurer les thèmes suivants : 6 questions sur les restrictions alimentaires, 2 questions sur les récompenses alimentaires et 4 questions sur l’usage de pression à manger. La catégorisation proposée pour grouper les questions provient de l’instrument original, à l’exception de deux questions qui ont été retirées du groupe « restriction » pour former le groupe « récompense ». Il s’agit des questions « J’offre des sucreries à mon enfant comme récompense pour un bon comportement » et « J’offre à mon enfant ses aliments préférés en

échange d’un bon comportement ». Une moyenne a été calculée pour chacune des trois pratiques alimentaires. La validité interne de chacune a été établie par le calcul des alpha de Cronbach.

Néophobie

Un questionnaire sur le comportement néophobique de l’enfant a aussi été administré à la mère. Le Child Food Neophobia Scale (CFNS) (Pliner, 1994) a été utilisé en raison de sa simplicité et de l’existence d’une adaptation pour les enfants d’âge préscolaire (Wardle, Carnell, & Cooke, 2005). L’annexe D présente la traduction de ce questionnaire. Cet outil de 6 questions mesure différents aspects de la néophobie. Le choix de réponses varie de 1 à 4 où 1 signifie « fortement en désaccord » et 4 signifie « fortement en accord ». Après un recodage des scores pour les questions inversées, un score moyen de néophobie a été calculé pour chaque enfant. Cette procédure est conforme à l’outil original.

Comportement alimentaire

Le comportement alimentaire de l’enfant a été déterminé par deux mesures : un questionnaire de fréquences de consommation alimentaire ainsi qu’un questionnaire de préférences alimentaires. Ces mesures ont été ajustées en fonction des aliments représentatifs de l’alimentation des Québécois d’âge préscolaire.

Le questionnaire retenu pour les fréquences de consommation s’inspire à la fois de celui de l’ELDEQ (ELDEQ, 2004), de celui de l’enquête sur la nutrition des enfants de 4 ans du Québec (Desrosiers, 2005) ainsi que de l’Enquête sociale et de santé des enfants et adolescents québécois. (Aubin, 2002) L’annexe E présente ce questionnaire ainsi que les sources nécessaires à son développement. Pour 30 aliments ou groupes d’aliments, l’échelle de mesure utilisée, celle de l’ELDEQ, est de 1 à 8 où 1 signifie « aucune consommation dans la dernière semaine» alors que 8 signifie « 4 fois et plus par jour ». Le choix des aliments provient des différents questionnaires mentionnés ci-haut.

Les préférences alimentaires ont été évaluées auprès des mêmes 30 énoncés que ceux du questionnaire de fréquences de consommation alimentaire afin de permettre une analyse de la fréquence de consommation en lien avec la préférence de certains aliments. L’instrument est présenté à l’annexe E. L’échelle de mesure est de 1 à 6, où 1 signifie « n’aime pas du tout », 5 signifie « aime beaucoup » et 6 signifie « n’a jamais goûté ». Les choix de réponses s’inspirent du questionnaire sur la néophobie utilisé chez des enfants d’âge préscolaire (Wardle, Sanderson, Leigh Gibson, & Rapoport, 2001).

Poids et taille

Plusieurs outils existent pour évaluer le poids de l’enfant. Sur une base individuelle, les courbes de croissance sont privilégiées, permettant d’évaluer le poids de l’enfant en fonction de la croissance normale des enfants du même âge. Dans les dernières années, de nouvelles courbes de croissance en provenance de l’OMS ont été développées. Ces courbes de croissance ont une approche prescriptive qui décrit comment l’enfant doit grandir. Les courbes de l’OMS ont donc été retenues pour la présente étude.

Les mères ont transcrit les dernières mesures de poids et de taille figurant au carnet de santé de l’enfant, ainsi que la date de ces mesures (n=45). Si ces mesures dataient de plus d’un an, les mères étaient invitées à reprendre les mesures à la maison (n=65). L’âge de l’enfant au moment de la mesure de poids et de taille a été calculé en mois. Les poids et taille ont été utilisés pour calculer l’IMC des enfants. Ces IMC ont été comparés aux tables de scores-z d’IMC de l’OMS selon l’âge et le sexe des enfants de 0 à 5 ans (OMS, 2006b). Les courbes d’IMC de l’OMS pour l’âge de 5 à 19 ans ont été utilisées pour les enfants âgés entre 5 et 6 ans. Ces IMC ont permis la catégorisation du poids: score-z inférieur à -3 signifie « poids très faible », inférieur à -2 signifie « faible poids », inférieur à 1 signifie « normal », supérieur à 1 signifie « risque possible de surpoids », supérieur à 2 signifie « surpoids », supérieur à 3 signifie « obèse ».

Attitude de la mère à l’égard du poids

L’attitude des mères à l’égard du poids a été mesurée selon trois critères : la perception du poids de l’enfant, la préoccupation face au poids de l’enfant et l’historique de contrôle du poids maternel.

Les énoncés sur la perception maternelle du poids de son enfant proviennent du Child Feeding Questionnaire (CFQ) (L. L. Birch, et al., 2001). Ces questions évaluent la perception de la mère pour le poids de son enfant pour 3 moments différents : dans la première année de vie, dans l’intervalle de 1 à 3 ans et dans l’intervalle de 3 à 5 ans. L’échelle de mesure va de 1 à 5 où 1 équivaut à « poids insuffisant marqué » et 5 signifie « excès de poids marqué ». Pour la préoccupation face au poids de l’enfant, les questions proviennent aussi du CFQ. Les questions évaluent la préoccupation de la mère face au poids de son enfant selon 3 angles : s’il mange trop, s’il doit faire des diètes et s’il développe un excès de poids. Le choix de réponses s’échelonne de 1 à 5 où 1 signifie « pas préoccupée » et 5 signifie « extrêmement préoccupée ». Une moyenne a été calculée pour ces trois énoncés.

Le contrôle qu’exerce la mère sur son propre poids a été évalué par deux questions tirées d’une étude de Provencher et al (Provencher, et al., 2004) effectuée auprès des mères québécoises. La mère devait répondre par « oui » ou « non » sur le fait qu’elle soit présentement au régime ou l’ait été dans les deux dernières années.

L’adaptation de ces questions est présenté à l’annexe F, à l’exception de l’historique de contrôle de poids qui ne nécessitait aucune adaptation.

Variables sociodémographiques

Les variables socio-économiques, soit le revenu familial brut annuel et la plus haute scolarité atteinte par la mère, ont été documentées (« Quel est le revenu brut de votre ménage? » et « Quel est le diplôme le plus élevé que vous avez obtenu? »). L’âge de la mère et de l’enfant, le nombre d’enfants, le rang de

l’enfant, le type de famille, ainsi que la sécurité alimentaire du ménage ont aussi été mesurés. La mesure de sécurité alimentaire comprenait 3 énoncés tirés du questionnaire de l’ELDEQ (ELDEQ, 2004).