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I.1. Judas, figure mythique ?

I.1.2. Culpabilité, punition et auto-punition du héros. Le mythe du suicide

tendance récupératrice, il faut procéder à quelques clarifications concernant la dimension sacrificielle à laquelle se prête Judas, qui le restitue davantage à une logique mythique.

I.1.2. Culpabilité, punition et auto-punition du héros. Le mythe du suicide

Chez les Grecs, l’hybris sera toujours punie. Chez les Chrétiens, tout n’est pas irrémédiablement perdu104. Le suicide de Judas, un trait essentiel du mythe, semble alors incompréhensible. Avant l’avènement du christianisme, fondé lui aussi sur une sorte de sacrifice consenti, Judas a l’air d’être le dernier suicidaire ayant à se purifier par son geste. Serait-il possible de voir en Judas un avatar d’un mythe ancien camouflé et assimilé au christianisme comme anti-modèle? Si le geste de Judas n’a pas survécu dans sa dimension eschatologique, serait-il possible que cela soit la conséquence inhérente au fait que le christianisme se serait imposé comme « triomphe du logos contre le mythos »105 ?

Pour un regard plus attentif, la trahison et le suicide (double crime) de Judas ont des accents tout aussi graves que le suicide « post-agressionnel » de Médée, ou le suicide de Lucrèce, la plus fidèle et exemplaire femme de Rome, qui s'est donné la mort après avoir été violée par Sextus Tarquin. Bien qu'elle n'y ait pas consenti, la seule façon de se purifier, c’était la mort, qu'elle s’est infligée elle-même.

Si l’on opère une mutation à l’égard du suicide de Judas et si on le place dans un contexte religieux pré-chrétien, il reçoit d’autres valences. La bipolarité pur / impur est capitale dans la majorité des systèmes religieux106. L’impur constitue une catégorie à part et il est le facteur légitimant du sacré. En plus, il y a la possibilité que l’impur reçoive la bénédiction par la souillure même, qui le consacre et le met dans un tête-à-tête avec le divin, sans que l’homme s’y mêle107.

Dans une logique mythologique sacrificielle, la mort, infligée par soi-même ou par les autres, est nécessaire à Judas. Le sacré est plus ou moins « ce dont on n’approche pas

104

Pourtant, le destin d’Ajax se prouve moins tragique que celui de Judas. 105

Mircea Eliade, Aspects d’un mythe, Paris, Gallimard, coll. « Folio / Essais », 1963, p. 195. 106

Roger Caillois, L’Homme et le sacré, op. cit., pp. 20 ; 50. 107

Voir Roger Caillois, L’Homme et le sacré, op. cit., pp. 22-35. Retenir aussi son exemple portant sur Créon qui conduit Antigone par le sentier désert, ne restant qu’aux dieux de s’en occuper. « C’est que l’impureté même rend le criminel sacré. Il est devenu dangereux d’attenter directement à sa vie : en lui consentant quelques aliments, la cité dégage sa responsabilité et laisse faire aux dieux (c’est le principe de l’ordalie comme G. Glotz l’a bien vu). Il esquisse ainsi le problème de l’impur abandonnée aux dieux : « Le coupable est entré dans le monde divin : c’est désormais aux dieux de le sauver ou de le perdre » (Ibid., p. 41).

sans mourir », dit bien Caillois108. Dans l’esprit ancien, on sacrifie l’animal ou l’humain (on va revenir plus en détail sur la problématique du bouc émissaire), « parce qu’on a besoin d’exorciser le mal, de le fixer sur une victime »109. Dans cette optique, le sacrifice de Judas qui annonce celui du Christ, est justifiable. Chez Jean Ferniot, avec la conviction d’accomplir le rachat, Judas sacrifie le Christ et puis se sacrifie lui-même. Le secret messianique du texte évangélique reste un secret inaccessible à l’humanité et se consomme entre les protagonistes.

Un trait essentiel du mythe est souvent la culpabilité du héros. Caillois parle même de « son droit supérieur non pas tant au crime qu’à la culpabilité, la fonction de cette culpabilité idéale étant de flatter l’individu qui la désire sans pouvoir l’assumer »110. Culpabilité donc constructive que le héros Judas acquiert et que la contemporanéité, dépositaire d’une pensée mythique plus ou moins assumée ou lucide, ressent en lui attribuant ce statut : « Humain, il serait coupable, et, mythique, il ne cesse pas de l’être : il reste souillé de son acte, et la purification, si elle est nécessaire, n’est jamais complète. Mais à la lumière du mythe, la grandeur, il apparaît justifié

inconditionnellement »111.

Un détail linguistique attire l’attention : pour les anciens, le mot grec « souillure » englobe en lui-même le sacrifice qui efface la souillure et le mot « saint » « signifiait en même temps souillé »112. En corollaire, ce qui s’enchaîne à la souillure, l’expiation, en latin et en grec signifierait « faire sortir (de soi) l’élément sacré […] que la souillure contractée avait introduit. L’expiation est l’acte qui permet au criminel de reprendre son activité normale et sa place dans la communauté profane, en se débarrassant de son caractère sacré, en se désacralisant […] »113.

Si l’on tient compte du mécanisme de la survie des dieux qui marquent et restent dans l’histoire après leur mort (car « les plus vraies religions apparaissent après sa disparition [de l’Être Suprême] »114), la mort de Judas prépare le sacrifice christique, sans quand même que son « mérite » soit reconnu. Cette position est soutenue par le texte de Jean Ferniot. Mais chose inquiétante dans la tradition : le suicide ne sauve pas Judas, au contraire, il le jette dans la fatalité.

108

Roger Caillois, L’Homme et le sacré, op. cit., p. 3. 109

Frédéric Lenoir, Le Christ philosophe, op. cit., p. 70. 110

Roger Caillois, Le Mythe et l’homme, op. cit., p. 26. 111

Ibid., p. 25. 112

Voir Roger Caillois, L’Homme et le sacré, op. cit., p. 22. 113

Ibid., p. 22. 114

Son geste ne correspond pas au pardon chrétien instauré par le sacrifice de Jésus. Judas ne serait-il alors que l’incarnation de l’échec du fondement, au sein du judaïsme, de la nouvelle Loi. Il se précipite à s’infliger la mort, une mort qui se doit purificatrice. Le sacré est toujours plus ou moins « ce dont on n’approche pas sans mourir »115, constate Roger Caillois dans son ample étude portant sur la dialectique sacré – profane et sur l’échange entre l’homme et le sacré.

L’Église condamne le suicide puisque l’homme, disposant seul de sa vie, s’attribue à lui-même des droits qui ne lui reviendraient pas. Augustin aborde ce problème dans La

Cité de Dieu116, tout en accusant Judas d’un double crime : « En mettant fin à sa vie, Judas a, certes, supprimé un vaurien, mais il n’en a pas moins fini coupable. Et pas seulement de la mort du Christ, mais de la sienne propre, car, se tuant, il endossait un second forfait, découlât-il du premier ». Mais il ne faut pas non plus oublier la règle du felix culpa de Saint Augustin117, qui devrait lui permettre le pardon. Aussi, Origène118 avait-il déjà proposé la variante selon laquelle le sacrifice de Judas est comparable au sacrifice de Dieu qui livre son Fils. Les deux sacrifices convergent vers l’économie du salut. Ce que Dieu fait envers son Fils, Judas le répète envers le Christ.

Dante place Judas en enfer, non en raison de son suicide, mais à cause de son geste de trahison et il le place dans la catégorie des traîtres. Les trois traîtres suprêmes de l’Église et de l’Empire sont Judas, Brutus, Cassius. Ils sont dévorés par les trois bouches de Lucifer119. Judas est condamné « au pire supplice » d’entre tous ceux qui ont répété son acte : « cette âme là-haut qui a le pire supplice […] est Judas Iscariote ; sa tête est dans la gueule ; dehors il rue des jambes »120. Grégoire de Nazianze121, parle lui aussi de ce sujet et va dans le même sens. Par la bouche du Messager qui raconte les événements à la Vierge Marie, il fait l’apologie des actes infâmes commis par Judas et du destin qui l’attend après sa mort. Il remet en discussion l’idée de liberté en disant que Jésus voulait lui pardonner, mais que sans disponibilité, le Christ lui-même n’y peut rien : « Mais il ne peut sauver

115

Roger Caillois, L’Homme et le sacré, op. cit., p. 3. 116

Saint Augustin, Œuvres, II, La Cité de Dieu, édition publiée sous la direction de Lucien Jerphagon, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 2000, Livre Ier, XVII, p. 26.

117

Plus Judas est rendu méchant et diabolique, plus la bonté et la perfection de Jésus, comme principe du bien absolu, est soulignée.

118

Apud. Pierre-Emmanuel Dauzat, Judas. De l’Évangile à l’Holocauste, Paris, Bayard, 2006, p. 112. 119

Alighieri Dante, La Divine comédie, L’Enfer, chant XXXIV in La Divine Comédie, traduction par Peter Greyer, Arnaud Dupin de Beyssat, Jacqueline Risset, Paris, Éditions D. de Selliers, 2008, p. 305.

120

Ibid., p. 307. 121

personne contre son gré ; la loi qu’il impose aux mortels est sans contrainte et sa volonté n’est pas tyrannique »122.

Dans cette optique, par son suicide, Judas semble avoir refusé le christianisme, n’ayant pas attendu que la dignité de l’être humain et de la personne soient concrétisées par le sacrifice du Christ. Mais dans la logique contemporaine, c’est justement le suicide qui l’en rend digne : « Son suicide contredit sa prétendue trahison. Si encore Judas se tuait après la résurrection de Christ, je comprendrais qu’il soit dévasté par le remords… car il aurait provoqué la mort de Messie. Mais avant ? »123, affirme Eric-Emmanuel Schmitt.

Tous les textes du corpus insistent sur le suicide. Le paratexte de celui de Claudel est éloquent. L’épigraphe anticipe l’enjeu de la pièce : « Judas auteme laqueo se

suspendit ». L’apothéose finale évoque Judas suspendu à sa corde, à l’instar de la

crucifixion christique. Claudel propose la suspension suicidaire de Judas qui se transforme en objet de contemplation : « Aspice Judas pendu ! ». La portée reste pourtant ironique. Au contraire, Marcel Pagnol montre l’évolution de Judas vers le pacte sacrificiel simili-christique, état mystique auquel ledit traître parvient avec une conviction de plus en plus ardue, en dépit de la logique évangélique qui proclame : « Malheur à l’homme par qui le Fils de l'homme est livré ! Mieux vaudrait pour cet homme qu’il ne fût pas né » (Matthieu 26, 24). Pour Judas de Pagnol, cette assertion représente la certitude de sa vocation de traître et rédempteur :

NATHANAËL : - Il [Jésus] t’a condamné devant nous. JUDAS : - Quand ?

JEAN : - Le soir de la Pâque, après ton départ ! JUDAS : - Il m’a condamné ? Qu’a-t-il dit ?

JEAN : - « Mieux vaudrait pour lui n’être jamais né ! »

JUDAS : Il l’a dit ? […] Mieux vaudrait pour moi n’être jamais né ! C’est ma plainte depuis mon calvaire ! C’est la parole que l’on dit devant un aveugle, un paralytique, la parole de la pitié devant un malheur innocent ! Et tu oses dire qu’il m’a condamné ? Il le savait, que j’étais marqué entre tous les hommes, et que Dieu me sacrifiait…124

122

Ibid., p. 149. 123

Eric-Emmanuel Schmitt, L’Évangile selon Pilate, op. cit., p. 257. 124

Le texte, décontextualisant et « recontextualisant » certains clichés chrétiens et passages bibliques, hésite entre la naïveté de Judas qui croit avoir été choisi pour trahir et le sérieux du drame chrétien. Un esprit protestant transpire du texte. La réplique qui clôt la pièce, mise sur le compte du Centurion et validée par l’« Amen » grave de Pierre, laisse disparaître Judas dans un tragique passé / avenir : « Pardonnez-lui [à Judas] son orgueil, ayez pitié de son désespoir, et recevez dans votre miséricorde celui qui a peut-être mal compris la consigne, mais qui a cru vous obéir »125. Quant à Jean Ferniot, il est évident qu’il fait de Judas, à travers son suicide, le double du Messie : « Toute de même, il y a Judas, le premier qui se soit donné à Jeshua, si différent de lui et pourtant si semblable, sa réplique et son contraire, son double, de qui dépendra, le Nazaréen le sent chaque jour davantage, l’essentiel de sa mission »126. Jeshua et Judas sont liés par un même destin libérateur du peuple : « Peut-être, dit-il, ta mission est-elle de même nature que la mienne : la libération de notre peuple. / - Peut-être. Si telles sont les vues du Béni sur moi, que ses désirs soient accomplis »127. Les deux sont marqués par un certain destin qu’ils accomplissent en dépit de leur propre choix, mis souvent sur le compte d’un judaïsme extrêmement rigide. Le texte se nuance, devient plus élaboré, voire plus compliqué lorsque le problème du Bien et du Mal, de Dieu et de Satan, est débattu par Jésus et Judas. Dieu montrerait-il le bien et Satan le mal, l’homme n’aurait qu’à choisir librement128, même s’il s’agit d’un acte de trahison.

Schmitt parle clairement d’un sacrifice de Judas qui va de pair avec celui de Yéchoua. Celui-là rappelle explicitement un « plan » de la rédemption : « je dus mettre en branle mon plan. […] [Yehoûdâh] avait saisi l’horreur de ma proposition : me vendre. Je soutins son attention pour lui faire comprendre que je ne pouvais demander qu’à lui, le disciple préféré, ce sacrifice qui précédait le mien »129. Suit la confirmation de Yehoûdâh et son accord pour accomplir cette tâche, expression d’une collaboration secrète entre les deux : « - Je sors. Je vais te vendre au sanhédrin. Faire venir les gardes au mont Oliviers. Te désigner. / Je le contemplai et je lui dis, avec autant d’affection que je le pouvais : / - Merci »130. Il faut tenir compte aussi du dernier mot de Yéchoua adressé à Yehoûdâh : « merci ». Cette scène est chargée de pathos ; Judas pleure et tout se passe sans que les autres disciples s’en rendent compte : « Les disciples semblaient déjà avoir oublié

125

Ibid., p. 825. 126

Jean Ferniot, Saint Judas, op. cit., p. 142. 127

Ibid., p. 22. 128

Ibid., p. 52. 129

Eric-Emmanuel Schmitt, L’Évangile selon Pilate, op. cit., p. 79. 130

l’incident »131. Les protagonistes sont unis par un rapprochement atemporel. La suite de la conversation brise la logique de la scène précédente. On comprend que Judas sera sacrifié à son tour par ses propres mains. Il est donc question d’un double sacrifice à la base duquel se trouve Yehoûdâh.

Des explorations plus profondes ont été menées, qui placent le suicide de Judas dans un rapport direct avec le propre suicide de Jésus, de sorte qu’il puisse être question d’un double suicide : celui de Judas qui précède et annonce celui de Jésus (en acceptant d’être tué alors qu’il pouvait se sauver, Jésus commet un suicide). John Donne,

Biathanatos132 soutient que la tendance suicidaire est à la base du christianisme, puisqu’il a été fondé sur le suicide du Christ. Refusant de se défendre, alors que son pouvoir le lui permettait, en choisissant son bourreau, Jésus semble accomplir lui aussi un suicide. La grandiose thèse de René Girard sur le mimétisme chez nombreuses figures chrétiennes, à compter Lucifer, Jean Baptiste, Hérodiade et sa fille, s’appliquerait à notre étude (même si Girard parle de « jalousie mimétique » chez Judas133). En relation avec ces précisions, la thèse de Schmitt, propose une version inédite : il se ferait lui-même le meurtrier de Yéchoua pour empêcher ce qui s’appellerait « le suicide de dieu ». Il a choisi de trahir pour être coupable de façon directe et assumée, mais aussi pour échapper à l’indifférence de la foule. Jésus semble en avoir pris conscience, de sorte qu’il lui offre une place à sa table eucharistique. Sa participation à l’Eucharistie et à la dernière Cène est importante puisque Judas devient ainsi prêtre. Il participe, comme les autres apôtres, à la Cène, il mange ce que Jésus lui donne, son Corps et son Sang et il est investi comme tous les autres disciples, avec le pouvoir d’en perpétuer le rite. La participation à la Cène coïncide avec le pardon qui lui est accordé : « Je te pardonne, lui dit Jésus ». Yéchoua lui pardonne, avant que Yehoûdâh lui-même le fasse et avant même qu’il n’ait commis sa faute.

En réalité, tous les deux, à partir de leurs rôles interdépendants dans l’économie de la rédemption (l’un ne peut remplir sa tâche sans l’autre) constitueraient deux facettes d’un seul et même principe. La figure négative de Judas se construit en contraste avec la figure positive de Jésus, association du principe charnel et du principe spirituel134. Mais le problème est plus compliqué : si Judas et Jésus représentent les deux faces d’une même médaille, une question se pose : qu’advient-il de Judas dans les textes juifs du Moyen Âge

131 Ibid. 132

Voir John Donne, Biathanatos, Paris, Presses Universitaires de France, 2001. 133

René Girard, Le Bouc émissaire, Paris, Éditions Grasset & Fasquelle, 1982, p. 197. 134

Félonie, trahison, reniement au Moyen Âge, Actes du troisième colloque international de Montpellier,

(les Toledoth Yeshus - « histoires de Jésus ») qui racontent la vie de Jésus comme un imposteur, un faux messie135?

Armel Job défend lui aussi un suicide-amour d’un Judas prenant sur ses épaules cet acte infâme de la trahison : « Je sais ce qui me reste à faire. Car je l’aime, moi »136. Pareillement, Jean Ferniot parle du suicide-devoir (il doit se suicider, comme Jésus doit être crucifié) mieux que nul autre. Le suicide, même apparemment honteux, devient partie intégrante de l’entier mécanisme salvateur de l’humanité :

Si la mort t’est offerte, elle sera ignominieuse, il faut qu’elle le soit. Je t’en donnerai les raisons. La mienne sera aussi répugnante. Après que, lapidé par des mains juives ou cloué sur la croix romaine des esclaves, mon corps aura laissé s’échapper l’esprit, parcelle de l’Éternel, ta dépouille devra se balancer à une branche d’arbre ou bien reposer fracassée, disloquée, au milieu d’un camp d’ordures, immondice parmi les immondices.137

La mort des deux personnages doit être violente. Il semble que Jeshua ait besoin de Judas non parce que sans lui son projet de rédemption reste impossible, mais parce qu’un bourreau immergerait son geste dans un acte sacrificiel de martyre beaucoup plus signifiant. Encore plus, un Judas qui assume la trahison ne fait que rendre compte de la liberté dont l’homme a été investi : « Tu es, dans ce cas plus que dans le premier, nécessaire à l’accomplissement des Écritures. Mais Dieu n’est pas maître de toi. Tu es libre »138. En même temps, on peut y voir une trahison plus ou moins imposée.

135

Ibid., p. 29. 136

Armel Job, Judas le bien-aimé, op. cit., p. 77. 137

Jean Ferniot, Saint Judas, op. cit., p. 159 138