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86 Marion Dumont  Bâtiment individuel : polygone représentant un bâtiment existant ;

Ilot urbain : polygone représentant une unité de l’espace urbain, délimité par des tronçons routiers ou par les limites de la ville ;

Aire urbaine : polygone représentant une région incluant une ville et sa banlieue, caractérisée par une forte densité urbaine et de population ;

Ville ponctuelle : point généralement couplé à un toponyme représentant une ville entière.

Figure 42. Typologie des niveaux d’abstraction définis pour le thème du bâti, respectivement de gauche à droite : bâtiment individuel, ilot urbain, aire urbaine et ville ponctuelle. Extraits : ICGC Catalogne.

Nous ne différencions pas les natures ou fonctions des bâtiments individuels, même quand elles sont distinguées par des symbolisations différentes. Même s’il est courant de prendre en compte ces caractéristiques dans le processus de généralisation, pour conserver les bâtiments importants, il serait très difficile de le constater par une simple analyse visuelle. En revanche, la manière d’utiliser deux niveaux d’abstraction dans un même niveau de zoom, ce que nous appelons une représentation mixte, nous intéresse particulièrement pour la production de représentations intermédiaires. Nous relevons donc le type de représentations mixtes, en distinguant les deux types suivants, illustrés par la Figure 43:

les représentations conjointes, lorsque deux niveaux d’abstraction sont utilisés pour des objets différents à même échelle, en fonction du contexte géographique notamment (ici en fonction de la densité bâtie, les objets bâtis sont représentés par du bâti individuel ou des ilots urbains);

les représentations simultanées, lorsque deux niveaux d’abstraction sont utilisés à même échelle, pour représenter simultanément les mêmes objets (ici les objets bâtis individuels sont superposés à l’aire urbaine).

Figure 43. Représentations mixtes distinguées dans cette étude : une représentation conjointe des bâtiments individuels et des ilots urbains, en fonction de la densité locale à gauche (Extrait : ICGC Catalogne) et une représentation simultanée des bâtiments individuels et de l’aire urbaine à droite (Extrait : Lantmäteriet Suède).

Juin 2018 87 En plus de ces changements de niveaux d’abstraction, des processus de généralisation permettent d’adapter plus finement la simplification du bâti à l’échelle d’affichage. Un état de l’art des différents processus existants pour le bâti est disponible dans [Regnauld & McMaster, 2007]. Nous avons choisi de n’observer que les processus dont nous pouvions détecter l’usage en observant visuellement les cartes et qui ont selon nous une influence potentielle sur la fluidité de navigation. Nous avons donc relevé l’utilisation des processus suivants, illustrés par la Figure 44:

sélection (ou élimination) : préserve ou élimine un objet, en fonction de ses caractéristiques géométriques (taille, forme) ou sémantiques (fonction, nature) ;

simplification : supprime les détails de la géométrie pour faciliter sa lisibilité ;

agrégation (ou amalgamation, fusion) : regroupe plusieurs objets en une seule géométrie ; typification : réduit le nombre d’objets tout en préservant l’organisation spatiale du groupe.

Figure 44. Typologie des processus de généralisation utilisée pour le thème du bâti. Extraits : Swisstopo

Pour faciliter leur interprétation, les résultats de cette analyse sont ensuite reportés sur un graphique, dont la légende est présentée dans la Figure 45. Pour chaque pyramide indiquée en ordonnée, on représente les informations suivantes en fonction de l’échelle d’affichage donnée en abscisse :

les niveaux de zoom disponibles, symbolisés par un trait rouge vertical ;

la présence de chaque niveau d’abstraction, représentée par une bande grise horizontale, dont le niveau de gris indique le niveau d’abstraction en question : pour représenter de manière continue nos mesures faites aux échelles d’affichage discrètes, nous supposons qu’un changement de représentation intervient au milieu de deux échelles connues ;

lorsque deux niveaux d’abstraction sont utilisés conjointement dans un même niveau de

zoom, l’aspect du niveau de zoom symbolise la nature de la représentation mixte : une représentation simultanée si le trait rouge est en pointillés, une représentation conjointe sinon ;

le contexte géographique pour lequel un niveau d’abstraction est utilisé, précisé par l’annotation « Urbain » ou « Rural », rien si le niveau d’abstraction est présent indépendamment du contexte ;

l’utilisation de chaque processus de généralisation, par la présence du code correspondant (Se, Si, Ag, Ty) à droite du niveau de zoom résultat.

88 Marion Dumont Figure 45. Légende du graphe présentant les résultats d’analyse pour le bâti.

La Figure 46 montre un extrait de ce graphique, pour quelques pyramides et pour la gamme d’échelles allant du 1 : 10 k au 1 : 100 k. Pour clarifier l’utilisation de ce graphique, nous interprétons ici l’exemple de la pyramide NGI Belgique. Sur cette gamme d’échelles, cette pyramide propose trois niveaux de zoom différents. Le premier niveau de zoom représente conjointement des bâtiments individuels, dont la géométrie a été agrégée et typifiée, et des aires urbaines uniquement dans un contexte urbain. Le niveau d’abstraction du bâti individuel disparait au second niveau de zoom, puis des villes ponctuelles apparaissent au-dessus des aires urbaines, formant ainsi une représentation simultanée.

Figure 46. Extrait du graphe représentant les résultats d’analyse de l’évolution de la représentation du bâti en fonction de l’échelle d’affichage dans les cartes multi-échelles étudiées.

Le graphique présentant les résultats obtenus par cette étude, pour les 16 pyramides étudiées sur la plage d’échelles globale, peut être retrouvé dans son intégralité en Annexe C. Le paragraphe suivant présente l’analyse de ses résultats.