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Les contraintes qui entravent les transports sur le corridor Cotonou-Niamey

Chapitre 4 : Présentation du corridor Cotonou-Niamey

3.2. Les contraintes qui entravent les transports sur le corridor Cotonou-Niamey

Le NIGER est un Etat de l'Afrique Sahélienne s'étendant sur environ 1.267.000 km2.Non industrialisé et enclavé de surcroît malgré son vaste étendu, il est obligé de faire transiter ses produits (importations comme exportations) par les Ports voisins entre autres le port d'Abidjan en CÔTE D’IVOIRE, de Tema au GHANA, de Lomé au TOGO, et surtout celui de Cotonou au BENIN. Ce dernier enregistre à lui seul plus de 47 % du trafic majoritairement à l'importation du Niger ce qui participe activement à son désenclavement.

Cependant l'acheminement des marchandises du Bénin vers le Niger se heurte à une foule d'obstacles administratifs, techniques et logistiques.

3.2.1. Problèmes liés aux transporteurs

L'un des problèmes les plus importants réside dans la vétusté d'une grande partie du parc de camions et du nombre croissant de véhicules d'occasion, qui entraînent l'augmentation des coûts d'exploitation et de la fréquence des accidents. En outre, la plupart des véhicules ne sont pas équipés du matériel qui permettrait d'accélérer le transport en transit et ne peuvent pas, par exemple être reliés à des installations de suivi des marchandises. Aussi faut-il dire que les transporteurs ne sont pas pour la plupart des spécialistes et ignorent alors les méthodes modernes fiables de gestion. Leurs entreprises sont gérées à l'aveuglette avec le mépris généralisé des règlements concernant la charge par essieu dont font preuve les transporteurs.

En effet les camions sont surchargés pour compenser la faiblesse des taux de fret par tonne pratiqués par les transporteurs qui se livrent une concurrence sans merci pour faire face à une offre de capacité excédentaire par rapport au volume de marchandises transportées.. Les recettes générées par les prestations sont généralement empochées et dépensées sans aucune prévision, en somme, leurs méthodes de gestion sont archaïques. Il se pose alors des problèmes quant à la maintenance du matériel

roulant, ce qui explique en partie la fréquence répétée des pannes le long du corridor.

Ces temps d'attente couvrant parfois des jours, ils retardent l'acheminement des marchandises ce qui conduit à des livraisons après délais.

3.2.2. Les problèmes liés aux répartitions de fret

Les quotas de répartition sont établis pour servir ou répondre à des objectifs de développement, comme par exemple permettre le développement du secteur des transports des pays sans littoral; mais leur application stricte peut poser des problèmes d'efficacité et aboutir à des résultats imprévus. C'est ainsi que les quotas de transport peuvent provoquer un engorgement de la capacité de transport et faire monter les coûts du transport si l'offre, la capacité et la qualité des véhicules ne sont pas les mêmes dans le pays sans littoral et dans le pays de transit partenaire. Le système des quotas risque donc d'être économiquement défavorable pour les pays sans littoral si l'augmentation des coûts de transport excède les avantages générés dans le secteur des transports.

3.2.3. La question du prix de pétrole

Le NIGER et le BENIN n'étant pas producteurs de pétrole et n'ayant donc pas leurs mots à dire dans les grandes décisions relatives au contrôle et à la maîtrise du prix du baril de pétrole, ensemble avec leurs populations ils ne peuvent que subir les multiples conséquences liées à la hausse vertigineuse du prix du pétrole.

3.2.4. La défaillance du réseau ferroviaire

L’OCBN est une structure bi-Etatique qui s’occupe de la gestion du secteur ferroviaire au Bénin. Cette structure ayant le monopole de transports de marchandise vers le nord Bénin et le Niger a connu d’énormes difficultés dans la gestion de ces activités.

3.2.5. Les problèmes liés à l’infrastructure routière

Compte tenu de la contreperformance de l’Organisation Commune Bénin -Niger des Chemins de Fer et des Transports (OCBN), organe bi-Etatique gestionnaire de la voie ferrée, la tendance générale est à l'utilisation du transport routier direct.

Au départ de Cotonou, les camions chargés de marchandises empruntent l'itinéraire suivant : Cotonou-Allada-Bohicon-Dassa-Savè-Kilibo-Tchaourou-Parakou-N'dali-Bèmbèrèkè Kandi et enfin Malanville au BENIN et puis Gayâ au NIGER.

A la sortie d’Abomey-Calavi, à partir d’Akassato la circulation devient un peu pénible à cause des grands travaux en cours.

Entre Allada et Bohicon, circuler devient un calvaire tant la piste est jonchée de nids de poules, ce qui explique la fréquence des accidents sur cette portion de l'itinéraire. De Bohicon jusqu'à Parakou et, en passant par Dassa, Savè, Kilibo et Tchaourou, les conducteurs ne font pas face à de grandes difficultés pour circuler. Il en est de même jusqu'à Parakou à partir duquel la dégradation de la route devient une triste réalité jusqu'à Bembèrèkè.

Le reste du trajet est sans difficultés majeures jusqu'à Malanville, dernière ville du BENIN après laquelle les formalités et des contrôles sont effectués à la frontière après un stationnement obligatoire dans des installations aménagées à cet effet. Les formalités et contrôles finis, les camions traversent le fleuve NIGER par le pont pour atteindre Gayâ.

Par ailleurs, il faut noter qu'on peut retrouver au niveau de chaque grande ville des stations-services dans lesquelles ils s'approvisionnent. Deux postes de péage sont installés sur l'axe Cotonou-Gayâ : il s'agit des postes de Diho dans la localité de Savè et du poste de Sirarou à la sortie de Parakou où les droits de passage sont fixés à 500 francs CFA pour les camions vides et jusqu’à 15000 francs pour les camions chargés.

3.2.6. La multiplicité des postes de contrôle routier

Les postes de contrôle sont des dispositifs mis en place par l'Etat sur les axes routiers pour assurer le contrôle des documents du véhicule ou de la cargaison, de l'état du camion et celui du conducteur. La décision N° 15/2005/CM/UEMOA portant sur le plan de contrôle routier détermine les principaux axes routiers sur l'ensemble du territoire national et fixe les points spécifiques de contrôle; soit sur une distance de 100 km pour un seul poste d'unité de police, de la gendarmerie, des douanes et des eaux et

forêts. Le port des badges et de brassards par chaque agent de contrôle est exigé. Ceci aux différents barrages pour avoir l'autorisation de continuer son parcours. Cette conduite s'observe sur les tronçons Dassa-Zoumè- Malanville et Cotonou - Savalou - Porga mais aussi sur l'axe Akassato - Bohicon distant de 108km sur lequel l’on dénombre cinq (02) postes de contrôle routier, malgré l'existence des textes.

L’ampleur de cette pratique a poussé Le gouvernement béninois a voté de nouveau un décret qui réduit le nombre de postes de contrôle sur les axes routiers du corridor béninois.

Cette décision portant réglementation des postes de contrôles routiers sur les corridors, en vue de lutter contre le phénomène de rançonnement, qui prend une ampleur inquiétante sur les axes routiers du pays, a fixé le nombre de postes de contrôles. Ainsi, le nombre de postes est limité à trois sur l'axe Cotonou- Malanville, ville frontalière avec le Niger.

3.2.7. Autres problèmes

Le déséquilibre entre les exportations et les importations constitue aussi un vrai problème. Par exemple les importations représentent près de 85 % du volume total du fret à destination et en provenance des pays sans littoral comme le NIGER. Ceci incite aussi à surcharger les camions entrants pour compenser le manque à gagner dû au faible volume du fret sortant à destination des ports maritimes. Cette pratique non seulement contribue à la détérioration des infrastructures routières mais pose aussi de graves problèmes au niveau de la sécurité routière. A tous ces problèmes viennent

s'ajouter la mauvaise conception des routes et l'insuffisance sur le terrain de ressources humaines qualifiées et spécialisées en matière de transport.

Tous ces problèmes relevés portent atteinte à la bonne réalisation du transport surtout celui des marchandises sur le corridor Cotonou-Niamey et il est impérieux de s'y attarder afin d'améliorer un tant soit peu les conditions de desserte du Niger.

Ce sont là les différents mobiles qui nous ont poussés à appesantir notre étude sur la facilitation des transports, spécifiquement sur le Corridor Cotonou-Niamey.

Ainsi, nous allons étudier quelques-uns afin d’essayer d’apporter une amélioration.