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numéros étaient riches de dessins et de caricatures, de photos et d’articles traitant des opérations militaires en France et en Italie, et rapportant des nouvelles du pays. Les journalistes étaient de qualité, Ungaretti, Faino et Kurt Suckert, alias Curzio Malaparte y collaborèrent. Kurt Suckert se distingua sans doute plus que les autres, par son ton décalé et critique. Un de ses articles évoqua ainsi la facilité avec laquelle le fantassin italien apprenait le français. Drôle de français en définitive, car ces sol-dats élaboraient en fait une sorte de jargon franco-italien fondé sur de nouveaux mots synthétisant les deux langues, ainsi leszappatoriou sapeurs devenaient les sapori, dormir oudormirese disaitfar dodo, les allumettes devinrentallumettiet non plusfiammiferi. L’expressionJ’y boisétait traduite littéralement en italien par Io ci boscoet nonCi beo. Par ailleurs, le Napolitain était brocardé et moqué, pré-senté comme l’archétype du soldat italien qui « ne savait pas où il avait laissé ses affaires quand il en avait besoin, sa giberne quand il fallait la mettre, son fusil quand il fallait tirer, sa gamelle à l’heure de la soupe¹».

Au fond, toutes ces structures d’encadrement et de contrôle eurent pour but essentiel de préserver, voire de renforcer l’italianité des Transalpins en ces terres étrangères. Il fallut donc également contrôler l’image des Italiens en terre de France.

 Le contrôle de l’image

Le contrôle de l’image prit différentes formes, non seulement à l’occasion de fêtes patriotiques, mais aussi par le biais de cartes postales et de photographies chargées de diffuser une image conforme aux attentes des opinions et en jouissant d’une héroïsation médiatique.

. Les fêtes patriotiques

Durant leur séjour en France, les Italiens ne rompirent jamais les liens avec leur nation par le biais des fêtes patriotiques qui servirent la cause italienne et renforcèrent le sentiment d’italianité de ces troupes.

La date de l’entrée en guerre de l’Italie, le  mai, fut ainsi célébrée en France, et des Italiens y virent l’occasion d’exalter l’engagement patriotique de leur pays. Cependant, les grandes fêtes nationales, celle du Statut, en juin, et celle commémo-rant la prise de Rome en , le  septembre, firent l’objet d’une attention encore plus particulière, car elles témoignaient de cette religion civique qui liait tous les Italiens entre eux, fussent-ils à l’étranger.

. Curzio M, « Il Fante-Psicologia della trincea »,Sempre Avanti, n ,  octobre , cité par N. V,op. cit., p. .

S   La fête du Statut qui célébrait la charte octroyée (Statuto) par le roi du Piémont Charles-Albert en mars  et qui était devenue la constitution du royaume en , honorait de ce fait l’État et la nation dans sa profonde italianité. Le colonel commandant le  groupe des TAIF ne s’y trompa pas. En demandant à ses troupes de fêter le Statut le dimanche  juin , il considérait qu’il s’agissait d’une bonne occasion pour les officiers de dire aux soldats l’importance de ce Statut « qui, en tant que pacte entre le Peuple et le Roi, représente le plus bel exemple de loi qui hier, aujourd’hui et demain, concède au peuple la jouissance de la plus grande et la plus moderne libéralité¹». Les cérémonies se déroulèrent alors dans le calme et la dignité. Chaque noyau réunit ses hommes le dimanche matin, et après la messe, en présence des officiers français et parfois américains et anglais qui se trouvaient dans le secteur, le commandant prit la parole pour expliquer la haute signification historique, civile, morale et patriotique de la fête. Puis les troupes défilèrent devant les officiers italiens et alliés. La fête du VII noyau fut un succès et remplit de fierté son commandant. Les officiers français purent ainsi louer la tenue, la discipline et la maîtrise de la formation lors du défilé. Le soir, un dîner permit de réunir les officiers de différentes nationalités et de prononcer des discours célébrant l’Italie, la France et les autres alliés et l’amitié entre les différentes armées alliées².

La fête nationale du -septembre, célébrant l’entrée des troupes italiennes dans Rome le  septembre  et l’accomplissement de l’unification italienne, ne fut pas non plus négligée, et suivit sensiblement le même déroulement que la fête du Statut. Des officiers italiens demandèrent à leurs homologues français l’autorisation d’accorder une journée de repos à leurs hommes. Ce fut la fête. Un soldat italien écrivit ainsi à ses parents : « Aujourd’hui on fête la prise de Rome, nous aussi, bien que lointains nous trinquons en l’honneur de notre chère Patrie³. » Un autre se montra encore plus satisfait en écrivant à sa sœur : « Le  courant nous avons célé-bré notre fête nationale. Notre lieutenant nous a fait une petite conférence à ce sujet et puis on nous a servi un dîner excellent, beaucoup de vin, nourriture abondante, et des beefsteaks... Une journée joyeuse⁴. »

L’organisation de fêtes patriotiques permit ainsi de renforcer l’italianité des troupes italiennes en France tout en donnant une bonne image de l’Italie et des Italiens à l’étranger.

. AUSSME, E -/ : circulaire du commandant du  groupe des TAIF adressée aux commandants des noyaux de son groupe, le  mai .

. AUSSME, E -/ : lettre n  du commandant du VII noyau au commandant du  groupe des TAIF, le  juin .

. SHD/GR,  N  : CP de GR, s.p. ,  Cie bis et  Cie bis.

 L   … . La fabrique de l’image

Cartes postales et photos fabriquèrent aussi une image de l’italianité qui ser-vit de propagande aux autorités italiennes et françaises¹, en utilisant toutefois, concernant les auxiliaires italiens, un socle culturel commun fondé sur l’image du travailleur romain antique.

Les auxiliaires italiens furent en effet transfigurés en légionnaires romains célèbres pour la qualité de leurs travaux de défense et pour leur art de la guerre. Dans l’inconscient collectif, les Français pouvaient se remémorer leurs souvenirs d’école et évoquer ainsi le « travail de romains » que ces Italiens accomplissaient en tant que travailleurs et en tant que soldats. La fabrique de cette image fut cependant for-tuite. Deux soldats du XVI noyau des TAIF eurent en effet l’idée de transfigurer un tableau de Brionnel qu’ils avaient trouvé au musée national de Saint-Germain-en-Laye et qui représentaient des légionnaires romains creusant des tranchées et combattant. Le thème permettait remarquablement de faire la synthèse des deux fonctions allouées aux TAIF, travailler et combattre tout en rehaussant l’image de ces hommes en France. Les faits d’armes des TAIF étaient ainsi portés sur la carte postale en guise de trophée : « Péronne (mars ), Soisson et Noyon (mai et juin ), Château-ierry et  Marne (juillet ) ». Ce fut un succès immédiat, à tel point que les autorités des TAIF félicitèrent les deux auxiliaires italiens en leur conseillant toutefois de rajouter des légendes explicites du style : « Les centuries romaines en Gaule », ou encore « Les Romains en Gaule », ou enfin « Comme dans l’Antiquité, les Romains en France²».

Les photos des Italiens renvoyèrent une autre image, celle d’une guerre asepti-sée, débarrassée de ses côtés horribles, mortifères et barbares pour ne garder que des aspects pouvant la rendre acceptable et sympathique des deux côtés des Alpes. Le consul général français de Gênes, qui se plaignait de recevoir une profusion de photographies de guerre sans grand intérêt, selon lui, posa clairement le problème le  juin  :

Les vues qui montrent nos troupes sur le front italien sont faîtes pour le public français et n’ont pas lieu d’intéresser le public italien. Au contraire, tout ce qui se rapporterait aux troupes italiennes en France, trouverait le plus vif intérêt et c’est de ces éléments que devrait être faite, à l’heure actuelle, notre propagande en Ita-lie. Des albums sur l’arrière des divisions italiennes, leur réception et leur instal-lation dans les villages et les camps, les démonstrations en leur honneur, leur éta-blissement sur notre front, répondraient aux sentiments intimes de l’opinion. Il serait désirable qu’on pût (sic) en répandre le plus tôt possible. On sait en outre

. Nicola  V,Esercito...,op. cit.

. AF-USSME, TAIF, reg. n . AUSSME, E -/- : lettre du colonel inspecteur intérimaire des TAIF, Selby, au commandant du XVI noyau des TAIF, le  octobre .

S   combien seraient remarqués tous les sujets qui mettent en scène le président du Conseil [Clemenceau]. Ces deux catégories de motifs suffiraient à alimenter nos distributions¹.

Les soldats photographes du  régiment du génie affectés au corps d’armée ita-lien, et qui n’hésitèrent pas à poser devant la cathédrale de Reims en ruine, déve-loppèrent ces thèmes qui firent l’objet de publications dans des albums photogra-phiques destinés au public le plus large, des deux côtés des Alpes². Ils prirent ainsi en photo les chefs italiens, Diaz, Albricci, di Robilant, Beruto (commandant la  divi-sion d’infanterie italienne), Pittaluga (commandant la  dividivi-sion d’infanterie ita-lienne), et les responsables français, Clemenceau, Poincaré, Foch, Pétain, passant en revue, pour certains, les troupes transalpines. L’image d’un Poincaré décorant le général Albricci à Futeau le  août , fit le tour de toutes les rédactions et connut ainsi une promotion médiatique indéniable en particulier dans les journaux illustrés. Les Italiens immortalisèrent aussi les unités italiennes remarquablement alignées et disciplinées, ou en marche vers l’ennemi dans les villages de France, tra-versant ainsi Arcis-sur-Aube. Ils montrèrent les positions de Bligny, de Soupir, du Chemin des Dames, et aussi la vie quotidienne, comme la soupe et la tranchée, dans une ambiance de gaieté ou de sérénité, ou encore la mort, mais la mort propre, trans-figurée, martyrisée. Une photo montra ainsi les tombes de soldats italiens dans le bois de Bligny dans le but d’exalter la résistance et le sacrifice des Italiens en France. Le discours de l’image de la guerre bénéficia également d’une approche posi-tive. Les Italiens au combat furent montrés bien armés (d’où des photos sur les mitrailleuses, les canons de , l’artillerie de campagne) et bien équipés, portant les masques à gaz. Les pertes de l’ennemi furent symbolisées par la carcasse d’un avion abattu ou celle d’un char allemand calciné.

Mais le plus surprenant fut sans doute de constater que les auxiliaires italiens ne furent pas oubliés. La fabrique de l’image du bon italien discipliné au travail comme au combat encouragea la publication de photographies montrant des tra-vailleurs italiens en action, ou « en famille », avec des légendes significatives. Ainsi la  compagnie des TAIF fit l’objet d’une photo de groupe en France, devant le

. SHD/GR,  N  : lettre du consul général français de Gênes au colonel Olivari, attaché militaire adjoint à Rome, Gênes le  mai .

. Il existe en Italie au moins deux fonds d’archives photographiques traitant des troupes italiennes en France. Cependant, ces fonds conservent souvent les mêmes photos. Ainsi, le fonds du musée du Risorgimento de Gênes, dont plusieurs documents ont été publiés en  par Alberto C L et Giancarlo M,op. cit., p. -, comprend une soixantaine de documents. Cependant, beaucoup de ces photos se trouvent en double à l’AF-USSME de Rome (registres -,  et /-) qui conserve également un dossier bien plus important de  photos sur les gari-baldiens, les TAIF et les soldats du II CAI. À noter que Julien Sapori (op. cit.) publia également des photos concernant les troupes italiennes en France, et que nous retrouvons dans les deux fonds d’archives, mais sans en indiquer les sources.

 L   …

porche d’une église, dans un ordre parfait, comme s’il s’agissait d’une photo de classe. L’écriteau en son centre indiquait certes le numéro de l’unité, mais aussi et surtout trois mots lourds de sens :« La Patria, La Famiglia, I Superiori »[« La Patrie, La Famille, Les Supérieurs »] ! Il s’agissait d’une carte qu’un certain Alberto envoya à ses proches le  mai  pour leur signaler ses camarades et leur permettre de se sentir plus proche de lui.

D’autres photos servirent cependant de propagande explicite. Même si les exem-plaires conservés aux archives militaires de Rome ne sont pas d’une grande qualité, il est significatif de constater que les travailleurs italiens étaient mis en scène au milieu des ruines d’un village du Chemin des Dames, lieu hautement symbolique pour les Français, et que les Italiens avaient contribué à reprendre aux Allemands. Ou bien, ils étaient montrés en train d’effectuer des ouvrages de défense (tranchées, abris bétonnais ou en bois) rappelant ainsi le rôle si important qu’ils jouèrent en contri-buant à l’arrêt des offensives allemandes du printemps. Ou bien encore, on les voyait refaire une route, permettant ainsi aux renforts de rejoindre le front. Le discours de l’image que l’on voulait diffuser en Italie et en France (les légendes étaient parfois dans les deux langues) entendait bien transfigurer ces auxiliaires italiens, qui contri-buaient eux aussi à l’effort de guerre en France au même titre que les combattants du II CAI.

La fabrication de l’image s’accompagnait ainsi d’une héroïsation médiatique. . L’héroïsation médiatique

Les presses française et italienne transformèrent en héros les soldats italiens en France, pas uniquement les combattants du II CAI, mais aussi les TAIF.

Dans l’ensemble, les journaux italiens enregistrèrent avec joie la nouvelle de la participation active de leurs troupes aux opérations sur le front occidental¹. Le comportement des Troupes auxiliaires italiennes en France lors des offensives du  mars  fut ainsi montré en exemple dans le quotidien romainIl Messaggero: « Leur attitude fut admirable. [...] Après avoir passé plusieurs heures dans les tran-chées, sous un bombardement infernal, nos auxiliaires sans armes, se retirèrent et non des premiers, avec les soldats de la V armée anglaise, les uns blessés, les autres non, tous avec calme et bon ordre²[...] ». Les quotidiens transalpins publièrent aussi avec complaisance les articles des journaux anglais et français saluant l’arri-vée des renforts transalpins. Le passage de l’éditorial de Gustave Hervé qui rendait

. SHD/GR,  N  : revue des principales questions d’ordre militaire général traitées dans la presse italienne du  avril au  mai , transmise par l’attaché militaire adjoint à Rome, le lieutenant-colonel Olivari, au ministre de la Guerre, le  mai .

. SHD/GR,  N  :Il Messaggero,  avril , « L’émigration italienne au service de la liaison entre les armées—auxiliaires héroïques », trad. par les services français.

S   hommage aux « Poilus italiens » dans son journalLa Victoire¹, eut un franc succès. Tous y virent la réalisation pratique et complète de l’unité du front et de l’unifica-tion du commandement entre les mains du général Foch dont l’éloge figura dans tous les journaux².

Dans les quotidiens français, les nouvelles du front italien prenaient par ailleurs plus de place qu’auparavant. Il fallait bien donner des nouvelles des poilus qui combattaient sur le mont Tomba et montrer que les soldats italiens n’étaient pas aussi mauvais que cela. L’opinion publique baignait donc davantage dans une ambiance italophile qui rejaillissait sur les Italiens présents en France. La victoire des Italiens sur le Piave le  juin , stoppant une offensive autrichienne, fit alors les gros titres de tous les journaux car le souvenir de Caporetto semblait définitive-ment effacé³.

En France, les combats du  juillet  permirent aux journaux français de rendre hommage à « la vaillance des troupes italiennes⁴», y compris dans des quo-tidiens régionaux.La Tribune de l’Aube, par exemple, dans son édition du  août , rapporta les commentaires d’un journal allemand vantant l’héroïsme italien sur l’Ardre.Le Petit Parisien, quant à lui, titra le  août : « L’héroïque conduite des troupes italiennes en France », en évoquant le comportement exemplaire des Italiens lors de la dernière bataille, sans entrer cependant dans les détails. Ces hom-mages rejaillirent sur les auxiliaires italiens qui en furent flattés, tandis que de l’autre côté des Alpes, la bataille fut en revanche décrite de façon épique et la presse ita-lienne se fit l’écho de la joie populaire. Les journaux italiens, commeIl Corriere della Sera, insistèrent avec fierté et complaisance sur les exploits de leurs troupes à Bligny⁵.

Il y avait ainsi la volonté de fabriquer une image des soldats italiens idéalisés et sans doute conforme aux attentes des opinions publiques française et italienne. Défendre et exalter l’identité nationale italienne ne suffisait pourtant pas. Les sol-dats transalpins incarnaient en effet la nation en guerre et représentaient la patrie à l’étranger. De ce fait, ils étaient aussi porteurs de valeurs au service d’une amitié

. Gustave H, « Les Italiens arrivent »,La Victoire,  avril , en Une. . En particulierIl Messagerrodu  avril etL’Idea Nazionaledes  et  avril .

. Gustave H, « Victoire italienne »,La Victoire,  juin . « La contre-offensive victorieuse des Italiens »,L’Homme Libre,  juin .

. Gustave H, « La vaillance des troupes italiennes »,La Victoire,  juillet , en Une.

L’Homme Libreévoqua les attaques allemandes des - juin  (qui préparaient l’offensive du  juillet) en insistant sur le rôle majeur des Italiens en titrant le  juin : « Les Allemands battus encore une fois à Bligny par les Italiens », en page , tout commeLe Petit Parisien, sous le titre « Les Italiens à Bligny », en Une, le même jour.

. SHD/GR,  N  : revue des principales questions d’ordre militaire général traitées dans la presse italienne du  juillet au  août , transmise par le général Jullian, attaché militaire à Rome, au ministre de la Guerre, le  août .

 L   …

interalliée qui transcendait les frontières et qui faisait de cette guerre une guerre pour le Droit et l’Humanité des peuples libres.

Les journaux français furent à l’affût de déclarations qui pourraient renvoyer à une histoire franco-italienne commune puisant ses racines dans un passé lointain. Le Petit Parisienpublia ainsi la déclaration d’un des responsables italiens : « Nos sol-dats donneront demain la réponse en mourant pour la France, en mourant vraiment pour leurs deux patries. Nous n’aurons jamais assez payé notre dette de Magenta et de Solferino ni celle plus lointaine de Valmy, ni celle plus récente de la Marne. On ne fera jamais assez pour la France, libératrice de l’Italie et gardienne de la liberté du monde¹». Mais ce fut certainement la mémoire garibaldienne qui fut largement sollicitée et utilisée. Le  juin, fête du Statut, coïncida avec un autre anniversaire aussi important pour célébrer la nation italienne et l’unité conquise de haute lutte, celui de la mort de Giuseppe Garibaldi. Dans certains secteurs italiens, cette jour-née permit ainsi de célébrer le héros des Deux Mondes, l’artisan de l’unification italienne, mais aussi le vainqueur de Dijon et le général de l’armée des Vosges venu défendre la République française en -. Certains officiers italiens firent le rapprochement, ce qui favorisa les relations cordiales avec les Français qui avaient été invités à la fête².

Par ailleurs, l’arrivée des travailleurs italiens en France fut présentée comme la manifestation d’une solidarité latine pour permettre aux Français de résister vic-torieusement aux prochaines attaques allemandes, sans évoquer l’état lamentable dans lequel ces troupes se trouvaient, ni l’accueil difficile qui leur fut réservé. Ainsi,