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Matériels et méthodes

C. Le système libéral :

III. Promotion du médicament générique : Interaction de l’état et l’assurance maladies avec les médecins, pharmaciens et

3. les consommateurs : les patients

La propension du consommateur final (le patient) à accepter le générique est un paramètre important pour la réussite de la politique du générique. En effet les patients en fonction de leurs connaissances et croyances individuelles (issues des medias, de l’entourage, des professionnels) peuvent prendre de différentes attitude face aux génériques : parcellaires et parfois erronées, entachées d’un fond de suspicion sur la qualité des médicaments génériques, vue que ces derniers leur sont présentés comme

des médicaments de second choix. Les moyens d’implication des patients dans la politique du générique reposent principalement sur l’information des intéressés sur la qualité du produit (30). Certains pays choisissent de donner plus de valeur économique à l’utilisation des génériques par des incitations financières.

 Aux Etats-Unis :

Le problème des médicaments chez les patients américains est leurs prix élevés. Certains médicaments à prescription obligatoire peuvent atteindre un prix tellement élevé qu’une partie de la population ne peut pas s’en procurer surtout en absence d’une couverture médicale généralisée. Les patients alors trouvent un bénéfice économique dans les génériques du fait de leurs couts nettement plus faible que le princeps mais aussi grâce au système de « co-pay » mis en place par les laboratoires pharmaceutiques en collaboration avec les pharmaciens d’officine et les assureurs privés et permet aux patients d’avoir le plus faible taux de participation dans les couts des médicaments en achetant des génériques (133).

 En France :

Le gouvernement et l’Assurance maladie ont mené des campagnes publicitaires présentant le choix des médicaments générique comme un geste citoyen permettant de « sauvegarder la sécurité sociale » afin de sensibiliser les patients à l’écart du prix entre les médicaments depuis 2002 (1,9) :

 Octobre-novembre 2002 : une campagne TV et radio a été lancée en cofinancement par l'Etat, l'assurance maladie et la Mutualité Française sur les médicaments génériques.

 Janvier 2003 : campagne institutionnelle « Les médicaments génériques : tout le monde y gagne » à destination du grand public (spots TV, affichettes chez les PS et diffusion du guide de poche « Tout savoir sur les

médicaments génériques »). Cette campagne était menée par le Ministère de la santé, de la famille et des personnes handicapées, en partenariat avec les caisses nationales d'assurance maladie et la Mutualité Française.

 Septembre 2005 : l'Assurance maladie mène une campagne de promotion des médicaments génériques.

 Les « Lettres aux assurés » constituent également un vecteur d'information à destination des assurés sociaux. La lettre n°27 de Juillet/août 2007 était ainsi consacrée aux médicaments génériques : « Les médicaments génériques et vous ». En 2007, plus de 500 000 courriers ont été envoyés aux assurés pour les inciter à utiliser des génériques.

 Les Caisses primaires d'assurance maladie CPAM peuvent être amenées à envoyer des courriers aux patients ayant utilisé des médicaments princeps alors qu’une offre générique existait afin de les inciter à préférer les médicaments génériques.

Cependant le succès des campagnes publicitaires était limité, les pouvoirs publics ont alors choisi de responsabiliser financièrement les patients de leurs choix de médicaments par le Tiers Payant Contre Générique TPCG (1): C’est un outil qui prévoit, pour l’assuré, le bénéfice de la dispense d’avance de frais à la pharmacie s’il accepte le générique. À l’inverse, si l’assuré refuse la substitution, il devra avancer le coût de ses médicaments au pharmacien et sera remboursé a posteriori (1). Si le patient refuse la substitution, il ne bénéficiera plus ni du tiers payant, ni de la transmission électronique de sa feuille de soins. Il sera obligé donc à procéder à l’avance des frais puis envoyer lui-même sa feuille de soins, à sa caisse d’Assurance Maladie, afin d’être remboursé (1).

Sa mise en place était dans le cadre d'un accord conventionnel, signé entre l’Union Nationale des Caisses d'Assurance Maladie (UNCAM) et les représentants des syndicats des pharmaciens en 2006 (14). La loi de financement de la Sécurité sociale a obligé d’abord mise en œuvre dans les départements qui n'ont pas atteint l'objectif conventionnel fixé à 70% de pénétration du générique en 2006, puis l’a étendu progressivement aux départements ayant un taux de pénétration du générique faible

(9).

 En Belgique :

Le gouvernement belge a ciblé la méconnaissance et à la méfiance des patients vis-à-vis des génériques par une campagne d'information grand public en 2006. Cette campagne d’information a pour objet d’informer sur l'existence, la qualité et le moindre coût des médicaments génériques par un message simple : « Les médicaments génériques. Même qualité à moindre prix ». Elle visait également l’explication du système de remboursement en mettant le point sur l’intérêt économique du patient à choisir le générique.

Ainsi, si le patient refuse la substitution, il devra, en plus de la participation calculée sur la base de remboursement, s’acquitter de la différence entre la base de remboursement fixée et le prix public du médicament délivré (1).

 En Allemagne :

Les patients disposent d’un ticket modérateur pour les médicaments qui s’élèvent à 10 % du coût des médicaments prescrits. Lorsque le prix du médicament est supérieur au forfait de remboursement, les patients devront s’acquitter de la différence. Si le prix du médicament est inférieur de 30 % au forfait de remboursement, le patient ne paye pas le ticket modérateur (1). Cependant, les patients de moins de 12 ans où de moins de 18 ans souffrant des pathologies graves et de maladies chroniques et qui ont dépensé plus de 1 % de leurs revenus pour le traitement

de leur maladie sont exonérés du ticket modérateur (1). La participation aux coûts consiste la seule forme d’incitation pour la promotion des génériques chez les patients en Allemagne (1).

 Le Royaume-Uni :

Au Royaume-Uni, les mesures incitatives sur les patients visant la promotion du générique se limitent à leur sensibilisation par des campagnes publicitaires et informatives. Les patients ne bénéficient d’aucun avantage financier en privilégiant le générique (1).

 Au Maroc :

L’enjeu pour le patient marocain se limite à la recherche d’une efficacité thérapeutique, et de la sécurité du médicament à un prix bas. Quand le patient est couvert par une assurance maladie, l’accès à ce médicament ne constitue plus alors un problème du moins tant que ce médicament est remboursable et à la condition que la partie des coûts qui reste à sa charge soit relativement modeste et supportable.

D’après une étude marocaine réalisée par un enquêteur auprès de 251sujets afin d’évaluer l'information du consommateur sur les médicaments génériques et apprécier l’utilisation de ces médicaments (134) : 126 sujets (50,2%) ont répondu connaître les médicaments génériques. Parmi eux, 52,3% les utilisaient et 67,4% estimaient qu'ils étaient insuffisamment informés sur ces médicaments. Les cadres supérieurs et les étudiants ont représenté la catégorie qui utilisait le plus les médicaments génériques (respectivement dans 40,9% et 25,7%) et qui était la mieux informée (respectivement dans 61,9% et 23,81%) (134). Le faible coût a été la principale motivation d'utilisation du médicament générique (93,9%) (134). Les médias ont représenté la première source d'information (59,5%) (134) . Après sensibilisation, 88,8% des sujets qui ne connaissaient pas le médicament générique ont été favorable à son utilisation (134).