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1. Autorités compétentes et cadre juridique :

Que ça soit pour le médicament générique ou le princeps, la procédure d’obtention de l’AMM est la même. Elle est délivrée par la direction du médicament et de la pharmacie DMP, organisme dépendant du ministère de la Santé siégeant à Rabat. L’objectif principal la demande d’AMM est de garantir la qualité l’efficacité et la sécurité du médicament commercialisé ainsi que le respect de la législation et la réglementation pharmaceutique marocaine :

- Loi N° 17-04 portant code du médicament et de la pharmacie promulgué par dahir n°1-06-151 du 22 novembre 2006.

- Décret n°2.76.266 du 6 mai 1977 relatif à l’autorisation de débit des spécialités pharmaceutiques ;

- Circulaire n°48 DMP/00 du 10 décembre 1998 relative à la procédure de demande:

 d’obtention de l’autorisation de débit d’une de débit d’une spécialité pharmaceutique en pharmacie d’officine ou à l’hôpital ;

 d’actualisation de l’autorisation de débit d’une spécialité pharmaceutique, telle qu’elle a été modifiée et complétée par la circulaire n°49 DMP/00 du 16 juillet 2003.

2. L’enregistrement: (74,108, 109)

L’enregistrement des médicaments génériques suit le même circuit et les mêmes procédures que les princeps. Aucune AMM n'est délivrée qu'après une évaluation de la qualité, de l'efficacité et de l'innocuité du produit. Cette appréciation consiste en une

étude technique rigoureuse et approfondie des dossiers pharmaceutiques et des expertises analytiques proposées par l’industriel aboutissant une décision d’approbation, ou de non-approbation.

L’article 8 de la loi 17-04 du nouveau code de la pharmacie: « l’AMM ne peut

être délivré que si le médicament a satisfait au préalable à une expérimentation appropriée visant à:

1. mettre en évidence l'efficacité du médicament.

2. garantir son innocuité dans les conditions normales d'emploi. 3. démontrer son intérêt thérapeutique.

4. établir la bioéquivalence lorsqu'il s'agit d'un médicament générique. » En outre, le fabricant ou l'importateur doit justifier :

 qu’il a procédé à l'analyse qualitative et quantitative du médicament

 qu’il dispose effectivement d'une méthode de fabrication et de procédés de contrôle de nature à garantir la qualité du produit au stade de la fabrication industrielle

Le médicament générique se réclame de certaines parties du dossier d’AMM du produit original et n’est donc soumis qu’à un dossier regroupant l’ensemble de la documentation pharmaceutique et biologique permettant de démontrer la qualité pharmaceutique du produit.

La documentation exigée ne concerne que l’expertise analytique qui décrit les caractéristiques physicochimiques et les méthodes de fabrication et de contrôle du médicament princeps copié :

Le dossier du médicament générique au Maroc requiert :  Le dossier fabricant

 Le dossier d’expertise

 Le dossier pharmaceutique (documentation + rapport d’expert)  Toxico-pharmacologique (revue bibliographique)

 Clinique (revue bibliographique).  L’étude de biodisponibilité.  Fiche signalétique.

 Le RCP : Résumé des Caractéristiques du Produit comportant la durée de stabilité et les conditions de conservation, l’indication des lieux de fabrication, de contrôle et de distribution, les garanties de fabrication du médicament.

Ainsi, les médicaments génériques sont dispensés des études pharmacologiques et toxicologiques chez l’animal et des essais cliniques. Une commission consultative au niveau de la direction des médicaments et de la pharmacie au ministère de la santé est chargée d’élaborer un avis après l’examen du dossier de demande d’AMM déposé par le laboratoire. Si cet avis est favorable, le laboratoire dépose des échantillons des premiers lots du générique fabriqué pour des contrôles analytiques, pour garantir leur qualité, au niveau du laboratoire national de contrôle des médicaments (LNCM).

Ce dernier ne se contente seulement pas d’identifier et de doser le principe actif mais aussi de contrôler l’origine et la qualité des matières premières et le mode d’obtention du principe actif entrant dans la composition du MG. Deux circulaires ont été élaborées pour exiger ce type de contrôle (Circulaire ministérielle n°48/DMP/00 du 10/12/98, Circulaire ministérielle n°49/DMP/00 du 16/07/03).

Une fois l’autorisation de mise sur le marché obtenue, le prix du médicament (ainsi que son remboursement) doit également être discuté avant que ce dernier ne soit enfin commercialisé.

3. Qu'en est-il pour la bioéquivalence :(74,111)

L’arsenal réglementaire du médicament au Maroc se renforcera par le décret N° 2-12-198 du 21 rejeb 1433 (12 juin 2012) relatif à la bioéquivalence des médicaments génériques (111). Conformément au dit décret, les études de bioéquivalence s’appliqueront pour tout médicament générique fabriqué localement ou importé. En effet la définition des médicaments génériques (La loi 17-04, Art I) prévoyait la nécessité de produire des études de bioéquivalence lors de leur enregistrement, en renvoyant à un texte d’application concernant les modalités de réalisation des études de bioéquivalence. Ce décret tant attendu par les professionnels de la santé comme par les citoyens avertis, devrait prendre effet au début de l’année 2013.

Le décret a présenté en détail les modalités de réalisation de ces études. Il définit, entre autres, les différents cas de figures qui peuvent se présenter lors de l’introduction d’un nouveau générique sur le marché national et les modalités de comparaison entre un médicament générique et un princeps. À noter que, tous les médicaments génériques ne sont pas systématiquement soumis à des études de bioéquivalence avant leur mise sur le marché. La nouvelle loi prévoit une dispensation dans certains cas, notamment en cas de duplication du dossier d'autorisation d’AMM d'un médicament déjà commercialisé et ayant fait l'objet d'une bioéquivalence validée par le ministère de la Santé (111).

L’entrée en vigueur du décret relatif à la bioéquivalence marquera un pas important au niveau de l’industrialisation du médicament générique en permettant aux industriels d’être au même niveau international. Cependant, dans les conditions actuelles et en l’absence d’un interlocuteur au sein de la DMP, on peut soulever

certaines problématiques qui peuvent être une entrave devant son application : d’un côté, l’absence de recherches biomédicales (suspendue depuis février 2010), d’un autre coté l’absence d’une liste des médicaments exonérés de bioéquivalence et ceux pour lesquels il y a une obligation et dans laquelle la situation des médicaments génériques déjà présent sur le marché doit être déterminée.